"À Athènes et Salonique, la police a dû intervenir pour disperser des manifestants en colère.
Environ 20'000 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Athènes et Salonique pour les manifestations du 1er mai, émaillées de quelques incidents, pour dénoncer les «sacrifices» et les coupes salariales exigés par le FMI et l’UE en échange du sauvetage financier du pays. De brefs affrontements entre jeunes et forces anti-émeute ont marqué ces défilés, à Athènes au moment où le cortège passait devant le ministère des Finances, et à Salonique (nord) en fin du défilé syndical.
À Athènes, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser le premier groupe, mais un autre a ensuite incendié une camionnette de la télévision publique. En début d’après-midi, alors que le gros des manifestants s’était dispersé dans le calme, quelques centaines de jeunes entretenaient la tension.
Un premier groupe s’était retranché dans l’École Polytechnique, dans le quartier contestataire d’Exarchia, après avoir mis le feu à des poubelles. Un autre groupe réuni sur une place proche à l’appel des organisations anarchistes insultait et lançait des projectiles sur les forces anti-émeutes, empêchant leur progression.
À Athènes, la police a chiffré à quelque 10'000 les partisans du front syndical communiste (Pame), et 5000 les manifestants réunis, quelques centaines de mètres plus loin, sous la bannière des deux grandes centrales syndicales du privé (GSEE) et du public (Adedy).
Vitrines brisées
À Salonique, quelque 5000 manifestants étaient répartis presqu’à égalité entre ces deux cortèges. «Aucun sacrifice, la ploutocratie doit payer pour la crise», pouvait-on lire sur une banderole déployée par le Pame place Syntagma, au cœur de la capitale, d’où le cortège a défilé jusqu’à l’ambassade américaine, sous des drapeaux et ballons rouges. Les manifestants sont passés sans incident devant la représentation de la Commission européenne, gardée par des policiers anti-émeutes.
Devant les manifestants du GSEE et de l’Adedy, Stathis Trahanatzis, un dirigeant de la centrale ouvrière d’Athènes, dénonçait au même moment «les mesures barbares» imposées «par le FMI et l’Allemagne». «Non aux coupes des 13e et 14e mois de salaire», scandaient les responsables syndicaux dans des haut-parleurs. La suppression des 13e et 14e mois, surtout dans la fonction publique, semble être une des conditions des négociateurs internationaux pour débloquer l’aide à la Grèce.
Environ 250 personnes ont également vandalisé avec des barres de fer deux distributeurs de banque, la vitrine d’un magasin d’électronique et une voiture de luxe, selon une source policière. Elles s’étaient glissées en queue du cortège des syndicats grecs qui s’achevait dans le centre ville. Le calme est rapidement revenu après l’intervention de la police, à coup de gaz lacrymogènes.
Ces défilés constituent une premier test des résistances sociales en Grèce, à la veille de l’annonce d’un accord sur le plan de sauvetage de l’Union Européenne et du Fond smonétaire international, qui devrait se traduire par une cure d’austérité sans précédent. Les syndicats ont déjà appelé à une nouvelle grève générale et manifestation le 5 mai.
Sarkozy et Merkel au téléphone
En France, la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, a a indiqué le montant total du plan de soutien à la Grèce. «Le FMI et la Commission européenne ont parlé d’une fourchette entre 100 et 120 milliards d’euros. C’est dans cette fourchette-là probablement que le plan se situera», a-t-elle déclaré à l’issue d'une réunion à l'Elysée, en indiquant que le plan d’aide serait sur trois ans.
L’Élysée a également indiqué à l’issue de cette réunion que Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel avaient réaffirmé dans la matinée, lors d’un entretien téléphonique, leur détermination à «agir vite» pour mettre en œuvre le plan de soutien.
(Libération), 1er mai 2010."
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