mardi 30 novembre 2010

La police assassine un sans papiers à coups de tasers à Colombes (92)

"Un Malien de 38 ans en situation irrégulière est mort dans la nuit de lundi à mardi à Colombes (Hauts-de-Seine) après avoir reçu deux décharges de pistolet à impulsions électriques Taser lors de son interpellation par la police, a indiqué une source policière.

Les faits se sont déroulés vers minuit quand la police a été appelée en raison d'un différend entre la victime et son ami qui l'hébergeait. Le sans-papier s'est rebellé quand les policiers ont voulu contrôler son identité et a tenté de frapper l'un d'entre eux avec un marteau. Violent et de forte corpulence selon la police, l'homme aurait tenté de s'enfuir de l'appartement au 12e étage d'un immeuble où il se trouvait, avant de blesser quatre des huit agents de police venus le maîtriser.

Les policiers ont fait par deux fois usage du Taser sans que les décharges ne semblent avoir eu d'effet sur lui. Mais l'homme a ensuite fait un malaise – dont l'origine reste à déterminer", selon la police – dans l'ascenseur au moment où il était emmené au commissariat."

Le Monde.

Démolition de constructions illicites à Batna (Algérie) - Sept policiers blessés et une trentaine d’arrestations

"Par Lamia F. - 30 nov. 2010

Sept policiers et un civil ont été blessés, dans la nuit de dimanche à
lundi, dans des affrontements qui ont opposé la population aux services
de l’ordre, à la suite d’une opération de démolition de 75 constructions
illicites, dans les environs de Batna. C’est sur les coups de 20 heures,
que les occupants des habitations illicites, construites au lieudit
Douar Laâtach, à la sortie sud de la ville, sont sortis dans la rue et
ont bloqué tous les accès menant à la nouvelle ville de Hamla, à l’aide
de pneus brûlés et autres barricades de fortune. Ils ont, par ailleurs,
saccagé la seule école qui existe dans la région, un CEM implanté à la
cité Ouled B’china en l’occurrence, en s’introduisant à l’intérieur et
en mettant le feu dans les bureaux. Trois éléments assurant la sécurité
de l’établissement scolaire ont été blessés lors des affrontements, ce
qui a nécessité l’intervention des services de sécurité. Une trentaine
d’émeutiers auraient été arrêtés, selon des sources concordantes."

Source Liberté (sic), Algérie.

lundi 29 novembre 2010

Le siège de l’UDC vandalisé à Berne

"20 Minutes, 29 novembre 2010 12:05

Après l’acceptation de l’initiative sur le renvoi des criminels étrangers, l’UDC à Berne a été la cible d’actes de vandalisme dans la nuit de dimanche à lundi.

Plusieurs vitres ont été brisées, des stores endommagés et des murs souillés, a communiqué la police cantonale bernoise. Trois voitures parquées dans les environs ont également été touchées.

Dérapages à Zurich

Répondant à l’appel d’extrémistes de gauche, plusieurs centaines de personnes ont protesté dimanche soir dans les rues de Zurich. Des déprédations ont eu lieu en marge de cette manifestation non autorisée, delon la police municipale zurichoise. Divers objets ont été lancés en direction des forces de l’ordre et des vitrines ont été brisées. La police a fait usage de balles en caoutchouc, de gaz irritant et de lances à eau. Un individu a été arrêté. Les dommages se chiffrent en dizaines de milliers de francs."

Aimargues (Gard) : Une voiture de la police incendiée

"Midi Libre, samedi 27 novembre 2010

À Aimargues, une voiture de la police municipale a été incendiée dans la nuit de vendredi à samedi vers 3 heures. Le véhicule était stationné dans une cour près des locaux de la police municipale et de la cantine scolaire. La fumée s’est propagée à la cantine scolaire. La communauté de communes a donc décidé, hier, de transférer, au moins pour lundi, l’accueil des enfants se restaurant à la cantine vers la salle Lucienne-Dumas.

L’hypothèse d’un feu d’origine criminel semble confirmée. Un témoin aurait aperçu deux personnes prendre la fuite. Dans la même nuit, un ou plusieurs malfaiteurs se sont introduits par effraction à la boucherie Vergonnier, rue de l’Horloge, et ont détruit la caméra de surveillance du magasin. Ils ont emporté la caisse enregistreuse qui contenait un peu de monnaie. Ces deux événements font suite à une série d’incendies et de dégradations de voitures qui exaspèrent la population."

Os Cangaceiros : 13000 belles


Vu sur Basse Intensité

Si tu veux être heureux brûle ton usine

"Le 4 octobre, en Hongrie, une usine de production d’aluminium vomissait 1 million de mètres cube de boues toxiques, dévastant vallées et villages sur 1000 hectares, tuant une dizaine de personnes et en mutilant plusieurs centaines. Diverses saloperies, parmi lesquelles plomb, alumine, cadmium, radium, thorium (produits radioactifs) et autres merdes se sont répandues dans les plaines et dans les rivières laissant derrière elles une région profondément et durablement ravagée.

Au fond, pas de surprise. Au-delà des évènements les plus médiatisés, tels que Bhopal, les diverses marées noires, Tchernobyl, AZF, on n’oublie pas que ces « catastrophes » ne sont que la partie visible de l’iceberg : chaque parcelle de terre, d’air et de mer a déjà été plus ou moins pourrie. Et ce ne sont pas les fausses oppositions entre industrie lourde et usine autogérée à échelle humaine, chaines de production vétustes ou éco-certifiée, décharge sauvage et tri sélectif, laboratoire de recherche au service du public ou du privé, qui achèteront notre consentement. Quand on nous bassine avec l’injonction « L’avenir de la planète est entre vos mains », qui se décline à toutes les sauces (« trie tes déchets », « jette tes papiers à la poubelle », « mange bio »…), nous ne voyons qu’un sale chantage, basé sur la culpabilisation de tous et sur le vieux mythe de l’intérêt général. En gros, il ne nous resterait que deux (non)-choix : aller vers un mode de production dit « durable », sous la tutelle de l’Etat, soutenu pas la dite « société civile », et accompagnée par l’idéologie « éco-citoyenne », ou alors foncer tout droit vers une apocalypse environnementale et/ou sociale.

La menace d’un désastre planétaire voudrait nous faire accepter les conditions de vie que nous subissons déjà chaque jour : cette domestication imposée par la société capitaliste a besoin de l’industrie pour en tirer profit. C’est en effet là que se situe le cœur du problème, et non dans un mode de production ou un autre, prétendument alternatif. Derrière chaque « mode de production » se cache la même contrainte sociale qui nous réduit à l’état de force de travail. Derrière chaque produit « vert » et son lot de bonne conscience se cachent le même enfermement dans tel ou tel bagne industriel, la même exploitation par le travail. La soi-disant révolution verte conserve en réalité l’essentielle de la structure sociale existante sans toucher aux nombreux rapports de domination qui la façonnent.

Il n’est pas question pour nous d’alimenter ce catastrophisme ambiant, ni de céder à la résignation qui l’accompagne, ni d’accepter le réformisme qui voudrait profiter de la situation pour nous vendre sa dernière marchandise politique.

Mettre des bâtons dans les roues du progrès industriel est toujours possible, tout comme il est possible de porter une critique en acte du travail, en sabotant les multiples rouages de la machine, en pointant les responsabilités réelles des apôtres et des collaborateurs zélés de cette société de merde qui nous pourrie la vie si durablement.

Finissons-en avec elle, avant qu’elle n’en finisse avec nous.
Notre libération est toujours entre nos mains. Un peu d’imagination.

[Tract trouvé autour d’une table de presse anarchiste sur la thématique anti-industrielle dans le Nord-Est de Paris, novembre 2010.]"

http://retourabelleville.blogspot.com/

samedi 27 novembre 2010

La Titanique, ce champ de bataille

"Et maintenant quoi ?

Une certaine perception de la solidarité peut amener des personnes à ouvrir un bâtiment vide pour l’habiter, en faire un lieu de rencontre et de partage de pratiques. Elle peut pousser ces mêmes personnes à accepter de cohabiter avec une famille (R, L et leur fils ainé) qui avait des vues sur le même bâtiment vide, sans les moyens concrets de l’occuper. Le besoin partagé de se défaire du versement contraint d’un loyer aurait pu constituer une base sérieuse de solidarité. Au 26/28 de la rue Carnot, à Montreuil-sous-bois, le pari est tenu.

Les mois passent, les échanges se raréfient, il n’y a décidement pas d’atomes crochus : Face à la volonté des unes et des uns de s’organiser collectivement, tant pour créer des espaces où l’on s’attaque aux différentes formes de domination et d’oppression dans les rapports humains que pour assurer un accueil d’urgence aux copains sans-papiers expulsés de leur maison puis du trottoir, pour soutenir les Rroms dont l’Etat a juré la disparition comme pour questionner l’ensemble du système psychiatrique ... R et L n’ont jamais renvoyé que du mépris.

Faire vivre un lieu collectif implique d’être parfois confronté à des situations conflictuelles plus ou moins compliquées. Nous avons assumé chacune d’entre elles nous-même, sans s’en remettre ni aux lois ni aux gros bras (qu’ils soient fonctionnaires ou non) : ces choses-là nous font vomir. Que R profite de nos rares cafouillages en la matière pour assoir son autorité en nous humiliant, en nous menacant, n’est acceptable pour personne. Cela s’est pourtant produit à plusieurs reprises.

Mais vendredi soir dernier, cette violence ordinaire a grimpé d’un cran supplémentaire. R insulte les deux habitantes, seules présentes, menace de mort et tente d’enfoncer la porte d’entrée de notre maison (heureusement bien renforcée). En peu de temps, la solidarité (celle que nous choisissons de porter) jouant, on se retrouve à une quarantaine dans la rue, à tenir tête à R qui semble avoir pété le dernier de ses plombs. Les voisins veillent, les keufs débarquent, et s’entretiennent longuement avec R qui a décidé d’en finir avec le squat et ne tient plus sa langue. L’enfant de trois ans et l’impressionante chienne du vigile (R) gambadent au milieu de nous et des uniformes pendant que papa et maman sympathisent avec les forces de l’ordre. Au bout d’un moment, les flics se cassent. R, L, leur fils et la chienne ne rentrent pas chez eux, probablement très décus que leurs bavardages n’aient aucune conséquence immédiate. Ils partent en ville.

De notre côté, nous estimons que le vase était déjà trop plein depuis longtemps et que ces gouttes d’eau doivent être les dernières. Soutenus par un bon nombre d’amies et d’amis, les habitants décident de rompre l’insupportable cohabitation avec des gens qui mettent en danger les personnes, en péril le squat et, nous le découvrons par la suite, font payer un loyer aux trois personnes qu’ils disent "dépanner" dans 12m² sans eau courante. R et L reviennent mais ils ne rentreront pas : notre patience a ses limites.

C’est là qu’entre en jeu l’autre conception de la "solidarité", celle de ceux qui vendent du sommeil à des gens en galère et mobilisent des jeunes sur la base des pires calomnies pour les envoyer au carton et les exposer physiquement comme judiciairement. D’une cité à l’autre, la version varie. Certains entendront L raconter comment nous l’avons pourchassée et tapée, elle est son fils, au marteau. Pour d’autres, nous aurions profité de leurs vacances pour nous emparer lâchement de leur espace. On a même entendu parler de "squat de fachos" à notre propos...

Nous comprenons la réaction que ces récits ont provoquée. La colère que de telles situations peuvent réveiller mérite évidemment d´être exprimée. Mais que penser des personnes qui ont utilisé cette évidence pour remuer ciel et terre à partir de mensonges ? Aucune des raisons de se venger évoquées par R et L n’est sincère. Les conséquences, en revanche, de cette manipulation sont, elles, bien réelles. Notre colère est dirigée contre les deux personnes que nous tenons pour responsables de la propagation des rumeurs, et non contre ceux qui, de part et d’autre, en ont fait/font/feront les frais. Les attaques se sont succédées. Les tentatives de discussion afin de rétablir une certaine vérité se sont soldées par des affrontements et des arrestations. Des personnes venues soutenir ont été violemment attaquées et blessées...

Nous n’avons jamais souhaité cette guerre. Qui peut bien se sortir renforcé d’un affrontement aussi absurde ? La stratégie policière d’attiser et de laisser pourir le conflit amène un élément de réponse. De fait, nous savons quelle utilisation est déjà et sera faite des évènements. Que des flics postés à quelques dizaines de mètres des attaques aient invité les jeunes à se joindre à la bataille ("Mais qu’est-ce-que vous foutez là, allez les défoncer !") ne nous surprend pas. Quoi de plus pratique qu’une bonne petite guerre de quartier pour arrêter, ficher, perquisitionner et expulser sans procédure légale un lieu important pour un très grand nombre de gens mais qui irrite les puissants, et enfin justifier une politique toujours plus sécuritaire ? La société d’isolement et de contrôle dans laquelle nous vivons se nourrit avidement du moindre prétexte pour réprimer chez les indésirables et nettoyer les quartiers lisses et morts de tout ce qui pourrait faire passer la liberté, l’autonomie et la réappropriation de nos vies comme des possibles.

Il est temps que cela cesse. Nous avons, d’un coté comme de l’autre, déjà beaucoup trop perdu.

Liberté et guérison pour toutes et tous, abandon de toutes les poursuites !"

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4402

Suite de la balade au bois de Vincennes

"Deux rassemblements ont eu lieu aujourd’hui devant le CRA de Vincennes suite aux évasions et aux révoltes de ces derniers jours.

Le premier, à 13h, a rassemblé une dizaine de personnes et permis un parloir sauvage d’environ 10 minutes. Les sans papiers ont pu répondre aux messages qui leur étaient adressés. Des deux côtés, on criait "liberté".

Le second, à 15h, a réuni une quarantaine de personnes. La police en a encerclé une vingtaine sur le parking du CRA. À l’intérieur, les flics du centre ont empêché les sans papiers de sortir des bâtiments pour communiquer avec l’extérieur. Ils ont toutefois pu les entendre et ont dit que ces manifestations de solidarité leur faisaient plaisir.

La vingtaine de personnes encerclée a subi un contrôle d’identité au commissariat du 12e. Ils ont tous été relâchés.

LIBERTÉ POUR TOUS !"

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4403

Relaxe à Grenoble

"RELAXE....enfin.

La juge a prononcé la relaxe pour la syndicaliste de la CNT accusée d’avoir cassé une caméra lors de la manifestation du 1er mai 2010."

http://grenoble.indymedia.org/2010-11-26-RELAXE-enfin

jeudi 25 novembre 2010

ANNULATION DU CONCERT EN SOUTIEN PRÉVU POUR VENDREDI 26 À LA TITANIQUE

"ANNULATION DU CONCERT EN SOUTIEN À DIÉ PRÉVU POUR VENDREDI 26 À LA TITANIQUE

suite aux moments difficiles des derniers jours, affrontements et perquisition, le concert prévu pour demain soir à la Titanique, 28 rue Carnot, a été annulé. évidement, il y aura bientôt une soirée pour notre pot, qui reste enfermée à Fleury le temps qui se déroule la guerre entre les pauvres. également, il y aura bientôt un texte qui va expliquer ce qui s’est passé à Carnot.

QUE LA GUERRE ENTRE LES PAUVRES PUISSE TERMINER QUE L’ATTAQUE COMMUNE À TOUTE PRISON PUISSE COMMENCER"

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4379

Après l’évasion et la révolte : Témoignage d’une personne retenue à Vincennes 22 novembre

"Centre de Rétention de Vincennes, Lundi 22 novembre 2010
Témoignage d’une personne retenue au centre 1 :

« Ce week-end, il y a trois personnes qui ont essayé de s’évader. Y’en a un qui s’est fait attrapé. Et les flics, ils l’ont massacré. Ils se sont échappés parce qu’ils avaient un vol le lendemain et c’est des gens qui n’ont personne dans leur pays. Ils ont perdu le contact avec leurs familles. Ils n’ont vraiment pas envie de rentrer, surement. C’est pourquoi ils ont fait ça. En plus, la bouffe, ici, c’est de la merde, c’est sale, c’est vraiment la merde. Franchement c’est galère !

Ils ont refusé de voir le médecin parce qu’ils n’ont pas de problèmes de santé, je pense. On en a rien à foutre des médecins. On, ils veulent la liberté. Voilà c’est tout ! Quand on va voir le médecin, ils nous posent des questions, si on a des problèmes, si on est suivi par des médecins dehors, quels médicaments on prend, par exemple. Moi par exemple, je fume beaucoup de shit, pas beaucoup d’alcool et j’utilise des cachetons. Le médecin a dit « ok ,on va vous donner des traitements » et la j’attends, je commence à être stressé. C’est pas bien...

Ici, y’a des médicaments qui calment, qui endorment, et un médicament qui rend fou. Y’a des gens ici qui n’ont pas l’habitude et dès qu’ils le prennent, ils deviennent fou, ils sont plus les mêmes. Les médicaments qu’ils donnent le plus, c’est du valium, et rivotril, des trucs comme ça quoi ! Des trucs qui te mettent en dehors de toi. T’es plus le même après, t’as plus de tension, t’es déprimé. Pour les gens qui n’ont pas l’habitude, c’est dangereux quand même. Ils peuvent faire n’importe quoi. C’est grave quoi !

Ils ont posé des questions au groupe (les évadés), « pourquoi vous ne voulez pas voir le médecin ? » ; Normalement, c’est pas obligé de voir le médecin. À l’arrivée, c’est obligé. Peut-être qu’ils l’ont déjà vu. Qu’ils ont pris des trucs. Ça les a rendu malade. Peut-être que c’est pour ça. Ils ont refusé de faire la même chose.

Les gens qui se sont échappés en avaient marre d’être ici. Ça faisait trente jours, d’autres vingt-cinq jours qu’ils étaient ici. Toujours la même bouffe. Il y en a qui ont maigri. Ils ont perdu des kilos avec le stress, et tout ça. Les gens n’ont pas l’habitude, en plus avec la bouffe de merde ! Y’en a qui ont vu que le lendemain ils avaient un vol. Y’en a qui sont devenus fou. Y’en a qui sont suicidaires aussi. Ils préfèrent mourir que rentrer chez eux. Parce que là bas, ils n’ont personne. Ils n’ont pas de famille. Ils vont crever de faim là-bas. Je te dis franchement, ici on mange. Même si t’as faim, tu vas n’importe où, à l’armée du salut, n’importe où, tu manges. Là-bas, il y a rien.

Même rentrer comme ça, sans rien, même pas d’affaires, même pas de sous. Franchement, ça fait mal au cœur. Si le mec il rentre tout seul avec son propre argent, avec sa femme et tout ; ou tout seul avec son argent, ça va. Mais rentrer comme ça, pas un euro en poche, pas de sape, rien du tout, les gens vont se foutre de sa gueule. Ça va mal se passer là-bas. Il va être obligé de péter un plomb, même tuer quelqu’un ! Et finir sa vie en prison, ça c’est sûr. Et c’est déjà arrivé. Rentrer comme ça, pas un sou, c’est la misère. Y’a des gens, ça fait quinze ans qu’ils sont ici et rentrer comme ça du jour au lendemain, c’est impossible !

Lors de l’évasion, y’a eut plein de renforts de police. Y’en a qui se sont fait attraper sur l’autoroute. Y’en a qui ont réussi a s’échapper. Les flics, ils courraient partout. Mais c’est les policiers d’ici, des frontières (police aux frontières), qui étaient dans le centre. Y’en a pas d’autres qui sont rentrés. Pour s’évader, ils ont réussi à casser une vitre. Les vitres, ici, elles sont incassables, je sais pas comment ils ont fait. Ils ont réussi à forcer le grillage petit à petit ; et voilà, ils se sont échappés. Ils ont grimpé aux grillages. Ils se sont fait du mal parce qu’y a des trucs qui piquent au grillage mais ils en avaient rien à foutre. Ils voulaient s’échapper et ils ont réussi. Par la vitre, il y a trois personnes qui ont réussi à s’échapper vendredi soir. Et samedi aussi, il s’est passé des choses, mais dans l’autre centre.

C’est des bâtiments séparés. C’est cinq personnes qui ont essayé de s’échapper et deux ont réussi. Vendredi ça s’est passé dans le bâtiment un et, samedi dans le deux. Moi, là, je suis passé en jugement ce matin. Ils m’ont donné quinze jours. Ce sont mes premiers. Après, ils vont me donner encore quinze jours. Ça va faire quatre jours que je suis ici. Ils m’ont arrêté comme ça. Contrôle dans la rue, dans le 19ème à paris. Je rentrais du travail. On était en train de discuter avec des potes et là ils sont venus : « Bonsoir monsieur, Contrôle d’identité... ». Mes potes avaient leurs papiers, pas moi. Ils m’ont embarqué. Vingt-quatre heures de garde-à-vue. Et voilà !

Moi ça va faire dix ans que je suis ici. j’ai toutes les preuves. J’ai tout ce qu’il faut. J’allais poser mon dossier à la préfecture. J’étais en train de faire des démarches. Mais là pas de chance. C’est la deuxième fois que je vais au centre de rétention. La première fois, c’était au mois de septembre. À Palaiseau. J’ai passé quatorze jours là-bas et ils m’ont laissé sortir. Ils m’ont donné une feuille comme quoi j’étais obligé de quitter le territoire français dans les meilleurs délais, mais j’ai pas eu le temps d’économiser pour me payer un billet. Je travail comme ça, au noir. Je me disais partir quelques mois, comme ça.

J’ai un peu de famille en Belgique. Passer quelques mois là-bas, juste histoire d’oublier et me faire oublier et ensuite revenir, faire les démarches, tranquille. Je me suis dit que peut-être pour le nouvel an et la nouvelle année, ça va changer. Mon OQTF, elle va plus fonctionner. Mais bon, de toute façon, voilà, là je suis ici. Malheureusement j’ai pas eu assez de temps.

Là, on est au moins soixante-dix ou quatre-vingt. On est dans des chambres de deux et quatre personnes. C’est petit. Les toilettes elles sont dehors. C’est la merde. Ça pue. C’est la misère. Y’a pas d’moral. Ça maigri. Ça mange pas bien. Y’a des gens qui font la grève de la faim. Là, y’a un gars, ça fait quinze jours qu’il n’a pas mangé. Il a maigri. Il a perdu je ne sais pas combien de kilos. Franchement, il ne mange plus rien. Il a maigri. Juste il fume et il boit le café. C’est tout. Il ne fait que ça. Je lui ai dit « arrête ! ». Il m’a dit « je m’en fous. Il faut que je sorte d’ici, j’ai pas envie de rentrer au bled », tout ça... Il se fait du mal juste pour sortir. Il a maigri, truc de ouf, on dirait je sais même pas moi... »"

fermeturetention@yahoo.fr

CR d’une journée antifa merdique – 13/11/2010 à Nancy

"On le sentait. La Lorraine, ça flanque le cafard d’entrée. En plus, il faisait moche, les trams de Nancy sont merdiques, on est arrivés en retard et on s’est fait fouiller par les flics en arrivant… Tout ça comme autant de signes pour nous dire « méfiez-vous ».

Ben ça n’a pas loupé, on aurait dû se méfier.

On débarque au rassemblement, et on voit une moitié de soc-dems, ça soigne pas le cafard. Mais bon, au moins, on retrouve dans l’autre moitié quelques copines-copains qui affectionnent plutôt le noir. Vu le nombre, on se dit qu’il y a moyen de faire une manif mais, après 30 minutes à glander là comme des couillons pour les médias (et les passants – les « gens », pardon), le NPA demande qu’on se disperse parce qu’il n’y aura finalement pas de manif des fachos, en ajoutant, « pour ceux qui vont vers la gare » (qui est à peine à 10 minutes de la place Stan), de « faire attention », parce que semblerait-il qu’y'aurait des « affrontements entre jeunes-de-banlieue et FAF ».

Bon. Autant dire, que ça met en rage : on est environ 300, même si c’est une rumeur, c’est se foutre de la gueule du monde. Comme quoi, la bonne conscience, ça va vraiment pas loin, et la solidarité oui oui, mais alors pas avec n’importe qui. Finalement, après que toute la frange des socio-pitres se soit éparpillée, la banderole antifa de Nancy commence à se positionner pour partir à la Gare. Sauf qu’ils partent pas du tout. Ils attendent. 5mn, 10mn, 20mn, et rien. Je vais demander ce qu’on attend mais le mec qui tient la banderole n’a aucune explication… Bon.

Je rejoins les copines-copains et on gueule « On y va ! » plusieurs fois. Et là, miracle, la banderole bouge… de l’autre côté de la place. Nouvelle rumeur : y’a un car de fafs Allemands qui vient d’arriver. C’est pour ça qu’on se positionne là. Bon.

Allez, on attend 5mn, et là, ça bouge enfin. On quitte la place Stan, et on déboule, bien rangé-e-s, sur… le trottoir. Du coup, je crois qu’on a tous un peu la honte de gueuler « A-A-Antifascista ! », « Antifasciste, anticapitaliste ! » en rangs serrés sur le trottoir. Bon.

Après avoir fait 500 mètres, on croise quelques cars de CRS (qui auraient pu nous charger bien tranquillou), et on s’engouffre tous sur… le parking d’une MJC. Impasse. Là je vais demander ce qu’il se passe et ce qu’on fout ici, et on me répond qu’en fait on accompagnait les mecs qui sont venus en voiture (ok, on a fait 500 mètres, ils sont plusieurs, la route était toute droite, bref, je sais pas si c’était bien utile d’y aller à 100 en mode « cagoulé » m’enfin). Bon.

Les mecs repartent en voiture, bien devant les flics, qui ont dû s’amuser à relever les plaques d’immatriculation (nous on s’en fout, on n’était pas garés là).

Sur le parking, un anti-fa bien viril gueule « chasseur de fafs ! », du coup, on se regroupe vers lui, parce qu’on croit encore que la journée ne sera pas trop pourrie. Le groupe se débrouille pour s’organiser (ah je vois un-e lecteur-ice qui rigole, au fond, là), puis finit par partir (un petit remerciement aux flics qui ne nous ont ni contrôlé ni chargé pendant qu’on taillait le bout de gras dans l’impasse [sic]), toujours en rangs d’oignons sur le trottoir.

Là, les CRS commencent à descendre de leur camion, et nous on a un peu les boules, du coup on se prend au coude à coude, mais comme personne ne suit, on prie pour que les flics soient sympas. Ils le sont : ils nous encadrent devant, derrière et sur les côtés (à gauche, parce qu’à droite, il y a les murs, vu qu’on est toujours sur le trottoir), et on remonte comme ça jusqu’à la place Stan. Bon.

Et là, on croise la nana de l’UNEF en fauteuil roulant, celle qui s’est faite tabassée par de courageux fafs, poussée par un ami à elle, et qui a la peur au ventre parce qu’elle est toute seule et qu’elle ose pas rentrer chez elle. Nous, on s’arrête près d’elle. On est les seul-e-s d’ailleurs.

Là elle nous explique qu’on lui avait demandé de venir ici pour « le symbole », pour qu’elle « cause aux journalistes », ce genre de conneries quoi, mais surtout elle nous explique que les antifas de Nancy auraient dû la « sécuriser » ensuite. Sauf qu’ils sont pas là… Ah si, y’a un pauvre mec du SO (oui, oui, y’avait un SO, comme à la CGT) qui s’arrête un moment pour bafouiller que c’est pas son problème parce qu’il est du SO et qu’il doit rejoindre la manif qui nous a dépassé de 300 mètres (c’est moins guerrier de ramener une nana chez elle). Sur ce, il se casse.

Bon, nous on est un peu emmerdé-e-s, on connaît pas Nancy ni rien, mais on propose de la raccompagner en voiture. On se dirige donc vers là où on était garé, à 6, seul-e-s (la manif « chasse le faf » – pas grand’chose se passera, comme on s’en doute), et on la raccompagne. Et on rentre là d’où on est venu (faut pas déconner quand même).

Merveilleux, non ?"

L'Alsace Libertaire

Affrontements entre jeunes et policiers à Alger

"Plusieurs dizaines de jeunes Algériens ont affronté mardi les forces de l'ordre à Diar Elaffia, un quartier de l'est d'Alger, après la démolition par des employés municipaux de trois maisons construites illégalement selon les autorités.

Les incidents ont éclaté à la suite de la démolition par des employés municipaux de trois maisons construites illégalement selon les autorités.
Les habitants du quartier ont bloqué plusieurs rues et jeté des pierres et des bouteilles contre les forces de l'ordre, a rapporté un photographe de Reuters. Les incidents se sont poursuivis après l'arrivée d'unités de police anti-émeutes.
Le gouvernement a promis d'investir l'équivalent de 212 milliards d'euros sur les quatre prochaines années pour la création d'emplois et l'amélioration des conditions de vie. Le président Abdelaziz Bouteflika a également promis un million de nouveaux logements d'ici 2014.
En octobre 2009, des habitants d'un autre quartier d'Alger avaient déjà affronté la police pendant plusieurs jours à propos de problèmes de logement."

(Reuters)

Manifestations en Grande-Bretagne: 13 blessés, 15 arrestations à Londres

"MOBILISATION - Tout avait commencé dans le calme, mais la situation a dégénéré...

Les étudiants britanniques sont de nouveau descendus dans les rues ce mercredi, pour manifester contre la hausse des frais de scolarité universitaires.

Des milliers de personnes ont manifesté, dès 11 heures (midi, heure de Paris) ce mercredi à Londres et dans toutes les grandes villes du pays. Des collégiens et lycéens se sont joints à cette journée d'action. Et, si les différents cortèges ont défilé dans le calme, la situation a commencé à dégénérer vers 13 heures, heure locale, rapporte le Guardian.
Deux agents de police blessés

Ainsi, dans le centre de Londres, alors que des milliers d’étudiants étaient contenus par la police, des manifestants sont montés sur un fourgon de police, en ont détruit le pare-brise, et l’ont tagué, selon les images transmises par les chaînes d'information en continu. Des pancartes en feu ont aussi été jetées vers les agents de police.

Au total, onze personnes ont été blessées dans la capitale, trois ayant été hospitalisées pour des blessures mineures, selon le London Ambulance Service cité par le Guardian. La police métropolitaine a en outre indiqué au quotidien britannique que deux agents avaient été blessés dans la capitale, l’un deux avec un bras cassé, l’autre ayant perdu conscience. Le porte-parole a ajouté que quinze personnes avaient été arrêtées pour vol et atteinte à l’ordre public durant la manifestation.
Des échauffourées à Bristol

Ce mercredi soir, la situation était toujours tendue, avec des milliers de manifestants bloqués dans le centre de Londres par des cordons de police.

Des échauffourées entre manifestants et policiers ont également éclaté à Bristol, après que des manifestants ont forcé un cordon de sécurité visant à éloigner le cortège du centre-ville."

20 minutes.

Des nouvelles de Montreuil

6 personnes arrêtées à Montreuil pour avoir défendu l’existence de la maison occupée rue Carnot ont été déférées devant le substitut du procureur et comparaissent aujourd’hui Jeudi 25 novembre à partir de 13h au T.G.I de Bobigny, Métro, Tramway TI ou bus 134. Arrêt : Bobigny Pablo Picasso.

Exigeons l’abandon des poursuites et leur libération immédiate !

Samedi, 15h, Vincennes, balade au bois

"Le week end du 20 et 21 novembre, plusieurs sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes se sont révoltés 2 nuits d’affilée. Lors de ces mouvements de protestation au cours desquels des policiers auraient été blessés et du mobilier endommagé, 7 personnes qui devaient être expulsées le lendemain se sont évadées. Une partie d’entre elles a malheureusement été rattrapée et certaines tabassées. D’autres ont réussi à se faire la belle, souhaitons leur bonne route.

En juin 2008, après plusieurs mois de révoltes, le centre de rétention de Vincennes avait entièrement brûlé lors d’une émeute. A chaque fois qu’un centre de rétention est détruit par les prisonniers, il est reconstruit. Toulouse, Bordeaux, Nantes... Les exemples ne manquent pas. C’est logique, les centres de rétention comme les frontières, sont indispensables à la mise en oeuvre des politiques de contrôle des flux migratoires.

A Vincennes, les 280 places d’enfermement parties en fumée en juin 2008 avaient porté un coup à la machine à expulser : moins de places en rétention c’est tout de suite moins de rafles et moins d’expulsions. L’Etat ne s’y trompe pas et seulement 5 mois après l’incendie, un premier bâtiment de 60 places se dressait au même endroit. Très vite, un deuxième bâtiment a ouvert et la semaine dernière la troisième partie de la prison a été inaugurée, portant la capacité d’enfermement du centre à 180 places. Avant d’être effectif, l’agrandissement de Vincennes était visible dans la rue puisque la semaine dernière les rafles se sont multipliées que ce soit à Montreuil, à Barbès, gare du nord, la chapelle, Belleville, BNF dans le 13ème.... Du coup le centre de rétention est déjà plein.

Contre les rafles, l’enfermement et les expulsions, en solidarité avec les prisonniers du centre de rétention de Vincennes, retrouvons nous nombreux samedi à 15h pour une casserolade devant le centre de rétention."

Indymedia

mardi 23 novembre 2010

"Liberté ! " Action de solidarité avec les sans-papiers enfermés à Vincennes

"Ce week-end, les sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes se sont révoltés 2 nuits d’affilée et certains d’entre eux ont réussi à s’évader. Lundi soir, des personnes ont exprimé leur solidarité aux prisonniers de Vincennes en criant "Liberté" et en tirant un feu d’artifice au pied du centre de rétention. A l’intérieur, des clameurs se sont aussitôt élevées et ont duré assez longtemps .

Liberté pour toutes et tous, sans papiers ni frontières !"

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4332

[!!!] La guerre entre les pauvres ne doit pas avoir lieu

" Janvier 2010, un lieu est ouvert à Montreuil. En fait, une maison, un appartement et un entrepôt. Lieu idéal pour la vie collective à laquelle prétendent les nouveaux habitants, celle qu'ils vont créer là-bas, ouvrant l'entrepôt à des concerts, des assemblées et des cantines. Depuis qu'il est ouvert, ce lieu a accueilli de nombreuses luttes : féministes, sans-papiers, chômeurs, Rroms, mal-logés...

Quelques semaines plus tard, R. et sa famille tapent à la porte, ils se sont fait virer de l'appartement qu'ils louaient. Ils avaient des vues sur cette maison et demandent s'ils peuvent s'y installer. Assez simplement, l'accord se fait et la famille prend place dans l'appartement attenant.

Après quelques mois, la cohabitation devient difficile. R. pète régulièrement les plombs. Les relations se dégradent. Le dialogue n'étant pas possible, les habitants proposent à la famille de les aider à ouvrir un nouveau lieu. Les propositions sont systématiquement refusées par celle-ci. On apprendra que R. loue à une autre famille en galère une chambre dans le lieu qu'il occupe gratuitement. Nous ne voulons pas de relation commerciale quant à nos lieux de vie. C'est pourquoi nous avons décidé d'habiter des maisons inoccupées ; ce marchand de sommeil n'a décidément rien à faire sous le même toit que nous !

Il y a quelques jours, R. dépasse les bornes. Cette fois, il menace de mort les habitants, essaie de casser la porte de leur maison. Après toutes les tentatives pour trouver une solution, les habitants décident de le mettre à la porte. Ils sortent ses affaires, peu nombreuses étant donné qu'il n'y vivait qu'occasionnellement depuis quelques mois.

R. pète un câble, se rend dans les quartiers d'à-côté, sa femme également, ils clament qu'on les a chassés, qu'on a frappé sa femme, qu'on l'a mis dehors sans raison, qu'il est victime.

Des mecs des quartiers voisins croient à son histoire. Ils le suivent jusque devant la maison. Depuis les attaques se multiplient. Chaque soir, plus violentes. Nous entrons dans une bataille dont nous ne voulons pas.

Les flics semblent s'en réjouir. Ils mettent de l'huile sur le feu. Ils vont même jusqu'à dire à certains : "Mais qu'est-ce que vous foutez là, allez les défoncer !".

Ils se réjouissent de cette guerre des pauvres contre les pauvres et des divisions qui s'accentuent.

Ils n'ont pas trouvé de meilleure occasion pour se débarrasser du squat sans passer par les voies légales. Nous ne voulons pas de l'intervention de la police, nous voulons engager une discussion avec nos voisins, avec ceux-là mêmes qui nous attaquent, et arriver à calmer une embrouille basée sur des calomnies.

9 personnes ont été arrêtées par la Police depuis 3 jours, 7 personnes proches du lieu et 2 des jeunes assaillants, à notre connaissance.

Nous demandons la liberté pour tous !

Soyons nombreux à appeler le commissariat de Montreuil toute la nuit et tout le jour pour exiger la libération de toutes les personnes arrêtées.

Numéro commissariat : 01-49-88-89-00 "

http://nantes.indymedia.org/article/22340

Gelbique : Reprendre la rue, sauvagement, joyeusement



"Tract diffusé à Anderlecht et autour

Reprendre la rue...sauvagement, joyeusement

IL Y A une semaine encore, une 50-aine de personnes ont pris les rues d’Anderlecht
et y ont foutu un beau bordel. Ce sont ces moments, brefs mais joyeux, où sont dépassés
les sentiments d’impuissance face au déroulement de ce monde. Où l’initiative est
de notre côté. Ce sont ces moments que nous pouvons multiplier, partout, avec tous
les moyens que nous avons à notre disposition, la rage au coeur , et l’amour autour.
Une grande banderole annonce la bonne nouvelle: ‘FEU AUX PRISONS’, des fumigènes et des feux
d’artifi ce s’allument, les tracts circulent de main en main, ça résonne autre chose: partir des révoltes
dans les prisons pour les ramener ici, dans nos quartiers, où ça part en cacahouètes contre les
fl ics, où la tension régnante prend le devant de la paix sociale qu’ils essaient de nous vendre. Ça
laisse des traces sur le passage. Les vitres d’une voiture de Carlson Wagonlit sautent, cette foutue
agence de voyage qui organise aussi des expulsions, ainsi que quelques fenêtres des bureaux de la
SNCB, toujours là pour prêter main-forte aux fl ics et aux contrôleurs, pour arrêter ceux qui fuient
la police, avec ou sans papiers. Les journaleux de la télévision nationale, les langues du pouvoir,
accueillent un fumigène sous leur véhicule.


Beaucoup plus qu’un coup d’éclat qui disparaît aussitôt, ces moments font partie d’une tension
sociale, qui, dans certains quartiers, se montre clairement à nous depuis quelque temps.
Ces deux derniers mois, à deux reprises, des commissariats ont été pris d’assaut par de nombreuses
personnes. Dans les Marolles début octobre, les vitrines partent en éclats, leurs voitures sont
abîmées, et deux fl ics essuient des pierres. Au square Albert début novembre, des cocktails sont
jetés aux fl ics, quelques voitures partent en fl ammes. Deux jours plus tard, les bâtiments de la
Police Judiciaire Fédérale sont pris pour cible. Au coeur de leur quartier d’Europe de merde et de ses
institutions. Vitres brisées, façade noire de suie, un engin incendiaire laisse ses traces.


Nous ne voulons pas ici faire l’éloge de la seule violence, elle n’est qu’un moyen parmi bien d’autres
qui exprime que certains ne veulent plus subir les violences de l’État. Patrouilles de flics partout,
arrestations, tabassages, centres fermés, expulsions, licenciements, prisons, flics de quartiers,
autant de raisons pour se révolter,


contre la domination, pour répondre à notre soif de liberté."

https://bxl.indymedia.org/articles/613

26 novembre en soutien à Dié

VENDREDI 26 NOVEMBRE

18H / 22h

Suite à l’expulsion du squat des Demi-lune, Concert et bouffe de soutien à Dié, tasé, expulsé et incarcéré le 14 octobre dernier.

Rendez vous

La Titanique, 28 rue Carnot, M° Croix de Chavaux, Montreuil

Avoir le courage de se rebeller

"Texte traduit de l’allemand d’une affiche trouvée sur les murs de plusieurs villes de Suisse. On pourra trouver l’original sur le site anarchiste An die waisen des existierenden (les orphelins de l’existant).

Je marche dans la rue, et je me rends compte à nouveau à quel point la police est présente. Ça fait maintenant partie du quotidien, c’est même devenu une banalité qu’elle arrête des gens dans la rue, qu’elle les contrôle, qu’elle les harcèle, et les évacue.

La police vise des personnes qui peuvent correspondre au profil du criminel. Le criminel, c’est celui qui, pour quelque raison que ce soit, ne veut pas, ou n’a pas la possibilité de s’intégrer dans la société. Être intégré, ça signifie posséder des papiers en règle et fonctionner correctement dans le système économique, autrement dit, se faire exploiter quotidiennement en tant que force de travail. La société nous apprend à être redevable vis-à-vis du travail et à ressentir la consommation comme une liberté dans la grisaille quotidienne. Celles et ceux qui ne s’y ajustent pas sont puni-e-s, parce qu’ils/elles sont les "mauvais-es" aux yeux de cette société. Ils/elles sont "mauvais-es" parce qu’ils/elles peuvent mettre en péril le fonctionnement du système. Ils/elles servent aussi de mauvais exemple pour justifier ce qui est affirmé comme "bien".

C’est précisément sur ce principe qu’est basée l’ "initiative pour le renvoi" [1] : on distingue les bon-ne-s des mauvais-es migrant-e-s. Les "bon-ne-s" migrant-e-s sont ceux qui essayent de s’intégrer dans la société et qui servent l’économie du pays.

Beaucoup pensent que les migrant-e-s doivent être redevables de pouvoir vivre en Suisse. La migration est pourtant en premier lieu une conséquence de la terreur économique et politique des régimes sévissant là-bas, en accord avec et au profit des pays riches. Nombre de réfugié-e-s pensent pouvoir trouver le bonheur en occident, mais doivent finalement y supporter les mêmes conditions d’exploitation que celles qu’ils/elles avaient fuies. Ils sont ici une force de travail à bon marché - dans une masse contrôlée - totalement "utile".

Par ailleurs, ils/elles servent de bouc-émissaire pour justifier les problèmes sociaux et les insatisfactions de chacun-e. Le climat raciste est ravivé par des images simplistes de l’ennemi (le criminel sexuel, la profiteuse de l’aide sociale). Ce qui se cache derrière cette image du/de la "mauvais-e" migrant-e, c’est qu’au fond, ce sont les mêmes autorités et les mêmes rapports sociaux, que l’on soit suisse ou migrant-e, qui déclenchent notre insatisfaction. On dit qu’ils/elles seront expulsé-e-s pour garantir la sécurité de tou-te-s. En vérité, celles et ceux qui sont poursuivi-e-s, enfermé-e-s et expulsé-e-s pour être de "mauvais-es" migrant-e-s sont celles et ceux qui ne satisfont pas les exigences de l’économie ou qui ne veulent pas s’intégrer et se faire exploiter. La sécurité signifie donc en premier lieu la sécurité de celle/celui qui profite de cette économie - celle des riches et des puissants. Et nous n’avons assurément aucun intérêt à ce qu’elle perdure.

Nous nous sentons liés et voulons nous battre avec tout-e-s celles et ceux qui se rebellent contre les centres de rétention, avec tout-e-s celles et ceux qui refusent les contrôles d’identité et qui n’acceptent pas l’autorité de la police, avec tout-e-s celles et ceux qui ne reconnaissent pas la loi, parce qu’elle défend l’exploitation. avec tout-e-s celles et ceux qui ne veulent pas se faire exploiter.

Notes

[1] Ndt. Initiative populaire « Pour le renvoi des étrangers criminels (Initiative sur le renvoi) ». Arrêté fédéral concernant l’expulsion et le renvoi des criminels étrangers dans le respect de la Constitution"



Base de données anarchistes

Cévennes - La chasse aux pauvres s’accélère



"Nous sommes toujours plus nombreux à travailler pour une misère, à être licenciés, à être dans des situations précaires, à sortir de l’école sans perspective. Pour l’Etat et les patrons, il s’agit de payer toujours moins. Il s’agit « d’austérité ». Les conditions d’emploi se dégradent continuellement ; et les administrations mettent une pression de plus en plus forte sur les chômeurs ou les personnes qui perçoivent le RSA. Les radiations sont de plus en plus fréquentes. Obtenir ses allocations est un parcours du combattant ! Ainsi, chômeurs, travailleurs saisonniers, intérimaires, RSAstes, nous subissons leurs contrôles de plus en plus stricts. Nous sommes radiés au moindre prétexte. On nous impose des boulots de merde ou des stages infantilisants. Au moindre retard, nos seules ressources sautent ! Et que nous soyons allocataires du RSA, cotisants à la MSA, chômeurs ou autres, nos situations sont de plus en plus dures. Le loyer est déjà assez difficile à régler, sans compter l’électricité, l’eau, les assurances… Et quand ils veulent en plus nous faire payer la taxe d’habitation ou la redevance TV… eh bien, il ne nous reste rien pour remplir la gamelle !
La chasse aux pauvres s’accélère. Cette évolution est logique, l’Etat et le capitalisme en crise ne veulent plus lâcher les quelques miettes qui nous faisaient vivre. C’est tout bénéfice pour les patrons qui ont sur le pas de leurs portes de nombreux chômeurs prêts à prendre la place pour moins cher ; bref, c’est une pression de plus sur les classes laborieuses ! Ces deux derniers mois, la lutte contre le recul de l’âge de départ en retraite s’est intensifiée. Cette réforme s’intègre au même processus : l’Etat fait payer aux plus pauvres « une crise » qui n’empêche pas les entreprises de faire de gros profits !
Alors nous, chômeurs, retraités, travailleurs, parents isolés, personnes handicapées ou autres, nous ne voulons plus être à la merci de leurs choix, ni sous leurs contrôles. Il est hors de question de négocier une misère. Nous pouvons nous organiser et empêcher les radiations, empêcher les expulsions quand certains ne peuvent payer leurs loyers. Nous pouvons empêcher les contrôles permanents de la CAF… Quelques exemples récents nous montrent que c’est possible. A Marseille, il suffit souvent que quelques personnes déterminées se présentent à Pôle Emploi pour empêcher des radiations. L’ex-ANPE (dont les employés sont en lutte en ce moment contre 1500 licenciements prévus) ou la CAF cèdent rapidement à la pression face à des collectifs organisés. Cette situation est valable à peu près partout : seul, on est radié ; collectivement on s’en sort mieux ! La principale peur de ces organismes est de voir les pauvres s’organiser massivement et résister face à leur sort.
Alors réunissons-nous, organisons-nous en collectif et ne laissons personne seul face aux administrations ! Déjà plusieurs collectifs sont en construction dans la région : au Vigan, à St-Jean du Gard, à Montpellier… A Alès comme ailleurs, nous avons besoin de nous rencontrer, d’échanger des infos sur les possibilités de s’en sortir face aux administrations, pour arrêter d’être à leur merci. Il faut construire un rapport de force collectif : par des actions, par des échanges de petits « trucs », en se présentant à plusieurs aux rendez-vous d’insertion ou à la CLI (organisme décideur pour le RSA), lors des contrôles CAF ou Pôle Emploi, bref en ne restant pas seuls !

Il ne s’agit pas de négocier des miettes, de revendiquer des droits,
mais de résister concrètement à leur logique économique.
Retrouvons-nous pour discuter de ce collectif.


Permanence tous les 1ers vendredis du mois
au bar de la Brocante (face à la gare) à Alès, à 18h30.
Prochain rendez-vous le 3 décembre.

exploitesenerves@riseup.net"


Tract : http://lapicharlerie.internetdown.org/IMG/pdf/tract1.pdf

Source : http://lapicharlerie.internetdown.org/spip.php?article196

Poser les bonnes questions



"Affiche trouvée sur les murs de plusieurs villes de Suisse

Texte traduit de l’allemand d’une affiche trouvée sur les murs de plusieurs villes de Suisse. On pourra trouver l’original sur le site anarchiste An die waisen des existierenden (les orphelins de l’existant).

Un vent de racisme

Un vent de racisme souffle dans notre quotidien. Celle ou celui qui a un passé de migrant-e peut très bien le sentir. Qu’il vienne des flics, des politiciens, des collègues ou de passants. Pourtant, cela nous touche tou-te-s. Ce racisme n’est pas le produit d’une simple humeur ; les politiciens l’exacerbent, on le remarque quotidiennement. Non, ce racisme est une technique du gouvernement. Il poursuit un objectif.

Dans la mesure où il sert de soupape à la frustration des actifs qui travaillent, il met en concurrence chacun-e contre chacun-e, alors qu’au fond, chacun-e trime aussi tous les jours pour une quelconque crevure. Le racisme nous fait oublier que la raison de nos problèmes se trouve dans ces rapports sociaux oppressants. Parce que ceux-ci nous sont imposés par les mêmes personnes, que l’on soit suisse ou migrant-e. En revanche, pour le gouvernant, le racisme sert de soutien à l’économie. Des caricatures d’ennemis servent de prétexte pour imposer des lois qui assurent en dernier recours une exploitation possible et sans conditions des migrant-e-s : la menace toujours plus quotidienne d’incarcération des mois durant et de l’expulsion doit maintenir en respect une force de travail bon marché et flexible. En marge des accords migratoires existants avec de nombreux pays, le ministère de l’économie (beaucoup plus que la haine de l’étranger) décide de qui peut être accepté ou non (l’Union Démocratique du Centre - le Schweizerische Volkspartei - le sait bien).

Donc, si on approuve la montée du racisme, on ne fait que le jeu des riches et des gouvernants. Si on le refuse et qu’on considère les êtres humains non pas au travers de catégories mais comme des individus, on peut y trouver des complices pour combattre des problèmes qui nous sont finalement communs : l’exploitation et l’autorité.

Poser les bonnes questions

Nous n’avons pas de réponses aux questions du politicien sur les étrangers, le crime et la sécurité. Tout simplement parce que ces questions sont elles-mêmes mauvaises. Pour nous, il ne s’agit pas de se demander ce que l’Etat doit faire des demandeurs d’asile, des sans-papiers et des "criminels étrangers", mais plutôt : est-ce qu’on veut d’un monde qui enferme les humains dans des frontières, des lois et entre des murs de prisons ? Est-ce qu’on veut d’un ordre social qui livre les hommes à une exploitation sans conditions, qui les enferme des mois durant et les expulse de force parce qu’ils/elles n’ont pas de papiers d’identité en règle ? Est-ce qu’on veut d’une société qui contrôle, isole, exploite, aliène, humilie et finalement déshumanise ?

Cernées par toute sorte de marchandises, de styles de vie et de nouvelles technologies, ces questions semblent noyées sous le vide spirituel du quotidien. Les contraintes sociales nous imposent de vivre avec un but à atteindre, au lieu de vivre dans le moment présent, nous forcent à toujours en faire plus pour fonctionner sans jamais s’arrêter... comme si tout était fait pour qu’on ne se risque pas à poser la question des conditions de vie. La poser sérieusement. Seule une rupture délibérée ou inattendue avec ce quotidien et ses contraintes nous permettrait de nous demander : pourquoi donc comme ça et pas autrement, complètement autrement ? Et pourquoi ne pas faire de ce "complètement autre" notre point de départ, au lieu de cette triste réalité ?

Les questions du politicien, les accords et les initiatives ne nous intéressent tout simplement pas, parce qu’ils portent en eux-mêmes la reconnaissance de leur domination. La question "à partir de quand les migrant-e-s doivent être expulsé-s-s" contient déjà en elle-même l’approbation des contrôles, des prisons et des expulsions. Nos questions partent d’un tout autre point de départ. D’un point de vue éthique. D’une sensibilité libertaire et anti-autoritaire. Personne ne doit être enfermé. Personne ne doit être dominé ou exploité. Tout le monde doit être libre d’organiser sa propre vie. Pour cela, la fin de l’état est nécessaire. L’insurrection contre les autorités est une question de dignité.

C’est pour cela qu’on approuve les révoltes contre la soumission, dans les centres de rétention ou dans la rue. Quand on parle d’éthique, ça n’a rien à voir avec la morale des apôtres ou avec les humanistes. Il s’agit d’un équilibre entre les conditions de vie et nos rêves. Et vu que la réalité ces derniers-temps y oppose ses barrières, notre détermination ne peut que constituer un défi.

Pour une vie sans papiers et sans Etat !
Déchainons la rage contre toute autorité !


Des anarchistes. "



Vu sur la Base de Données Anarchiste

Verdict du procés d’Alfredo Bonanno et Christos Stratigopoulos

"Après le procès, Alfredo Bonanno a été condamné à quatre ans de prisons, ce qui veut dire qu’en tenant compte du temps déjà passé dedans et de son age avancé, il a été remis en liberté.

Christos Stratigopoulos, qui a lui revendiqué la responsabilité pour le braquage de la banque a été condamné à huit ans et neuf mois de prisons. Il pourrait sortir à la fin 2011 / début 2012

Plus d’infos bientôt."

http://www.non-fides.fr/?+Verdict-du-proces-d-Alfredo+

dimanche 21 novembre 2010

[Brochure] Campagne à vendre

"« En France, les campagnes ont encore occupé la une des médias, à l’occasion de sabotages contre l’implantation des premiers plans de céréales transgéniques, puis du saccage du McDonald à Millau. C’est chaque fois le même scénario : les hommes d’État, et les journalistes à leur solde, cloîtrés dans la capitale, affichent à l’ordinaire le plus souverain mépris pour les « ploucs » des provinces, incapables à leur yeux de la moindre initiative autonome. Lorsque le voile du silence est déchiré, ils ressortent les poncifs les plus éculés sur les belles traditions campagnardes de la France. Pour y comprendre quelque chose, mieux vaut abandonner le terrain du spectacle pour nous préoccuper de la réalité. »

Brochure 16 pages A5

Texte lisible ici ; Campagnes à vendre"

http://apache-editions.blogspot.com/2010/11/en-france-les-campagnes-ont-encore.html

Des sans-papiers s'échappent du centre de rétention administrative de Vincennes

" Six sans-papiers se sont échappés du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne) durant les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche, a-t-on appris de source policière. Trois d'entre eux ont pu être interpellés depuis par les policiers.



Une première évasion a eu lieu samedi vers 2h30, provoquant des incidents au sein du CRA. Cinq autres personnes se sont enfuies dimanche vers 4h30 du matin. «Des dégradations ont eu lieu dans des bâtiments où le climat était très tendu», ajoutait-on de même source.



Le dispositif policier autour du CRA a été renforcé afin de prévenir de nouveaux incidents et de nouvelles évasions."

AP.

samedi 20 novembre 2010

Turin : solidarité avec les immigrés de Brescia

"Turin : solidarité avec les immigrés de Brescia

Banderole déployée sur la grue à Porta Palazzo. Dessus, il y a écrit : "A Brescia et partout, guerre aux exploiteurs, aux frontières et à leurs bras armés"

Trad. de l’italien d’informa-azione, Sab, 20/11/2010 - 21:54

Samedi 20 novembre 2010, 13h37

Jeudi,

Mimmo, l’un des sans-papiers en lutte depuis plusieurs mois à Brescia, ville où une importante lutte de sans-papiers se déroule depuis plusieurs mois et a été rendue visible par l’occupation d’une grue par des immigrés, a été expulsé. Arrêté à Milan alors qu’il venait de participer au rassemblement devant le consulat d’Egypte puis enfermé dans le centre de rétention de rue Corelli, il a été expulsé vers l’Egypte avec un autre jeune immigré. L’avion d’EgyptAir à bord duquel il a été embarqué à Milan est parti avec une demi-heure de retard, Mimmo ayant notamment protesté avant le décollage. Les bureaux aéroportuaires d’EgyptAir, compagnie qui en début de semaine s’était déjà chargée de l’expulsion de 8 Egyptiens arrêtés lors d’un rassemblement sous la grue, ont été occupés en protestation. Rappelons au passage qu’EgyptAir affrète également ces appareils dans les opérations de charter Frontex.

Mimmo était l’une des personnes très actives dans la lutte des immigrés, que ce soit avant ou pendant l’occupation de la grue, que ce soit pour combattre l’état italien ou son complice l’état égyptien (L’un des slogans qu’il avait lancé était d’ailleurs "Nous sommes tous des neveux de Moubarak", pour rappeler que les entraves à la liberté de circulation et d’intallation sont aussi des entraves de classe). Les jours derniers, à Brescia, diverses affiches de la ligue du Nord étaient apparues avec la photo de Mimmo et la phrase "Ici ce n’est pas chez toi".

Liberté de circulation et d’installation !"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3712

L'idéologie du blocage

"J’ai rédigé les lettres présentées ici fin octobre 2010. Elles
sont le fruit de discussions, de rencontres, de confrontations
avec des situations qui, pour les plus lointaines, remontent
à l’époque où je vivais et, parfois, travaillais en
Basse Loire. D’où les références qu’elles contiennent, en
particulier sur la raffinerie de Donges. Bien sûr, je n’ai
pas la prétention de dresser le tableau critique de la totalité
de ce qui est advenu au cours du mois d’octobre en
France. Par contre, j’ai tenté de dégager quelques traits
caractéristiques de la situation actuelle, sous l’angle de
la subversion du monde à laquelle j’essaie de participer
à la mesure de mes modestes forces. Des individus et des
cercles affinitaires, en particulier anarchistes, croient
que l’octobre 2010 annonce, sinon les prémices de révolutions
mesurées à l’aune de l’octobre russe de 1917, de
réputation finalement douteuse, au moins celles d’oppositions
plus profondes et plus radicales, sanctionnées
par le « blocage de l’économie ». Dans cette optique, la
perturbation de la filière pétrolière en serait l’embryon.
Or, loin de favoriser l’apparition de quelque chose de
neuf, de ruptures inédites à venir, les délires autour du
« blocage pétrolier » révèlent essentiellement les propres
limites de la militance à prétention révolutionnaire, qui
« débloque » plus qu’elle ne « bloque » quelque chose d’essentiel,
qui joue le rôle de claque turbulente, mais de
claque quant même, à gauche de la vieille gauche instituée,
même lorsqu’elle endosse le costume chatoyant
de l’insurrectionnalisme. Nul mépris pour les individus
qui y participent dans les critiques qui suivent. Mais il
est indispensable qu’elles soient formulées, ou plutôt reformulées
car, en la matière, je n’ai pas l’impression de
dépasser le cadre des banalités de base.

Peter Vener
petervener@free.fr"

Lire ici : http://dndf.org/wp-content/uploads/2010/11/Oil.pdf

Malgré ce passage : "Le nain de l’Elysée a
même annulé l’enquête sur les magouilles financières
syndicales, initiée par la Cour des comptes !"

On ne savait pas que l'anarchie passait par lutter contre les nains !, prenez garde, prenez garde, vous les nains, les tordus, les damnés, et les autistes, aux anarchistes, aux anarchistes, qui ne peuvent pas vous pifer...

Milan : un micro trouvé à la Panetteria Occupata

"La semaine dernière, un micro avec un émetteur à ondes courtes de 300 mhz a été retrouvé à l’intérieur d’un compteur électrique fermé et scellé.

Nous ne dirons pas beaucoup sur ce fait, qui est déjà arrivé plusieurs fois aussi bien ici dans ce squat que dans d’autres milieux de compagnons, dont la provenance est claire : c’est l’Etat des patrons et ses appareils.

Nous ne nous laissons pas intimider, et invitons aussi les autres compagnons à rester attentifs.

Panetteria occupata

traduit de l’italien de informa-azione, Ven, 19/11/2010 - 12:34"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3711

Bordeaux : des années de prison contre les incendiaires du centre de rétention

"Prison ferme pour les incendiaires du centre de rétention de Bordeaux

AFP | 17.11.2010, 16h37

Deux Marocains sans-papiers ont été condamnés mardi soir à trois et cinq ans de prison par la cour d’assises de la Gironde pour avoir provoqué un incendie qui avait endommagé en 2009 le centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux, ont indiqué mercredi leurs avocats. Mohamed Sakkmi, 26 ans, et Icham Mekkaoui, 22 ans, ont également écopé d’une interdiction du territoire français de 10 ans.

L’avocat général, Robert Doucet-Danielson, avait requis 10 ans d’emprisonnement à l’encontre des deux sans-papiers marocains qui avaient tous deux fermement nié être à l’origine du sinistre.

Le 19 janvier 2009, le CRA de Bordeaux, qui se trouve au sous-sol de l’hôtel de police de Bordeaux, avait été partiellement détruit par un incendie qui s’était déclaré dans l’une des chambres.

La vidéosurveillance avait permis de constater que les deux Marocains se trouvaient à proximité de cette pièce sans pourvoir toutefois établir qu’ils y étaient rentrés. Deux policiers avaient été légèrement intoxiqués par les fumées et les 12 personnes retenus avaient dû être envoyés dans plusieurs autres centres, dont celui de Toulouse.

Le CRA de Bordeaux, fermé depuis l’incendie, est en cours de réhabilitation et doit rouvrir en mars 2011 avec une capacité ramenée de 24 à 20 places réservées au hommes, a indiqué la préfecture de la Gironde.

Incendie du centre de rétention de Bordeaux : dix ans de prison requis pour les deux accusés

Sud Ouest, 17 novembre 2010 09h12

Dans le cadre du procès d’assises concernant l’incendie du centre de rétention la défense a plaidé l’acquittement.

Le délibéré du procès d’assises concernant l’incendie du centre de rétention administrative de Bordeaux (lire notre édition d’hier) s’est déroulé très tard hier soir (au-delà de notre délai de bouclage). Dix ans de prison et une interdiction de résidence sur le territoire français pour les Marocains Hicham Mekkaoui et Mohamed Skakkni ont été requis par Robert Doucet-Danielson, avocat général, pour qui les éléments de preuve étaient réunis.

Il s’agissait en effet de déterminer si les deux accusés avaient mis le feu au matelas d’une chambre du CRA. Il s’est ensuite propagé à l’ensemble de la structure que flammes et fumées ont rendu inutilisable. La réaction rapide des policiers présents et de ceux qui sont arrivés en renfort, le CRA étant situé au sous-sol du commissariat de Bordeaux, avait permis de mettre en sécurité toutes les personnes, retenus ou fonctionnaires de police, qui se trouvaient sur les lieux. Deux policiers ont eu une incapacité totale de travail d’une journée. L’expertise a démontré qu’il s’agissait d’un incendie criminel et les investigations ont conduit à la mise en accusation des deux Marocains.

Avocate de Mohamed Skakkni, Me Marion Lavaud s’est attachée à convaincre les jurés que son client n’avait aucun intérêt à participer à un tel acte. Il s’était livré le 14 janvier aux policiers de La Rochelle. Il souhaitait rentrer rapidement au Maroc ou sa mère était mourante. Le fait qu’il se soit trouvé à proximité de la chambre au moment des faits n’était pas pour l’avocate un élément de preuve suffisant. Me Alexandre Novion a lui aussi joué la carte de l’acquittement pour Hicham Mekkaoui, sur qui a semblé peser une responsabilité de plus en plus lourde au fil du procès. Selon l’avocat, faute de preuve déterminante, la présomption d’innocence devait bénéficier à son client. Il s’en est pris avec force au procès-verbal d’analyse des vidéos. « Il est écrit que Mekkaoui est entré dans la chambre numéro 1. Rien ne le prouve. On sait seulement qu’il sort du champ de la caméra. Or tout le dossier s’est construit à partir du fait qu’il soit entré dans cette chambre. On ne peut pas le déclarer coupable parce qu’il y a un angle mort. »

Nous rendrons compte du verdict dans notre édition datée du jeudi 18 novembre.

Ils nient avoir mis le feu au centre de rétention du commissariat de Bordeaux

Sud Ouest, 16 novembre 2010 07h48

Chacun des deux accusés rejette sur l’autre la responsabilité de l’incendie qui a détruit le centre de rétention administrative de Bordeaux, en janvier 2009.

Le 19 janvier 2009 aux environs de 20 heures, un incendie ravageait le centre de rétention administrative (CRA) situé au sous-sol du commissariat de Bordeaux, rue François-de-Sourdis. Il est très vite apparu que l’origine de ce sinistre était volontaire.

Icham Mekkaoui, 22 ans, et Mohamed Skakkni, 26 ans, tous deux de nationalité marocaine comparaissent depuis hier matin devant la cour d’assises de la Gironde en tant qu’auteurs présumés. Les faits se sont déroulés dans un espace confiné. Ce qui n’a pas rendu l’enquête plus facile pour autant.

Le président Regaldo-Saint-Blancard s’est attaché dès le début de l’audience hier matin à essayer d’éclaircir de nombreux points aujourd’hui encore nébuleux. Et la nécessité de recourir à une traductrice pour interroger les deux accusés, qui se renvoient l’un l’autre la responsabilité de l’acte, ne simplifie pas les choses.

Mekkaoui et Skakkni ont en commun d’être issus de familles très modestes. Il est rapidement apparu que Mohamed Skakkni, défendu par Me Alexandre Novion, a en fait emprunté le nom de la famille au sein de laquelle il a grandi après que sa mère ait quitté le foyer familial pour fuir un mari alcoolique. Entré en France à l’automne 2008 pour, dit-il, « travailler et envoyer de l’argent à sa mère malade », il avait rejoint une tante à La Rochelle. Elle avait accepté de l’héberger pendant un temps. C’est chez elle qu’il a appris que sa mère était mourante. Il s’est alors présenté à la police en déclarant sa situation irrégulière dans l’espoir d’être rapidement expulsé vers le Maroc.

Hicham Méchaoui, que défend Me Marion Lavaud, est arrivé de son côté en 2006 en Espagne. Par un réseau de passeurs auquel il aurait versé 80 000 dirhams (environ 7 000 euros), a t-il déclaré à la cour.

Après quatre ans passés dans différentes villes espagnoles, notamment Barcelone, il était parvenu à faire temporairement régulariser sa situation. Mais ce n’était plus le cas lorsqu’il a décidé de passer en France et qu’il est arrivé à Bordeaux où il était interpellé le 3 janvier 2009.

Vidéo et angle mort

C’est ainsi que Skakkni et Méchaoui se sont rencontrés. Le président Michel Regaldo-Saint-Blancart a tenté de voir si une éventuelle complicité amicale avait pu se nouer entre les deux jeunes hommes durant les quelques jours où ils ont été réunis au CRA. Mais les deux accusés ont rejeté cette idée. Et chacun assure avec force que c’est l’autre qui est entré dans la chambre numéro 1, « celle des Turques », là où le feu s’est déclaré. Le film vidéo tiré des caméras de surveillance et notamment de celle située près de la chambre 1 et qui sera présenté ce matin à l’audience, fait apparaître que les deux hommes étaient dans le périmètre des faits à l’heure où ils se sont produits. Mais un angle mort ne permet pas de savoir qui de l’un ou de l’autre est entré, ou s’ils sont entrés tous les deux.

Les policiers en charge de la surveillance et de la sécurité du CRA ce jour-là se souviennent quant à eux, parfaitement de ce qui s’est passé dans les heures qui ont précédé et dans les minutes qui ont suivi l’alerte. Notamment la jeune femme présente dans le bureau du chef de poste se rappelle le harcèlement dont elle a fait l’objet de la part des deux accusés durant cette journée. Les policiers du Service d’ordre public et de sécurité routière descendus dans le local en feu protégés par leur matériel prévu pour les manifestations violentes (casques et masques) pour voir si des gens étaient prisonniers des flammes, gardent aussi le souvenir de longues et brûlantes minutes d’angoisse. Le président de la cour d’assises a salué le sang-froid et la maîtrise dont ils ont fait preuve.

Car des douze personnes présentes à ce moment-là au CRA, toutes ont pu être évacuées, de même que les policiers ainsi que les 23 personnes qui se trouvaient dans le centre de garde à vue tout proche. Les conséquences de cet incendie sont donc avant tout matérielles. L’avocat général, M. Doucet-Danielson, soulignait cependant qu’au-delà de l’important préjudice financier on était passé ce soir-là « très près d’une véritable catastrophe »."

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3713

Liberté pour tou-te-s, avec ou sans papier.

Jeudi 14 octobre, Montreuil : Une journée particulière d'une violence ordinaire

6h - rue Allende, expulsion du «hangar» occupé. Six personnes interpellées, dont trois en garde à vue car sans papiers.

7h - rue de la Demi Lune, expulsion des «2miLunes» occupées, 20 personnes à la rue, un habitant tasé, placé en gav, puis envoyé à Fleury-Mérogis pour 5 mois, une personne arrêtée aux alentours en gav pour des feux de poubelles.

10h - place Manouchian, devant le lycée Jean-Jaurès, trois équipes de flics : lacrymogène, matraque, flashball, un lycéen blessé par un tir au visage.

11h - boulevard de la Boissière, la Mairie tente d’emmurer un squatter qui refuse de sortir. La veille ils l’ont attaqué avec un chien.

13h - parvis de la Mairie, manifestation contre la reforme des retraites.



«Ah non, les expulsions de squat ça n’a rien à voir avec la réforme des retraites !» — un type de la CGT, derrière le mégaphone en début de manif à 13h.

«Moi ce matin, on m’a mis des coups et vous vous avez eu quoi ? C’est quoi le rapport ?» — un lycéen à des personnes expulsées le même matin.



Diviser pour mieux régner reste le jeu du pouvoir. Alors que depuis quelques jours les lycéens bloquent leurs bahuts, et chahutent la rue, J.-F. Coppé déclare que «les lycéens qui sortent dans la rue se mettent en danger» ! Peut-être parlait-il des coups de matraque qu’ils allaient recevoir ou des nombreuses interpellations qu’ils allaient subir. C’est quand on prend la rue pour exprimer notre colère et se réapproprier nos vies que le pouvoir se sent menacé. Ce jour-là, l’État et sa police frappent sur ceux qui s’en prennent à la propriété, sur les lycéens qui cherchent à s’auto-organiser, et sur ceux qui n’ont pas de papiers.


Depuis ce jour, notre pote D. est incarcéré. Nous ne cacherons pas combien cela peut nous affecter. Pourtant, cela n’en fait pas un cas à part, auquel il faudrait trouver une solution individuelle : c’est un exemple de plus du fonctionnement de la démocratie, qui multiplie les coups de matraques à mesure que s’amenuisent les miettes qu’elle distribue. Ceci appelle à une analyse globale et à des réponses adaptées, pourquoi pas communes ?


À propos des tirs de flash-ball contre les lycéens, Voynet rejoue la carte du scandale au Sénat. La veille, ses services ne se gênent pas pour lâcher leurs chiens sur un squatter. Alors que ces mêmes services chassent les Rroms qu’ils ne peuvent pas placer dans leurs camps d’insertion forcée. La gauche hurle à la bavure et prétend qu’«une autre police est possible» (Les Verts) ou qu’il faudrait la «désarmer» (NPA). Il s’agit de faire croire que parfois la police se trompe de cible. Il y aurait d’un côté les victimes des violences policières, et de l’autre ceux qui les provoquent. Une figure aux visages multiples (racaille, casseur…), opposable à celle du citoyen, est construite pour justifier la répression au nom de l’«intérêt général». Cette figure est assez lointaine pour s’en dissocier mais assez proche pour en avoir peur. C’est elle qui revient pour justifier le fichage, le contrôle, la tolérance zéro, la militarisation des «zones de non-droit» et la guerre hors de nos frontières. Un monstre informe devant lequel l’identité collective porte fièrement son uniforme.


«On dirait l’Afghanistan !» ironise un lycéen devant le lycée Jean-Jaurès avant le tir de flash-ball. La répression ne peut pas être propre comme la guerre ne sera jamais propre. Il n’y a pas de paix possible dans un monde de guerre, d’enfermement,de dépossession, de soumission. La police, qu’elle s’appelle de «proximité», service de tranquilité publique ou brigade anti-criminalité, remplit toujours la même fonction : la défense du pouvoir, des intérêts de la classe dominante, du maintien de l’ordre établi.


Ce jour là, D. a été réveillé très tôt. Les forces de l’ordre l’ont expulsé de son lit : un réveil à base de coups de taser. Et, amené en garde à vue, quelques vieilles heures de Travaux d’Intérêt Général se transforment en mois de prison ferme. La taule condense ce qui nous oppresse dehors, car on cherche à nous isoler bien avant. Des matons du quotidien, il y en a plein : il y a ceux qui cherchent à nous isoler physiquement (keufs, juges, urbanistes, psychiatres...) ; et ceux qui tentent de créer une autre forme de séparation, moins visible : les politiciens qui créent des catégories qui nous enferment, les journalistes qui les utilisent, les spécialistes qui les justifient. La prison est une composante du circuit qui cherche à recadrer, normaliser, uniformiser. Elle est formée dans le même ciment que l’école, l’Église, l’hôpital psychiatrique, le centre de rétention. On enferme toutes les personnes qui franchissent les barrières imposées, comme on met au mitard ceux qui se révoltent contre les barreaux.


Pourtant, nous avons des armes. Il ne suffit pas de dénoncer la répression, mais il est nécessaire de s’organiser pour y faire face collectivement et ainsi briser les séparations établies. Il nous faut sortir de la logique d’urgence et de la réaction ponctuelle, afin de tenter de définir le commun qui nous relit, au-delà des coups de matraque et des peines de prison que l’on nous inflige.


La solidarité est une arme. Agissons ici et maintenant, créons des caisses de solidarité, perturbons les marchands de l’économie et de la sécurité : constructeurs de taule, boîtes de sécurité privées, boîtes à experts, agents du spectacle (médias)… Ce qui manque ce ne sont pas les pratiques mais ce qui pourrait les transformer en une offensive généralisée. Occuper des maisons, bloquer l’économie, saboter, prendre la rue, chacun à partir de sa place contribue à répondre aux attaques de l’État et du capital.


Ne nous laissons pas écraser :

la meilleure défense c’est l’attaque !

Nous nous portons les uns aux autres
dans les cœurs et les actions.

LIBERTÉ POUR D. ! LIBERTÉ POUR TOUT-E-S !



Pour se rencontrer, discuter, échanger :

Samedi 20 novembre à 15 heures place du 8 Mai 1945, marché Paul-Signac, (au croisement de rues Paul Signac et Aristide Briand) à Montreuil

Thé, open-mic, table infokiosque, et toutes tes envies, idées, désirs…

demi lune (contact), 18 novembre 2010.

jeudi 18 novembre 2010

Soutien aux anarchistes Biélorusses...

"Libérez Nikolai Dedok, Alexander Frantskevich et Maxim Vetkin !

Appel à des journées d’action internationales en soutien aux anarchistes biélorusses, du 10 au 13 décembre 2010.

Anarchistes, ami·e·s et proches des victimes de la répression accrue s’étant abattue en Biélorussie dernièrement, nous vous demandons de prendre part aux journées de solidarité avec les anarchistes biélorusses, du 10 au 13 décembre 2010. Nous pensons que seule une solidarité internationale est à même de faire pression sur Lukashenko (NDT : président de la République de Biélorussie) pour qu’il mette un terme aux arrestations de masse et aux poursuites à l’encontre de Dedok, Frantskevich et Vetkin.

En octobre 2010, des actions contre la répression des anarchistes et autres militants de gauche ont eu lieu en Allemagne, en Autriche, en Biélorussie, en Lithuanie, en Pologne, en Russie, en Serbie et en Ukraine. Nous vous remercions pour ces gestes de solidarité ! Ces actions ont non seulement réchauffé le cœur des personnes incarcérées, mais aussi donné du courage à tou·te·s les activistes victimes de la répression à divers degrés.

Nikolai Dedok et Alexander Frantskevich sont tous deux accusés de "hooliganisme" et risque jusqu’à six ans de prison, en vertu de l’article 339 p.2 du code criminel biélorusse. La détention de Nikolai a été prolongée, jusqu’au 6 février 2011 (soit un total de 5 mois), ainsi que celle d’Alexander, pour une durée d’un mois pour le moment. Il est clair que le but de l’enquête est de faire tout ce qui est possible pour que de lourdes peines soient prononcées à l’encontre des deux activistes.

Maxim Vetkin a été arrêté le 4 novembre 2010. Il est actuellement détenu au centre pénitencier de Volodarskogo st., et est également accusé de "hooliganisme", sous le coup de l’article de loi précité. En raison du haut niveau de secret et de la juridiction limitée des avocats, nous n’avons pour le moment pas plus d’informations.

Nikolai Dedok est accusé d’avoir organisé une manifestation antimilitariste, lors de laquelle un fumigène a été lancé dans l’enceinte du bâtiment de l’armée biélorusse (voir une vidéo de l’action ici : http://www.youtube.com/watch?v=5iQ3...).

Alexander Frantskevich est accusé d’avoir filmé l’attaque symbolique d’un commissariat à Soligorsk, lors de laquelle une vitre a été brisée. Personne n’a cependant pénétré dans l’enceinte du bâtiment.

Nous avons la certitude que les attaques envers Dedok et Frantskevich sont de nature politique. La sévérité des accusations est en complet décalage avec la nature des incidents.

Ainsi que nous en avons fait l’expérience, les "forces spéciales" biélorusses travaillent de concert avec la police russe, prétextant l’existence d’un "réseau extrémiste". Les enquêteurs tentent d’intimider les ami·e·s des accusés, de les pousser à la calomnie, et de les recruter en tant qu’informateurs et informatrices.

Les interpellations et interrogatoires à l’encontre des anarchistes et autres militants continuent. Notre camarade Sergei Slyusar a passé 10 jours en détention, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, après une action de solidarité à Bobruisk, lors de laquelle des cocktails molotov ont été lancés contre un bâtiment du KGB par des inconnus. Le fait que Sergei soit anarchiste et qu’il ait le malheur de vivre à Bobruisk ont servi de prétexte à son arrestation.

Semblablement, Anton Novikov - musicien et architecte professionnel - a été arrêté le 27 octobre 2010 et détenu pendant 3 jours. Il est impossible d’établir avec certitude le nombre de personnes ayant été l’objet de pressions de ce genre, mais nous en avons déjà recensé plus d’une cinquantaine dans sept villes de Biélorussie.

Deux autres de nos camarades sont contraints de se cacher de la police secrète biélorusse. Nous craignons que l’activité des "forces spéciales" ne fasse qu’augmenter, en vue des élections présidentielles de la République de Biélorussie, qui se tiendront le 19 décembre 2010. En effet, la police entend gagner les faveurs de ses chefs à cette occasion.

Pour ces raisons, nous vous appelons à :

1. mener des actions spectaculaires lors des journées de solidarité du 10 au 13 décembre, en particulier lors d’évènements politiques et culturels liés à la Biélorussie, ainsi qu’auprès des ambassades et consulats de la République de Biélorussie, en demandant à être reçu·e·s par les représentants, l’envoi de communiqués, pétitions, etc. Toute entreprise, bien ou évènement biélorusse peut être le support d’une action ;

2. prendre contact avec les organisations locales de protection des droits de l’homme [SIC], et les sensibiliser au problème des persécutions politiques en Biélorussie ;

3. faire en sorte que l’information sur la situation soit relayée dans les médias ;

Vous pouvez également nous adresser directement vos messages de soutien aux personnes incarcérées, et nous leur ferons parvenir (contact : minsksolidarity@riseup.net) ; ou leur écrire directement au centre pénitencier :

- Dedok Nikolai, Volodarskogo st. 2 SIZO-1, room 42, Minsk 220050, Biélorussie ;

- Frantskevich Alexander, Volodarskogo st. 2, SIZO-1, room 46, Minsk 220050, Biélorussie ;

Anarchist Black Cross Belarus, ami·e·s et proches des arrêtés. minsksolidarity@riseup.net

Par ailleurs, l’ABC Dijon est en lien avec l’ABC Minsk et lance une campagne de soutien divers et varié... Plus d’info à ABC/CO Maloka- BP 41436- 21014 DIJON Cedex."

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4264

17 novembre : Manif anniversaire du soulèvement de l'École Polytechnique à Athènes

" Brèves de la manif de ce soir à Athènes

Il va nous falloir un petit peu de temps avant d'appréhender les évènements de la journée à Athènes — et ce n'est sûrement pas le meilleur moment pour le faire — écrivant ces lignes après avoir passé 12 heures dans les rues. Mais malgré ça, un premier brouillon est en ordre.


Ce qui s'est passé aujourd'hui a été important. En premier lieu, il avait à la manif d'aujourd'hui un sentiment particulier. C'était la plus grande manif de célebration des émeutes de Polytechnique de 1973 depuis plus d'une décennie (30'000 selon la police, à peu près le double en chiffres réels). Un sentiment très tendu dans l'air. Avant même le départ de la manifestation, il a eu des confrontations avec les jeunes du PASOK — le parti social-démocrate qui est au pouvoir — qui ont eu l'effronterie d'essayer de joindre la manif. La police des deux côtés du cortège, avec leurs mains tout le temps sur les gâchettes de leurs armes lacrymogènes. Les gens attendaient que quelque chose arrive des deux côtés, le nôtre et celui de la police.


Et quelque chose s'est passé. La plus intense et nombreuse manifestation qui a eu lieu à Athènes depuis le 5 mai. Les flics chargeant à chaque opportunité, à chaque fois qu'ils parvenaient à isoler des manifestants du cortège. Les gens eux aussi ont chargé la police, pendant la manif et aussi plus tard dans la soirée, à Exarcheia. Mais ce sentiment particulier n'est pas parti, on attend toujours que quelque chose arrive… Ce soir c'était le dernier jour d'un long été. Demain c'est le premier jour d'un étrange hiver, un bel hiver — on espère.

Plus de 50'000 manifestants ; au moins 30 arrestations.

Traduit de l’anglais (From The Greek Streets), 18 novembre 2010. "

"Grèce : des milliers de Grecs commémorent la révolte contre les militaires


Des milliers de personnes ont défilé mercredi à Athènes et protesté contre les mesures d'austérité du gouvernement, à l'occasion de la commémoration de la révolte étudiante de 1973, réprimée dans le sang par le régime militaire de l'époque.


Selon la police, quelque 20.000 personnes, principalement des étudiants, des ouvriers et des membres de partis de gauche, ont participé à cette marche, rejoints par des retraités et même des enfants accompagnés de leurs parents.


Comme tous les ans, les manifestants ont défilé sur quelque 3 km pour commémorer la révolte étudiante. Mais cette année, ils ont également protesté contre les mesures d'austérité adoptées par le gouvernement pour faire face à la crise qui secoue le pays.


Devant l'ambassade américaine, point sensible du défilé, ils ont lancé des slogans contre les Etats-Unis mais la plupart des banderoles et des mots d'ordre concernaient en priorité l'actuelle crise financière.


À la fin de la manifestation, la police a interpellé plus de quarante personnes après avoir tiré des grenades lacrymogènes contre un groupe de manifestants qui lançaient des pierres et des bouteilles contre les policiers.


Cinq manifestants ont été également interpellés à Patras et rapidement relâchés lors d'une manifestation nettement moins importante.


Le gouvernement grec a adopté une série de mesures d'austérité destinées à redresser la situation économique et a été contraint de recourir à l'aide du Fonds monétaire internationale (FMI) et de l'Union européenne, des décisions vivement critiquées par une large partie de la population.


«Nous payons pour leurs profits, nous ne paierons pas pour leur crise», «Contre l'austérité et la soumission», pouvait-on lire sur de nombreuses banderoles de tonalité fortement anti-capitaliste. «Ils vous ont déclaré la guerre, il faut contre-attaquer», scandaient de nombreux manifestants.



Quelque 12.000 personnes ont défilé à Thessalonique, la deuxième ville du pays et comme à Athènes, des manifestants ont scandé des slogans contre les États-Unis devant la représentation américaine.


Les forces de l'ordre étaient d'autant plus en alerte que les mesures d'austérité du gouvernement socialiste ont provoqué de vives tensions sociales.


Un dispositif de quelque 7.000 policiers avait été déployé dans la capitale et les mesures de sécurité avaient été renforcées près des bâtiments publics et des ambassades.


Depuis que le gouvernement a adopté ses mesures de rigueur, six grèves générales et de nombreuses manifestations, parfois violentes, ont été organisées. Les syndicats ont prévu de nouvelles actions d'ici la fin du mois et le mois prochain.



La Grèce a obtenu au printemps un prêt total sur trois ans de 110 milliards d'euros de la part de ses partenaires de la zone euro et du Fonds monétaire international, pour faire face à de graves problèmes financiers. En échange, Athènes s'est engagée à restructurer son économie et à réduire de manière drastique les salaires, les retraites et les dépenses publiques.


La révolte étudiante de 1973 est une date très importante pour de nombreux Grecs car ce soulèvement est souvent considéré comme le prélude au rétablissement de la démocratie en Grèce.


La répression de la révolte par la junte militaire avait fait au moins 44 morts.

AFP, 17 novembre."

Source et photos : http://juralibertaire.over-blog.com/article-manif-anniversaire-du-soulevement-de-l-ecole-polytechnique-a-athenes-61207950.html

mercredi 17 novembre 2010

Compte-rendu du procès de la militante accusée d’avoir cassé des caméras de vidéo-surveillance.

"Compte-rendu du procès de la militante accusée d’avoir cassé des caméras de vidéo-surveillance le 1er mai 2010.

16 novembre. La salle d’audience était pleine. Il y avait quelques journalistes (Daubé, France 3, France Bleu).

La juge n’était pas la même que celle qui avait demandé le complément d’information.

La police avait enfin communiqué la commission rogatoire, c’est à dire des photos disponibles sur le site de Grenews. Elle ne s’est éxécutée que sur relance du tribunal, le 10 novembre.

Le procureur n’a pas fait de véritable réquisitoire, il a proposé un complément d’information, un report d’audience qui permettrait d’auditionner la vingtaine ou trentaine de témoins qui ont fait des attestations dans le dossier.

L’avocat a mis en avant deux points. Premièrement, le fait que (photos à l’appui), l’accusée a les mêmes vêtements au début et à la fin de la manifestation. Deuxièmement, le fait que la police cherche à charger la CNT qu’elle considère comme un "ennemi", et qu’il est donc diffcile de croire à son impartialité. Il a illustré son propos par la garde à vue musclée de cénétistes le premier mai précédent, et le comportement de la police lors de l’histoire du pont la semaine dernière. Il a rappelé que toutes les pièces du dossier avait déjà été présentées au tribunal il y a plusieurs mois, alors que c’était un peu gros de demander maintenant des auditions de témoins. Il a demandé l’acquitement.

L’accusée a dit qu’elle commençait à en avoir un peu marre d’être sous pression et de venir régulièrement au tribunal.

La juge n’a pas accordé le report d’audience. Le verdict sera annoncé le 26 novembre.

Démontage des caméras.

Arrêt des politiques sécuritaires."

http://grenoble.indymedia.org/2010-11-16-Compte-rendu-du-proces-de-la

dimanche 14 novembre 2010

Anderlecht : Manif sauvage contre les prisons

"Vendredi 12 novembre

Vers 18h, bravant une pluie battante, une cinquantaine de personnes sont parties en manifestation sauvage contre le nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et contre toutes les prisons. La manifestation a commencé au métro Clémenceau (Anderlecht). Les manifestants ont distribué des tracts, lancé des feux d'artifice et allumé des fumigènes en criant des slogans contre les centres fermés, contre l'Etat, en solidarité avec les révoltes dans les prisons etc., ce qui a été accueilli avec enthousiasme par beaucoup de passants et d'habitants du quartier. Des patrouilles de police qui cherchaient à approcher la manifestation ont été reçues, comme il se doit, avec des jets de peinture, de farine et de pierres. Les vitres d'un véhicule appartenant à la société Carlson Wagonlit (qui collabore aux expulsions) et quelques fenêtres du bâtiment de la SNCB (qui participe aux rafles de sans papiers) ont été cassées. Un fumigène a été jeté sous un véhicule de la télévision nationale qui passait là par hasard. La manifestation est alors passée par la Gare du Midi pour entrer dans Saint-Gilles. A ce moment, de plus en plus de patrouilles de police cherchaient à encercler les manifestants. Des grillages et des barrières des chantiers ramassés sur le chemin ont été mis en travers de la rue pour les ralentir. Une fois dans Saint-Gilles, les manifestants se sont dispersés. La police n'a pu arrêter personne.

Voici deux tracts qui ont été distribués lors de la manifestation.

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Contre les centres fermés et toutes les prisons


Contre toutes les prisons

Parce que la prison n'est qu'une prolongation extrême de cette société qui fondamentalement ne nous laisse pas choisir où nous sommes et où nous allons, ce que nous faisons ou pas. Parce que la prison et la loi n'ont rien à voir avec une notion de justice, mais n'existent que pour maintenir un certain système et pour jeter aux oubliettes les indésirables. Parce qu'une société qui a besoin d'enfermer des gens, de les torturer physiquement et mentalement et de les détruire, nous ferions mieux de l'attaquer au plus vite si nous voulons un jour pouvoir goûter à ce que pourrait être la liberté.



Pour un monde sans Etat
Parce que peu importe l'Etat, il sera toujours l'un des obstacles sur le chemin de ceux qui veulent vivre libres. Parce que l'Etat nous réduira toujours à des numéros et nous étouffera en tant qu'individus. Parce que dans cette société il y a des personnes qui, à l'image de l'Etat, exercent du pouvoir sur d'autres. Devenir patron, jouer au maton, contrôler ton partenaire, dénoncer tes voisins. Toutes des attitudes qui renforcent l'Etat et les fondements de l'autorité en soi.



Pour un monde sans frontières

Parce que les frontières existent pour protéger la 'prospérité'. Une prospérité qui demande tout de nous et qui en échange nous donne une existence miteuse. Une prospérité qui rend riches quelques personnes et en exploite énormément d'autres. Parce que les frontières que le racisme, le nationalisme, le sexisme et la religion érigent, nous jettent les uns contre les autres et nous fait oublier ceux et ce qui vraiment nous pourrit la vie, nous contrôle et nous oppresse.



Parce que nous avons un désir sans borne pour un monde construit sur la solidarité et la liberté individuelle.

Pour un monde sans Etat et sans frontières


PDF -> http://bxl.indymedia.org/system/file_upload/2010/11/13/30/contre_les_prisons.pdf

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De la simplicité des choses

Pour une fois nous allons essayer de parler un langage simple. Parce que les raisons pour lesquelles nous sommes en colère et voulons changer ce monde dans sa totalité et le plus vite possible, sont simples. Parce que, au fond, les désirs et les idées que nous avons sont simples.

Nous sommes tous différents, nous avons un passé différent, des histoires différentes. Nous travaillons, ou pas. Nous joignons, tout juste, les deux bouts à la fin du mois, ou pas. Nous sommes déjà passés par la taule, ou pas. Pourtant, il y a comme un fil rouge traversant nos vies qui lie la plupart d'entre nous. Nous essayons de survivre à une réalité que nous n'avons jamais choisie et qui, soyons honnêtes, au bout du compte, a vraiment peu à nous offrir. Chaque jour il nous faut, à nouveau, courir pour ne pas être piétinés. Au travail, à l'école, à actiris ou à l'onem. Partout on attend de nous que l'on approuve, que l'on acquièse, ou mieux encore, que l'on prenne l'initiative et joue le jeu avec acharnement pour qu'un jour, peut-être, on peut prendre la place du patron. Ils attendent toujours de nous de l'obéissance, parce que ce sont eux qui peuvent t'enfoncer la tête sous l'eau. Cette situation qui est devenue une réalité, signifie un attentat direct contre notre temps, notre énergie, notre santé et nos relations sociales. On nous offre une vie à l'ombre des bureaux et des usines. Et encore, cela ne nous offre aucune sécurité. Sur les derniers vingt ans il n'y a jamais eu, ici, autant de pauvres que maintenant. De plus en plus de personne ne parviennent pas à suivre le rythme et sont étranglés par la pauvreté. Il n' y a évidemment pas que la pauvreté qui nous menace quand nous ne voulons plus suivre le cours normal des choses. Nous connaissons tous la menace de la prison. A ceux qui décident de tracer un chemin qui n'est pas proposé au menu, l'Etat répond par l'isolement et l'enfermement. Et l'Etat travaille dur à leur développement. A Steenokkerzeel, les dernières briques d'une nouvelle prison pour sans-papiers sont sur le point d'être posées. Une prison avec cellules individuelles, spécialement conçue pour les prisonniers révoltés qui n'abdiquent pas face à leur enfermement. Entre-temps neuf nouvelles prisons sont en cours d'élaboration, parmi lesquelles une prison pour mille personnes à Haren, dans la périphérie de Bruxelles. Une société construite sur la contrainte et le contrôle doit aussi construire des prisons pour maintenir les choses telles qu'elles sont. Nous n'acceptons ni cette société ni l'existence de ses prisons.

Heureusement il existe aussi d'autres personnes en colères, des personnes furieuses même. En France, ces deux derniers mois, l'atmosphère de la vie quotidienne a changé de ton. Une protestation de syndicats contre l'allongement de l'âge de la retraite fut pris par de nombreuses personnes comme un moment de lutte contre l'Etat, le capitalisme et plus encore. Plus près de nous, les derniers mois n'ont pas non plus manqué d'esprit d'entreprise. Dans plusieurs prisons, les détenus se sont révoltés et ont attaqués les infrastructures. Hors des murs, aussi, des personnes se sont confrontées à ce qui leur pourrit la vie. Il y a deux semaines, à Anderlecht, les flics se sont fait attaquer à coup de cocktail molotovs et de pierres, et à peine quelques jours plus tard des bureaux de la police fédérale ont subi une attaque incendiaire. Ces événements ne sortent pas de nulle part. Ces dernières années, ce genre d'actes se sont souvent produits. Il y a eu énormément de moments où l'Etat a été attaqué, les prisons et ceux qui les construisent se sont retrouvés avec des bâtons dans leurs roues, l'autorité sous toutes ses formes et couleurs harcelée.

Ce dont nous ne voulons plus a un visage contre lequel il semble possible de s'opposer. Maintenant reste la question de savoir si cette envie de se confronter n'est qu'un coup dans l'eau ou s'il peut vraiment changer le cours du fleuve. Nous voulons lutter contre ce qui nous étouffe. Pas seulement parce que nous trouvons ces choses dégueulasses, mais parce que, finalement, nous voulons aller vers quelque chose de complètement différent. Une manière autre de vivre ensemble où nous pourrions chercher sans entrave la plus grande liberté possible pour chacun. Un monde qui ne serait plus basé sur le travail, l'argent et la recherche d'argent, sur le pouvoir et la contrainte, mais sur la solidarité et les désirs partagés qui rompt avec la médiocrité quotidienne et fait de la vie une aventure. Des rêves qui deviennent réalité, repoussant chaque compromis qui voudrait nous convaincre de les amoindrir .Plus de patrons ni de travailleurs, donc, plus de détenus ni de matons, plus de chefs ni de suiveurs. Seulement nous-même et ce que nous voulons en faire.

Pour une lutte sans borne pour la liberté

Contre toute autorité, pour la révolution sociale


PDF -> http://bxl.indymedia.org/system/file_upload/2010/11/13/29/la_simplicite_des_choses.pdf "

http://bxl.indymedia.org/articles/580