jeudi 15 septembre 2011

Échauffourées à la prison d'Andenne

"La prison d'Andenne, près de Namur, est l'une des prisons du pays plutôt récentes. Après Bruges et Ittre, elle est aussi la plus sécurisée. Le nombre de gardiens y est le double des autres prisons. Mais cela n'a pas pu empêcher qu'Andenne aussi a connu sa part de résistance ces dernières années; émeutes, occupations de préau, tentatives d'évasion et évasions réussies.

Le week-end passé a de nouveau été bien mouvementé. Le samedi 10 septembre, une panne d'électricité en dehors de la prison a chauffé les esprits. Dans l'après-midi, une poignée de détenus a occupé le préau pendant des heures. Après la promenade autour de 17h, ils ont refusé de regagner les cellules et sont restés dehors, prendre un peu d'air, jusque 22 heures. Les prisonniers dénoncent la surpopulation au sein des prisons et font une proposition vachement plus créative que celle des politiciens : libérez les prisonniers !
Même si, de temps à autre, les médias sortent l'histoire des libérations conditionnelles anticipées, comme fourrage pour les masses avides de punition et de sensation, la réalité est toute autre. Les peines prononcées sont toujours plus élevées pour cette même fameuse raison, et des centaines de prisonniers qui ont droit à une libération conditionnelle, restent enfermés. Depuis la réforme des tribunaux d'application des peines (TAP), tout s'est ralenti et les décisions se sont endurcies, le résultat : les prisonniers attendent une libération prévue qui n'arrive pas.
A l'heure que le ministre a finalement pris la décision de fermer la prison de Verviers - le fait que des morceaux de béton tombaient et les murs s'effondraient n'était pas convaincant pour lui, ça a duré jusqu'au moment que les travaux de réparation ne faisaient qu'aggraver la situation - quelques centaines de prisonniers seront transférées, une partie d'eux arriveront bientôt à Andenne. Au lieu de 2 ou 3 prisonniers par cellule, cela deviendrait donc 3 ou 4. Le fait que la prison soit fermée est déjà un bon début, maintenant il faudrait encore que les prisonniers soient relâchés...

Comme réaction à l'occupation du préau, les gardiens ont entamé une grève spontanée le dimanche. Plus de douches, plus de visites, plus de téléphone, même pas de distribution des repas. Cela était soi-disant une réaction à la panne d'électricité, mais ils ont eu du mal à cacher leurs grognements par rapport à l'occupation et la possible diffusion de cette résistance. Et cette diffusion s'est montrée. Car là, les autres se sont fâchés...

Lundi matin, les prisonniers de deux ailes séparées de la prison ont pris l'initiative de barricader l'aile. Quand les gardiens sont intervenus, ils en sont venus aux mains. Plus tard dans la journée, de nouveaux échauffourées ont eu lieu et la police anti-émeute est intervenue pour mater la résistance. Quelques détenus ont été mis au cachot.

Solidarité et lutte!"

http://bxl.indymedia.org/articles/2766