vendredi 30 septembre 2011

Région parisienne : Fontenay- sous -Bois/Fresnes en 72 heures

"Fontenay-sous-Bois/Fresnes en 72 heures

Dimanche 26 septembre, se tenait au squat de la Buissonnière à Fontenay, une discussion/projection/concert en solidarité avec la lutte menée contre le TAV en Val Susa, autour de la construction d’une ligne à haute vitesse entre Lyon et Turin. Au cours de la soirée, les flics se sont présentés plusieurs fois à la porte au prétexte d’une plainte des voisins. Autour de minuit, alors que la porte leur avait été fermée au nez une première fois, ils reviennent à plusieurs voitures et contrôlent un groupe de personne se trouvant devant le squat. L’un d’eux, accusé de les avoir insultés et de s’être opposé à leur contrôle est très vite embarqué. Deux personnes se trouvant non loin réagissent rapidement à cette interpellation, elles seront embarquées à leur tour. Malgré des tentatives de les en empêcher, les flics réussissent à emmener les trois au commissariat, non sans avoir reçu quelques canettes et coups de gaz lacrymogène.

Après 48 heures de garde à vue, ils passent en comparution immédiate au tribunal de Créteil mercredi 28 septembre après-midi : le premier pour "infraction à la législation des étrangers", "outrage et rébellion", les deux autres pour "incitation à créer un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation [...] de violences volontaires ", en application de la récente loi sur les bandes. Le procès se déroule en présence de nombreux flics, civils, Bac et autres crapules avec ou sans uniforme. Appuyée sur un dossier épais, contant aussi bien les quelques jours d’ITT pris par les keufs que la description policière du squat, la juge en condamne deux à huit mois de prison dont quatre mois de sursis sans mandat de dépôt. Le dernier est relaxé pour la rébellion et condamné à quatre mois ferme pour "outrage" et "infraction à la législation sur les étrangers" avec mandat de dépôt : il part donc le soir même pour la prison de Fresnes.

SOLIDARITE ! LIBERTE POUR TOUS ET TOUTES !"

indy paris

mercredi 28 septembre 2011

Programme d’octobre du Rémouleur ( Bagnolet )

"Le Rémouleur 106 rue Victor Hugo 93170 Bagnolet (M° Robespierre ou M° Gallieni)

leremouleur ((A)) riseup . net

dimanche 2 Octobre - 18H Discussion autour de « Sans Remède »

Présentation du n°3 de Sans Remède, journal critique du système psychiatrique. Ce sera l’occasion de discuter de la nouvelle loi sur les « soins sans consentement » et son application.

mercredi 5 Octobre - 19H30 _ Cycle en 2 parties : Société du nucléaire 1ère partie : Retour sur sept mois de catastrophe nucléaire au Japon

Le 11 mars 2011, on parle, pour la première fois depuis Tchernobyl, de catastrophe nucléaire à Fukushima. Depuis, il semblerait que la situation soit « sous contrôle ». Pourtant, pour les habitants de la région de Fukushima ainsi que pour les milliers de travailleurs envoyés chaque jours pour tenter de « décontaminer » le site, la catastrophe dure toujours. Ici, plus personne n’en parle. C’est pourquoi il nous a semblé utile de revenir sur la manière dont est « gérée » cette catastrophe au Japon et ici. lundi 10 Octobre - 19H30 Discussion sur les transformations du Bas Montreuil et Bagnolet

Cet été, il y a eu deux expulsions d’immeubles : celui de la rue des Sorins sur le bas Montreuil et de celui de la rue Robespierre à Bagnolet. Elles ne sont pas passées tout à fait inaperçues du fait de la résistance des occupants et des voisins solidaires. La préfecture et les mairies commencent par déloger de manière systématique les plus pauvres et les sans papiers, mais c’est l’accélération d’un processus général de transformation complète des quartiers populaires qui est en œuvre avec la complicité des promoteurs immobiliers. On assiste tout autour de nous à des expulsions, des non reconductions de baux, des ventes immobilières, des démolitions, des constructions... Dans ce grand « nettoyage » programmé, pour reprendre l’expression d’un élu, il est tout d’abord nécessaire dans un premier temps de s’informer et de discuter ensemble afin d’essayer d’y voir un peu plus clair dans les plans d’urbanismes avancés. Nous vous invitons à grand renfort de cartes et de plans...à une première rencontre.

vendredi 14 Octobre - 18h30 Rencontre/débat avec le collectif « non au béton oui au gazon », quartier de la Boissière, Montreuil.

En juin 2010, lors du lancement par la Mairie du méga-projet de restructuration urbaine dit « les Hauts de Montreuil », les habitants des cités de l’Amitié et des Roches s’étaient mobilisés pour s’opposer à la construction d’immeubles sur les deux espaces verts de leurs cités, en dénonçant en même temps d’autres responsabilités de la municipalité dans la détérioration des conditions de vie de ce quartier populaire (écoles, santé, transports, espaces culturels et sociaux...). Après une année de lutte, la mobilisation des habitants, qui se sont organisés en collectif, a mené à une première victoire : l’annulation du permis de construire sur la pelouse de la cité des Roches. Aujourd’hui, la lutte n’est pas finie, et d’autres collectifs se sont formés dans le quartier pour s’opposer à des projets du même type, et ils essayent de continuer et élargir leur bataille. Des membres du collectif « non au béton oui au gazon » et d’autres habitants mobilisés dans le même quartier, proposent une soirée d’échange et débat à partir de leur expérience.

dimanche 16 Octobre - 18h Écoute du documentaire sonore « Devenir patient », réalisé en janvier 2011 à la clinique de Soins de Suite et Réadaptation (SSR) de Romainville Visite au cœur d’une clinique privée. Entre gestion productiviste, isolement partagé, pouvoir médical et solitude collective, les patients font le récit de leurs quotidiens en contradiction avec les discours médiatiques de l’établissement. Cette soirée pourrait être l’occasion de discuter des difficultés d’organisation collectives inhérentes à ce type de structures, d’interroger la possibilité d’établir un+ lien intérieur/extérieur (pour briser les logiques de l’enfermement), et plus généralement de réfléchir nos capacités en terme d’autonomie en matière de « santé ».

dimanche 23 Octobre - 19h30 Projection de La crise de Coline Serreau (1992)

Une comédie qui montre la rencontre entre « Michou » (Patrick Timsit), pilier de bar en galère de logement qui sait bien jouer au « pauvre », et Victor (Vincent Lindon) conseiller juridique qui perd le même jour son emploi et sa femme mais… n’en reste pas moins plein des attributs de sa classe.

dimanche 30 Octobre - 19h Projection de Kashima Paradise , documentaire de Yann Le Masson de 1973 sur le Japon des années 70

Malgré des « lourdeurs marxistes-léninistes », ce film reste important pour comprendre les contradictions entre valeurs traditionnelles et capitalisme moderne dans le contexte des luttes de l’époque. Et ceci pour tracer des pistes vers une compréhension du Japon d’aujourd’hui y compris la crise nucléaire actuelle et les oppositions"

http://paris.indymedia.org/spip.php?article8548

mardi 27 septembre 2011

[Montréal] Quand ils défoncent ta porte, tu répond comment?

"Quelques réflexions sur l’escouade GAMMA

Nous avons eu la puce à l’oreille récemment qu’au sein du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), il s’est constitué une nouvelle unité : l’escouade GAMMA (le Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes).

Il nous a semblé important de diffuser publiquement nos réflexions et de faire une critique en partant de notre position, soit en tant qu’anarchistes. Nous ne voulons pas nous faire porte-parole DES anarchistes, nous nous exprimons en tant qu’individus. Nous espérons stimuler des discussions à ce sujet.

Selon nous, l’escouade GAMMA doit être comprise telle une autre adaptation de l’État dans un contexte d’austérité qui s’accentue. Son mandat est certainement de faire en sorte que l’État maintienne son pouvoir de contrôle social en réprimant la révolte.

Pourquoi GAMMA ?

La nouvelle escouade se situe sous la direction de la Section des Enquêtes spécialisées, dont font partie, entre autres, la division du crime organisé. Comme pour les gang de rues, la mafia ou les motards, GAMMA a pour mission de profiler et d’accumuler des informations sur les actions, les intérêts et les manières de vivre des personnes « marginales et anarchistes », donc quiconque qui questionne l’ordre établi. En tentant d’établir de nouveaux réseaux d’accointance, de liens, d’affinités entre individus, l’État montre son intention d’aiguiser la répression, une répression qui n’est évidemment pas nouvelle.

Plusieurs motifs justifient le fait que le SPVM doit aujourd’hui disposer d’une escouade visible spécialisée en la matière. Pourquoi la police doit-elle explicitement viser les anarchistes? En les pointant du doigt avec l’aide des médias de masse, l’État personnifie l’anarchiste sous un visage de dangereux terroriste et appelle la population à jouer les délateurs afin de se protéger de sa soit-disant menace. Nous avons vu ces citoyens-flics agir en Angleterre avant et après les émeutes, s’organiser en milice d’autodéfense citoyenne et téléphoner au numéro sans-frais pour dénoncer les émeutiers. Cela nous donne un exemple cauchemardesque de ce futur possible. En projetant l’anarchiste comme ”Le dangereux”, l’escouade GAMMA veut tracer une ligne claire entre les anarchistes criminels et tout les autres (que l’on présume ne pas vouloir être criminalisés)- un classique; diviser pour conquérir, metre les gens dans des boîtes isoler les uns des autres. Ils croient pouvoir décourager toute autre personne à utiliser ces moyens d’action quand leur viennent des inspirations potentielles de révolte ou à s’identifier avec les rebelles. En réalité, cette ligne n’est absolument pas clair et le désire de combattre l’ordre social est loin d’être unique aux anarchistes.

Notre société, en fait, pour fonctionner, a besoin de dominer les manifestations du vivant. Nous savons aussi qu’il est physiquement impossible pour la police d’être présente à chaque centimètre de notre environnement, partout et en même temps. Ils peuvent essayer de nous contraindre à l’aide d’une multitude de dispositifs tels un nombre infini de caméras de surveillance à tout les coins de rues, leur capacité de mettre les téléphones cellulaires sous écoute et l’accès aux conversations texto, en traçant nos réseaux avec facebook et twitter, les anti-vols aux portes des magasins, les outils biométriques, les rayons-X aux douanes, les détecteurs de chaleur bordant les chemins de fer aux frontières, la collecte des ADNs, les drones survolant les forêts, les prisons où l’on est menacé d’être enfermé si on ne respecte pas la loi ou la discipline qu’on nous inculque dès la maternelle, mais l’élément clé du contrôle social est notre propre introjection de celui-ci ; le flic dans ta tête. C’est le résidu de la peur qu’ils créent. Au final, les flics doivent aussi leur pouvoir de contrôle à leurs fantômes transcendants plutôt qu’à leurs présences réelle.

Enfin, d’un point de vue matériel, GAMMA est probablement un réarrangement organisationel et bureaucratique qui permettra aux policiers d’être plus efficace dans leur cueuillette d’informations. Focussant sur les anarchistes, ils consolident leur base de données pour mieux comprendre les patterns et faire des liens entre des événements distincts.

Nous l’avons souligné plus tôt, la répression est partie intégrale du fonctionnement de l’État; tout État dans son fondement détient le monopole menaçant de la violence organisée avec ses lois, sa police et ses prisons. Il n’est pas surprenant de voir les flics tenter de réprimer une lutte qui a pour honnête intention la négation de l’État et de la domination industrielle.

Quant au profilage politique, il a lui aussi toujours été. Le libéralisme ne cesse de vouloir nous convaincre d’à quel point nous avons la liberté de penser et d’exprimer nos idées. Aussi longtemps que ces idées restent des idées, nous avons ces ”libertés”. À partir du moment où les gens commencent à mettre leurs idées en pratique et que celles-ci ne correspondent pas à l’ordre sécuritaire du statu-quo, la répression se fait ressentir et ces libertés s’estompe en une courte mémoire. Cela fait écho aux murs du centre de détention dans l’est de Toronto (G-20), aux chambres de torture de Pinochet, aux ruines de Varsovie et aux cimetières sablonneux d’Afghanistan. Les droits composants notre État démocratique sont des compromis qui nous sont offerts en échange de la paix sociale (l’absence de rébellion) et de notre obéissance face à ce système de misère. On veut à tout prix nous faire comprendre que c’est la police, les lois et l’État qui protègent nos droits. Pas de chance ; dès le moment où le pouvoir d’État est menacé, les droits sont rapidement supprimés. Pour calmer les émeutes britanniques, le gouvernement imposa des mesures d’exceptions. Le premier ministre Cameron ordonna aux policiers d’utiliser tout les moyens à leurs dispositions pour rétablir l’ordre. La loi était de leur coté. Lorsque l’ordre est transgressée, la démocratie devient tyrannique. On se croirait dans un film de science-fiction. Les flics symbolisent les limites du possible. Ils encadrent l’existant. Le droit joue un rôle moral, une mythologie de vérités auxquelles tous se réfèrent. Nous venons de démontrer que le droit est un concept qui peut, comme toutes formes de langage, changer de signification, d’application, de mandat, d’intérêt, de fin ou de justification selon les circonstances. Puisque nous voulons construire une lutte sérieuse contre l’État, la dépendance du droit devient une folie. Nous avons besoin d’autre chose.

La démocratie et le fascisme sont les deux cotés d’une même médaille, et celle-ci tourne selon le contexte social, politique, géographique et économique.

La répression dans l’ère des mesures d’austérité

Désormais, ce contexte change. Nous sommes dans l’ère des politiques d’austérité. Partout dans le monde, les gouvernements coupent dans les budgets alloués aux mesures sociales, aux emplois du secteur publique, à l’éducation et à la santé. Afin de gérer la crise financière globale, l’État-Providence, établit suite à la Deuxième Guerre mondiale, se rétracte progressivement pour laisser place à une gestion du privé. On fait primer l’intérêt économique avant tout, même dans des domaines qui jusqu’à présent, concernait les affaires publiques. En coupant dans les mesures sociales, l’État s’attend à devoir faire face à la révolte de toujours plus d’exclus et planifie ainsi son appareil répressif. L’austérité est un moteur qui influence les changements quant à la forme que prendra la répression. Une rage bien réelle se mijote chez un nombre croissant de personnes exploitées et de parias; chez ceux qui ont choisi de se battre pour la liberté et pour la destruction de se système-prison qui nous engloutit.

En tant qu’anarchistes, non seulement nous ne sommes pas surpris de ces développements, mais nous refusons de nous cacher derrière le voile de la justice pour clamer notre innocence. Quel rôle a l’innocence dans la guerre contre le capital de toute façon? Pour nous, la cours n’est pas un terrain de lutte où il est possible de gagner cette guerre. Si, parfois, quelques défenses ont du succès ici et là, nous refusons d’utiliser le discours de la loi. Dans un monde basé sur l’exploitation et la misère, nos désirs pour une libération totale seront toujours criminalisés. La loi a avant tout pour fonction le maintien de ce système. Notre lutte se pose contre le capital et contre l’État dans son entièreté, contre toutes ses manifestations dans nos quotidiens ; contre les flics et toutes autres formes sociales leur servant à maintenir leur pouvoir et contrôle. Alors que notre lutte prend forme et s’intensifie, cela ne fait que trop de sens de voir la police répondre de la sorte.

Comment peut-on répondre?

La question pour nous est de réfléchir à comment répondre à cette répression.

Combien de gens détestent ce monde quadrillé? Combien de gens refoulent cette rage, croyant être seuls et impuissants? Un monde qui a besoin de prisons n’est pas le nôtre. Chaque flic symbolise la domination rationnelle des corps. Parce que nous imaginons mille autres choses et que nous avons des rêves, nous refusons de baisser la tête devant l’ordre et la loi. Notre puissance se trouve dans le fait que nous ne sommes pas seuls à étouffer et à vouloir combattre la source de cet étouffement. Le contrôle de nos vies augmente avec l’expansion de l’aliénation; des plans d’urbanisme lissés en bloc et où les recoins et les cachettes n’existent pas, nous sont imposés. Le capital nous fait la guerre pour s’approprier chaque centimètre de nos espaces, chaque muscle de nos corps et les idées dans nos têtes. Si nous refusons la colonisation par le capital, nous devons nous battre. Nous avons fait ce choix d’être en conflit, ensemble, face à ce système plutôt que d’attendre devant la télévision en croyant que le système s’effondrera de lui-même. Si les émeutiers de Londres ou de Paris ont choisi de prendre leur propre vie en mains, nous bouillonnons d’envie de faire de même.

C’est le moment de nous retrouver comme camarades de lutte et de nous organiser nous-même, en groupes affinnitaires, et MAINTENANT. Il nous faut créer se que nous voulons voir exister par nous-même car personne ne le fera pour nous. Nous devons développer nos pratiques en therme de communication, de créativité et de conflit. Le saut de l’idée à l’action n’est pas si grand.

Il est aussi temps de travailler sur nos différences et construire une solidarité critique entre nous, ne pas laisser l’État nous diviser pour des conflits ridicules. Cela ne veut pas dire que nous devons éfacer nos différences, ou que nous devons tous faire les chose ensembles, mais pouvons-nous au moin nous supporter?

Nous devons faire gaffe à ne pas nous faire prendre dans une guerre d’usure contre la police. Si nous ne restons que quelques-uns, nous ne pouvons éventuellement que perdre. La stratégie répressive de l’État canadien, tout comme celle de la France, des États-Unis, de l’Angleterre et de tout les pays dominants, est basée sur la théorie de la contre-insurrection permanente. Cette dernière évoque le besoin de réprimer chaque lutte sociale avant même qu’elle n’ait la chance de se répandre et de rejoindre une certaine masse critique. Notre plus grande force n’est donc décidément pas notre passion, notre colère ou ni même notre revanche, mais la possibilité que nos idées et pratiques se répandent dans ce baril de poudre à canon qu’est notre société.

source: http://anarchistnews.org/?q=node/15280"

http://www.sabotagemedia.anarkhia.org/2011/09/quand-ils-defoncent-ta-porte-tu-repond-comment/

La police tombe sur un os

" Courant septembre, en région parisienne, des flics appartenant très probablement aux "services spécialisés" ont tenté d'acheter un squatteur sans-papier pour qu'il devienne un de leurs indicateurs. Mais contrairement à ces chiens de garde du pouvoir, pour nous, la liberté n'a pas de prix. Ils sont donc tombés sur un os.

"Je me suis fait arrêter à l'expulsion d'un squat, on était 5 à l'intérieur. Deux d'entre nous ont été embarqués pour défaut de papiers.
Pendant l'expulsion tout ce que je demande aux flics est accepté alors que mon pote qui s'est fait arrêter avec moi se fait tout refuser, y compris les toilettes.

Au commissariat, on est assis côte à côte. Mon pote va en cellule sans fouille ni prise d'identité.
Moi, une fille en civil avec des cheveux rouges vient me demander si on peut discuter un peu.
Je dis ok, et en montant je lui demande si elle va me mettre en centre de rétention, m'expulser direct ou me mettre en garde à vue.
Elle me dit que je vais être libéré. Je me trouve dans un bureau avec 3 femmes et 1 homme tous en civil. Le mec était habillé jean levi's, chemise à carreaux.
Je sais pas si ils faisaient partie des flics du commissariat. Une des femmes prend en note tout ce qui se dit et les trois autres flics me parlent.
Ils me demandent pas mon nom, ils le connaissent. Je leur demande comment, ils me répondent que c'est pas important.

"Pourquoi tu vis en squat?
- Parce que j'ai pas de maison.
- Comment tu connais les gens du squat?
- J'avais froid et j'ai frappé. On m'a ouvert.
- C'est pas vrai
- C'est vrai, ça fait deux jours.
- Non, car ça fait longtemps que l'on te connaît.
On me demande pourquoi j'ai été libéré à chaque arrestation, comme je ne réponds pas, elle me dit : " c'est grâce à nous". J'ai été arrêté cinq fois ces derniers temps, dans trois villes différentes. Ils connaissent les dates d'arrestations. Je pense qu'ils me suivent depuis longtemps. Ils m'ont même libéré pour un vol.
-Tu n'as pas de travail, de logement de papiers? Si on te l'offre... tu fais quoi ?
-Qui me l'offre ?
-C'est nous, c'est l'état.

- Demain, tu peux gagner les papiers, un bon logement et 2000€/mois. Celle qui me dit ça m'avait demandé si j'avais besoin d'un traducteur, elle m'a caché qu'elle parlait arabe jusque là.
- Pourquoi moi ?
- Mektoub ! (C'est écrit, c'est le destin)
- Ce sera quoi mon travail ?
- C'est pas dangereux : tu vois, tu captes, t'écris.

Ils m'expliquent que mon travail sera de visiter des endroits que je connais déjà et d'autres que je ne connais pas encore. Ils précisent que ça n'est pas dangereux.

Les trois fliques me font signe de dire oui. Ils m'ont laissé le choix, mais en fait ils m'ont fait comprendre que j'étais obligé.
Je dis : "ok si vous libérez mon pote."
- Tu as un téléphone ?
- Non, mais je peux en avoir un aujourd'hui ou demain.
- On te laisse jusqu'à demain 11h pour venir avec un téléphone. Tu donnes ton numéro, on t'en donne un.
Ce numéro personne ne doit le connaître, il est pour toi. Si tu fais ce numéro d'un autre téléphone c'est ta faute. Si tu racontes ça aussi, ce dont on a discuté doit mourir ici. Maintenant tu réfléchis jusqu'à demain 11h, tu es libéré."
Je lui demande où est mon pote, il disent qu'il va être libéré. Je descends, à la réception ils me disent que je sors dans 10 minutes.
Ils appellent mon pote et lui disent qu'il peut sortir devant moi.
Je prends mes affaires, la flique me dit d'attendre 10 minutes. Il sort. Elle dit que je peux sortir, me suit, me donne un nom, en disant que c'est le sien, en fait c'est celui d'une chanteuse, et elle me dit "demain
tu viens à la réception, tu donnes ce nom et ils t’emmèneront me voir".
Si tu as le temps tu viens à 10h pour boire un café et discuter.
- Pas de soucis à demain.

Je ne suis pas allé au rendez-vous, jamais. C'est impossible.

On est pas venus pour acheter des papiers, on est venus pour gagner la liberté."

Avec ou sans papier, ce n'est pas la police qui nous empêchera de continuer à lutter.
Face aux arrestations, à l'enfermement, aux expulsions, nous savons montrer notre solidarité, lorsqu'ils s'en prennent à l'un d'entre nous, c'est à tous qu'ils s'en prennent.
Ni soumission, ni collaboration, flics porcs assassins !

Des révoltés avec ou sans papier "

http://nantes.indymedia.org/article/24409

lundi 26 septembre 2011

Sortie de Sans remède n°3

"Face à la psychiatrie et au monde qui va avec, il s'agit de travailler à sa destruction"

A lire par là : http://sansremede.fr/Lectures.html


Ravenna (Italie) : distributeur attaqué en solidarité avec Luciano Tortuga

""Ravenna - La nuit du 22 septembre, nous avons décidé d’exprimer notre solidarité avec Luciano "Tortuga" Pitronello, et nous l’avons fait en brisant à coups de marteau le distributreur de billets d’une agence Unicredit, banque complice de morts et d’exploitation.

Qu’aucun compagnon ne reste seul.
Pour Luciano
maintenant nos gestes sont aussi les tiens
(A)"

Traduit de l’italien de informa-azione, Ven, 23/09/2011

[Sur Luciano, grièvement blessé le 1er juin 2011, on peut voir ici, et sur la solidarité ]"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4435

dimanche 25 septembre 2011

Rencontre internationale autour du livre subversif Samedi 15 et dimanche 16 octobre 2011 à Bruxelles

"D’une insatisfaction...

Le mirage de la paix sociale qui pendant des décennies a régné sur les pays européens est dans certains endroits tout simplement mis en morceaux, tandis que dans d’autres, il ne commence qu’à se fissurer. Pendant des années, les révolutionnaires et antiautoritaires se sont habitués à considérer leurs luttes soit comme de justes tentatives à fracturer le tombeau de la pacification, soit comme des contributions visant à approfondir les tensions surgissant ici et là. Cependant, les changements en cours semblent ouvrir de plus vastes possibilités. Tandis que certaines révoltes, comme celles de novembre 2005 en France ou celles de décembre 2008 et avril-mai 2010 en Grèce (sans pour autant oublier ni les conflits plus circonscrits mais importants ni les révoltes diffuses), sont certes venues illuminer la pénombre, les soulèvements de l’autre côté de la Méditerranée nous lancent des défis que l’on avait quelque peu mis de côté : la question de l’insurrection, celle des perspectives révolutionnaires, c’est-à-dire, la question de la vaste et profonde subversion des rapports sociaux. Face à une situation sociale enflammée, le défi ne serait certes plus uniquement de « jeter d’avantage d’huile sur le feu », mais plutôt de savoir contribuer à orienter le feu vers la liberté. Face aux situations sociales changeantes, posant également de nouveaux obstacles que ceux déjà connus, nous pensons qu’il est d’une importance particulière d’« ouvrir nos esprits », de laisser derrière nous les modèles et d’étudier nos possibilités pour encourager et contribuer à déclencher la tempête sociale. Car le manque de perspectives, que ce soit à grande ou à petite échelle, risque de nous reléguer assez rapidement sur une voie de garage où seule la paralysie nous attend.

... vers une occasion

Selon nous, si nous voulons développer des perspectives révolutionnaires, nous avons aussi bien besoin d’expériences pratiques que de temps et d’espace pour discuter. Même si aucune situation n’est jamais exactement pareille qu’une autre, il nous semble que les bases desquelles partent des anarchistes et antiautoritaires, au-delà des frontières nationales, suffisent à rendre possible la discussion afin de creuser quelques pistes. Ainsi, nous désirons que cette rencontre internationale soit une des, espérons-le, nombreuses occasions pour se pencher sur des thèmes qui ne nous tiennent pas seulement à cœur, mais qui ont aussi été trop longtemps mis de côté. Le vide relatif d’une répétition sans issue et ennuyante des schémas activistes ou militants, celui d’une incapacité croissante à mettre le feu à la mèche dans des situations sociales qui semblent toujours plus instables ou encore celui d’une idéologisation de certaines méthodes et angles d’attaques pourraient peut-être être dépassés en nous replaçant profondément sur le terrain des hypothèses révolutionnaires. Lors de cette rencontre, notre envie est de créer un espace aux discussions et aux rencontres informelles entre anarchistes et antiautoritaires qui essayent de dépasser ce vide que ce soit dans leur pratique comme dans leurs idées, dans leurs activités comme dans leurs luttes, dans leurs interventions comme dans leurs hypothèses.

... et une invitation au-delà des frontières

Nous espérons qu’à travers cette petite esquisse, vous comprenez l’intérêt de l’intention internationaliste de cette rencontre. Non seulement, parce qu’un enrichissement réciproque au-delà des frontières peut toujours valoir la peine, mais aussi parce que la question des perspectives révolutionnaires nous amène inéluctablement vers un dépassement des particularités locales. Nous voulons tirer le plus possible de cette rencontre. C’est dans ce sens que nous avons pensé que des contributions écrites à l’avance pourraient y aider. Nous invitons donc tous les compagnons à prendre part au débat à l’avance de manière écrite. Les mois précédant la rencontre, ces contributions seront alors traduites et diffusées via un blog et/ou une mailing-list.

http://subversive.noblogs.org/

Adresse des rencontres :
37, Rue de la Charité
Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles, Belgique)

Contact :
Toutes questions ou contributions peuvent être envoyées à subversivebook [at] riseup [point] net.
En envoyant un message sur ce mail, vous pouvez également vous inscrire à la mailing-list via laquelle seront envoyées les contributions et les traductions aux discussions, des mise-à-jour techniques etc.

Le reste des infos ainsi que les contributions devraient se trouver sur le site http://subversive.noblogs.org/."

http://infokiosques.net/spip.php?article874

Prison pour étrangers de Vincennes, vendredi 23 septembre 2011

Lundi soir, 8 retenus du bâtiment 3 se sont évadés du Centre de rétention de Vincennes. L’un d’eux a été rattrapé. Les flics sont intervenus plusieurs fois dans la semaine dans les différents bâtiments du centre. Des retenus du CRA 2 refusent de regagner leurs chambres et sortent leurs matelas pour dormir dehors, aujourd’hui ils ont refusé de manger et ont rédigé une lettre avec l’ASSFAM. Il y a quelques jours, une émeute a éclaté suite à plusieurs tentatives de suicide de retenus au CRA de Bobigny, plusieurs retenus ont été transférés à Vincennes.

Prison pour étrangers de Vincennes, vendredi 23 septembre 2011

« C’est une vie de merde, on est dans une cage, la bouffe, c’est de la merde. Il y a 8 personnes qui ont voulu s’évader, un qui a été rattrapé, ils étaient au bloc 3 nous, au bloc 1, on a essayé hier, ça n’a pas marché. Hier soir c’était chaud, ils ont ramené les troupes d’interventions, les CRS, ils ont frappé à peu près tout le monde à coups de boucliers, il y a eu quelques portes de cassées, y en a qui sont partis en garde à vue. Zarma, ils auraient cassé la porte, ils les ont pris au hasard.

On est solidaires entre nous, on s’aide pour les clopes pour tout. Y a un chinois, je trouve qu’il est malade, ça fait trois nuits, il dort dehors, il prend son matelas alors qu’il fait froid, ils en ont rien à foutre. Yen a un qui a mis une corde, il a voulu se suicider, j’ai parlé avec le policier, il m’a répondu, j’en ai rien à foutre qu’il crève. Des mots comme ça, ça se dit pas. Le système pour nous, en situation irrégulière, c’est « Ferme ta gueule ou crève. » C’est la merde totale, ce qui compte c’est de mettre les gens dans des avions, les chiffres, quoi, c’est ça qui compte.

Moi ils m’ont attrapé avec mon passeport, je peux rien faire, ça fait 22 ans que j’habite en France. Ils m’ont mis une interdiction de territoire, ça fait presque deux semaines que je suis ici. On m’a mis l’avion aujourd’hui, et j’ai refusé : je suis allé jusqu’à l’aéroport et je suis revenu. Le commandant de bord m’a demandé si je voulais partir, j’ai dit non. Le problème, c’est que tu risques la prison. Tellement j’aimais la France, maintenant ce mot me fait horreur. Ils nous forcent à faire des problèmes dès qu’on veut demander quelque chose. Quand tu demandes à voir le chef, il est jamais là, mais dès que y a un petit problème de rien du tout entre les retenus, il arrive en deux secondes. Deux retenus de Bobigny sont arrivés au CRA 1, il y a eu un problème là-bas, ils auraient essayé de mettre le feu. Ils ont été transférés, quelques-uns ici, les autres je sais pas. Ils ont fait une tentative de suicide, le premier est sorti, l’autre est à l’hôpital. Les mecs qui sont venus ici disent que c’est une histoire de bouffe.

Ils nous poussent à détester le mot France. »

fermeturetention@yahoo.fr

samedi 24 septembre 2011

[Luftmenschen] Aux sources de la conspiration

"Le conspirationnisme n'est pas une passerelle vers le fascisme, et ceux qui défendent ces théories ne sont pas à la croisée des chemins entre la révolution sociale et le ralliement au fascisme, ils sont déjà arrivés au bout de la route, ils sont des fascistes comme les autres.

Andreas Breivik n'a pas tué des dizaines de personnes, parce qu'il aurait été convaincu par son propre manifeste.

Andreas Breivik a écrit ce manifeste parce qu'il était déjà certain de vouloir tuer des dizaines de personnes, et qu'il avait besoin d'une théorie qui justifie la barbarie et la lâcheté. "

Lire l'article : http://luftmenschen.over-blog.com/article-aux-sources-du-conspirationnisme-84880410.html

jeudi 22 septembre 2011

Procès en appel de l'incendie du centre de rétention de vincennes (oct-nov)

"INCENDIE DU CENTRE DE RÉTENTION DE VINCENNES
le procès en appel

Le 21 juin 2008, Salem Souli, un sans-papiers enfermé au centre de rétention de Vincennes, meurt faute de soin. Le lendemain une révolte éclate qui réduit en cendres la plus grande prison pour sans-papiers de France. Cette révolte fait suite à plusieurs mois de lutte à l’intérieur (grèves de la faim, refus d’être comptés, manifestations, départs de feu…). Par la suite, 10 personnes parmi les 270 retenues dans le centre au moment de l’incendie sont arrêtées et emprisonnées pendant plusieurs mois avant d’être jugées. Elles sont condamnées en mars 2010 à des peines allant de 8 mois à 3 ans de prison ferme. Elles font alors appel de cette décision. Un nouveau procès aura lieu à partir du jeudi 6 octobre 2011. En attendant, leur liberté est à la merci de la machine judiciaire.

En première instance, le procès s'est déroulé entre personnes de connivence, juges, avocats de l'État, procureur. Toutes les demandes d'informations complémentaires ayant été rejetées, les avocats des mis en examen ont estimé que les droits de la défense n'étaient pas garantis et se sont retirés. Là encore, lors des audiences préliminaires du procès en appel, la majeure partie de ces demandes, telles celle concernant la mort de Salem Souli, ont été refusées.

Sans doute s'agit-il de faire payer cette petite bouffée d'air grâce à laquelle, durant l'été 2008, plusieurs centaines de personnes sans-papiers ont échappé à l'expulsion et à l'enfermement. En effet 280 places de rétention en moins c'est concrètement moins de rafles et d'arrestations.

Pour expulser toujours plus, l'État a besoin de toujours plus de places en centre de rétention : au début des années 2000, un programme de construction de nouveaux centres partout en France a permis de multiplier le nombre de places. Ainsi, le 1er août dernier a ouvert au Mesnil-Amelot le plus grand centre de rétention de France, où 240 personnes pourront être enfermées. Avec ce programme de construction, l'État s'est donné les moyens d'allonger la durée d'enfermement : avec la loi Besson entrée en vigueur en juillet 2011, le temps de rétention est passé de 32 à 45 jours, ce qui laisse plus de temps aux préfectures pour organiser les expulsions; plus de temps à attendre, enfermé, puni pour ne pas avoir les bons papiers.

Mais l'incendie du centre de Vincennes n'est pas un cas isolé ni exceptionnel. Entre les murs de ces centres ont lieu chaque jour des actes de résistances individuels ou collectifs, des révoltes, qui parviennent parfois à entraver la bonne marche des expulsions. Ainsi, en mars 2011, le centre de rétention du Canet à Marseille a partiellement brûlé et est resté fermé pendant plusieurs mois. En juillet dernier, 5 départs de feu simultanés se sont déclarés au centre de Lyon Saint-Exupéry, entraînant sa fermeture.

Pour chacune des révoltes nuisant à l'un des rouages de la machine à expulser, l'État doit trouver des coupables. Ainsi à Bordeaux, 2 personnes purgent une peine de 3 et 5 ans, à Marseille, 4 personnes ont été incarcérées et à Lyon, 4 personnes sont actuellement en attente de leurs procès derrière les barreaux.
Pour tenter d'endiguer ces révoltes, l'architecture des nouveaux centres a été conçue pour faciliter l'isolement et la surveillance des personnes enfermées (petites unités, nombreuses caméras...). Mais quelle que soit la forme que prend la prison, la volonté de ceux et celles qui y sont enfermés sera toujours d'en sortir.
Le procès en appel de l'incendie du centre de rétention de Vincennes aura donc lieu tous les jeudis et vendredis après-midi du 6 octobre au 4 novembre 2011.

Ce procès sera sans doute anodin pour la justice mais, les personnes qui comparaîtront y risqueront, elles, leur liberté. Pour nous, ce doit être l'occasion de montrer notre solidarité, mais aussi de rappeler le rôle des centres de rétention, des frontières, des prisons, et la nécessité de les faire disparaître.

Relaxe des inculpés !
Fermeture des centres de rétention !
Liberté pour tous et toutes !

Cour d'appel de Paris, Pôle 2, chambre 9

Collectif de solidarité avec les inculpés de Vincennes
liberte-sans-retenue@riseup.net

Incendie du centre de rétention de vincennes proces en appel
Solidarité avec les inculpés de la révolte de Vincennes"

http://nantes.indymedia.org/article/24384

mercredi 21 septembre 2011

[Brochure] La reproduction de la vie quotidienne

"Avec ce texte de Fredy Perlman, nous vous proposons une analyse de qualité de l’aliénation et de la reproduction sociale de l’économie dans la vie quotidienne à travers le travail et la marchandise.

«L’activité quotidienne des esclaves reproduit l’esclavage. Par leur activité quotidienne, les esclaves ne se reproduisent pas seulement physiquement eux-mêmes et leurs maîtres, ils reproduisent également les instruments par lesquels leurs maîtres les oppriment, ainsi que leurs propres habitudes de soumission à l’autorité du maître. Pour les hommes vivant dans une société fondée sur l’esclavage, le rapport maître-esclave semble à la fois naturel et éternel. Pourtant, les hommes ne naissent pas maîtres ou esclaves. L’esclavage est une forme sociale spécifique à laquelle les hommes sont soumis exclusivement dans des conditions matérielles et historiques déterminées. L’activité quotidienne concrète des salariés reproduit le salariat et le capital. Par leurs activités quotidiennes, les hommes « modernes », comme les membres d’une tribu ou les esclaves, reproduisent les habitudes, les relations sociales et les idées de leur société, ils reproduisent la forme sociale de la vie quotidienne. De même que le système tribal et l’esclavage, le système capitaliste n’est ni la forme naturelle, ni la forme définitive de la société humaine. Comme les formes sociales précédentes, le capitalisme est la réponse spécifique à des conditions matérielles et historiques données. [...] Les conditions matérielles et historiques expliquent l’origine de la forme capitaliste, mais pas la raison pour laquelle cette forme perdure alors que la situation initiale a disparu.»

Brochure lisible et téléchargeable sur infokiosques.net"

http://ravage-editions.blogspot.com/2011/09/la-reproduction-de-la-vie-quotidienne.html

mardi 20 septembre 2011

Val Susa - Incarcération d’un compagnon punk à Turin

"Le 29 août, un compagnon espagnol a été incarcéré. Juan et un ami ont été arrêtés par la police. Ils sont accusés d’avoir volé 70 litres d’essence d’un bâtiment de la société Anas prés du Val Susa, à Turin. Ils ont été amenés dans la vallée. Après quelques jours, Enrico a été libéré et Juan a été placé en détention.

Ces derniers mois, Juan était à Chiomonte pour se battre contre le TAV. C’est un compagnon spectaculaire et un ami fantastique... Nous ne devons pas le laisser seul !

La colère grandit encore et encore...

Solidarité et colère contre toutes les cages !

Comme il dit toujours :
« Un saludo punk- ningún lamento – a cabeza (cresta) alta !! - »

Juan Antonio Sorroche Fernandez
c/o Casa Circondariale Lorusso Cotugno
via Pianezza 300
10151 Torino – Italy

PS : En 2008, lorsqu’il était en prison à Poggioreale (après ce qui s’est passé à Bologne le 13 octobre 2007), la police a bloqué chaque lettre écrite en espagnol, mais avant d’avoir plus d’informations, il serait mieux de lui en écrire en italien (pour répéter : c’est juste une opinion/crainte à cause du passé).
UP THE PUNKS ! ACAB !

Traduit de l’anglais (325) par Base de données anarchistes."

http://non-fides.fr/?Val-Susa-Incarceration-d-un

lundi 19 septembre 2011

Paris : No TAV à la Buissonnière le 25 septembre

" Paris : No TAV à la Buissonnière le 25 septembre

Depuis une vingtaine d’années en Italie, la vallée de Susa (Valsusa) lutte contre la construction de la ligne à grande vitesse, ou Treno Alta Velocità (TAV) qui devrait relier Lyon à Turin. Les habitants de la vallée sont résolus à ne pas laisser leur lieu de vie être détruit au profit de l’État et des entrepreneurs, qu’elle considère comme des "envahisseurs". De nombreuses personnes venues d’ailleurs prennent également part à la lutte exprimant leur solidarité contre ce projet qui incarne la logique capitaliste. La construction du TAV est la manifestation concrète d’une vision du monde qui oscille entre la recherche de toujours plus de fric et l’utopie industrielle et technologique. Pour beaucoup c’est une pierre de plus sur l’édification de notre exploitation et notre oppression. Et finalement cette lutte est une ligne de front contre l’État et le capitalisme.

Ce combat connait des temps forts et des périodes d’accalmies qui sont des réponses directes à l’avancée effective du chantier. Les NoTAV s’organisent en assemblée. C’est là que sont décidées les orientations et les modalités de la lutte. L’objectif est clair : empêcher, par les moyens jugés les plus appropriés, le démarrage des travaux. L’occupation du chantier, qui a abouti à sa destruction en 2005, ainsi que le sabotage du matériel permettent son blocage immédiat. A moyen ou long terme, l’augmentation du coût des travaux a pour but de les contraindre à renoncer à ce projet qui a déjà englouti des sommes colossales. Rien que le seul dispositif de flics et militaires, en grand nombre, dans la vallée coûte chaque jour à l’État beaucoup de fric.

En juin dernier, le chantier de la Maddalena est de nouveau occupé afin d’empêcher les forages, déjà effectués du côté français. Les occupants se sont fait expulsés à coup de bulldozers et de gaz lacrymogène. Ce sont 50.000 personnes réparties sur trois cortèges simultanés qui attaquent, le 3 juillet, la cage dans laquelle les flics ont enfermé le chantier. Tout ce qui s’est fait, ce jour là, a été assumé collectivement, y compris la solidarité avec les quatre emprisonné-e-s et ceci malgré les tentatives de division du pouvoir. L’assemblée a répondu "nous sommes tous et toutes du black bloc".

En juillet, la Libera Repubblica della Maddalena en exil s’est organisée en un nouveau campement pour continuer le siège du chantier, mais cette fois-ci à Chiomonte. En août, le siège s’est étendu en établissant un nouveau campement à la Baïta, qui est sur le tracé du chantier. Malgré la pression quotidienne des flics ( patrouilles nocturnes dans les bois et sur les chemins, raids de destruction... ), la construction du campement continue ! Concrètement les personnes sur place appellent à venir là-bas pour tenir l’occupation. Mais c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens qui luttent, d’ici et d’ailleurs et de tisser des liens. Du matériel est également nécessaire ainsi que des outils pour l’édification du camp et sa défense.

C’est en solidarité avec la lutte menée contre le TAV que nous organisons à la Buissonnière une discussion-projection suivie d’un concert le 25 septembre de 15h à 22h ( 3, place Moreau David rer A Fontenay-sous-bois ).

Bouffe et boissons à prix libre : les bénéfices seront pour le matériel à acheter pour l’édification/fortification du campement ainsi que pour les frais liés aux arrestations ( mandats, avocats ).

Plus d'infos sur : http://labuissonniere.toile-libre.org "

http://nantes.indymedia.org/article/24352

dimanche 18 septembre 2011

Dijon : tags sur une église

"Dans la nuit de mardi [13 septembre] à mercredi [14], l’église Saint-Michel a été taguée par des inconnus. La mairie a rapidement réagi, hier matin, en confiant aux services de la voirie le soin d’effacer les inscriptions telles que « No gods, no masters » (traduire « ni dieux ni maîtres »), ou encore la représentation d’une croix barrée. Un tag aurait également été enlevé sur le bâtiment du théâtre, à Dijon.

Les services de la voirie interviennent dès que nécessaire pour enlever dans l’espace public, ce type d’inscriptions qualifiées de « dégradations », sur le plan pénal. Les policiers interpellent régulièrement les auteurs de tels comportements, sanctionnés par la justice. Sur le plan légal, le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sur les façades, les voies publiques ou le mobilier urbain, fait encourir une amende de 3750 €, si le dommage est léger, ainsi qu’un travail d’intérêt général. Lorsque le tag a détérioré le support, le contrevenant encourt deux ans de prison et 30’000 € d’amende, sans compter la sanction, sur le plan civil (dommages et intérêts, frais de justice…).

Le Bien Public, 15 septembre 2011."

http://juralib.noblogs.org/2011/09/17/dijon-ni-dieux-ni-maitres/

"L’indignation qui vient "

""L’indignation qui vient"

[ici : le pdf du tract] http://www.fichier-pdf.fr/2011/09/17/indigness/indigness.pdf

Depuis déjà plusieurs mois, on a vu pointer dans plusieurs pays d’Europe le mouvement dit des « indignés » ou « démocratie réelle ».

Ici comme ailleurs, celui-ci à donné lieu à plusieurs réflexes conditionnés, pièges et écueils qui touchent en général les « mouvements sociaux » : le fétichisme des pratiques d’abord (comme l’occupation de places, le sitting, les happening ou la manifestation plan-plan et maintenant la marche...) et la limitation stricte du mouvement à ces pratiques, le démocratisme ensuite (le respect religieux et le privilège donné aux décisions collectives prises en assemblées « représentatives du mouvement »), le « nihilisme citoyen » (respect borné de la loi, du vote, des « droits » donnés et des devoirs exigés par l’Etat) et la « non-violence » dogmatique (qui va jusqu’à prôner la violence policière contre ceux ou celles qui refusent ce dogme) et donc l’hégémonisme (la prise de contrôle du mouvement par une de ses franges), et surtout : l’absence de perspective révolutionnaire et l’enfermement dans des revendications abstraites et réformistes. Loin de représenter un sursaut révolutionnaire, ou une authentique révolte spontanée, ce mouvement des indignés s’inscrit bien plutôt dans la pacification de toute contestation réelle (de par le rejet de l’action directe), la militarisation de l’Etat (les guerres menées à l’étranger et le renforcement de la répression intérieure sur lesquels le silence des « indignés » est plus que suspect) et la montée du fascisme dans la société, au travers de ce mouvement notamment.

La crise comme pacification

Depuis plusieurs années déjà, les gouvernements européens, toutes tendances confondues, de gauche social-démocrate à la droite la plus réactionnaire, utilisent l’argument de la crise pour endormir tout velléité de contestation. D’un coté, il y a l’explication des gouvernements, qui est celle du FMI et de la banque mondiale : La crise serait une sorte de phénomène métaphysique que même les économistes n’arriveraient pas à s’expliquer, une sorte de catastrophe naturelle qu’il faudrait juguler et gérer à grands coups de politiques de réformes et de plans d’austérité. Comme si cette crise n’avait rien à voir avec ces mêmes politiques, comme si elle était le fait de la divine providence. Cet argumentaire vise en fait à tenter de se servir de la crise engendrée par le système capitaliste et ses Etats pour dédouaner les politiques de rigueur que cette même crise implique dans le seul but de replâtrer encore une fois le capitalisme. Les « indignés » quant à eux, dépourvus dans leur immense majorité de toute analyse de classe, et de toute critique du capitalisme, voient en général dans la crise et l’austérité le fait d’une caste de « banquiers parasites » et d’un « empire financier tentaculaire », ou « nouvel ordre mondial » qui auraient vidé les caisses quand personne ne regardait. En gros : pas besoin de se prendre la tête avec des « concepts politiques » trop compliqués : « à bas NWO » c’est tellement plus branché, tellement plus smart et ça résume tout sans avoir besoin de réfléchir...

Dans les deux cas, et du mouvement des indignés à la nouvelle extrême droite en passant par Sarkozy, tous dénoncent au final « la faillite des banques » dont le petit peuple devrait être sauvé, un « capitalisme financier » devenu fou qu’il faudrait réguler ou « purger » et une classe moyenne comme « victime de la crise ». La raison de cette analyse bancale est bien simple : la composition sociale de ce mouvement est justement celle de la sacro-sainte classe moyenne (que flatte autant Sarkozy, les socio-démocrates que les nouveaux fascistes à la Soral). Celle d’une classe qui commence à peine à percevoir les effets de « la crise », quand la majorité des exploités subissent la logique et les conditions de vie du capitalisme depuis toujours, et que la crise n’a fait qu’aggraver. D’où aussi, le décalage entre le discours « pro-révolution » des indignés concernant le monde arabe – où comme en Tunisie la pratique effective qui a dominé a été l’attaque des symboles du pouvoir, les affrontements avec la police, les pillages de supermarchés, les mutineries et incendies de prisons, et tout un ensemble de faits qui attestent une véritable logique de guerre de classes et de guérilla révolutionnaire, et toute une agitation qui, même si elle ne suffit pas à l’expliquer, a joué un rôle absolument indéniable dans la chute de plusieurs régimes et les volte-faces de l’armée ou de la police qui ont sentis le sol trembler sous leurs pieds – et le comportement de ces même « indignés » ici qui considèrent un tag ou une petite vitrine de commerce ou de banque pétée comme une « violence ».

Derrière la critique du capitalisme financier : le populisme gauchiste et l’antisémtisme.

Cette critique partielle des banques justement, non comme un rouage du système capitaliste, mais comme un « foyer de parasites » qui auraient détruit une fantasmatique « économie réelle », et qui voit les banques comme un problème central laisse la place au vieux fantasme antisémite d’un complot qui tenterait de contrôler le monde. Car en cherchant à critiquer le système des banques et le pouvoir des grandes entreprises multinationales, mais de manière partielle, le mouvement des indignés s’engouffre dans un discours typiquement réactionnaire et populiste et passe ainsi complètement à coté de la critique du capitalisme, le confortant même en jouant le rôle qu’on lui demande de jouer : celui d’une contestation strictement non-violente, vidé de toute substance critique, empêchant de par sa forme même un véritable mouvement (de type grève générale ou insurrection), et déplaçant le débat vers la droite dans le grand piège du « débat citoyen ». Rendu donc parfaitement in-offensif de par son caractère « a-politique » et « a-partisan » auto-proclamé, le mouvement des indignés participe en réalité au maintiens de l’ordre à travers un spectacle de contestation dans un front « anti-système » flou qui laisse le champs libre à des récupérations libérales, populistes et même fascistes. La dénonciation obsessionnelle du « nouvel ordre mondial » faisant finalement écho au nouveau discours d’extrême-droite sur le complot « apatride » contre « les peuples et les nations ». Et ce discours là, en plus de puer la défaite, est simplement fasciste parce que nationaliste et antisémite. Ne soyons pas dupes : là où la contestation réelle s’efface, les réactionnaires progressent.

S’INDIGNER NE SUFFIT PAS !

Ce n’est donc pas un hasard si en France, on retrouve dans les organisateurs du « mouvement des indignés » nombre d’individus conspirationnistes, reliés à des mouvements d’extrême-droite qui théorisent l’antisémitisme à travers leur pseudo-critique de la finance. Le concept même de « capitalisme financier » fut un des thèmes centraux dans la propagande du parti nazi en Allemagne et des fascismes en Europe pour construire l’ennemi intérieur et flatter le sentiment national. Le thème de la « citoyenneté » mis en avant par les indignés, renouvelle lui aussi ce constant rappel à l’ordre que constitue l’injonction à ne pas se révolter en faisant poliment démonstration de son indignation. Il repose sur ce présupposé généreux que les oppresseurs finiront par abdiquer devant la raison exprimée publiquement et pacifiquement par « le peuple ». Mais cette fable saint-simonienne exclue de fait ceux ou celles qui ne sont pas considérés, précisément, comme des citoyens : les sans-papiers, les « criminels », et quiconque agit en dehors de la légalité ou de la légitimité citoyenne. Tout les indésirables, exploités par définition. En prétendant vouloir créer une « démocratie réelle », le mouvement n’a fait que centraliser le pouvoir de décision à travers les assemblées des occupations de places et leurs émanations (comme en Espagne, les commissions dans les « accampadas »), dans l’espoir de singer les révolutions du Machrek et du Maghreb (en réutilisant, sans nécessité réelle, et de manière fétichiste les réseaux sociaux type facebook), les indignés n’ont fait que créer un état dans l’Etat, ersatz de démocratie représentative et de parlementarisme bourgeois où toute volonté de s’organiser à la base et d’agir localement ont été rendus simplement impossibles, notamment lorsqu’à Barcelone la volonté de scission dans l’occupation, pourtant majoritairement votée a été censurée par la tribune de l’assemblée, ou que tout débat sortant du cadre a été simplement saboté. Encore comme à Athènes où les indignés ont appeler à dénoncer les auteurs « d’actes violents » et à les jeter à la police : soutenant ainsi la répression d’Etat au nom de la non-violence ! En restant prisonniers d’une rhétorique a-politique creuse, de mode de prise de décisions autoritaires et bureaucratiques, d’un pacifisme abstrait et dogmatiquement non-violent, les indignés ne font que participer au maintient du statu quo, brimant toute participation de révoltés ou de révolutionnaires et ouvrant au contraire la voie à des forces réactionnaires qui n’avaient pas eu jusqu’ici voie au chapitre sur la place publique. Abandonner la perspective révolutionnaire au profit de « l’indignation en mouvement », c’est tresser la corde avec laquelle on voudrait nous pendre .

Se cantonner à cette indignation pacifiée, et focaliser sur « les banquiers » (même si ces derniers ont, comme d’autre leur responsabilité dans l’exploitation et les conditions de vie misérable de la majorité de l’humanité) c’est ne pas voir que partout dans le monde depuis le début de la « crise économique », des révoltes, des insurrections et des situations révolutionnaires éclatent partout non seulement contre les banques, mais surtout contre le capitalisme, l’Etat, les gouvernements, leurs classes dominantes et leurs flics, leurs lois, leurs tribunaux, leurs prisons, et leurs armées. C’est ne pas voir que les plans d’austérité et les « réformes de la fiscalité et du système bancaire » ne sont que les politiques des mêmes gouvernements et de la même bourgeoisie qui se prétend victime de la « crise » et en est la principale bénéficiaire, pour sauver leur économie et protéger leurs privilèges.

Il faut traduire la colère en actes ! Contre le capitalisme, contre l’Etat : VIVE LA REVOLUTION SOCIALE ! L’économie est malade ? QU’ELLE CREVE !

Quelques anarchistes"

samedi 17 septembre 2011

Sonja et Christian ont été extradés...

"Mercredi 14 septembre, la police française a enlevé nos camarades Sonja Suder et Christian Gauger et les a directement livrés à la justice allemande.

Sonja, 79 ans, et Christian, 70 ans, étaient réclamés par l’Allemagne pour des faits remontant à plus de 35 ans. Arrêtés une première fois en France en 2000, puis relâchés pour prescription selon le droit français, ils ont finalement pu être extradés mercredi par le biais du nouveau dispositif de mandat d’arrêt européen.

Il leur est reproché d’avoir participé à des actions des Cellules Révolutionnaires contre la gentrification et contre des entreprises allemandes impliquées dans l’armement nucléaire du régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Sonja a été placée en détention à la prison de Francfort-Preungesheim et Christian, dont l’état de santé est très précaire, a été placé à l’hôpital pénitentiaire de Kassel. Aucunes nouvelles de nos camarades ne nous sont parvenues depuis leur arrestation et extradition immédiate.

Compte tenu de leurs âges et de leur état de santé, nous sommes particulièrement inquiets quant aux conséquences de cet emprisonnement.

Que notre rage et notre détermination s’entendent jusqu’à Francfort.

LIBÉREZ SONJA ET CHRISTIAN !"

http://non-fides.fr/?Sonja-et-Christian-ont-ete

jeudi 15 septembre 2011

Pochoir

Échauffourées à la prison d'Andenne

"La prison d'Andenne, près de Namur, est l'une des prisons du pays plutôt récentes. Après Bruges et Ittre, elle est aussi la plus sécurisée. Le nombre de gardiens y est le double des autres prisons. Mais cela n'a pas pu empêcher qu'Andenne aussi a connu sa part de résistance ces dernières années; émeutes, occupations de préau, tentatives d'évasion et évasions réussies.

Le week-end passé a de nouveau été bien mouvementé. Le samedi 10 septembre, une panne d'électricité en dehors de la prison a chauffé les esprits. Dans l'après-midi, une poignée de détenus a occupé le préau pendant des heures. Après la promenade autour de 17h, ils ont refusé de regagner les cellules et sont restés dehors, prendre un peu d'air, jusque 22 heures. Les prisonniers dénoncent la surpopulation au sein des prisons et font une proposition vachement plus créative que celle des politiciens : libérez les prisonniers !
Même si, de temps à autre, les médias sortent l'histoire des libérations conditionnelles anticipées, comme fourrage pour les masses avides de punition et de sensation, la réalité est toute autre. Les peines prononcées sont toujours plus élevées pour cette même fameuse raison, et des centaines de prisonniers qui ont droit à une libération conditionnelle, restent enfermés. Depuis la réforme des tribunaux d'application des peines (TAP), tout s'est ralenti et les décisions se sont endurcies, le résultat : les prisonniers attendent une libération prévue qui n'arrive pas.
A l'heure que le ministre a finalement pris la décision de fermer la prison de Verviers - le fait que des morceaux de béton tombaient et les murs s'effondraient n'était pas convaincant pour lui, ça a duré jusqu'au moment que les travaux de réparation ne faisaient qu'aggraver la situation - quelques centaines de prisonniers seront transférées, une partie d'eux arriveront bientôt à Andenne. Au lieu de 2 ou 3 prisonniers par cellule, cela deviendrait donc 3 ou 4. Le fait que la prison soit fermée est déjà un bon début, maintenant il faudrait encore que les prisonniers soient relâchés...

Comme réaction à l'occupation du préau, les gardiens ont entamé une grève spontanée le dimanche. Plus de douches, plus de visites, plus de téléphone, même pas de distribution des repas. Cela était soi-disant une réaction à la panne d'électricité, mais ils ont eu du mal à cacher leurs grognements par rapport à l'occupation et la possible diffusion de cette résistance. Et cette diffusion s'est montrée. Car là, les autres se sont fâchés...

Lundi matin, les prisonniers de deux ailes séparées de la prison ont pris l'initiative de barricader l'aile. Quand les gardiens sont intervenus, ils en sont venus aux mains. Plus tard dans la journée, de nouveaux échauffourées ont eu lieu et la police anti-émeute est intervenue pour mater la résistance. Quelques détenus ont été mis au cachot.

Solidarité et lutte!"

http://bxl.indymedia.org/articles/2766

Bordeaux - soirée projection/débat

"…Nous avons alimenté leurs fantasmes pendant 48 heures… Pourtant nous avons toujours été clairEs :

….Nous ne souhaitons pas de bonheur à nos ennemis…

GardéEs à vue pendant 48 heures, passés à la limite de l’anti-terrorisme avec perquiz dans un squat à Périgueux pour un soi disant « flagrant délit » pour des tags à caractère anarchistes sur des bâtiments publics et dégradation sur des voitures…

c’est pour eux, des menaces de mort et d’intimidations envers l’état et ses représentants… Nous passons en correctionnelle le 5 octobre 2011 à 16 heures au tribunal de Périgueux.

Pendant 48 heures flicailles et journaleux se sont lâchés sur nos têtes mélant désir, fantasmes …envie d’avoir les projecteurs de la scène pointés sur eux…Ils /elles ont été déçuEs ,… frustréEs,ils/elles veulent nous faire manger… les « EXculpéEs »

Le 23 septembre,à l’athénée libertaire à Bordeaux,nous organisons une soirée projection débat infokiosque en soutien dès 20 heures.."

http://bordeaux.indymedia.org/article/projection-et-d%C3%A9bat-en-soutien-aux-squatteureuses-du-village-konkret-p%C3%A9rigueux-0

mercredi 14 septembre 2011

Bruxelles : Agenda Acrata septembre octobre

"Projection de Queimada (1969)
Jeudi 22 septembre à 20h
Sur l’île caraïbe de Queimada, au début du XIXe siècle, un agent de la couronne britannique met le pied à terre. Pour les Britanniques, les plantations avec ses esclaves contrôlés par les Portugais, sont une épine dans le pied de leur intérêt commercial. Il essaie de convaincre les propriétaires des plantations utilisant l’intéressant (surtout pour son public cible) comparaison entre le rapport épouse / prostituée et esclave / ouvrier salarié. D’autre part, il met les esclaves à la révolte. Sa mission fut un succès. Mais 10 ans plus tard, il revint, la rébellion des esclaves n’est pas étouffée et menace désormais les intérêts des capitalistes britanniques...

Discussion Le nationalisme aujourd’hui
Samedi 1er octobre à 17h
Dans cette discussion, nous aborderons un thème qui prend plusieurs formes, mais qui s’impose toujours plus impérieusement à nous sous un aspect : la forme politique qui, après un mûrissement de longue durée dans les serres de la politique des partis et des médias, s’est dévoilée aujourd’hui pleinement. Ce qui était, à l’époque, un fétiche presque risible d’une poignée d’instigateurs de droite, est devenu le plat de résistance de toute une politique politicienne (BHV, le fétichisme linguistique, l’identité flamande/wallonne...). En même temps, nous ne pouvons plus nier que le projet nationaliste peut se pavaner sur les épaules robustes d’une grande majorité démocratique. Cette réalité sociale de la peste nationaliste force des milliers de gens dans une camisole identitaire, alors qu’elle réserve, pour ceux qui n’entrent pas dans la boîte, une place dans une des nouvelles prisons ou nouveaux centres fermés.
Nous proposons une discussion informelle qui réunit expériences, faits et notions/compréhension ; qui n’esquive pas l’entière portée de la discussion (identité, communauté, société) et en même temps ne craint pas les ébauches et les angles concrets. Estimons-nous le moment présent opportun pour porter une perspective anti-nationaliste ? Comment pourrions-nous donner forme à cette perspective ? Que mettons-nous en avant en opposition à l’identification nationaliste ?

Acrata / Bibliothèque anarchiste
32, Rue de la Grande Île
1000 Bruxelles "

http://www.acrata.be/

Et si Canal + et ses associés s’en mangeaient une ?

"Et si Canal + et ses associés s’en mangeaient une ?

La Saison 4 d’"Engrenages" en tournage !

AlloCiné - mercredi 24 août 2011

Canal+ et la société de production Son et Lumière ont donné le coup d’envoi ce lundi 22 août du tournage de la 4ème saison d’Engrenages, qui se déroulera entre Paris et sa région jusqu’en avril 2012. Soit 12 épisodes inédits qui seront mis en scène par Jean-Marc Brondolo (épisodes 1 à 6), Virginie Sauveur (épisodes 7 à 10) et un nouveau réalisateur en attente de confirmation.

Cette nouvelle saison, écrite par Anne Landois et Eric de Barahir, réunit les figures emblématiques de la série : Caroline Proust, Audrey Fleurot, Philippe Duclos, Grégory Fitoussi, Thierry Godard et Fred Bianconi, avec la participation de Bruno Debrandt, Nicolas Briançon, Judith Chemla et Jérôme Huguet. Canal+ annonce une diffusion sur son antenne dans le courant 2012.

Synopsis officiel de la 4ème saison :

Le groupe DPJ de la capitaine Laure Berthaud est chargé cette fois-ci d’élucider l’affaire d’un étudiant déchiqueté par la bombe artisanale qu’il fabriquait. L’enquête conduit les policiers à travers les réseaux de contestation citoyenne qui s’opposent publiquement à la politique d’immigration et aident les sans-papiers. Bientôt le groupe de Laure Berthaud se trouve face à quelques activistes d’une ultra gauche très radicale qui prônent la guérilla urbaine et ont pour cible directe la police.

Le cabinet d’avocat de Pierre Clément et Joséphine Karlsson survit grâce à l’aide juridictionnelle aux sans papiers auprès de qui il s’est fait une clientèle. Josephine Karlsson entraînée par sa haine de la police et des institutions accepte de déborder de son rôle d’avocate et se fait piéger par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) qui surveille les activistes d’ultra gauche.

Pierre Clément, qui rêve de plus grandes affaires, se voit désigner par une figure du grand banditisme, Johnny Jorkal, pour le défendre. Pierre Clément se doute bien, qu’en choisissant un avocat inconnu plutôt qu’un ténor du barreau, Johnny Jorkal en habile manipulateur, a une idée derrière la tête.

Quant au juge Roban, de retour au palais après une longue absence, il est désormais placardisé. Mais même parmi les affaires sans intérêt qu’on lui confie, le pugnace juge Roban est capable de trouver les dysfonctionnements de l’institution judiciaire et de les dénoncer publiquement. Il est prêt à aller très loin, jusqu’à l’audience disciplinaire du Conseil de la Magistrature.

Infos supplémentaires

CANAL+ tourne depuis avant-hier, et jusqu’en avril 2012, une quatrième saison de la série Engrenages en Ile de France. Le tournage d’Engrenages saison 4 se déroule en deux parties, les épisodes 1 à 6 sont tournées du 22 août au 9 décembre 2011 alors que le tournage des épisodes 7 à 12 aura lieu de janvier à avril 2012 ... le tout pour une diffusion prévue sur Canal Plus dans le courant de l’année 2012.

Après s’être invités dans le milieu des stups et du trafic de drogues ou sur les traces de du Boucher de la Villette, les policiers s’immisceront désormais dans des réseaux de contestation citoyenne venant en aide aux sans papier et en totale opposition avec les politiques d’immigration. Le groupe de Laure Berthaud se trouvera rapidement face à quelques activistes d’une ultra gauche très radicale qui prônant la guérilla urbaine et prenant pour cible directe la police. Pour rappel, Engrenages est diffusée depuis 2005 sur Canal +. La série, se voulant "un portrait d’ensemble réaliste des systèmes du crime" suit le quotidien de juges, avocats, policiers et criminels. En périphérie de l’enquête policière pure et dure, les connaisseurs de la série retrouveront donc aussi ce qui fait le succès de la série, à savoir des intrigues parallèles mélangeant imbroglios politiques et juridiques, portraits personnels et anecdotes atypiques.

Une série de 12 x 52 minutes.

Une saison écrite par Anne Landois et Eric De Barahir. Avec la collaboration de Simon Jablonka, Laurent Vivier, Sebastien Vitoux, Kristel Mudry, Anne Viau, Clara Bourreau et Franck Henry.

Adaptation et dialogues par Virginie Brac.


Réalisée par Jean-Marc Brondolo (ép1à6) et Virginie Sauveur (ép7à10). Troisième réalisateur en attente de confirmation.

Avec Caroline Proust, Audrey Fleurot, Philippe Duclos, Grégory Fitoussi, Thierry Godard, Fred Bianconi Et aussi Bruno Debrandt, Nicolas Briançon, Judith Chemla, Jérôme Huguet.

Depuis son lancement à l’hiver 2005, la création française Engrenages connaît un franc succès à l’étranger. Diffusée sur la chaîne BBC Four en Angleterre sous le nom de Spiral, la série, appréciée pour son réalisme, a également été achétée par le Japon, l’Australie et l’Italie et sera prochainement adaptée aux Etats-Unis."

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4391

Sur l'incident de Marcoule

"L'accident d'hier n'a pas eu lieu dans une centrale électronucléaire d'EDF. L'Etat
n'arrête pas de le répéter pour minimiser les risques réels de contamination. Par
contre, sur le site de Marcoule, il existe deux réacteurs militaires Célestin
(nécessaires pour créer le tritium utilisé dans les bombes thermonucléaires
françaises) ; plus la vieille machine expérimentale surgénératrice Phénix, en cours
de démantèlement (dont les parois de la cuve sont radioactives et qui contient
encore du sodium et du plutonium, mélange explosif et hautement radioactif) et
d'autres laboratoires nucléaires, tels que Atalante qui travaille sur le traitement
des combustibles irradiés et l'étude sur la gestion des déchets radioactifs de haute
activité et à vie longue, en particulier ceux dus au démantèlement des installations
nucléaires ; sans compter l'usine Melox, fabriquant du combustible Mox (mélange
d'uranium et de plutonium) employé dans de nombreuses centrales électronucléaires, y
compris dans le réacteur numéro 3 de Fukushima ; et, enfin, l'usine où il y a eu
l'accident d'hier : Centraco., considéré, même par l'ASN, comme dangereuse.



Centraco est le centre de traitement et de conditionnement des déchets relativement
peu radioactifs, de courte et moyenne vie, y compris médicaux (des gants à des bouts
de ferraille issus d'opérations de démantèlement), en provenance d'EDF, d'AREVA et
d'autres sociétés publiques et privées. Centraco est aussi équipé d'un incinérateur
spécial destiné à brûler 5000 tonnes par an ce type de déchets, en particulier
métalliques, qui, après avoir été réduits en cendres radioactives, sont vitrifiés,
avant d'être envoyés vers des centres de stockage, y compris autour de Marcoule.



A priori, ce sont des matières certes radioactives mais non fissibles, donc
incapables de générer des réactions en chaîne. C'est l'un des fours de
l'incinérateur qui a explosé. L'explosion, à mon avis, est de type chimique, pas
nucléaire, à moins qu'il y ait eu dans le four des pastilles de plutonium et
d'uranium en quantité suffisante pour que, leur gaine de protection ayant fondu sous
la chaleur , elles aient pu, en s'amalgamant, générer quelque réaction en chaîne
initiale, jouant le rôle de détonateur pour enflammer les gaz, en particulier
l'hydrogène très présent dans ce type de combustion chimique. En théorie, de telles
capsules ne doivent pas passer les barrières de contrôle, sauf que, en pratique, la
chose s'est déjà produite, à l'usine de retraitement de La Hague, entre autres, il y
a quelques années.



Sinon, même sans cela, il a suffi que la pression des gaz devienne brutalement
incontrôlable, pour des raisons jusqu'alors inconnues ou déjà occultées, pour que le
four explose, chimiquement parlant, libérant immédiatement son contenu : les
particules radioactives, y compris sous forme gazeuse. De quelle nature, dans quelle
quantité et à quelle distance, pour le moment, je n'en sais rien. Mais dans la
mesure où les bâtiments où sont situées les fours ne sont même pas des locaux «
confinés » comme ceux des réacteurs des centrales (il y a juste des systèmes de «
dépression » destinés, en principe, à faire refluer en cas de problème les gaz
chargés de radioactivité vers des zones sécurisés de stockage momentané autour des
incinérateurs), il est inévitable qu'il y ait eu contamination. Il faut savoir que
les fours de ce type sont capables de traiter chacun 1 tonne de déchets par passe.
Si le four était en charge, ce qui est sans doute le cas puisque Centraco ne parle
même pas de test, cela représente pas mal d'émissions radiologiques.



L'Etat, donc, cache la réalité, comme d'habitude. Sous prétexte qu'il n'y peut-être
pas eu d'accident de criticité (comme celui qui a eu lieu dans l'usine de Tokaimura,
au Japon, en 1999), il affirme qu'il n'est question que d'accident industriel
classique dans cette installation nucléaire ! De la même façon, il a déjà affirmé
que les bombes radiologiques à uranium appauvri, utilisées depuis la première guerre
du Golfe, n'étaitent pas des armes nucléaires puisqu'il n'y avait ni fission
nucléaire, ni fusion thermonucléaire ! "

mail

[No TAV] Contre ce train... pour la liberté !

"Traduction d’un texte italien publié le 8 septembre 2011 sur Informa-Azione :
http://www.informa-azione.info/no_t...

CONTRE CE TRAIN...

Nous sommes arrivés de toute l’Italie et d’Europe. Nous nous sommes rencontrés ici, sur les montagnes du Val Susa, nous avons partagé un plat de pâtes, la dernière gorgée de vin ou du Maalox. Partagé de façon naturelle, avec des amis fraternels ou des personnes parfaitement inconnues – jusqu’à hier. De Milan, Rome, Paris, Zurich, Bilbao, Naples ou d’autres endroits jamais entendus – jusqu’à hier. Il y a ceux qui ne parlent pas un mot d’italien, ceux qui n’ont jamais fait une balade en montagne, ceux qui croyaient dans les pétitions – jusqu’à hier. Nous avons échangé les récits d’expériences similaires, aux quatre coins du monde. Nous sommes tous là pour nous jeter dans cette bataille, commencée par les femmes et les hommes du Val Susa, contre le projet de train à haute vitesse. C’est une lutte qui a dépassé l’horizon de ces montagnes, pour devenir pratique et "patrimoine" des révoltés de toute l’Europe. C’est aussi notre lutte – aujourd’hui.

Nous nous affrontons ici, contre ce qui est un parfait exemple des nécessités d’un monde de marchandises et une des pointes de l’iceberg du progrès. Un progrès de la technique qui vise inexorablement la destruction de l’humanité – l’humanité de chacun de nous.
Ce qui nous a amené ici, certains depuis des années, d’autres depuis quelques semaines ou jours, ce n’est pas seulement, cependant, la juste solidarité vis-à-vis de ceux qui se battent avec dignité contre la destruction de l’espace de leur propre vie. Il s’agit d’un plus profond et plus intime désir de liberté.
Nous luttons, aussi ici, comme en chaque lieu, pour la liberté. La liberté de chaque individu, la mienne, qui commence nécessairement là où commence aussi celle de chacun d’autre, parce que si un seul est enchaîné, je ne peux pas être libre.
On peut facilement l’entrevoir : la victoire des Valsusains et de leurs soutiens sur le projet du TAV va dans le sens de la destruction de l’actuel système de domination. L’affrontement en cours dans ces montagnes pose en effet la question d’un changement radical de la vie, qui ne peut que passer par la fin de l’Etat. Dire que nous ne voulons pas le TAV, ni ici ni ailleurs, signifie dire que nous voulons en finir avec chaque pouvoir, étatique, économique ou de tout autre type. De l’autre côté, vus les intérêts soumis à ce projet, céder serait un échec historique pour la clique Etat italien-Confindustria. Une victoire notable pour qui lutte pour la liberté.
Certes, ce ne sera pas chose facile, mais beaucoup de signes sont encourageants.

Il y a aussi, cependant, des poids morts. Il y a ceux qui sont intéressés à distinguer entre les "gens de la vallée" et "ceux de dehors", pour pouvoir mieux diviser, quand c’est nécessaire, les bons des méchants. Il ne s’agit pas, malheureusement, seulement des seuls journalistes à la solde des patrons. Il y a ceux qui voudraient circonscrire la révolte à des modalités – et des horaires – prédéfinis. Qui voudrait prendre (et se faire prendre) des photos – mais ils se croient au cirque, ces guignols ? Ceux qui voudraient cette lutte comme prérogative d’un groupe bien défini de spécialistes, experts manipulateurs des médias et donc défenseurs d’un affrontement symbolique, théâtral, tendu à recueillir un consensus médiatique. Tous les autres – la masse – seraient réduits à un troupeau à amener en promenade pendant les manifestations. Ceux qui voudraient une résistance pacifique et civile. Des "actions" spectaculaires mais parfaitement inoffensives. Quelque chose, en somme, qui ne porte pas préjudice à la possibilité de traiter avec le pouvoir, une fois le spectacle fini.
Avec ceux là, nous n’avons rien à partager. Nous ne sommes pas civilisés, nous ne sommes pas pacifiés, nous ne résistons pas, mais nous attaquons en cherchant à faire mal à l’ennemi. Nous n’avons rien à défendre, mais une vie – notre vie – à extirper d’un répugnant destin de domination. Ce pour quoi chacun de nous se bat n’est pas délimitable, n’est pas représentable. Cela n’aurait aucun sens, vu à la télé.

Si c’est un nouveau monde que nous portons dans le coeur, ce que nous avons vécu, ce que nous sommes en train de vivre là haut en est une intuition féconde. Une intuition que nous voyons devenir réalité, dans les petits gestes quotidiens comme dans les grands rêves. Dans la nourriture qui n’a pas de prix, dans les pierres qui volent ou passent de main à main jusqu’à la première ligne, dans les frondes qui tournent, dans le don du masque avant de t’en aller même pour quelques jours, en pensant au compagnon sans nom qui t’a pris par la main cette nuit dans laquelle, détruit par les gaz, tu étais perdu sur le sentier...
Tout cela n’est pas seulement un moment de rupture, mais une pratique qui continue, qui devient une expérience partagée et marque, avec l’intensité que l’insurrection sait toucher, la vie de chacun. La vie devient insurrection...

L’étincelle que chacun de nous porte à l’intérieur est ravivée par ces rencontres complices, par des retrouvailles, par de nouveaux liens, par ce tourbillon de rage et d’amour, tournoyant, imprévisible et créateur comme la vie même.
En rentrant dans nos maisons, dans les villes d’où nous venons, nous portons en nous la conscience que quelque chose est en train de changer – que c’est nous qui le faisons changer, justement maintenant. Que du Val Susa la révolte se propage. Les motifs contingents sont nombreux, mais la tension qui anime chacun de nous est la même. Que dans toute l’Europe flambe le feu qui nous brûle de l’intérieur et qui nous a amené ici. Que du vieux monde il ne reste que des cendres.

Et dans le feu l’amour.

... POUR LA LIBERTE !"

https://grenoble.indymedia.org/2011-09-13-No-TAV-Contre-ce-train-pour-la

Lucioles n°4 (numéro spécial) - août/septembre 2011



http://luciolesdanslanuit.blogspot.com

Projection de “Un héros très discret”, au Rémouleur

"Projection de “Un héros très discret”, au Rémouleur

Vendredi 16 septembre, à 19 heures :

Film français de Jacques Audiard (1996, 1h40).
Dans l’époque trouble et confuse de l’hiver 1944-1945, à Paris, un homme qui n’a pas participé à la guerre va se faire passer pour un héros de la Résistance en s’inventant une vie admirable. A force de mensonges, il va construire par omissions et allusions un personnage hors du commun.
Bonus : A l’occasion de cette projection, un texte datant d’avril-mai 1945 sera présenté, à propos de la mythification de la Résistance et du climat délétère dans lequel la IVe République a été mise en place.

Le Rémouleur
106 rue Victor Hugo
93170 Bagnolet
(M° Robespierre ou M° Gallieni)
leremouleur ((A)) riseup . net"

indy

mercredi 7 septembre 2011

[Paris] Repas de soutien à Lucioles

"Un bon repas prix libre pour nous aider à financer les prochains numéros du bulletin.

Samedi 10 septembre 2011
À partir de 20h à la Rôtisserie
5 Rue Ste Marthe,
75010 Paris
Metro Belleville.

Liens:: http://luciolesdanslanuit.blogspot.com/"

indy nantes

Chili : Transcender la dictature

"Dans la nuit du 25 au 26 août, dans le quartier de Jaime Eyzaguirre où Manuel Gutiérrez Reinoso a été assassiné par la police, ses proches et ses amis ont organisé une cérémonie à sa mémoire et ont défilé dans les rues de la communauté Macul. Des rassemblements et des marches ont eu lieu dans différentes villes du Chili, mais aussi à Buenos Aires en Argentine. Sur l’avenue Alameda dans le centre de Santiago, la police a fait usage de violence après 19h ; des canons à eau et des gaz lacrymos ont été utilisés pour disperser la manifestation de plus de 200 personnes. Cinq manifestants ont été arrêtés et les personnes solidaires ont répondu en montant des barricades et en s’affrontant avec les forces répressives.


Le nombre total d’interpellations dans tout le Chili pendant la grève générale de 48h (24-25 août) est de 1,394. Plus de 300 personnes ont eu des poursuites ; dans la majorité des cas les charges sont : troubles violents mineurs ou majeures, attaques contre des policiers ou pillage. La plupart des personnes persécutées ont été relâchées sur des conditions restrictives : se présenter régulièrement auprès des autorités, ne pas sortir du territoire et ne pas participer à des manifs. Par ailleurs une vingtaine de manifestants (le nombre n’est pas encore confirmé) ont été accusés de possession d’arme à feu, et certains ont été maintenus en garde à vue.

Durant la manif du jeudi 25 août à Santiago, trois jeunes colombiens ayant jeté des objets sur les carabiniers ont été arrêtés par des agents secrets de la police politique Dipolcar. L’un d’eux a été relâché. Les deux autres jeunes (15 et 20 ans) ont été poursuivis pour troubles publics violents et le procureur a demandé leur expulsion du pays. Celui de 15 ans est un réfugié politique et ne sera pas expulsé mais le colombien de 20 ans est menacé d’expulsion à cause de sa participation aux manifs. Dans le même temps les autorités de la province de Santiago ont déposé des poursuites contre les immigrés arrêtés (à noter que le 19 août à Bogota, en Colombie, un graphiste de 16 ans, Diego Felipe Becerra, a été abattu de sang froid par la police nationale ; des marches de protestation ont suivi cet assassinat).

Il est clair que cette répression est une mesure exemplaire contre tous les immigrés vivant au Chili, afin qu’ils sachent ce qu’il peut leur arriver s’ils protestent. Des centaines de milliers d’immigrés sont exploités, vivent dans des maisons bondées, et souffrent des constantes discriminations ainsi que d’une longue liste d’humiliations avec comme seule raison leur provenance d’un autre pays. Ces personnes pourraient à tout moment se révolter contre l’oppression ; c’est pourquoi le pouvoir réprime brutalement tous les immigrés qui osent protester. Par le passé, l’état chilien a déporté un grand nombre d’immigrés pour les motifs qu’ils aient participé à des rassemblements ou des manifs, qu’ils aient été solidaires avec les Mapuche, ou encore pour leur proximité avec les groupes de gauche ou anarchistes radicaux.

Aussi le 25 août, un enfant de 12 ans a été touché au visage par un tir d’une grenade lacrymogène pendant une manifestation à Concepción. La joue du garçon a été déformée après ce tir de grenade par un des assassins de la police chilienne, aux alentours de l’université de la ville.

Cela n’est pas quelque chose de nouveau : après la manif pour l’éducation publique du 12 mai, les carabiniers ont violemment envahi l’université de Concepción. L’étudiante Paulina Rubilar a été sauvagement blessée à l’œil par une grenade lacrymogène.

La pratique meurtrière de tirs de lacrymos à bout portant sur des manifestants, ainsi que l’utilisation extensive de balles en caoutchouc et de boulettes en plastique, ont causé des blessures à des centaines de personnes ces derniers mois. Les boulettes en plastique peuvent laisser des séquelles permanentes, voir même être fatales -tel qu’il fut le cas le 27 mars 1984, pendant une manifestation des étudiants de l’époque, quand une étudiante de 24 ans Caupolicán Inostroza Lamas perdit la vie, touché à la gorge par une de ces boulettes tirées par les serviteurs de la dictature de Pinochet.

Néanmoins, il semble que la démocratie bourgeoise transcende la dictature. Il est à noter que des manifestations contre le président milliardaire chilien Sebastián Piñera ont eu lieu dans quasi tous les endroits où il se montre. Son gouvernement essaie de masquer le meurtre de Manuel Gutiérrez Reinoso. Dans le même temps les porte parole de la police nient qu’un flic, un homme de leur nature, tira sur cet enfant et les média corporatistes reproduisent les scénarios aberrants afin de minimiser l’affaire d’assassinat d’état.

Dans une déclaration commune, les résidents du quartier de Jaime Eyzaguirre -où le meurtre de l’adolescent eut lieu- confirment que la police est seule responsable de ce meurtre, comme les témoignages l’indiquent aussi, et notamment celui du frère de 22 ans de Manuel qui était avec lui au moment de l’assassinat. Le quartier tombe sous la juridiction du 43ème département de police de Peñalolén. Dans cette même déclaration, les habitants rapportent qu’un autre voisin a été blessé à l’épaule par un tir de flic. Ce qui est confirmé par un jeune dans la presse du régime. Il ajoute que lorsque la voiture de patrouille est apparue dans la rue Amanda Labarca, les manifestants ont commencé de jeter des piètres et les flics ont ouvert le feu. Cependant, Manuel a été assassiné à environ 70 mètres du lieu des affrontements.

Contra Info."

Vu sur http://non-fides.fr/?Chili-Transcender-la-dictature

Grèce : Briser l’unité nationale...

"Puisque nous ne sommes pas né(e)s hier mais que nous gardons la mémoire du passé, puisque nous crachons sur la propagande des médias corporatifs...


Né(e)s ici ou pas, nous vivons et marchons aussi dans ces rues, nous savons donc très bien que :

LES GRECS AUSSI, ASSASSINENT
(massivement) en Afghanistan, en Somalie et partout ailleurs où les bottes de l’armée grecque pénètrent, comme elle a massacré à Srebrenica dans le passé récent, et comme elle continuera à tuer des gens partout où la protection des « intérêts économiques nationaux » le demande.

LES GRECS AUSSI, VIOLENT
Les filles et des garçons d’Afrique, d’Europe de l’Est et de partout, depuis des années, dans les bordels de la capitale et dans les bars louches en province, à l’intérieur des postes de police de notre voisinage. Une autre preuve tangible de leur imposture corpulente traditionnelle, accrue par leur condition (empruntée) de « Grec économiquement puissant ».

LES GRECS AUSSI, VOLENT
Les banquiers, propriétaires de bateau, patrons, hommes d’affaires, archimandrites de l’église, politiciens, juges honnêtes et policiers incorruptibles de Grèce ; en Grèce, dans les Balkans et partout où ils étendent leurs affaires répugnantes...

L’UNITÉ NATIONALE, C’EST UNE ARNAQUE
dont l’objectif est de créer l’illusion pour nous « d’en bas » que nous aurions des intérêts communs avec ceux qui nous volent, violent notre personnalité, avec ceux qui veulent tout presser hors de nous avant de nous exterminer dans une galère, une prison, une maison de fous.

NOUS NE DEVRIONS PAS SEULEMENT REFUSER D’ORGANISER NOTRE RÉSISTANCE SUR LA BASE DE L’UNITÉ NATIONALE
NOUS DEVRIONS LA DÉTRUIRE

Groupes de contre-information contre les adeptes de la patrie et les apologistes de l’unité nationale."

Vu sur http://non-fides.fr/?Grece-Briser-l-unite-nationale

Procès de la Maison-qui-pue (et de 2 autres squats à Montreuil)

"PROCES DU 74, RUE DES CAILLOTS (et de 2 AUTRES MAISONS OCCUPEES !) A MONTREUIL !

Le procès de la maison de la rue des Caillots (ainsi que de 2 autres squats sur Montreuil) se tiendra CE MARDI 13 SEPTEMBRE à partir de 14 heures au TRIBUNAL D’INSTANCE DE MONTREUIL, au 62 rue Franklin - 93100 Montreuil (métro : Mairie de Montreuil - ligne 9)

La solidarité est une arme. Soyons nombreux à leur témoigner notre soutien."

indy

vendredi 2 septembre 2011

De la cour de recréation aux services de renseignements

"Les services de renseignements suisses ont fait surveiller des altermondialistes en Suisse et à l’étranger. Maintenant, un mouchard parle de ses activités.

L’homme était un mouchard pour les service de renseignements genevois et fédéraux. Il n’a pas infiltré une cellule de terroristes supposés – mais l’organisation altermondialiste Attac à Genève. Il était censé y nouer des contacts avec des groupes « plus radicaux ». Point de rencontre : la gare Cornavin à Genève. C’est une journée chaude. L’ancien indic, appelons-le Lorenz, est un homme débraillé. Il porte des shorts, des cheveux légèrement décoiffés, une barbichette.

« C’était à la fin de ma scolarité au collège, à l’été 2005. Une collègue de classe m’a demandé si j’avais envie de travailler comme indic de la police dans le milieu de l’extrême-gauche », dit Lorenz. Alors, âgé de 19 ans à l’époque, il rencontre un employé de la « Cellule renseignements », le service des renseignements genevois. La Cellule collabore étroitement avec la centrale de l’ancien service des renseignements de l’intérieur « Service d’analyse et de prévention SAP » (aujourd’hui : Service des renseignements de la Confédération SRC).

Lorenz ne veut pas donner le nom de l’agent qui avait une fonction dirigeante dans la Cellule à l’époque. Il ne veut pas « provoquer une guerre avec la police ». De toute manière, il dit avoir eu un rapport presque amical avec cet homme. Il l’appelle Philippe.

La première rencontre : « C’était un peu comme dans un film. Nous avons tourné un moment dans sa voiture », se rappelle Lorenz. Il lui aurait dit de collaborer avec Attac Genève. Puis, Philippe lui a donné un téléphone portable pour garder contact. Par la suite, ils se sont rencontrés toutes les deux ou trois semaines dans des cafés.
La première mission

Lorenz s’est rapidement rendu compte qu’Attac n’était pas la cible principale de la mission d’infiltration. « Il s’agissait surtout de se procurer des informations par rapport aux manifestations. » Attac en tant qu’organisation « ouverte » n’était qu’un moyen pour d’autres fins, dit Lorenz. « J’étais censé participer à des réunions de comités pour Attac afin de me rapprocher peu à peu des groupes plus radicaux. »

Sa première « mission », c’était une manifestation contre l’Organisation mondiale du commerce à Genève en 2005. Plus d’une centaine d’organisations suisses et étrangères avaient appelé à celle-ci. Lorenz a participé aux réunions de préparation. Pendant la manif, il était également en contact direct avec la police par le biais de son téléphone portable. « Ils voulaient savoir ce qui se passait à l’intérieur de la manif, si des gens se cagoulaient par exemple. » Il n’y a pas eu d’incidents. Aujourd’hui, les procès-verbaux des réunions de préparation sont encore consultables par tous sur Internet. Lorenz est ensuite parti pour assez longtemps suivre son école de recrues et en vacances. En septembre 2006, il était de retour. Philippe lui a présenté une nouvelle personne de contact : Marc de la centrale du SAP à Berne. Un romand, assez âgé. Il était censé prendre le relais de Philippe après un certain temps. Quant à Philippe, il a été transféré dans une autre section à l’intérieur de la police genevoise. Marc lui a également donné un téléphone portable, dit Lorenz.

Par la suite, le service des renseignements a mis Lorenz derrière les mobilisations contre le forum économique mondial de Davos et le sommet du G8 à Heiligendamm en Allemagne. Lorenz se souvient de deux organisations qui intéressaient particulièrement le service des renseignements : le Revolutionärer Aufbau de Zurich et le réseau de mobilisation anti-G8 autonome « Dissent ! ». Le militant genevois a connu Olivier de Marcellus qui avait par exemple des liens avec « Dissent ! ». « Si tu as la chance de te rapprocher de lui : il nous intéresse », lui aurait dit Philippe, selon Lorenz. Il dit avoir parlé une ou deux fois avec de Marcellus. Il n’y a pourtant pas eu un vrai rapprochement. En revanche, il a participé à une rencontre informative du réseau « Dissent ! » à l’espace autogéré à Lausanne en décembre 2006.
Encore plus de mouchards

Fin 2006 également, Lorenz est allé à Berne pour une réunion de préparation d’actions à Davos. Il dit ne plus se souvenir de ce qui a été dit lors de cette réunion à la Reitschule. « Je ne comprends de toute manière guère le suisse allemand. » Il se souvient pourtant qu’il y avait enfin rencontré un représentant du Revolutionärer Aufbau. Une autre personne également présente lui a été décrite par le service des renseignements en avance : « Il m’avait dit : ’Lui, il est violent – certainement contre des objets, mais peut-être aussi contre des personnes.’ »

Lorenz est sûr que, hormis lui-même, il y avait d’autres mouchards. « Il m’ont montré des procès-verbaux de réunions et des invitations à des réunions que le service des renseignements n’aurait pas pu se procurer autrement. » Il ne dit cependant ne pas pouvoir le prouver.
Dans l’armée des clowns

Sa prochaine mission l’a amené d’abord à Zurich. Le GSsA avait appelé sur sa mailing list à gêner la rencontre à Davos sous la forme d’une armée de clowns. Le 26 janvier 2007, il a participé à une réunion de préparation au squat « Kalkbreite » à Zurich. Une personne qui y était aussi se souvient de lui : « Je pensais : ’Cool, il y a même quelqu’un de Genève qui est venu.’ »

Lorenz a appris à cette rencontre que la soi-disant armée des clowns ne voulait pas respecter le parcours autorisé de la manifestation le lendemain à Davos, mais aller directement devant les hôtels de luxe et y créer du chahut. Plein de zèle, il l’a dit à l’agent du SAP, Marc. Malgré sa proposition de dormir dans un hôtel, Lorenz a passé la nuit avec des militantEs. Le lendemain, le mouchard s’est amusé à Davos au service de l’armée des clowns.

En été 2007, l’indic est allé à Rostock dans un train spécial avec plusieurs centaines de personnes de toute la Suisse. C’était sa dernière mission. L’agent Marc était aussi à Rostock – cependant dans un hôtel. « Je l’ai rencontré deux fois », ce qui n’aurait pourtant pas été facile puisqu’il devait trouver des excuses pour que ses collègues d’Attac ne se méfient pas. « De toute manière : je n’avais pas grand-chose d’intéressant à lui raconter. Et je n’étais plus très motivé non plus. »

A ce moment-là à Rostock, il semble qu’une sorte d’Internationale des services de renseignements ait été présente : « Il y avait des Français, des Suisses, etc. Chacun avait ses indics », dit Lorenz. Lui n’aurait pourtant rencontré que Marc.
Agent provocateur

Un autre indic a été découvert début 2011 : le policier anglais Mark Kennedy qui a infiltré des groupes de gauche en Angleterre, en Allemagne et dans d’autres pays pendant au moins sept ans. Il a participé à des blocages au sommet G8 à Heiligendamm. Un agent provocateur.

Le land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale aurait explicitement demandé à employer un agent infiltré britannique selon le « Spiegel Online ». « Je n’étais en revanche qu’un petit joueur », dit Lorenz. Et en tant que « petit joueur », il a reçu 2500 francs pour trois jours à Rostock. « En tout, j’ai gagné environ 10000 francs. » L’argent lui aurait été versé en espèces.

Après un certain temps, le fait qu’il était censé fournir des informations, mais que ses personnes de contact ne lui ont jamais rien révélé, commençait à le déranger. En plus, il n’a jamais été formé pour sa mission. « Il ne m’ont pas dit quelles limites il fallait que je respecte, ils ne m’ont guère donné de conseils. »

Et c’est ainsi que Lorenz a terminé sa carrière d’indic et s’est voué à ses études en sciences po par la suite. Lui, qui se dit gauchiste (« proche du PS et des Verts »), il ne veut pas mettre en question la collaboration avec les service des renseignements. Il veut en revanche tourner la page. « C’est pourquoi j’ai contacté Attac. Je ne veux pas trimballer un secret pendant des décennies comme Günter Grass. » Il ne veut néanmoins pas voir son visage et son nom dans le journal. « Moi aussi, je voudrais pouvoir aller à une fête à la Reitschule en tant que visiteur normal », dit-il.

Et les infiltrés, il pensent quoi ? Allessandro Pelizzari d’Attac Genève : « Nous voulons être une organisation ouverte. Nous l’avons donc accueilli à bras ouverts. » Pelizzari n’est pas surpris que le groupe se soit fait infiltrer. « Mais je suis surpris que ce soit lui. On n’a jamais été méfiants à son égard. » Il dit ne pas être en colère. « Mais je suis énervé qu’on ait été aussi naïfs. » En tant que syndicaliste à Genève, il a d’ailleurs été victime à maintes reprises de restrictions par l’Etat des formes d’expression démocratiques. Andreas Cassee du GSsA considère l’infiltration comme une « attaque sur la culture démocratique ». Il serait important de pouvoir s’organiser ouvertement et de manière démocratique. « Le service des renseignements, veut-il semer de la méfiance ? Veut-il que les groupe s’isolent ? »

Le service des renseignements de la Confédération – ce qui est peu surprenant – ne veut « ni confirmer ni démentir cette affaire ». Le SRC a pour principe de ne répondre à aucune requête par rapport à « des activités opérationnelles supposées ».

A Genève en revanche, on dément : « La police genevoise n’a pas ’infiltré’ le groupe Attac. En ce qui concerne les lois sur la sécurité intérieure, il n’y a pas de raisons de surveiller cette organisation. »

Il y a un certain nombre de questions qui restent ouvertes : pourquoi ont-ils visé des groupes comme Attac et le GSsA qui ne sont de toute évidence pas une menace pour la sécurité intérieure ? Sur quelle base légale, tout cela a été fait ? Est-ce que l’Allemagne était au courant de sa mission ? Et pourquoi, les services de renseignements recrutent des jeunes dans la cour de recréation ?

Traduit par le Réveil.

Article tiré de la WOZ et disponible sur Indymedia Suisse Allemande."

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