lundi 28 février 2011

[Paris] : contre tous les enfermements

" Mais quel est ce doux bruit de verre dans la nuit ? Ce verre qui se fissure et tombe même parfois à terre ?

Mais quel est ce doux bruit de verre dans la nuit ? Ce verre qui se fissure et tombe même parfois à terre ? C’est par exemple, dans la nuit du 27 au 28 février à Paris, celui des vitres de la Croix-Rouge rue Lemonnier (paris-12), à côté du tag « collabo des expulsions». C’est aussi celui des vitres d’une camionnette d’Eiffage (constructeur de taules) rue L. Frot, d’un garage Renault (exploiteur de prisonniers) rue Lepeu et d’une agence d’interim Synergie (exploiteur de sans-papiers) rue du Chemin Vert (paris-11).

La lutte contre tous les enfermements continue ici comme ailleurs.
Une pensée pour Ivan, Olivier et Dan, incarcérés depuis bientôt deux mois…"

http://nantes.indymedia.org/article/23122

Le commissariat de Montreuil se fout de notre gueule

"Hier, c’est à dire dimanche 27, en début d’après midi, les flics ont arrêté un camarade à porte de montreuil alors qu’il protestait contre l’interpellation d’un biffin. Ils ont prétexté d’un fumigène qui avait été allumé pour dire qu’il avait voulu l’utiliser contre leur véhicule. Les camarades qui étaient présents lors de l’arrestation ont clairement vu les flics le tabasser dans leur camionnette, et ces derniers ont donc inventé pour se justifier qu’il avait voulu se rebeller.

Ce matin, nous sommes allés à une vingtaine au commissariat pour s’informer sur son sort et réclamer sa libération, et les flics nous ont certifié qu’ils l’avaient libéré la veille à 23h30. Nous avons eu du mal à y croire étant donné que le camarade ne nous avait donné aucune nouvelle, alors même que son portable était allumé et sonnait. Nous étions encore dans le commissariat quand nous avons reçu un message de lui qui nous disait qu’il était sorti. Nous sommes alors partis, assez méfiants tout de même, et sommes restés à proximité du commissariat. Nous avons appris peu après par l’avocate de notre camarade qu’il était encore en garde-à-vue. Les flics se sont tout simplement servis du téléphone de notre camarade pour faire de l’intox.

Nous sommes alors retournés assez énervés au commissariat, et avons incendié le commissaire local, qui était manifestement gêné. Le camarade a été relâché une heure après, au bout d’une vingtaine d’heures de garde-à-vue. Nous ne savons pas exactement quelles seront les suites de cette histoire."

http://paris.indymedia.org/spip.php?article5937

dimanche 27 février 2011

[Tract] Solidarité avec les enragés en guerre contre l’Etat et le pouvoir au Maghreb comme ailleurs

"Depuis plusieurs mois, la révolte gronde et se propage de l’Algérie à l’Irak. Des milliers de révoltés, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes ont fait vaciller le pouvoir à coup de manifestations, d’émeutes, de grèves. Ben Ali et Moubarak sont partis. Qu’ils crèvent.
Selon les bourgeois et leurs alliés (syndicats, partis, organisations politiques, journalistes), «le peuple réclame la démocratie». Comme si on pouvait désirer être gouverné, enfermé, dépossédé de notre existence sous le joug d’un régime quelconque. Comme si la démocratie allait résoudre d’un coup de baguette magique tous nos problèmes. Foutaises.


Ici, en Europe, l‘Etat nous tue à coup de matraque ou de prison pour certains, à coup d’humiliations quotidiennes et de misère pour tous. Ici, les pauvres qui n’ont pas les bons papiers sont enfermés dans des camps démocratiques, puis expulsés en charters. Ce dont les défenseurs de ce monde ont peur, c’est de ne plus pouvoir nous contrôler. C’est qu‘ici, on arrête d’aller sagement de l’usine au Lidl et du HLM au chantier. C’est qu‘eux cessent de se faire toujours plus de pognon. C’est que partout, les gens s’organisent sans chefs, sans fric et réalisent que d’en haut ne pleuvent que des coups.

Quand ils prônent un changement de régime, le retour à la normale, une transition démocratique au moment où tout est un inconnu à explorer et construire, c‘est une attaque directe contre notre volonté de prendre notre vie en main, contre notre liberté. Ils ont peur qu’on foute toute leur saloperie de monde en l’air dans un grand feu de joie, dans une soif de vivre, tout de suite, sans transition. C’est pour ça qu’ils lancent des appels au calme, à la reprise du boulot et de la routine, et sûrement pas pour « notre bien ».

Cette lutte, qui embrase une partie du globe depuis plusieurs mois, est la nôtre. La lutte pour la vie, pour la liberté de tous et de chacun crache sur les crapules spécialisées qui veulent nous séparer en spécificités géo-socio-politico-culturelles.

Nous affirmons notre solidarité avec les révoltés qui se battent de l’autre côté de la Méditerranée, et partout contre ce monde de mort.


Pour un monde sans Etats ni frontières
Solidarité avec les enragés en guerre contre l’Etat et le pouvoir au Maghreb comme ailleurs
Vive La Révolte

Mail de contact : ergendeda [at] yahoo [.] fr"


http://www.alsacelibertaire.com/?p=1605

vendredi 25 février 2011

Parution de "La Gazette buissonnière" N°1

"Voici le premier numéro de La Gazette buissonnière (l’info-lettre de l’enfance buissonnière).

Au sommaire de ce premier numéro :

- Les nouveautés sur le site d’enfance buissonnière
- Enfance irrégulière (un extrait de la revue Vacarme)
- Educazione Démocratica (naissance d’une revue de pédagogie politique)
- Retours sur deux jours sur le genre et l’enfance
- Une action contre les jouets sexistes
- Et si on jouait dans la rue ?
- "Non !" Une performance (anti-)autoritaire
- "On est pas des minus"
- La mort de Contact-point (un fichier recensant 11 millions d’enfants rend l’âme au Royaume-uni)
- Loppsi2 : une nouvelle loi liberticide

Cette gazette se veut un support d’informations et de questionnements autour de la critique de l’âgisme, des catégories enfant / adulte ainsi que des théories et des pratiques qui s’y réfèrent.

Cette gazette paraîtra chaque fois que nécessaire et que possible, sans garantie de régularité. Vous pouvez y contribuer en envoyant textes ou images à : enfance-buissonniere(at)poivron.org

Si vous souhaitez être tenu-e-s au courant des prochaines parutions d’Enfance buissonnière, il existe une liste de diffusion et bien sûr ce site incontournable et foisonnant : enfance-buissonniere.poivron.org

Vous pouvez également la lire en ligne et contribuer à sa diffusion à l’adresse suivante : http://enfance-buissonniere.blogspo....
N’hésitez pas à la commenter et à la partager .
ce texte est aussi consultable en : - PDF par téléchargement, en cliquant ici (1.1 Mo)
- HTML par téléchargement, en cliquant ici (26.7 ko)"

http://www.infokiosques.net/spip.php?article833

[grenoble] Chacun-e la sienne : caméras de vidéosurveillance (encore)

"Hier 24 février était publié dans le daubé un plan des nouvelles caméras installées à Grenoble ces dernières semaines... Le torchon célèbre déclare qu’elles ne "fonctionneront pas avant le mois d’avril"... raisons de plus pour s’en débarrasser rapidement !

Après - les images seront : visionnées par des policiers municipaux, - stockées entre huit jours et un mois (images visionnées à partir du nouvel immeuble situé Joseph Vallier_ oui oui, celui-là même qui a été attaqué il y a quelques jours...)

Autre info de l’article, la société Technoman ingénierie s’est vue confier la mise en place d’un schéma directeur (à l’implantation des mouchards)... ("qui prévoit, une fois le projet complètement terminé, un investissement de 717 049€ dont près de 500 000€ à la charge de la ville_avec une maintenance annuelle de 52 806€)

on leur souhaite bien du plaisir..."

PDF ici

http://grenoble.indymedia.org/2011-02-25-grenoble-Chacun-e-la-sienne

mercredi 23 février 2011

Grenoble : Bris de glace au Centre d’Ingénierie et de Gestion du Trafic

"Bim... bam... boum...

Mais quel est ce bruit que l’on a entendu cette nuit (nuit du lundi 21 février au mardi 22 février) résonner sur le boulevard Joseph Vallier ? c’est le doux bruit des vitrines du Centre d’Ingénierie et de Gestion du Trafic, qui se fissurent sous nos coups joyeux !

Ce "Centre d’Ingénierie et de Gestion du Trafic", c’est un outil de plus dans le "nécessaire sécuritaire" grenoblois : y sont centralisées toutes les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance des grandes routes de l’agglomération. Sous prétexte de gestion des flux, on en profite pour espionner le moindre de nos déplacements, que ce soit en bus, en voiture, en tram, en vélo... Ce centre permet également : la géolocalisation des bus par GPS en temps réel, la mise en place de panneaux de signalisation de Police Dynamique (sic), la supervision des feux de circulation et de tous les dispositifs d’accès aux réseaux routiers, et autres joyeusetés... Bref, un condensé de ce que les pouvoirs en place ont à nous offrir : vidéosurveillance, gestion des flux, y compris humains, pacification sociale, urbanisme aseptisé et aseptisant...

Parce qu’il représente tout ce contre quoi nous luttons, nous nous sommes attaqué à ce symbole. C’est aussi notre manière d’exprimer notre solidarité avec les camarades arrêté-es, emprisonné-es, fiché-es, pour avoir voulu sortir du cadre qu’on voudrait nous imposer.

Brisons tous les murs, de brique ou de verre, qui nous enferment au quotidien !"

http://grenoble.indymedia.org/2011-02-22-Bris-de-glace-au-Centre-d

mardi 22 février 2011

Affiche grand format de solidarité avec les soulèvements


(Clique pour télécharger)

"affiche en grand format (A2) de solidarité avec les soulèvements dans le monde arabe. Disponible entre autre à Acrata (32, rue de la grande ile [Bruxelles] // ouvert chaque mardi de 16h à 20h, chaque jeudi de 17h à 21h et chaque samedi de 14h à 18h)"

http://bxl.indymedia.org/articles/1089

Athènes : les supermarchés DIA sous attaque après ses mesures anti-immigrés

"Supermarchés attaqués à Athènes

From the greek streets, Saturday, February 12, 2011

Une chaîne de supermarchés interdit l’accès aux immigrés : quatre grandes surfaces d’Athènes attaquées en représailles

La succursale de la chaîne de supermarchés DIA à Igoumenitsa (nord-ouest de la Grèce) vient d’interdire strictement l’accès de son magasin aux immigrés, après avoir un temps limité leur droit d’entrée à une seule visite. En guise de réponse, des anarchistes ont pris pour cible quatre enseignes de la marque DIA à Athènes (à Agios Eleftherios, Petralona, Patisia et Kipseli), brisant et maculant de peinture leurs vitrines, et laissant des tracts explicatifs.

[Ndt : Rappelons que DIA est la marque discount détenue à 100 % par Carrefour, et que c’est le nouveau nom des supermarchés Ed, en France aussi...]"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3954

Marseille : le débat sur le parc de la Porte d'Aix finit en pugilat

" Jets de peinture, lacrymo… des élus ont été vivement pris à partie hier soir par la mouvance anarchiste.

Une réunion tendue, voire, allez, «un peu chaude», ça, les élus et l'équipe d'Euroméditerranée présents hier soir à la fac Saint-Charles pour débattre avec les Marseillais de la création d'un parc à la Porte d'Aix s'y étaient tous préparés. Certainement pas à devoir quitter la salle sous les cris et les insultes, ou, pour certains, recouverts de peinture jaune ! Ainsi agressée par une jeune femme, l'élue UMP à la Sécurité Caroline Pozmentier ripostait par une gifle avant qu'en catastrophe, le staff d'Euroméditerranée ne les sépare, sous les regards médusés des élus et du public.

Notre confrère de LCM voyait pour sa part sa caméra brisée, le tout dans des relents de gaz lacrymogène. Hier soir l'amphi Peres, c'était un surréaliste K.O. à OK Corral. «Nous voilà beaux», soupirait en quittant la salle une dame, désolée, de voir ce débat très attendu ainsi «confisqué». 3000 personnes, des riverains principalement, avaient en effet pris part aux précédentes phases de la concertation. L'assemblée d'hier devait en être le point final. Mais, dès les premières minutes, la réunion partait dans le mur.

Stratégiquement installés dans les gradins, une dizaine de jeunes, identifiés un peu plus tard comme appartenant à la mouvance anarchiste, s'employaient à phagocyter les échanges : «Y a pas de débat, tout est déjà décidé, votre concertation c'est du bidon», lançait l'un. «Vous voulez mettre les pauvres et les Arabes dehors», enchaînait un autre. «Et les SDF, hein, ils iront où les SDF ?» En bas, à la tribune, François Jalinot, directeur de l'établissement public Euroméditerranée, son président Guy Teissier, celui de la Communauté urbaine, le PS Eugène Caselli, les maires de secteur PS Lisette Narducci et Patrick Mennucci ainsi que les adjointes UMP Laure-Agnès Caradec et Caroline Pozmentier voyaient la réunion leur échapper.

Certains tentaient bien de ramener l'ordre — en vain. «Vous n'êtes pas intéressés par l'avenir de Marseille, vous êtes des perturbateurs», grondait Patrick Mennucci, qui avait déjà fait les frais d'un tel chahut lors d'une récente réunion sur la sécurité aux abords de La Canebière. Médusé, écœuré, le public, s'y mettait aussi, timidement : «Mais qu'est-ce que c'est que cette foire ?», s'énervait ainsi Claude Tabet, présidente du CIQ de Saint-Mauront. Peine perdue.

À 18h30, soit une heure après le début de cette réunion avortée, les élus décidaient d'un commun accord de lever le camp. «À partir du moment où l'on ne peut pas débattre, je ne vois pas l'intérêt de rester», indiquait en aparté Guy Teissier. C'est à ce moment qu'une jeune femme se jetait sur le rang des élus et les aspergeait copieusement de peinture jaune. Eugène Caselli était accablé, et presque muet : «C'est déplorable», lâchait-il avant de quitter la salle. À 19h, l'adjointe Caroline Pozmentier déposait plainte au commissariat à la suite de son agression.

La Provence, 18 février 2011."

Beuvrages : la maison du maire vandalisée dans la nuit de vendredi à samedi

" Mauvaise surprise ce samedi pour le maire de Beuvrages André Lenquette. Durant la nuit, des vandales ont souillé les murs de son habitation avec des tags injurieux.

D'autres maisons ont été touchées dans le quartier, mais dans une moindre mesure.

La police, prévenue samedi matin, devait venir faire ses constatations dans la journée. Précisons que c'est la deuxième exaction subie par le maire en moins de deux mois : déjà, au lendemain de la Saint-Sylvestre, André Lenquette avait retrouvé son véhicule, les quatre pneus creuvés.

Le maire se disait «dégoûté», mais «pas prêt à baisser les bras». Il a bien sûr porté plainte (crève).

La Voix du Nord, 19 février 2011. "

http://juralibertaire.over-blog.com/article-nique-ton-maire-beuvrages-hainaut-nuit-du-18-au-19-fevrier-67630823.html

samedi 19 février 2011

[grenoble] Contre tous les enfermements ! Actions en solidarité

"En préambule à la semaine de solidarité et de luttes, plusieurs actions ont fleuri dans notre morne ville:

les portes de l’IUFM ont été provisoirement fermées (chaînes sur les grilles, serrures engluées à la soudure à froid) des inscriptions laissées sur place "il n’y a pas de bon maître_ brûle ton école", "si l’école rendait libre il n’y en aurait pas", "Mords la main qui te nourrit", "plutôt chomeur que professeur" et autres joyeusetés...
un collège de l’aglomération a subit une attaque similaire et au matin les "enfants" "collégien-ne-s" (euh...) ont pu lire"l’école c’est la taule", "les pions sont des matons, mort au dirlo" "a bats toutes les prisons"
un peu plus loin un concessionaire renaud, charogne de l’enfermement (fait bosser les prisonnier-es) a été également attaqué (vitrines à terre, trentaine de véhicules crevés)

Ces entreprises /institutions nous enferment, leur monde est une prison, qu’il crève!

Solidarité avec Ivan, Dan et Olivier, Bruno, François et Camille récemment incarcéré-e-s / placées sous contrôles judiciaire (lutte contre la machine à expulser), la solidarité est une arme!"

http://grenoble.indymedia.org/2011-02-19-grenoble-Contre-tous-les

[Brochure] Des mouvements lycéens à Colmar en 2009 et 2010

"Dans cette brochure se trouve principalement un récit écrit par un lycéen de Colmar après le mouvement lycéen de 2009-2010.
Ce lycéen dresse une analyse simple et efficace de ce qu’il y a vécu... et cela résonne avec ce qui peut se vivre, à peu de choses près, dans d’autres villes, depuis des décennies. A lire et à relire au moment de se lancer dans des mobilisations semblables, en plus des brochures, peut-être plus inspirantes, qui abordent les mouvements qui ont partiellement/temporairement réussi à déborder (voire dépasser) le cadenassage social-démocrate.

Ensuite, venant de Colmar également, un an auparavant, un exemple de « punition » est présenté comme un symptôme des rapports hiérarchiques qui opposent un maire et un proviseur à des lycéen-ne-s..."

http://infokiosques.net/spip.php?article824

jeudi 17 février 2011

Bruno a été libéré !

"Bruno a été liberé vendredi 11 février après un mois et demi de détention et il a été placé sous contrôle judiciaire (interdiction de quitter le territoire national, d’entrer en contact avec les autres mis en examen, obligation de pointer une fois par mois et de se rendre au spip). Il avait été arrêté le 20 décembre 2010 à Paris, après s’être soustrait à son contrôle judiciaire en juillet 2008. Il avait été arrêté une première fois en janvier 2008 alors qu’il était en possession d’un fumigène artisanal et de clous tordus et qu’il se rendait à une manifestation devant le centre de rétention de Vincennes. Il avait alors fait 4 mois et demi de détention préventive.

Ivan, accusé des mêmes faits, est, quant à lui, toujours détenu à la prison de Fresnes.

Pour plus d’info sur cette affaire :

https://infokiosques.net/mauvaises_...

De plus, une semaine de solidarité et de lutte autour de différents thèmes ( immigration, maghreb, rèpression etc..) est organisée :

http://paris.indymedia.org/spip.php...

Liberté pour tous ! La solidarité est une arme !"


http://paris.indymedia.org/spip.php?article5782

Belgique : Jet de cocktail Molotov au palais de justice de Courtrai (Gelbique)

"Belga, 14/02/11 14h55

Un cocktail Molotov a été lancé lundi, peu avant 13h00, par un inconnu dans le palais de justice de Courtrai.

Selon les premières informations, le projectile aurait été jeté contre la porte du président du tribunal, M. Dujardin, qui a pu s’enfuir par une porte latérale. Les dégâts matériels ne seraient pas négligeables.

Les pompiers se sont rendus sur place et ont rapidement éteint le début d’incendie.

La police mène l’enquête."

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3949

Journées de rage (Hors Service n°13)

"Les troubles ont commencé en Algérie, ensuite ils se sont propagés vers la Tunisie et l’Egypte. En ces deux pays, les troubles sont vite devenus des vraies soulèvements qui n’ont pas été limités ni à une région, ni a une partie de la population. Aussi dans d’autres pays de la région, pleins de gens se sont inspirés de la force de cette rage. Les leaders arabes dorment mal ces derniers temps. Les médias occidentaux ont pendant tout un temps fait fi des évènements, jusqu’au moment où ce n’était plus possible de ne pas les voir. Les leaders d’ici ont réagi encore plus tard et cherchent maintenant à tout prix de sauver les meubles (leurs meubles) et de préserver leurs intérêts. Et voilà donc que dans leurs bouches, les soulèvements deviennent des « mouvements de protestation démocratiques », ils se fabriquent déjà des nouveaux alliés. L’armée essaye de choisir bien son camp, en fonction du maintien de son pouvoir et de ses privilèges, sachant aussi qu’au moins une partie des soldats écoutera plutôt les cris des insurgés que les ordres des officiers.
Entretemps, les futurs puissants arabes cherchent à avoir de la grippe sur la situation, négociant maintenant leur partie du gâteau. Mais démocratie ou dictature ; l’oppression et l’exploitation continuent, ce ne sont que leurs formes qui changent, qui deviennent moins brutales. C’est une leçon du passé (après l’écroulement de l’Union Soviètique, des dictatures militaires en Amérique Latine, de l’Espagne franquiste… le business as usual continuait sur beaucoup de domaines de la vie), c’est comment on l’expérimente ici dans l’Occident démocratique.
Les nouveaux et les anciens puissants peuvent bien être occupés à jouer leurs jeux stratégiques, les soulèvements ne sont pas encore le passé. En Tunisie, pleins de gens continuent à allumer des feux de rage (même s’ils essayent de nous faire croire que la transition démocratique bat son plein et que l’ordre règne) ; en Egypte, le soulèvement se trouve dans une phase cruciale (il doit maintenant trouver des manières pour éviter d’être isolé et épuisé) ; dans d’autres pays, on assiste encore qu’aux débuts des troubles, avec une possibilité latente qu’ils se transformeront en soulèvements.
Nous avons des picotements dans nos mains et le battement de nos cœurs s’accélère en écoutant les histoires d’au-delà du Méditerranée qui viennent jusqu’à nos oreilles. Un soulèvement, une insurrection, ne fût qu’en termes de possibilité, est quelque chose que nous aussi, nous voulons découvrir. "

http://journalhorsservice.blogspot.com/search/label/Num%C3%A9ro%2013

PDF ici : http://horsservice.wikidot.com/local--files/start/horsservice13.pdf

mercredi 16 février 2011

Nous voulons vivre

"(Lettre de Dan depuis la prison de la Santé, 6 février 2011)

« Le sol sur lequel vous vous trouvez est en feu »
August Spies à ses juges

Depuis toujours, des humains oppriment d’autres humains. C’est sur ces bases maudites qu’est née cette civilisation de l’enfermement. La domination, qu’elle soit économique, sexiste ou morale régit les rapports entre les gens, à tel point et depuis si longtemps que le simple fait d’inventer d’autres rapports, vivre ses relations différemment, vouloir un avenir débarrassé de toute autorité et agir dans ce but est un « crime ». Des amitiés se transforment en « association de malfaiteurs », des associations d’individus sans hiérarchie deviennent des « organisations terroristes » avec tous les fantasmes du pouvoir : leaders, exécutants, théoriciens, etc. De la France au Chili en passant par la Grèce, l’Italie et tant d’autres endroits où s’organisent des anarchistes et anti-autoritaires en vue d’en finir avec les rapports de domination, en face, la répression s’organiste aussi avec son arsenal militaro-juridique. Cette situation, en soi, n’est pas tellement étonnante, en vrai, elle est aussi vieille que le sont nos idées et nos désirs de vivre. Des lois scélérates de la belle époque en France jusqu’au délit d’anarchisme en Italie de nos jours, ce dernier a toujours servi d’épouvantail social. Si je parle tant d’anarchisme, c’est que moi-même je suis anarchiste, mais ce constat s’applique à de nombreuses catégories fantasmées du pouvoir : les « bandes », les « casseurs », les « anarcho-autonomes », les « Rroms » et autres « bandes ethniques à capuche » si chers aux crapules médiatiques.

En fait, il s’agit d’attribuer à ces catégories montées de toute pièce à des fins électorales et sociales, des pratiques séculaires et répandues comme la rétribution sociale, le sabotage, l’expression murale et autres moyens d’expression qui n’appartiennent à personne, sinon à ceux que la société pousse à réagir contre elle. On peut alors confiner ces pratiques à quelques « têtes brûlées » pour mieux faire oublier à tous qu’il n’appartient qu’à eux de reprendre le contrôle de leurs vies. Entrent alors en jeu syndicats, politiciens, porte-paroles et figures mythiques pour temporiser la rage des opprimés, pour déposséder chacun de sa propre révolte et la convertir en pouvoir et en argent pour quelques-uns.

Nous sommes tous en prison. Qui peut nier sans mauvaise foi que travailler, s’enfermer dans une salle de classe, une usine, un supermarché, ce n’est pas se constituer prisonnier ? Qui ne ressent pas, du haut de sa cage à poule emboîtée dans des barres d’immeubles qui nous barrent l’horizon, que sa vie n’est qu’une suite d’incarcérations diverses ? Qui réussit encore à éviter du regard les barbelés, barrières, portes blindées, grilles qui peuplent de plus en plus les lieux où nous nous trouvons et rampons, du travail au métro, de son 15m2 aux grands espaces des hypermarchés. Cette société est une vaste prison qui contient en elle une autre prison qui elle-même en contient d’autres. Dehors la menace de la prison, dedans la menace du mitard.

Dans cette vie morne et froide cependant, se soulèvent parfois les flammes de la colère. Récemment, en Tunisie, Algérie ou en Egypte, elles sont venues réchauffer le brasier de nos cœurs qui ne s’éteindra pas à coup de répression.

Nous avons voulu exprimer notre solidarité avec tous les émeutiers qui bravent l’ordre au mépris des menaces et des balles, car nous aussi nous voulons en finir avec ce monde de fric et de pouvoir, nous voulons vivre. Comme une minuscule contribution aux cris de colères qui ont traversé ces derniers mois la Méditerranée, nous avons écrit quelques tags sur les tristes murs des quartiers où nous vivons, contre les dominations démocratiques et dictatoriales contre le règne du fric et des Etats.
Des patrouilles de la BAC qui nous avaient repérés depuis quelques temps nous interpellent alors aux alentours de 3h du mat’, rue de Tourtille (XXe). Après une courte nuit au commissariat du XXe, la section anti-terroriste de la brigade criminelle prend le relais et nous ramène au 36 quai des Orfèvres après des perquisitions à nos domiciles pour mettre à jour leurs fichiers. Nous apprenons qu’ils nous mettent alors sur le dos une série de tags contre la Croix-Rouge et son implication omniprésente et internationale dans la machine à expulser et l’encampement progressif des pauvres. Nous sommes également poursuivis pour refus de fichage ADN et empreintes ainsi que pour non-respect du contrôle judiciaire qu’Olivier et moi avions déjà sur le dos. En février 2010, la SAT, encore elle, nous avait arrêtés pour notre participation à la lutte contre la machine à expulser. Nous avions alors été mis en examen ainsi que plusieurs autres camarades pour de supposés sabotages de distributeurs de billets.
Il s’agissait alors, et aujourd’hui encore, de punir et d’isoler quelques individus pour des luttes et des désirs partagés par tant d’autres.
Lors de notre incarcération, le procureur fut très clair : « Il faut mettre un coup d’arrêt définitif à la Mouvance anarcho-autonome et donner une leçon à M. Sayag avant qu’il ne s’engage sur la pente d’une contestation plus violente encore. »

Si l’Etat s’acharne aujourd’hui sur nous, c’est que nous n’avons jamais cessé, et très visiblement, de porter nos idées dans la rue, de parler d’anarchie à ceux qui n’en ont jamais entendu parler, et d’exprimer fièrement notre solidarité avec les révoltés du monde entier, et ce n’est pas un secret pour grand monde.
Je ne suis ni « innocent », ni « coupable » des faits qui me sont reprochés. Je suis anarchiste, en cela, toutes les pratiques qui visent à se libérer des rapports de domination sans les reproduire, obtiennent ma solidarité, que ces pratiques soient ou non les miennes.

A tous ceux qui ne pleurent pas pour ces pauvres murs que nous avons décidé de faire parler, à tous ceux aussi qui se sentent enchaînés, lorsque d’autres le sont, je vous envoie mes salutations révolutionnaires et vous appelle à ne pas marquer de trêve dans le combat pour la liberté qui est le vôtre, et qui est aussi le mien.

A tous les serviteurs de cet état de choses, vos peines de prison ne sècheront ni mes larmes ni n’atténuerons notre joie de travailler à la transformation des rapports.

Je réaffirme toute ma solidarité avec les révoltés qui s’agitent sans pour autant rêver de remplacer les dictatures par une domination démocratique. Ainsi qu’à tous les prisonniers de la planète qui ne baissent pas les bras et qui ne se séparent pas des autres en s’inventant des catégories comme « prisonnier politique ». De Sidi Bouzid à Athènes, de Bal-el-oued à Santiago, de Villiers-le-bel aux faubourgs de Rio, que nos révoltes engendrent nos solidarités, et vice et versa.

Liberté.

Le 06/02/2011,
Dan

PS : vous pouvez m’écrire en anglais et en français

Maison d’arrêt de la Santé
Daniel SAYAG
N° d’écrou : 293 350
42, rue de la Santé
75 674 Paris cedex 14

Lien sur les différentes affaires :
http://nantes.indymedia.org/article/22730

Lettre d’Olivier, en détention préventive depuis le 14 janvier 2011
http://nantes.indymedia.org/article/22874"

http://nantes.indymedia.org/article/23029

La joie des bouleversements

"Sur des révoltes qui nous touchent à travers les frontières
(Lettre de Dan depuis la prison de la Santé, 8 février 2011)


Depuis quelques mois, dans ce que journalistes et universitaires appellent le « monde arabe », éclatent de nombreuses émeutes et révoltes. En Tunisie, en Algérie, en Egypte et certainement bientôt ailleurs. Peu d’informations qui filtrent au final, puisqu’on n’a accès qu’à la propagande des médias ou par le biais de moyens dégradés tels que des réseaux sociaux et virtuels. Bien entendu, les médias s’acharnent à faire croire qu’il ne s’agit que de révoltes contre tel ou tel autre chef d’Etat « abusif ». A trop focaliser sur les figures toutes pourries de Ben Ali ou Moubarak, on finirait presque par réussir à taire les véritables raisons de la colère. A vrai dire, il ne s’agit pas d’un « complot » médiatique, tout cela n’est peut-être même pas volontaire, car les journalistes que savent-ils vraiment de ce qu’est une vie de pauvre, harcelé par les autorités ? Rien. Il n’y a qu’à voir le traitement médiatique fait aux soulèvements de novembre 2005 en France. On ne nous a parlé que de « violence gratuite » (mais cela existe-t-il vraiment ?), de hordes de barbares détruisant « leurs » propres lieux de vie, se tirant « une balle dans le pied ». Au choix, de la haine ou de la condescendance. Mais sont-ils capables d’autre chose de là où ils parlent ? L’empathie, c’est entre autres se reconnaître dans le sort qui est fait à l’autre. Seulement, un journaliste, un politicien, ou un « intellectuel », que savent-ils de ce qu’est la vie d’un damné de la terre ? Que connaissent-ils de la vie de misère que la plupart d’entre nous vivons, sous le couperet permanent de sa banque, de son proprio, du trésor public ? Toujours rien. Il n’y a qu’à voir le tintamarre citoyen, cassant les oreilles de tout le monde dès qu’un pauvre journaliste doit se foutre à poil devant des flics, ce que des milliers de pauvres vivent chaque jour dans le silence de l’habitude. Il n’y a rien d’étonnant donc à ce que journalistes et intellectuels (aussi compassionnels soient-ils) soient incapables de comprendre quoi que ce soit aux éclats de rage qui émaillent ici et là le vernis d’autorité des puissants.

Cependant, pour nous révoltés, en tout cas pour moi, ces émeutes réveillent un instinct de liberté insoupçonné. Si d’un coin du monde à l’autre, nous vivons tous différemment, il est aisé de se reconnaître dans les yeux d’émeutiers qui mettent le feu à ce qui les opprime quotidiennement.

On remarque qu’avant que ces charognards politiques ou religieux ne tentent de récupérer les émeutes à leurs fins, aucune revendication, aucune demande n’a émergé des foules enragées. Il s’agit là d’un signe d’une grande importance. Car cela signifie que les émeutiers n’attendent plus rien du pouvoir. Qu’il ne s’agit plus maintenant que de présenter l’addition à ceux qui nous gouvernent et les chasser à coups de pied au cul. En France, comme ailleurs, aucune difficulté pour s’identifier à ces insurgés, réalisant nos rêves en face de nos yeux, bravant les mensonges et les balles, acceptant les risques d’un basculement dans l’inconnu qu’est l’absence de pouvoir fixe. De plus, ils nous ont montré que c’était possible, ils ont prouvé aux plus résignés d’entre nous que la révolte n’est pas une utopie, que rien ne peut l’arrêter. Ce mouvement spontané de révolte est aussi une belle occasion de se poser quelques questions. Des questions qui se sont déjà posées, ici au lendemain de la seconde guerre mondiale et de sa prétendue « libération ». Malheureusement, ils sont peu ceux qui n’ont pas déposé les armes à l’avènement de la démocratie. Et aujourd’hui, qui se souvient encore du témoignage d’un anarchiste comme Belgrado Pedrini ? De la lucidité de tous ceux qui, récemment passés sous le joug de la démocratie percevaient déjà que le régime n’avait changé que de nom et de manteau, que ses prisons et ses lois étaient toujours là pour nous pourrir la vie.

Il ne faut pas se faire d’illusions, c’est certainement le sort qui est réservé aux émeutiers dont nous parlons, même si par exemple en Tunisie, la plupart des émeutiers ne sont pas gentiment rentrés chez eux après l’annonce du départ de Ben Ali. Non, ils ont continué à se venger en rasant les commissariats où nombre d’entre eux furent torturés comme des chiens. Et je le répète, malgré que les situations ne sont pas les mêmes, nous avons la même rage contre ce quotidien merdique qui ne connaît pas de frontières.

En ces périodes de troubles sociaux quotidiens où certains, rollex aux poignets, nous appelent sans honte à nous serrer la ceinture alors qu’ils continuent à péter dans la soie aux yeux de tous. Pas de surprise à ce que cela s’embrase. Ils nous parlent de « crise », de sacrifices, alors que notre vie est déjà une suite de sacrifices et de renoncements, et que la leur est un long fleuve tranquille qui lui, ne connaît pas la crise.

Alors que certains cherchent à réussir en marchant sur les autres, que d’autres s’évadent à coups de drogues ou de prières et prophéties, cherchant un ailleurs où guérir d’ici, les insurgés du monde entier montrent le chemin d’une transformation radicale de nos vies, ils montrent qu’il ne relève pas que du rêve de renverser un régime, de se jouer de lui, de le déchirer gaiement.
Le sourire sur leur visage est le nôtre.

Le pouvoir ici comme ailleurs, sent bien que son règne est fragilisé par cet état de fait et ce n’est pas un hasard que des anarchistes soient incarcérés pour avoir tagué dans ce qu’ils appellent des « zones urbaines sensibles » (à vos souhaits !) des messages comme « Algérie / Tunisie / Partout / vive l’insurrection » ou « solidarité avec les émeutiers du Maghreb ». C’est qu’il ne faudrait tout de même pas donner des idées aux pauvres. Comme si d’ailleurs, les révoltés avaient besoin de quelques tags pour se révolter. Il faut bien être con soi-même pour prendre les gens pour des cons de la sorte.

De fait, ces émeutes ont présenté de nombreux signes d’une véritable émancipation. Une chose frappe l’œil d’abord, sinon totalement, les émeutiers ont partiellement fait péter les catégories du pouvoir. Ce qui n’empêche pas les médias de nous parler de « jeunes ». Il suffit de jeter un œil pour apercevoir jeunes, vieux, femmes, hommes, pauvres et un peu moins pauvres unis dans la paradoxale allégresse d’une colère insurrectionnelle qui se lâche avec courage.

Pour les révolutionnaires anti-autoritaires d’ici et d’ailleurs se pose la question de la solidarité internationale. Quelle forme peut-elle prendre ? Je pense que cette question contient en elle-même ses propres limites. Je veux dire par là que la question de savoir comment exprimer à travers les mers et les continents notre sympathie avec ces événements est bien moins prioritaire à mon avis que de savoir comment nous pourrions la vivre ici même, là où nous sommes. Le risque, à force de trop regarder à côté, c’est de perdre de vue ce qu’il y a en face, sur le sol que nous foulons de nos pieds. « Bring the war home ! » criaient les antimilitaristes américains au moment de la guerre du Vietnam.

Cela me fait venir une pensée, nous étions quelques un/es en décembre 2008, à nous méfier de l’engouement extraordinaire que suscitait la vague d’émeutes qui venait d’éclater en Grèce suite à la mort d’Alexis, tué par balle par des flics. Là aussi le courage et la force des révoltés de Grèce avaient de quoi nous toucher droit au cœur, mais aussi nous faire complexer de nos manquements. Mais pourquoi cette méfiance ? Parce que peu avant, ici même, avait eu lieu le soulèvement le plus massif depuis plus d’une trentaine d’années. Et ce, au mieux dans un silence de mort du côté d’une grande partie du mouvement dit anti-autoritaire ou plus largement « gauchiste », au pire, dans le mépris et la condescendance la plus dégueulasse possible.
On pourrait reprocher à l’époque la facilité de se reconnaître dans une révolte qui contenait tous les signes de reconnaissance identitaires des milieux contestataires momifiés : logos, idéologies, tracts, manifestes etc. divergeant formellement des émeutes de 2005, qui elles, n’utilisent pas les cadres de reconnaissances et la liturgie gauchiste post 77 si chère aux vendeurs de T-shirt qui peuplent ce petit marécage. Un pari plus dur à jouer donc, si on estime toutefois que l’exotisme est plus important que les opportunités d’agir concrètement sur ce monde.
Alors, deux poids deux mesures ?

Actuellement incarcéré et « coupé » du monde, je serais bien incapable de dire si le comportement est le même vis-à-vis des révoltes actuelles en Afrique du Nord. Mais je me souviens du grand mutisme qui a gagné le petit mouvement avant d’atterrir ici. Alors que se déchaînait déjà la colère des insurgés et que pleuvaient les balles.
Je ne dis pas tout cela pour stigmatiser qui que ce soit, je serais d’ailleurs bien malhonnête de ne pas admettre que moi-même, muni de préjugés, j’étais méfiant. Certainement influencé par cet inconscient collectif qui voudrait que les peuples arabes soient foutus d’avance. D’abord méfiance vis-à-vis des mouvements religieux, ensuite, un certain manque d’audace pour imaginer que des dictateurs qui ont pris une trentaine d’années pour asseoir leur pouvoir et le graver dans la roche puissent tomber au bout de quelques semaines de troubles. Peut-être aussi, comme beaucoup de camarades, suis-je trop habitué à me reconnaître dans des codes identitaires, et trop peu à considérer la rage des opprimés pour elle-même, et non pour l’image (ou l’imagerie) radicale qu’elle se donne.

Je suis bien conscient que ces quelques lignes n’ont pas grand intérêt, il ne s’agit que d’essayer de poser quelques pistes de discussion, qui, je l’imagine, sont déjà bien présentes dans les discussions de chacun.

Pour la propagation de la joie des bouleversements,
pour l’abolition d’un ici et d’un là-bas.

Le 08/02/2011,
Depuis la Santé,
Dan

Lui écrire :
Maison d’arrêt de la Santé
Daniel SAYAG
N° d’écrou : 293 350
42, rue de la Santé
75 674 Paris cedex 14 "

http://nantes.indymedia.org/article/23029

lundi 14 février 2011

Affiche semaine de solidarité


(Clique pour le PDF)

Vu sur indy.

vendredi 11 février 2011

Paris/antiterrorisme et bien plus : Semaine de solidarité et de luttes : un autre texte

"Pour que crève le vieux monde,
Semaine de solidarité et de luttes : un autre texte


12,13 et du 20 au 27 février 2011 à Paris... comme partout

On a souvent l'impression de vivre dans un monde où rien ne change. D'un côté les riches continuent de s'engraisser effrontément sur notre peau, et d'un autre l'Etat renforce toujours plus son contrôle sur nos vies : occupation policière des quartiers, vidéosurveillance, fichage, réquisition préfectorale de grévistes, multiplication de lois sécuritaires, déportation des sans-papiers et des Rroms, chasse aux vendeurs à la sauvette, incarcération et psychiatrisation croissante de franges entières de la population...

Cependant, dans cette vaste prison sociale où l'on tente de survivre ente boulots de merde, allocations grattées aux pompiers sociaux et illégalismes de la misère, il arrive que le couvercle saute. Ce fut par exemple le cas lors des émeutes enflammées parties des banlieues en novembre 2005, ou lors des manifestations sauvages au printemps 2006 contre le CPE. Et cela a pu se produire parfois à partir des blocages sur tout le territoire pendant le dernier mouvement contre les retraites.
Le pouvoir a beau tenter de serrer toujours plus les vis et les ceintures, la révolte est toujours prête à exploser, inattendue et souvent hors contrôle.

En juin 2008, la prison pour étrangers de Vincennes crame après plusieurs mois d'affrontements. En se rendant justement à une manifestation de solidarité, Bruno et Ivan sont arrêtés en janvier 2008, puis incarcérés pour des fumigènes et des clous tordus. Ils font plus de quatre mois de prison avant de se soustraire au contrôle judiciaire, et de se faire la malle. En décembre dernier, Bruno est repris par les chiens en uniforme. En février, c'est au tour d'Ivan. Ces deux camarades sont désormais incarcérés, avec en plus une accusation d' "association de malfaiteurs à finalité terroriste" !
Le procès des 10 sans-papiers inculpés de l'incendie du centre de Vincennes se profilant pour janvier 2010, de nombreuses initiatives de solidarité se multiplient contre la machine à expulser dans plusieurs villes (tags, débats, banderoles, manifestations, sabotages, occupations...). L'Etat souhaite maintenant présenter une nouvelle fois l'addition à une partie de ceux qui ont participé à cette lutte : après une quinzaine de perquisitions l'an dernier et une dizaine de mises en examen, Olivier et Dan sont en taule depuis janvier.
Pourtant, on sait bien qu'aucune répression ne saurait arrêter la lutte. S'il en était encore besoin, les mutineries dans les centres de rétention de Bobigny et de Vincennes à l'automne 2010, ou encore l'opposition d'une trentaine de passagers d'un vol Air France à l'expulsion de sans-papiers mi-janvier 2011 en témoignent.
Nous continuerons à nous solidariser avec les révoltes des indésirables chassés du paradis marchand occidental, tout comme nous continuerons à nous battre pour un monde sans patrie ni frontières.

A deux pas d'ici aussi, la révolte explose contre des conditions de vie insupportables : qu'il s'agisse des émeutes incessantes en Algérie, ou du soulèvement en cours en Egypte, après bien sûr celui en Tunisie. Certains en parlent même déjà comme d'une révolution, alors que rien, ou si peu n'a vraiment encore changé. Les patrons continuent d'exploiter à vil prix dans leurs bagnes industriels, touristiques ou portuaires, l'Etat reste en place en présentant une façade un peu moins autoritaire, l'opposition tente de récupérer la mise pour se partager le gâteau. « Alors, tout changer pour que rien ne change » ? Même soumis à un « régime démocratique », on constate chaque jour ici que l'Etat n'en reste pas moins assassin, l'exploitation féroce et la misère la règle.
Pour peu qu'on sache s'en saisir collectivement, une possibilité reste néanmoins toujours ouverte : s'organiser sans chefs ni médiations (sans partis ni syndicats, sans religieux ni militaires), pour enfin tout bouleverser... pour une liberté démesurée.

Car au fond, c'est toujours et partout le même chantage. Il faudrait se tuer au travail ou crever au chômage pour des miettes. Dans le vaste flux de marchandises en circulation, dont nous faisons tous partie, rares sont alors ceux qui parviennent à s'en sortir. Face à la CAF ou à Pôle Emploi, à un patron ou une agence d'intérim, on est pris dans un même mouvement qui combine massification de la galère et atomisation de chacun, nous condamnant à une survie dont on ne voit jamais la fin. Si on sent bien que notre situation ne€ peut que s'aggraver, beaucoup se débrouillent déjà au quotidien pour saboter ou bloquer les cadences, détourner ou perruquer le sacro-saint outil de production, multiplier l'absentéisme ou les malfaçons.
Alors, comme il n'y a vraiment plus beaucoup à perdre, reprenons enfin nos vies en main, loin de l'esclavage salarié et de la mendicité servile !

Nous appelons donc à une semaine de luttes et de solidarité qui, au lieu de partir de la répression et de ses spécificités, continue à diffuser les luttes et à défendre les idées que l'Etat cherche à briser : par exemple celles contre les centres de rétention et la machine à expulser, mais également la solidarité avec les révoltés des deux côtés de la Méditerranée. Si nous proposons un cadre collectif au cours de cette semaine-là, il ne s'agit pas pour autant d'aplanir les différences des uns et des autres derrière un énième « front commun contre ». Nous souhaiterions plutôt que chacun s'en saisisse pour échanger et se confronter, et lance différentes initiatives qui se répondront les unes aux autres dans une perspective anti-autoritaire : pour un monde sans frontières ni enfermements, sans Etats ni exploitation, refusant toute médiation, afin de se débarrasser de toute domination, qu'elle soit « démocratique » ou pas."

http://nantes.indymedia.org/article/23001

[Brochure] Zo d'Axa - Vous n'êtes que des poires !

"« Instruire le peuple ! Que faudra-t-il donc ? Sa misère ne lui a rien appris. Tant qu’il y aura riches et pauvres, ces derniers s’attelleront d’eux-mêmes pour le service commandé. L’échine des travailleurs est habituée au harnais. Au temps de la jeunesse et de la force, ils sont les seuls domestiques qui ne ruent pas dans les brancards.

L’honneur spécial du prolétaire consiste à accepter en bloc tous les mensonges au noms desquels on le condamne aux travaux forcés : devoir, patrie, etc. Il accepte, espérant ainsi se hisser dans la classe bourgeoise. La victime se fait complice. Le malheureux parle du drapeau, se frappe la poitrine, ôte sa casquette et crache en l’air :

– Je suis un honnête ouvrier !

Ça lui retombe toujours sur le nez. »"



http://apache-editions.blogspot.com/2011/02/zo-daxa-vous-netes-que-des-poires.html

jeudi 10 février 2011

PARIS Antiterrorisme : Ivan en prison

" Ivan a été arrêté à Paris (20ème) ce mardi 8 février.

Il a été contrôlé avec trois autres personnes dans un bar à une centaine de mètre d’un magasin où l’un d’eux avait été accusé d’un vol quarante minutes auparavant. C’est cet argument que les flics en civil ont utilisé pour les contrôler tous. Simple prétexte ? En tout cas, Ivan est aujourd’hui incarcéré à Fresnes. Comme Bruno (voir http://paris.indymedia.org/spip.php...) il était sous le coup d’un mandat d’arrêt parce qu’il s’était soustrait à son contrôle judiciaire. Il avait déjà été arrêté en janvier 2008 sur le chemin d’une manifestation devant le centre de rétention de Vincennes, en possession de fumigènes et de clous tordus. Après quatre mois et demi de détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire en juin 2008. En mars 2009, accusé d’une violation de son contrôle judiciaire (en l’occurence avoir été vu en présence de Frank/Farid), Ivan avait choisi de ne pas se présenter à une convocation et de cesser de respecter son contrôle judiciaire. Bruno est toujours incarcéré à Fresnes pour les mêmes raisons. Plus d’infos sur cette instruction anti-terroriste qui concerne différentes histoires et différentes personnes sur la page : http://www.infokiosques.net/spip.ph...

Une semaine de solidarité et de lutte contre la répression est organisé du 19 au 27 janvier à Paris. Voir le programme ici : http://paris.indymedia.org/spip.php...

LIBERTE POUR TOUS ! "

http://nantes.indymedia.org/article/22990

mercredi 9 février 2011

[grenoble] Sur la lancée... Petites actions de solidarité...

"ces jours-ci à grenoble, petite série de tags dont

-> "la semi-liberté n'existe pas/Solidarité avec les prisonnieres/pas 2 justice pas de paix!" sur un centre de semi liberté en centre ville,
-> "chabal & co /dessinateurs prisons assassines/ ni oubli ni pardon" : mur du cabinet chabal architecte, 8,rue Charles Testoud à grenoble,
(a qui on doit le dessin des centre de "semi-liberté" d'avignon, aix, bordeaux et le quartier pour mineurs de la taule de chambéry)
-> "Léon Grosse=taules"/"sabotage"/"feu aux prisons" près d'un chantier en centre ville (premier ensemble d'epm: Quièvrechain /Chauconin / Méyzieu)
-> sur les murs du quartier également: "un jour en taule c'est un jour de trop" "liberté""en tunisie en égypte comme partout/ vive l'insurrection" "que crève le vieux monde! vive les révoltes!"

deux autres charognards de l'enfermement ont eu des (petits) ennuis:
_encore des pneus crevés pour l'apave de l'avenue jean jaurès (apave: boîte de sécurité/détection incendie qui est impliquée dans tous les bon plans thunes: notemment les taules: epm Quièvrechain /Chauconin / Méyzieu/ Lavaur / Marseille / Orvault / Porcheville; maisons centrales orne et pas de calais...)
_ et... surprise, bien caché entre la rue ampère et l'autoroute, un parking de rangement des véhicules d'ORANGE a vu tous les pneus de ses véhicules crevés... (12) (fait partie des boites qui se font du fric en employant des prisonnier-e-s)

Bien fait pour ces crapules...
Solidarité avec les compagnons incarcérés... toutes les révolté-e-s d'ici et d'ailleurs...
le mot de la fin au site de pub de "chabal architectes": "la créativité de chacun se nourrit de celle de tous »
à bon-ne-s entendeur-euse-s.... "

http://nantes.indymedia.org/article/22988

Contre la répression Semaine de solidarité et de luttes

"Contre la répression
Semaine de solidarité et de luttes,
le 12 et 13 et du 20 au 27 février 2011 à Paris

La gestion des mouvements de population est l’une des priorités des États. Il s’agit, notamment, de sélectionner au plus près la main-d’œuvre nécessaire à l’économie, ceci dans un contexte général de dégradation des conditions de vie. Cette sélection impose le renforcement de l’enfermement des personnes dites indésirables, des contrôles aux frontières et des rafles, des visas au compte-goutte et l'intensification de la lutte contre celles et ceux qui d'une manière ou d'une autre vont à l'encontre de la mise sous contrôle des mouvements de population. Depuis quelques années, les services de police font un gros travail de fichage des gens qui luttent contre les centres de rétention et les rafles et contre la machine à expulser en général.
Les ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne multiplient les rencontres pour intensifier la lutte contre ce qui serait selon eux une même menace : « l’immigration clandestine et le terrorisme ». Dans le même temps, les luttes de solidarité avec les sans-papiers sont transformées en « associations de malfaiteurs » ou « bandes organisées » ou autre catégorie policière telle que « mouvance anarcho-autonome » qui feraient planer des menaces terroristes. Ces catégories dessinent une figure de l'ennemi, agitée à tout bout de champ, qu'il soit « l'étranger » ou « l'ennemi intérieur ».
À Paris, en juin 2008, le centre de rétention de Vincennes crame après plusieurs mois de luttes (grèves de la faim, mutineries.. ). Un procès contre les 10 sans-papiers inculpés de l'incendie a lieu en janvier 2010. En solidarité, des initiatives se multiplient contre les entreprises qui participent aux expulsions : tags, débats, banderoles, manifestations, sabotages, occupations, dans plusieurs villes de décembre 2009 à juin 2010. L'État tente de briser la solidarité en procédant l'an dernier à une quinzaine de perquisitions et une dizaine de mises en examen.
Un peu avant, en janvier 2008, trois personnes sont arrêtées en se rendant à une manifestation devant le centre de Vincennes. Deux sont incarcérées pour possession de fumigènes et de clous tordus. Après plus de quatre mois de détention préventive, elles se soustraient à leur contrôle judiciaire, cette arme juridique qui isole, coupe des liens et maintient les gens dans le giron de la justice. En décembre dernier, l'une d'entre elles est reprise dans le métro et emprisonnée à nouveau, avec l'accusation d'"association de malfaiteurs à finalité terroriste".
Ces dernières semaines, plusieurs personnes ont été arrêtées pour des tags de solidarité avec les insurrections au Maghreb : « Algérie / Tunisie : insurrection, Vive l'anarchie ! ». Deux d'entre elles, accusées d'avoir participé aux actions de solidarité avec les inculpés de Vincennes, se trouvent encore en détention préventive.

Cette répression spécifique s'inclue dans un contexte général de contrôle social renforcé : occupation policière des quartiers, vidéo-surveillance, fichage, réquisition préfectorale de grévistes, multiplication de lois sécuritaires, incarcération et psychiatrisation croissante de franges entière de la population. Elle s'inscrit également dans une dégradation des conditions de vie. En Espagne, en Grèce et en France, par exemple, des larges couches de la population ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, c'est même l'espoir de maintenir sa tête hors de l'eau qui se fissure.
À deux pas d'ici, la révolte explose contre des conditions de vie insupportables : en Algérie, des émeutes ne cessent d'éclater ; en Tunisie, et plus récemment en Égypte, des soulèvements massifs ont eu lieu, dont on ne connaît pas encore la fin. Les flammes d'une telle révolte sont contagieuses !
A ceci on nous répond : la seule issue de ces révoltes est l'instauration d'une démocratie. Mais ces promesses n'incluent pas la fin de l'exploitation à vil prix dans l'industrie minière, portuaire ou touristique. On change de système de gouvernement et tout continue comme avant. Car sans État, comment l'exploitation et la domination perdureraient-elles ?

Nous appelons à une semaine de solidarité pour débattre des questions ébauchées ici. Cette semaine se veut une réponse collective à la répression qui nous frappe, un moyen de se dégager de l'isolement dans lequel l'État veut nous enfermer. Nous appelons à échanger des points de vue sur cette répression, et les luttes qu'elle veut étouffer. Cette initiative n'est qu'une des expression d'une réponse collective et continue aux nouvelles stratégies répressives mises en place par l'État et le capital. Nous voulons qu'elle se répande plus largement dans la société, vers d'autres villes et pays. Dans chaque lieu où on subit constamment l'oppression. Pour que la répression ne se cache pas dans la solitude de nos vies séparées.

PROGRAMME

Samedi 12 février
- 19h, au 5-7-9 rue du Capitaine Marchal, M° Porte de Bagnolet
Concert en solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale.

Dimanche 13 février
- 16h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille
Assemblée Générale d'ouverture de la semaine de solidarité et de luttes

Dimanche 20 février
- 21h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille
Concert en solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale.

Lundi 21 février
- 19h, au CICP, 21 ter rue Voltaire, M° Rue des Boulets
Discussion autour des révoltes en Afrique du Nord : démocratie ou révolution?

Mardi 22 février
- 19h, au CICP, 21 ter rue Voltaire, M° Rue des Boulets
Discussion autour de la répression.

Mercredi 23 février
- 15h, au métro Belleville
Table de diffusion de textes
- 19h, 4 rue Sainte Marthe, M° Belleville
Rôtisserie en soutien au journal ''Luciole'' et aux prisonniers de la lutte contre la machine à expulser.

Jeudi 24 février
Pause

Vendredi 25 février
- 18h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille
Soirée sur migration-exploitation. Projection du film ''Rosarno : Le temps des oranges'' suivi d'une discussion. Cantine en soutien aux prisonniers.

Samedi 26 février
- 16h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille
Discussion. Des rafles aux expulsions : comment lutter contre la machine à expulser?

Dimanche 27 février
- 16h, au 5-7-9 rue du Capitaine Marchal, M° Porte de Bagnolet
Assemblée Générale de clôture de la semaine de solidarité et de luttes.

semainedesolidarite@gmail.com "

http://paris.indymedia.org/IMG/odt/semaine_de_solidarite.odt

http://nantes.indymedia.org/article/22986

mardi 8 février 2011

Poitiers : Sept arrestations après des dégradations

"Sept personnes âgées de 18 à 21 ans ont été déférées devant un magistrat du parquet, hier, après des dégradations remontant à samedi soir.

Ce soir-là, vers 22h30, un rassemblement d'une trentaine de personnes s'est formé sur la place Charles-de-Gaulle. Un groupe dont certains des participants sont décrits comme ayant le visage dissimulé. Au cours de leur déambulation dans le centre-ville, des dégradations ont été commises, quelques tags visant la police et la justice, un jet de peinture la plaque d'un service de la mairie, des poubelles renversées et enflammées et du mobilier urbain visé. Des bouteilles contenant un liquide jugé corrosif mais pas identifié clairement, auraient été jetées sur la chaussée. Le centre commercial des Cordeliers a porté plainte après les tags.

Le passage du groupe a été signalé à la police qui a interpellé sept personnes, six garçons et une fille. «Ce sont ceux qui sont soupçonnés de s'être livrés à ces actes», indiquait le procureur de la République, Pierre Sennès. Hier, ils ont été présentés à un magistrat qui leur a signifié leur convocation en justice.

Ils sont poursuivis pour participation à un attroupement en vue de commettre des dégradations. «Certains ont été trouvés en possession d'objets qui permettent de commettre des dégradations et des tags», a poursuivi le procureur.

Les jeunes interpellés, sont présentés comme des étudiants, inconnus de la justice, sauf l'un d'entre eux, pour lequel le parquet a réclamé le placement sous contrôle judiciaire. Contactée hier soir par la rédaction, l'avocate d'un des jeunes arrêtés indiquait que les faits qui leur étaient reprochés étaient «complètement contestés». La justice ouvrira le dossier le 31 mars prochain."

La Nouvelle République, 8 février.

Compte-rendu d'une petite manif sauvage à Molenbeek (Bruxelles, Belgique)

"Compte-rendu

Vendredi soir on était quelques dizaines à descendre dans la rue. Après le lancement de quelques feux d'artifice aux Etangs Noirs, on est parti derrière une banderole qui disait "Tunisie, Egypte, ici comme ailleurs, vive la révolte". Pendant qu'une partie des personnes prenant la rue derrière la banderole, allumant des fumigènes et lancant des pétards, criant des slogans comme "Pas de frontières, pas de nations, vive l'insurrection", "Egypte, Tunisie, Algerie, vive la révolte", d'autres repeignaient toutes les banques et une filiale de la mutualité du syndicat socialiste sur le trajet et encore d'autres diffusaient des tracts.

Comme toujours, la chaussée de Gand était bien remplie de gens. Les réactions étaient sympathiques, des gens sortaient des magasins pour voir ce qui se passe, parfois quelque peu étonnés ou surpris de voir des gens crier leur solidarité avec les insurgés tout en soulignant que la meilleure solidarité, c'est se révolter ici. Un passant a même offert une belle rose rouge, affirmant que "la révolte, elle arrive, elle arrive." Cependant, au contraire de ce qu'on aurait pu espérer, personne n'a rejoint le petit cortège ; ce qui nous n'a pas empêché de faire ce qu'on a voulu faire: descendre dans la rue avec des contenus clair et net, pour la révolte, que ce soit sous un régime démocratique ou autoritaire, en s'opposant à toutes les nations et réligions.

A la fin du cortège, une filiale de la banque Fortis/BNP a encore été pris pour cible. Repeint comme toutes les autres banques sur le trajet avec de belles slogans, cette banque a aussi vu une partie de ses vitres cassées.

Pendant tout le trajet, aucun flic n'est venu montrer sa sale gueule. Personne n'a été arrêtée.

Même à peu, il est possible de faire entendre un autre son que la monotonie du train-train quotidien; d'ouvrir de l'espace pour recontrer, discuter et agir au-delà et contre les discours et les catégories de la domination.

A la prochaine!"

http://bxl.indymedia.org/articles/1036

Témoignage d’une personne enfermée au centre de rétention du Mesnil-Amelot (début janvier)

"Début janvier 2011

« Au centre on devient comme des animaux, on a les cheveux, la barbe... On a demandé pour avoir un coiffeur, mais ils veulent pas. Les rasoirs qu’ils nous donnent tu peux pas te raser avec, ça rase pas la barbe et tu te coupes le visage. Ils nous donnent ceux que t’achètes sur le marché les 100 pour 1 euro. Ma famille, quand ils sont venus me visiter ils m’en ont ramené, des rasoirs biens, de marque. Mais ils ont pas voulu. Je leur ai dit que s’ils voulaient pas que je les garde moi, ils pouvaient les mettre à l’endroit où on demande les rasoirs, pour que tout le monde les utilise, mais ça non plus, ils ont jamais voulu.

Ici, il n’y a pas d’hygiène, les toilettes sont bouchées. Ils disent que c’est à cause du papier toilette comme si c’était de notre faute, mais alors pourquoi ils nous donnent du papier toilette si ça bouche les canalisations ? Et ils veulent pas non plus mettre de poubelle. Ils nous sortent dehors de 8h à 12h pour faire le ménage. Pendant 4h on est dehors, parce qu’elles sont que deux pour faire le ménage dans les 6 blocs ! On a qu’une toute petite salle où il y a un ping-pong et un baby foot. Mais là, le centre il est rempli alors, c’est sur qu’on peut pas tous être à l’intérieur...

La bouffe elle est dégueulasse, y’en a pas assez et c’est pas AVS (hallal). Moi je suis musulman alors je mange que les carottes, les trucs comme ça. Les gens qui sont venus me visiter, quand ils m’ont vu ils ont été choqué parce que j’ai beaucoup maigri, j’ai pas bonne mine quoi. Les barquettes ils mettent du bromure dedans. C’est facile pour eux de le faire sans que ça se voit parce qu’il suffit de chauffer le plastique pour les refermer. Le bromure ça a deux effets : ils l’utilisent dans les casernes pour enlever l’envie de... Et aussi le deuxième effet : ça fait dormir. Après chaque repas on s’endort tous. Tout à l’heure après le repas du midi, je me suis endormi. Ils font ça à tout le monde, dans toutes les barquettes. Comme ça, ça calme et pour eux les policiers, c’est tranquille. On a fait des pétitions où on a parlé de la nourriture. La chef, elle a dit que c’était pas sa faute, que c’était les contrats avec les entreprises et que là comme c’était la nouvelle année, il y aurait des nouveaux contrats...

Comme les gens ont protesté, y’en a qui voulaient tout casser et mettre le feu, mais y’en a d’autres qui leur ont dit que c’était dangereux qu’on pouvait aller en prison et qu’il fallait plutôt faire une pétition. Là, les policiers, ils ont assoupli un peu. Y’en a un il a fait de la prison à cause du Mesnil-Amelot, il était à Fresnes et il a peur pour les autres, que eux aussi ils aillent en prison. Les policiers ils sentent que c’est tendu. Alors la nourriture elle s’est un peu améliorée. Normalement on mange à 18h et à 19h : c’est fini. Là ils laissent jusqu’à 20h, 21h. Ils font ça pour calmer les gens.

Mais les policiers, ils provoquent tout le temps. L’autre jour y’en a un, un jeune (policier) de 1988 ou 87, il a accusé un vieux monsieur, qui a 50 ou 60 ans, de lui avoir jeté son café dessus. En fait il a juste jeté son gobelet vide par terre. Le policier, il a porté plainte contre lui, il va passer en procès pour ça, alors il a pris un avocat. Y’en a un autre, ils lui ont cassé le pied. Un matin ils sont venus le réveiller mais comme il était drogué à cause des médicaments, alors il se levait pas. Il l’ont tiré pour le faire sortir du lit et il est tombé, mais il était en haut sur un lit superposé en tombant il s’est cassé le pied et il les a insultés. Il voulait porté plainte contre eux ils sont venus le voir pour lui dire que s’il le faisait alors eux aussi ils porteraient plainte contre lui. Du coup il l’a pas fait, devant un juge la parole d’un clandestin contre trois policiers : ça vaut rien ! Lui, il sortait de prison, il a fait six ans à Fleury-Mérogis. L’autre jour j’ai fait une crise d’épilepsie, c’est la première fois de ma vie que je faisais une crise. Je sais pas comment il a fait pour faire rentrer son portable, mais y’a quelqu’un qui a réussi à filmer et après il m’a montré la vidéo. Des policiers sont arrivés, ils voulaient pas croire que c’était une crise. J’étais à terre et y’en a un qui m’a frappé, il m’a écrasé la tête avec son pied, et les policiers ils ont vraiment des grosses chaussures, jusqu’à ce que le médecin arrive et lui dise d’arrêter. C’est pas comme ça qu’on fait quand quelqu’un fait une crise d’épilepsie, c’est grave de faire ça ! Quand je suis revenu, ils (les retenus) m’ont montré la vidéo, moi je me rappelais de rien. Quand j’ai revu le policier, je lui ai craché dessus. Là, le policier m’a dit qu’il allait porter plainte contre moi. Mais c’est rien un crachat comparé à ce qu’il m’a fait ! Et il le sait très bien. Alors je lui ai dit que dans ce cas moi aussi je porterai plainte mais avec des preuves ! Au final il a pas porté plainte.

Même pour le 31, ils voulaient pas qu’on fasse la fête, mais nous on a forcé et du coup on a pu se mettre dans la salle. On a tous rapporté tout ce que nos familles nous avaient apporté au parloir et on a partagé, on a fait la fête. Les policiers, ils étaient dégoutés parceque eux ils étaient là alors que nous on faisait la fête ensemble. Après il y a eu des gens du village d’à côté qui sont venus faire un feu d’artifice pour nous, on est sorti, on les a vus et on a crié, on était très content. Là, les policiers sont arrivés et ils nous ont gazés avec la lacrymogène.

Le soir où je suis arrivé, c’était y’a à peu près 3 semaines, y’a eu deux évasions. Ils sont passés par derrière, ils ont coupé leurs draps pour faire des cordes, ils sont montés, ils ont passé les grillages puis ils ont rampé sur le sol. Il y avait des gens qui les attendaient en motocross et ils sont partis ! On a eu des nouvelles d’eux, ils sont loin maintenant, ils sont à l’étranger. Les policiers ils ont fait l’appel le matin, ils ont vu qu’ils répondaient pas mais c’est que le soir qu’ils se sont vraiment aperçus qu’ils étaient plus là. Ils se sont évadés parce qu’ils avaient vraiment aucun espoir de sortir. Le consul de l’Algérie les avait reconnu, ils allaient se faire expulser. Après ils ont rajouté des caméras et ils ont dit à tout le monde de le dire à personne. On m’a dit aussi qu’en septembre il y a eu deux personnes qui se sont évadées de Cité. Le mec c’était en sortant du tribunal, je sais pas comment il a fait mais comme il était fort et très sportif et tout alors il a poussé les policiers et il a réussi à s ’enfuir. La meuf c’était quand ils l’ont emmenée à Pantin voir le consul. Elle a réussi à s’enfuir, elle est rentrée dans une cité, elle a frappé à une porte, on lui a ouvert et ils l’ont cachée.

Tous, ils essaient de trouver ta nationalité parce qu’à chaque fois qu’ils trouvent la nationalité de quelqu’un on leur donne 500 euros. Tous, ça commence par les policiers, y’en a d’origine marocaine, tunisienne, algérienne... Ils essaient de te piéger. Ils commencent par te parler en arabe littéraire puis petit à petit ils te parlent avec les accents (des langues des pays cités) pour voir comment tu vas réagir. Un jour y’a une policière, elle a commencé à me parler en arabe, je l’ai arrêté tout de suite, je lui ai dit : « Ici, on est en France non ? Alors pourquoi tu me parles en arabe ? Parle moi en français ! ». Moi je parle quatre langues, alors je leur parle en français, espagnol ou italien mais jamais en arabe. Mais ceux qui viennent d’arriver ils savent pas, y’en a plein qui se font piéger. Y’a un jeune qui venait d’arriver, c’était un tunisien. Son interprète, il lui a dit en arabe : « Donne-moi ton passeport et je vais te faire sortir ». Le jeune, il lui a fait confiance, il lui a dit où il l’avait caché. L’interprète est allé le chercher et le jeune il s’est fait expulser.

Moi je fais plus confiance à personne, c’est eux qui m’ont appris ça : la police, la justice, les associations. Les deux associations qui sont dans le centre, l’OFII et la cimade, elles travaillent avec la police. (Nous lui disons que les deux c’est normalement pas la même chose, que l’OFII c’est l’Etat alors que la cimade est censée être une asso indépendante, il nous répond : ), les deux c’est l’Etat de toute façon. La cimade, elle te pose plein de questions, ils disent que c’est pour comprendre ta situation, pour t’aider mais après ils font un rapport. Ils disent que c’est bizarre parce que tout le monde dit qu’il est tunisien, marocain mais jamais algérien1... Ils nous demandent de leur dire notre « vraie » nationalité et que c’est pour nous, pour nous aider et nous envoyer vers des associations de notre pays. Et si jamais tu leur donnes ta vraie nationalité alors ils le disent à la police. Y’a un mec, il s’est confié à eux, il leur a dit qu’il était parti d’Espagne parce qu’il avait été condamné à 3 mois de prison là-bas et qu’il avait un avis de recherche. Il croyait qu’ils allaient l’aider mais eux, ils ont fait leur rapport et il s’est fait expulser en Espagne, il doit être en prison maintenant.

Moi, ils m’ont emmené à Pantin voir le consul de Tunisie, il a commencé par me parler en arabe, je lui ai parlé en français, il a pas posé trop de questions. Mais des fois ils posent plein de questions et si tu réponds pas ou qu’il a pas ton identité alors il peut pas te reconnaître. Pour voir le consul de la Tunisie ou du Maroc, c’est la police qui t’emmène, y’a que le consul de l’Algérie qui se déplace jusqu’ici.

Ils regardent toutes tes réactions, c’est pour ça qu’il y a des caméras partout, et quand tu vois le consul aussi des fois y’a des caméras. Y’a aussi des caméras à côté des cabines (téléphoniques), pour voir ce que tu racontes. De toute façon tout est contrôlé. Même ton portable quand tu arrives ils l’ouvrent, ils enlèvent la puce et ils notent tous les numéros, c’est pour t’écouter. Ils regardent aussi les numéros dans le répertoire pour voir quels pays, pour trouver ta nationalité. Moi, ils ont regardé mais j’ai des numéros de tous les pays alors je leur ai dit : « J’ai plein de numéros français, alors je suis français ! ». Mais eux ils t’interdisent d’avoir un téléphone avec appareil photo, c’est pour pas que tu filmes à l’intérieur. Ils savent que c’est tellement la merde ici qu’il faut pas que ça se sache dehors, il faut pas qu’on montre tout ça. Alors quand t’arrives ils prennent ton téléphone et si y’a une caméra, ils la cassent. Moi j’avais un i phone, ils voulaient le casser, je leur ait dit non. C’est dommage quand même un portable si cher alors ils l’ont mis dans ma fouille et ma famille elle m’en a rapporté un vieux.

Dans le centre il y a un médecin et un psychiatre, mais pas la nuit. Ils donnent des médicaments à tout le monde, et des médicaments forts : Atarax, Rivotril et Valium, à des gens qui en ont jamais pris. Pendant les trois jours où on a fait la grève de la faim, ils continuaient de donner des cachets, alors que tu peux pas les prendre à jeun, c’est trop fort. Du coup les ambulances elles faisaient des allers-retour vers l’hôpital. Les médecins ils donnent ça parce que les gens ils sont anxieux ou énervés. Ils disent qu’ils sont comme ça parce qu’ils prennent pas les médicaments. Mais si les gens sont anxieux ou énervés c’est parce qu’ils sont enfermés ! Les médecins, en fait c’est des policiers habillés avec une blouse !

Pour éviter l’expulsion, y’a de tout : y’a des gens qui se lacèrent le corps avec des lames de rasoir. Moi aussi quand j’étais en Espagne je me suis ouvert les veines, ils m’ont emmené à l’hôpital et je suis sorti. J’ai fait deux fois 45 jours là-bas. Y’en a qui avalent des pièces de monnaie ou des lames de rasoir, le temps qu’on les emmène à l’hôpital pour laver l’estomac, leur vol il part. Y’a un mec, y’a pas longtemps, il a mordu quelqu’un. Il avait déjà refusé une fois l’embarquement, alors cette fois-ci ils l’avaient attaché, menotté et tout. Il a été calme, alors quand il a été dans l’avion, il a demandé qu’on le détache pour boire de l’eau, les policiers ont accepté et tout de suite il s’est jeté sur un passager et il l’a mordu. Et ça a marché : ils l’ont débarqué de l’avion ! Y’en a un autre il s’est fait caca dessus, du coup ça puait la merde dans tout l’avion. Imaginez, les passagers qu’ont payé super cher leur billet Air France, ils veulent pas voyager avec l’odeur de merde ! Alors ils l’ont sorti. Y’a plein d’histoires comme ça. Moi y’a aucun consul qui m’a reconnu alors ils peuvent pas m’expulser, j’ai qu’à attendre de faire mes 32 jours. C’est marqué dans le centre sur un tableau, qu’à partir du mois de mars ça va passer à 45 jours... pfff...

Mais ce qui m’énerve le plus, c’est la préfecture. Tu passes devant le juge, tu peux à peine parler et de toute façon quand tu parles, quand tu t’expliques, il t’écoute même pas. Moi quand j’ai parlé à la cour, à un moment le juge il m’a arrêté et il m’a dit que la décision avait déjà été prise par la préfecture. Pourquoi ils t’emmènent là s’ils ont déjà pris la décision ? C’est vraiment juste de la comédie. Les avocats commis d’office ils travaillent avec la préfecture, ils sont payés par l’Etat, ils s’en foutent de toi. Y’a que ceux qui ont des avocats qu’ils paient eux même qui sortent, même s’ils ont ton passeport, ils arrivent à te faire sortir ! Y’a des numéros d’avocats qui tournent dans le centre, je crois que c’est l’OFII qui les donne. Tu les appelles, ils viennent te voir et si t’as pas d’argent, c’est pas grave : tu signes une reconnaissance de dette de 3000 euros ! Eux, ils font ça parce qu’ils savent très bien que tu vas sortir et ils prennent 3000 euros à chaque fois... C’est l’argent, c’est comme ça.

Mais si t’as un avocat commis d’office, alors tu sors du tribunal avec une interdiction du territoire français (ITF2). Et quand tu sors du centre de rétention, si jamais ils te re-chopent, c’est 3 mois de prison. Quand tu sors de prison, tu signes un papier qui dit que tu es libre. Alors toi tu commences à faire des plans dans ta tête, ce que tu vas faire quand tu vas sortir, tu réfléchis à ta nouvelle vie quoi. Tu passes la porte de la prison et là, y’a la PAF (police aux frontières) qui t’attend et ils te ramènent au centre de rétention et c’est reparti pour 32 jours et ainsi de suite, ITF, prison, centre de rétention... »

fermeturetention@yahoo.fr"

dimanche 6 février 2011

[Tract] Air France œuvre pour un ciel plein de frontières

"Alors qu’Air France participe activement à l’une des activités principales de l’État Français : traquer, enfermer, expulser les sans papiers et s’en prendre à celles et ceux qui en sont solidaires.

Le petit texte suivant a été distribué devant diverses agences de la compagnie.



AIR FRANCE collabore aux expulsions

- Le jeudi 12 janvier, le vol Air France Paris-Douala doit faire demi-tour alors qu'il est déjà engagé sur le tarmac : plusieurs personnes sont debout dans l'avion et se révoltent contre l'expulsion d'un homme monté de force par plusieurs policiers.

- Le samedi 15 janvier, V, une dame thaïlandaise, doit être expulsée via le vol Air France Paris-Bangkok. Elle laisse ici son mari gravement malade et une vie d'exploitation à fabriquer des petits pulls à la mode pour de grandes marques françaises. Des personnes se rendent à l'embarquement pour informer passagers et passagères de la situation de V. S'apercevant de leur présence, le personnel Air France appelle la police et les accuse d'« incitation à l'émeute ». V a été expulsée.

- Le jeudi 20 janvier, un Malien dit sans papiers est embarqué de force sur le vol Air France Paris- Bamako. Il proteste. Plusieurs personnes à bord se solidarisent avec lui. Des membres d'Air France essaient de les calmer en leur faisant croire que l'expulsé serait un dangereux criminel, une technique souvent employée pour calmer les passagers mécontents des expulsions. Plusieurs escouades policières montent à bord et débarquent 14 protestataires pour les placer en garde à vue. Le monsieur qui devait être expulsé est également redescendu de l'avion.

- Durant cette même semaine 4 personnes sont placées en détention préventive pour leur participation à la lutte contre les expulsions. Plusieurs d'entre elles sont accusées d'avoir participé à des occupations d'agences Air France début 2010 pour dénoncer la participation de la compagnie à la machine à expulser. Air France et notamment l'agence Opéra avait porté plainte contre ces occupations.

- Depuis plus de 15 ans Air France est pointée du doigt pour son rôle majeur dans la course aux expulsions. A chaque fois les responsables de l'entreprise mettent en avant le fait qu'en tant que compagnie nationale ils n'ont pas d'autre choix que de se plier à la volonté de l'Etat français.

- Pourtant même lorsqu'il s'agit d'expulser des personnes pour le compte d'un autre Etat que la France, Air France prête main forte.
Ainsi, en janvier 2008 ce sont 2 ressortissants congolais qui sont expulsés des États-Unis vers le Congo Brazzaville via un vol Air France. A Roissy ils sont escortés par des policiers américains et résistent à leur embarquement forcé. Violemment frappé l'un d'eux vomit dans l'avion et tâche de sang les parois de l'appareil. Le commandant de bord n'intervient pas. Le personnel au sol refuse de se rendre complice et de nettoyer l'avion, c'est le chef de cabine qui efface les traces du tabassage.

- En septembre 2008, une jeune Camerounaise expulsée du Royaume-Uni est montée de force sur un vol Air France par des gardes de sécurité anglais aidés par des flics français. Suite aux coups qu'elle reçoit, elle fait une hémorragie. L'équipage Air France l'embarque tout de même mais à l'arrivée les autorités camerounaises refusent de la laisser entrer sur le territoire craignant qu'elle ne meurt. Réacheminée en Grande-Bretagne par la compagnie, elle passera plusieurs semaines dans un fauteuil roulant.

- Selon la convention de Tokyo, un commandant de bord a pourtant le pouvoir de faire redescendre qui il veut à bord de son appareil. Si comme le prétend Air France les pilotes demandaient leur consentement aux personnes expulsées, la plupart seraient redescendues de l'avion et les clients d'Air France ne seraient pas obligés de protester.

- La collaboration d'Air France à la gestion des flux migratoires va de toute façon encore plus loin. En effet, non content de s'enrichir en expulsant quotidiennement sur ses vols commerciaux, Air France a depuis 2003 franchit un nouveau pas dans sa collaboration active aux expulsions en se portant partie civile pour réclamer des dommages et intérêts à celles et ceux qui passent en procès pour s'être opposés à des expulsions à bord de leur avion.

- L'état français comme la plupart des États européens a fait de la chasse aux personnes dites sans papiers une priorité. Pour cela il a besoin de collaborateurs zélés. En tant que transporteur, Air France, comme d'autres compagnies telles Aigle Azur, en fait partie. Il ne tient qu'à nous de faire savoir que nous n'apprécions pas cette collaboration active.

Ni expulsion ni rétention, liberté"

http://nantes.indymedia.org/article/22965

Tract en PDF : http://nantes.indymedia.org/attachments/feb2011/airfrance_paysage_1.pdf

Bruxelles : discussion sur la solidarité internationale au vu des révoltes en Afrique du Nord, le 10 février 2011 au local Acrata

"Jeudi 10 février 2011, à 19h,
discussion sur la solidarité internationale au vu des révoltes en Afrique du Nord

Au local Acrata, 32 rue de la Grande Ile, 1000 Bruxelles (métro Bourse)

Cette discussion sera l’occasion de se poser ensemble quelques questions sur ce qu’on peut imaginer faire et porter ici quand des soulèvements on lieu à plusieurs centaines de kilomètres.

Adresse e-mail de contact : acrata [at] post [point] com"

samedi 5 février 2011

Val d'Oise: transfèrement de 26 détenus d'Osny après un mouvement de révolte



"CERGY - Vingt-six détenus de la maison d'arrêt d'Osny (Val d'Oise) ont été transférés vers d'autres établissements pénitentiaires de la région parisienne dans la nuit de vendredi à samedi après un mouvement de révolte vendredi, a-t-on appris samedi de source syndicale.

Deux cents détenus avaient refusé de réintégrer leurs cellules vendredi après la fin de la promenade à 16H00, et avaient arraché plusieurs grillages, selon FO Pénitentiaire.

Une trentaine de policiers avaient été dépêchés sur place pour prêter main forte au personnel pénitentiaire et aux Eris (équipes régionales d'intervention de sécurité) et les détenus avaient regagné leurs cellules vendredi soir.

"Il y a eu 26 transferts au cours de la nuit, qui se sont terminés vers 03h00 du matin", a dit à l'AFP Samuel Dehondt, délégué régional FO Pénitentiaire.

Samedi matin, la situation était "calme", a-t-il précisé. "Il n'y a pas eu de promenade du matin car le grillage des trois cours a été détruit. Le service de maintenance est en train de réaliser les travaux pour que les promenades puissent reprendre dans les meilleurs délais", a-t-il ajouté.

Jeudi, plusieurs détenus avaient déjà refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade, nécessitant l'intervention des Eris.

Les détenus réclamaient de meilleures conditions de détention. La maison d'arrêt du Val d'Oise (Mavo) compte 800 détenus pour 600 places.

Depuis le début de l'année, douze surveillants ont été victimes d'agressions à la Mavo, selon les gardiens."

AFP.

Attaque incendiaire contre une antenne-relais de téléphonie mobile à Evere (Belgique) en solidarité

"Attaque incendiaire contre une antenne-relais de téléphonie mobile à Evere.

attaque

Jeudi 3 février

Attaque incendiaire contre une antenne-relais de téléphonie mobile à Evere.

Courage pour les anarchistes et d'autres rebelles qui ont trouvé la prison sur leur chemin, en Grèce, en France et partout ailleurs. Le combat pour la liberté continue."

http://bxl.indymedia.org/articles/1029

vendredi 4 février 2011

[Avignon] 14 février : Rassemblement contre le fichage

"Empreintes digitales et photos anthropométriques,…

Rassemblement contre le fichage lundi 14 février 2011 à 14 h devant le Tribunal de Grande Instance d’Avignon, Bvd Limbert

Lundi 14 février, G. sera jugé par le tribunal correctionnel d’Avignon sous une inculpation pour « vol de matériel de construction sur un chantier » mais également pour avoir refusé, lors de sa garde-à-vue, de se soumettre aux « relevés signalétiques » (empreintes digitales et photos anthropométriques).

Refusons les critères d’innocence ou de culpabilité imposés par les uniformes et les robes noires, et manifestons notre soutien avec celles et ceux qui refusent de participer à leur propre fichage et, plus largement, avec toutes celles et ceux qui refusent de se soumettre aux flics, aux juges ou aux matons.

Les prises d’empreintes digitales et de photos anthropométriques alimentent le FAED (Fichier automatisé des empreintes digitales) de la même manière que les prélèvements ADN alimentent de leur côté le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques). Sous couvert d’arguments scientifiques faisant office de vérité, les informations de ces fichiers permettent, par comparaisons et recoupements, l’identification, l’inculpation puis bien souvent la condamnation d’un nombre toujours plus important de personnes. Ces deux fichiers participent d’un large fichage de la population, visant principalement les plus pauvres, au même titre que l’ensemble des 60 autres fichiers de police et de justice (Voir encadrés sur les fichiers de keufs.), mais aussi de tous les fichiers d’administrations publiques (pôle-emploi, caf, impôts, carte vitale, base élève,…) ou privés (banques, assurances, opérateurs téléphoniques, facebook, twitter, etc.). Si, indépendamment, chacun de ces fichiers étaient déjà une mine d’informations pour les flics et les juges, la récente loi LOPPSI 2 vient d’autoriser la mise en place du logiciel AJDRCDS, (Initialement nommé Périclès il est à présent rebaptisé sous cet acronyme imprononçable : Application judiciaire dédié à la révélation des crimes et délits en série.), une sorte de super moteur de recherche qui va permettre d’accélérer et de faciliter la consultation et le recoupement des informations contenues dans ces différents fichiers et sources publiques. En un clic les flics pourront comparer tous les numéros mobiles présents dans le périmètre de tel relais avec tous les numéros de CB ayant pratiqué une opération dans ce même secteur, avec toutes les informations des témoignages, dépositions et rapports enregistrés dans les fichiers de police, avec tous les signalements de plaques d’immatriculations enregistrés dans le FPR (Fichier des Personnes Recherchées), avec toutes les informations rendues volontairement publiques sur les réseaux sociaux, etc., etc.

Le fichage agit tel un maillage qui, au quotidien, récolte une multitude d’informations sur nos vies afin d’identifier et classer des comportements et des individus. Il a pour but d’aider à déceler toutes les déviances à la norme et les écarts aux sentiers balisés pour tenter de les recadrer au plus vite à coup d’éducateurs, de psy, d’AS, de flics, de juges et de matons. Un outil parmi d’autres qui permet à l’Etat de contrôler et de gérer au mieux la classe laborieuse, au profit du Capital.

La justice, quant à elle, tente trop souvent de nous diviser, cherchant à démarquer celles et ceux qu’elle tient sous son joug du reste de la population dans le but de les rendre indéfendables.

Or, manifester un soutien lors d’un procès peut faire basculer un rapport de force trop souvent en notre défaveur, il est donc important de créer des solidarités pour sortir de l’isolement et du cloisonnement dans lequel le système cherche à nous maintenir.

Rassemblement contre le fichage lundi 14 février 2011 à 14 h devant le Tribunal de Grande Instance d’Avignon, Bvd Limbert."

Quatre pages (texte d’appel
rapide descriptif de quelques fichiers de keufs
S’opposer au fichage... et au monde qui va avec !) : http://paris.indymedia.org/IMG/pdf/Tract_fichage___14-02-2011.pdf

http://paris.indymedia.org/spip.php?article5582

jeudi 3 février 2011

Grenoble - Le Front de Libération des Murs retourne la ville !

Indy Grenoble :

"Les 31 janvier et 1er février, des dizaines et des dizaines de tags sont apparus sur les murs de Grenoble et de Fontaine.
Le Front de Libération des Murs a frappé un grand coup à Grenoble, en solidarité avec Dan, Olivier, Bruno et tou-te-s les anarchistes (ou personnes considérées comme telles par le pouvoir) qui se retrouvent en taule ces derniers temps pour un oui ou pour un non : par exemple des tags, le non respect d’un contrôle judiciaire, une saute d’humeur de juges.

L’Etat, avec sa flicaille spécialisée dans la répression politique (notamment ses services anti-terroristes), cherche clairement à nous terroriser : si tu bouges, tu te retrouves à la case prison.
Alors nous disons : ne nous laissons pas envahir par la peur, l’horreur grandissante du pouvoir est une bonne raison de (continuer de) nous révolter.
Que cette révolte se propage !

Voici quelques photos de tags vus dans les rues de Grenoble et de Fontaine (l’affiche a été vue sur les murs de Grenoble et parle des mêmes histoires)."

mardi 1 février 2011

[SquataBerlin]: La manif de solidarité avec Liebig 14 vire à l'émeute

"squat.net - 1er février 2011

Samedi dernier (29 janvier 2011), une manifestation contre l'expulsion
de Liebig 14, un des derniers grands squats de Berlin, a réuni plus de 3000 personnes.
L'expulsion est censée avoir lieu demain (mercredi 2 février), plus de 2000 flics anti-émeutes seront déployés dans le quartier pour effectuer
l'expulsion, accompagnés de canons à eau, hélicoptères et autres forces
spéciales de la police...

Déjà pour la manifestation environ 1 000 flics anti-émeutes et des
canons à eau étaient présents. Ce qui n'a pas empêché la manif de partir
en émeute à la fin de son parcours. Des affrontements avec les forces de
l'ordre ont eu lieu, plusieurs personnes ont été arrêtées, d'autres ont
été blessées par les flics (parfois les mêmes...). Une vingtaine de
flics auraient également été blessés.
Et pour la blague, "même" un photographe de presse a été tabassé par les
flics et a dû être emmené à l'hôpital.

La manifestation était constituée principalement d'un énorme black bloc,
la tête de manif étant protégée de grandes banderoles installées en U.
Des feux d'artifice ont été tirés depuis le toit de Rigaerstrasse 94, un
autre grand squat berlinois menacé d'expulsion puis du toit-même de
Liebig 14, d'où des squatters brandissaient des drapeaux anarchistes.

Infos (en anglais ou allemand), photos et vidéos:
http://squat.net/images/2011-01-29_Berlin/
http://l14soli.blogsport.de/
http://de.indymedia.org/2011/01/299106.shtml
http://www.flickr.com/photos/rassloff/sets/72157625931804092/
http://www.flickr.com/photos/boeseraltermannberlin/sets/72157625807528047/
http://www.flickr.com/photos/neukoellnbild/sets/72157625933204704/
http://www.flickr.com/photos/pm_cheung/sets/72157625808107917/
http://www.flickr.com/photos/noktalia/sets/72157625933485122/
http://www.flickr.com/photos/kietzmann/sets/72157625824624729/"

Here we are again ! (Polisson)

"News from burning France

Polisson is a translation project, created to reinforce links between struggles that take place on other Territories, in other languages.
In order to introduce the fights from here, and to make easier the exchange; to spread information from the daily and social war; against prisons, and for a solidarity network.

We want to take time to focus on local, self-organized struggles, and to not wait for the press to consider the happening as valuable, turning it into spectacular.

This project started on November 2009, and had some difficulties to survive after May 2010, due to the lake of participation for the translation work. The feeling to always run after the events, and to not have time to concentrate on more general projects (like brochures, leaflefts, books written during a social movement). Moreover, we had some computer bugs. The ’blog’ may not be appropriate, and we would be glad to aim other forms, as a real website (with as much security as we can reach) and so on. But for now, we concentrate on a plateform that is able to spread around all what is not said by the mainstream media – share ideas and strategies, analysis and organization.

Don’t hesitate to contact us- to send texts, translations, or anything else you think could be interesting. Also, don’t hesitate to talk about this translation project, if you have friends around: our english is still poor, we usually don’t speak this language. We actually really need some help!
You can contact us at: polissons@riseup.net"

http://polisson.noblogs.org/post/2010/10/29/here-we-are-again/