vendredi 31 décembre 2010

Inno di la rivolta

Plus de 50 000 policiers et gendarmes déployés pour le Nouvel An

"Brice Hortefeux identifie trois types de risques: la menace terroriste, les accidents domestiques et les problèmes liés aux mouvements de foules.


Un réveillon sous haute sécurité. La France mobilise 53 820 policiers et gendarmes ce vendredi soir pour prévenir les incidents désormais rituels du Nouvel An, comme les incendies de voitures, a annoncé le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Quelques 71 unités mobiles de gendarmes et de CRS sont mobilisées, soit 6000 personnes de plus que d'ordinaire, a-t-il précisé sur RTL. Uniquement à Paris, il y aura 8060 policiers et gendarmes.

Côté pompiers, 2200 seront "en position de départ immédiat" à Paris et dans la Petite Couronne, selon le général Joël Prieur, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). L'activité augmente d'environ 30% par rapport à une nuit ordinaire lors du passage à la nouvelle année.

Le réveillon est traditionnellement marqué par des incidents dont des destructions des véhicules, phénomène apparu au milieu des années 1990, notamment à Strasbourg. Brice Hortefeux a déjà fait savoir qu'il ne communiquerait plus aucun bilan national, et plusieurs préfectures, notamment celle de Strasbourg, ont adopté cette stratégie. Les autorités expliquent qu'elles veulent mettre fin à ce qui risquerait selon elles de devenir un "concours".

Cette décision est critiquée à gauche, où l'on estime que le gouvernement veut en fait cacher des statistiques qui ternissent un bilan déjà critiqué dans la lutte contre l'insécurité. "Le gouvernement a tendance à supprimer les indicateurs gênants. Ça fait plusieurs années que le ministère de l'Intérieur publie des bilans bidons, incomplets. Hortefeux va encore plus loin", a précisé ce jeudi la députée socialiste Delphine Batho, spécialisée dans les questions de sécurité.

"Trois types de risque" selon Hortefeux

Après la Saint-Sylvestre 2009, le ministère de l'Intérieur avait annoncé un total national de 1137 véhicules incendiés et 549 personnes interpellées, mais des enquêtes de presse totalisant des chiffres obtenus préfecture par préfecture avaient montré que ce bilan avait été minoré.

Tant à Paris que dans les principales agglomérations de province, ce sont les unités mobiles (CRS pour la police et escadrons pour la gendarmerie) qui servent de "variable d'ajustement" en fonction des besoins. Vendredi, "des foules importantes sont attendues notamment dans les secteurs des Champs-Elysées, de la Tour Eiffel et du Trocadéro", relevait la préfecture de police de Paris dans son bulletin quotidien de ce mercredi.

Cette période de fin d'année comporte "trois types de risque accrus", d'après Brice Hortefeux. Le risque "terroriste", avec le maintien du plan vigipirate rouge renforcé. Si la menace "n'est pas plus élevée, ce qui s'est déroulé à Rome (colis piégés, ndlr) et à Copenhague (arrestation de cinq terroristes présumés, ndlr) doit nous encourager à la vigilance", avait-il affirmé. Les autres "risques" accrus sont "domestiques (incendies de sapins de Noël ou asphyxies dues à des chauffages défectueux), et ceux liés aux rassemblements de foules". Le traditionnel feu d'artifice a été annulé à Paris."

L'express.

Attentat à l'explosif devant un tribunal du centre d'Athènes

"ATHENES (AP) — Un attentat à l'explosif s'est produit jeudi matin devant les bâtiments d'un tribunal administratif du centre d'Athènes, faisant des dégâts matériels mais pas de victimes, selon la police. Aucune revendication n'a été formulée dans l'immédiat, mais les enquêteurs soupçonnent des groupes de la mouvance extrémiste de gauche ou anarchiste.

La bombe de forte puissance était placée dans le porte-bagage d'une moto garée devant les bâtiments, et signalée volée plusieurs heures auparavant dans un quartier proche de la capitale grecque. L'explosion, à 8h20 (6h20 gmt), a été précédée d'un appel téléphonique anonyme à un journal et une chaîne de télévision, ce qui a permis l'évacuation de la zone, dans le quartier d'Ambelokipi. L'appel a été passé par un homme s'exprimant de façon distincte, en grec.

La déflagration a sérieusement endommagé une dizaine de véhicules, les devantures de magasins et brisé des vitres dans un rayon de 200m. Selon les premiers éléments de l'enquête, la bombe était composée de nitrate d'ammonium et de fioul. Ce type de mélange puissamment explosif, appelé ANFO, a été utilisé par le passé par des groupes terroristes grecs et retrouvé lors de perquisitions au cours des derniers mois.

L'attentat intervient à quelques semaines de l'ouverture, le 17 janvier, du procès d'une douzaine de membres d'un groupe anarchiste radical, la "Conspiration des cellules de feu".

Ce groupe a revendiqué l'envoi début novembre de 14 colis à des ambassades à Athènes, ainsi qu'au président français Nicolas Sarkozy, à la chancelière allemande Angela Merkel, et au président du Conseil italien Silvio Berlusconi. Personne n'avait été blessé et seuls deux engins avaient explosé.

Mardi, les enquêteurs italiens ont confirmé l'existence d'un lien entre anarchistes italiens et grecs dans les attentats perpétrés la semaine dernière devant des ambassades à Rome. Selon les autorités, le groupe italien qui a placé trois bombes devant des ambassades à Rome répondait à un appel d'une cellule grecque qui avait planifié des attaques similaires.

La Fédération anarchiste informelle italienne, (FAI), qui a revendiqué l'envoi de deux bombes aux ambassades suisse et chilienne la semaine dernière, est aussi à l'origine du colis découvert lundi à l'ambassade grecque, a déclaré à l'Associated Press le chef des carabiniers, le colonel Maurizio Mezzavilla.

Parallèlement, une bombe de faible puissance a sauté dans la nuit de mercredi à jeudi devant l'ambassade grecque à Buenos Aires, sans faire de dégâts matériels importants ni de victimes. L'ambassade était inoccupée au moment de l'explosion, a précisé un porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères. Là encore, aucune revendication n'a été formulée pour le moment. Les enquêteurs disent constater une plus grande coordination internationale entre groupes anarchistes violents. AP"

mercredi 29 décembre 2010

Ingovernables

[Montreuil] : un coût immobilier

"Dimanche, 26 décembre, Montreuil. Sabotages de serrures (soudure à froid + petits bouts de bois) et tags sur plusieurs agences immobilières.
* Agence Laforêt, rue du Gal Gallieni : « Nik les proprios », puis autour « Liberté pour tous », « Père Noël je voudrais qu'il n'y ait plus de prisons du tout », « feu aux prisons »
* BTP conseil, avenue du Psdt Wilson (entreprise d'assurance spécialisée dans le BTP) : « spéculateur de la misère »
* GHF immobilier, rue de Strasbourg à Vincennes : « Nik la propriété »"

http://nantes.indymedia.org/article/22622

Zürich : A propos de la manifestation empêchée par la police à Örlikon

"Depuis quelques temps, on peut voir dans tout Zürich, dans des bars, des petits commerces, dans des quartiers et dans des rues, des tracts et affiches qui appelaient à une manifestation qui eut lieu à Örlikon le 18 décembre 2010. En voici la traduction.

Contre les expulsions Contre tous les sbires de l’administration des centres de rétention

Pour un monde sans frontières Pour une vie auto-organisée, sans papiers et sans autorités

Solidarité avec les révoltes de chacun-e de ceux/celles qui s’opposent aux contrôles, à l’enfermement et à l’exploitation

Considérant l’hostilité instillée entre nous, à travers le racisme et le nationalisme, entre celles et ceux dont la vie et la force de travail sont broyées en raison du même ordre social ;
considérant l’oppression que ressentent tou-te-s celles et ceux qui veulent beaucoup plus de la vie que la minuscule part que nous concèdent encore les normes de cette société ;
considérant les humiliations quotidiennes exercées par la police, les chefs, les fonctionnaires, les enseignants et autres autorités ; considérant que pour tous nos problèmes, nous n’attendons depuis longtemps plus rien des politiciens et des institutions.
Nous n’exigeons rien de l’état. Parce que c’est justement lui qui est à la racine de nos problèmes. Nous ne comptons sur aucune amélioration des rapports sociaux, si ce n’est sur celle que nous inventerons nous-mêmes et pour laquelle nous devons nous battre.
Celle ou celui qui ose encore rêver et se révolter sent que tout pourrait bien être complètement différent. Portons ce rêve dans la rue. Tout changement dépend de nous...

Ce samedi, le nombre de cars de flics et de flics en civil augmentait déjà quelques heures avant 20h et ils contrôlaient les nombreuses personnes qui passaient à Örlikon dans les rues alentours du point de rendez-vous. A plusieurs stations de bus, il y avait des unités de police, sur la place du marché, au centre d’Örlikon, il y avait plusieurs cars de flics. Devant le poste de police, un canon à eau se tenait prêt. Vers 20h, environ 6 cars de flics anti-émeutes se sont positionnés sur le lieu de rendez-vous, place Bernina, où ils ont contrôlé les personnes présentes. Un groupe d’environ 6 personnes a été encerclé à l’arrêt de tram et placé en détention pour 2-3 heures. D’autres personnes contrôlées dans les environs ont été arrêtées, mais toutes ont été relâchées après quelques heures. Une personne s’est faite tabasser pendant l’arrestation. Derrière le service d’immigration, juste à côté du point de rendez-vous, 20 autres flics attendaient en tenue de combat. C’était difficile d’arriver au point de rendez-vous sans être contrôlé, et presque impossible de s’y rassembler. Les flics n’ont pas lésiné pour tout étouffer dans l’œuf. Il n’y a eu aucune manifestation.

Nous ressentons de la complicité avec tou-te-s celles et ceux qui se sont sentis touchés par les idées exprimées qui, malgré un certain risque de la démarche, se sont rendus sur les lieux avec la volonté de donner une expression collective. Ils peuvent empêcher une manifestation, mais ils ne peuvent pas briser les complicités que l’idée a fait naître et qui peut en produire mille autres.

On se reverra dans la rue.

[Traduit de l’allemand de indymedia.ch]"

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"Ce tract a été distribué dans les rues d’Örlikon par rapport à la manifestation du 18 décembre contre les expulsions et l’état, qui a été empêchée par la police :

Samedi dernier, ils nous ont pris l’espace, mais chaque moment qui peut nous permettre de le reconquérir nous appartient

Tous les jours nous traversons les rues de cette ville, de la maison au travail, du travail au magasin, du magasin à la maison ; parfois avec de petits détours. C’est l’habitude même qui voile la possibilité inhérente à chacun de ses moments de nous décider à rompre maintenant avec elle. Afin de poser de nouvelles questions, de faire de nouvelles expériences et de nous battre pour avoir l’espace nécessaire pour le faire, dans une perspective émancipatrice. Nous voulons créer des moments qui rendent visibles la possibilité de cette décision.

Quiconque passait dans les rues d’Örlikon samedi soir dernier ne pouvait presque pas le faire sans remarquer que la police sillonnait toutes les rues, agitée comme une puce. Il se passait quelque chose. Il devait bien se passer quelque chose. Quelque chose qui les poussait, en civil ou en uniforme, à se tenir à chaque coin de rue, à stopper des gens, à les fouiller et à en arrêter plus d’une douzaine "préventivement" (en cassant auparavant la figure à une personne avec cette saloperie de flashball). Il devait bien se passer quelque chose, pour que plusieurs cars de police se trouvent sur la place du marché et pour qu’un canon à eau se tienne prêt devant le poste. Une chose pour laquelle peu de temps avant 20h, ils ont positionné 6 cars, pendant que 20 flics prêts au combat était à l’affût derrière le service d’immigration, dont les vitres ont encore été brisées. Vu le déploiement des forces de l’ordre, il devait y avoir quelque chose qui ne devait se passer à aucun prix...

De fait, comme ce fut annoncé sur d’innombrables affiches sur les murs, dans des bars et des petits commerces à peu près partout dans la ville, une manifestation devait partir de la place Bernina. Juste à côté du service d’immigration, là ou des sans-papiers sont obligés de mendier une autorisation quotidiennement pour avoir le droit de se faire autant exploiter que tou-te-s les autres, mais dans des conditions encore plus viles. Nourris de l’immonde machination raciste des derniers mois, cela aurait pu être un moment pour exprimer collectivement notre rage et nos idées, de quelque manière que ce soit. L’appel à la manifestation n’était pas uniquement contre les expulsions mais aussi contre tout l’ensemble qui se charge de diminuer, d’enfermer et d’expulser des êtres humains : contre l’autorité et l’état.

Elle aurait pu être une rencontre de personnes qui chient sur les papiers, les bouts de tissu que sont les drapeaux, ou n’importe quelle autre catégorie construite par l’état, qui ne sont là que pour nous séparer les un-e-s des autres. Une rencontre possible donc, de désirs qui s’opposent fondamentalement à ce monde, de la détermination à transgresser des frontières et à abattre des murs. Même si celles et ceux qui se sentaient concerné-e-s par cet appel étaient nombreu-x-ses, il était impossible de se rassembler dans une armada de policiers qui, d’après leurs propres mots, « ne peuvent absolument plus rien tolérer après ce qui s’est passé suite au dernier vote [1] ». Eh bien nous n’attendrons certainement pas votre tolérance. La force qui nous permet de nous battre pour des espaces dans lesquels partager et faire exister des idées anti-autoritaires n’est pas militaire et ne le sera jamais. Elle tient au caractère social de ces idées, à notre force de création et à notre détermination. Il y a mille chemins de la révolte.

Balayons la froideur et la résignation de nos têtes pour que leurs gardiens, les flics, soient un jour balayé des rues. Pour créer des moments dans lesquels les relations entre celles et ceux qui se sentent écrasé-e-s par ce monde nous passionnent et adviennent dans la solidarité et la disponibilité au combat.

Pour conclure avec les mots qui concluaient l’appel à la manifestation :
Tout changement dépend de nous...

[Traduit de l’allemand de andiewaisendesexistierenden.noblogs.org]
Notes

[1] Le 28 novembre à Zürich, au cours de la manifestation qui a eu lieu en réaction à l’initiative pour l’expulsion qui avait été acceptée, plusieurs banques, magasins de luxe et bâtiments de l’état ont été attaqué."

http://non-fides.fr/?Zurich-A-propos-de-la

[Brochure] Diavolo in corpo : Qu'est-ce que le terrorisme ?

"« En mai 1898, le roi Umberto I, préoccupé par les nouvelles qui lui parviennent de Milan où venait d’éclater une grève générale, confiait au général Bava Beccaris le soin de réprimer la révolte. L’ordre est donné aux soldats de tirer à vue, et Bava Beccaris fait ouvrir le feu sur la ville à coups de canon. Le bilan est de 80 morts et 450 blessés. Fier du devoir accompli, le général télégraphe au roi que Milan est désormais «pacifiée». Le chef de gouvernement, le marquis Di Rudini, fait interdire plus de cent journaux d’opposition, les Bourses du Travail, les cercles socialistes, les Sociétés mutualistes, mais aussi pas moins de 70 comités diocésains et 2500 comités paroissiaux. De plus, les Universités de Rome, Naples, Padoue et Bologne sont fermées, tandis que se déroulent des milliers d’arrestations. Umberto I envoie immédiatement un télégramme de félicitations à Bava Beccaris et le décore de la croix de l’Ordre Militaire de Savoie «pour les précieux services rendus aux institutions et à la civilisation». Deux ans plus tard, le 29 juillet 1900, l’anarchiste Gaetano Bresci allège le roi Umberto I du poids de ses responsabilités en le tuant à Monza. Le Roi et l’anarchiste. Deux assassins aux mains tâchées de sang, c’est indéniable. Pourtant, peut-on les mettre sur le même plan ? Je ne le pense pas, pas plus qu’on ne peut considérer les motivations et les conséquences de leurs actes de la même manière.

Et donc, puisqu’ils ne peuvent être unis dans une exécration commune, lequel des deux a commis un acte de terrorisme ? Le roi qui a fait massacrer la foule, ou l’anarchiste qui a abattu le roi ? »

Extrait d'A corps perdu n°1

Brochure A5 12 pages

Texte lisible ici : Qu'est-ce que le terrorisme ?"


http://apache-editions.blogspot.com/2010/11/quest-ce-que-le-terrorisme.html

Le Palais de justice de Nantes vandalisé cette nuit

"C’est un agent de sécurité qui a découvert les dégâts ce mercredi matin un peu avant sept heures en prenant son service. Six vitres de cinq mètres sur deux, en façade du Palais de justice, sur l’île de Nantes ont été brisées. Non loin, les policiers chargés de l’enquête ont découvert un morceau de poutre qui aurait servi à endommager les vitres. Une première estimation avant expertise fait état de 170 000,00 € de dégâts."

Déclaration de trois membres emprisonnés de Lutte Révolutionnaire à propos des colis piégés de Rome

"A propos des colis piégés qui ont été envoyées aux ambassades du Chili et de la Suisse à Rome le 23 décembre 2010, blessant deux fonctionnaires, et dont la responsabilité a été prise par l’organisation « Fédération anarchiste informelle - FAI - Cellule révolutionnaire Lambros Fountas », nous devons préciser ce qui suit :

En tant que Lutte Révolutionnaire nous avons toujours choisi de réaliser des actions à visée politique. Nous avons toujours visé le Status Quo, ses structures et ceux qui le représentent et le protègent.

Nous avons organisé nos actions de manière à éviter toute blessure aux personnes qui ne figuraient pas parmi nos cibles politiques et nous n’aurions jamais mené des actions pouvant résulter à la blessure d’un fonctionnaire de l’ambassade pris au hasard comme cela s’est produit, par exemple, dans le cas de ces colis piégés.

Le principe ci-dessus a toujours été un principe d’action pour nous tous, et bien sûr pour notre camarade qui est mort - membre de l’organisation, Lambros Fountas. Pour cette raison, nous demandons aux actions de cette nature de ne pas se produire au nom de notre camarade.

Pola Roupa, Nikos Maziotis, Kostas Gournas.

Traduction trouvée sur Non Fides."

http://nantes.indymedia.org/article/22619

La France valide l’extradition de Christian et Sonja, deux ex- des RZ

"Menacés d’extradition, les deux ex-terroristes s’étaient fait oublier à Lille

Voix du Nord, dimanche 26.12.2010, 05:12

Le décret signé par François Fillon vient d’être validé par le Conseil d’État. À 77 et 69 ans, Sonja Suder et Christian Gauger sont menacés d’être extradés vers l’Allemagne. Ils y sont suspectés d’actes terroristes commis il y a... trente-cinq ans avec les Cellules révolutionnaires et le célèbre Carlos. Commencée en 1978, la cavale du couple s’est arrêtée à Lille durant vingt-deux ans. À Wazemmes,à deux pas du marché, il était connu pour y faire des brocantes. Enquête.

C’est une petite rue du populaire quartier de Wazemmes. Rue de l’Hôpital-Saint-Roch. C’est ici que les deux anciens membres des RZ, les redoutables Cellules révolutionnaires, responsables de plusieurs attentats sanglants commis au milieu des années 70 dans l’ex-RFA, ont vécu paisiblement dans la clandestinité jusqu’en janvier 2000. « C’est là », montre Jeanine Tison, 76 ans, en désignant l’étroit immeuble de briques qui jouxte sa maison.

Discrète Lina

Dans le quartier, alors, on croise souvent la haute silhouette d’un certain Werner on ne manque pas de remarquer ses cheveux retenus par un catogan. Son épouse, Lina, est plus discrète, moins bavarde. Un couple sans histoires. Enfin presque.

Tout le monde tombe des nues quand la nouvelle tombe. La planète vient de basculer dans le IIIe millénaire quand Sonja Suder et Christian Gauger sont, en effet, arrêtés par les policiers de la direction centrale des renseignements généraux et leurs collègues du Bundes Kriminal Amt (BKA), le FBI allemand. Des terroristes allemands ! Impossible. À Lille, on les croit suisses. C’est du moins ce qu’ont toujours affirmé ceux qui disaient alors s’appeler Werner Rapaport et Lina Lange.

Le couple, qui disposait de faux passeports helvétiques, vivait modestement de petites brocantes et de la vente de bijoux artisanaux que fabriquait la discrète Lina. Sonja Suder, dans la réalité, est soupçonnée - ce qu’elle nie - d’avoir participé à la préparation de la sanglante prise d’otages des ministres de l’OPEP à Vienne, en décembre 1975 avec Carlos. Elle aurait recruté le commando qui fit quatre morts. Lors de leur arrestation, dans un hôtel du XIe arrondissement de Paris, Suder et Gauger sont trouvés en possession de 40 000 euros en liquide. Étrange. Très étrange... En Allemagne, le parquet de Francfort les accuse de trois attentats à l’explosif et incendies criminels, en 1977 et 1978. L’un d’eux a ravagé le château de Heildelberg, les deux autres des sièges d’entreprises. La justice allemande a déclaré ces crimes imprescriptibles. Voilà pourquoi Sonja Suder et Christian Gauger sont en passe d’être remis à tout moment aux autorités allemandes. La conclusion d’une procédure à rebondissements.

En mars 2001, la cour d’appel de Paris avait rejeté l’extradition, jugeant l’action publique prescrite en droit français. Saisie à nouveau en 2009, elle a cette fois donné un avis favorable. Selon le Conseil d’État, les règles allemandes s’appliquent. Pendant ce temps, la polémique enfle. Beaucoup dénoncent un acharnement contre des personnes âgées. Victime de séquelles provoquées par plusieurs accidents cérébraux, Christian Gauger est aujour-d’hui sévèrement handicapé. « C’est une machine judiciaire qui n’arrive pas à s’arrêter, cet acharnement n’a ni queue ni tête », a ainsi dénoncé Daniel Cohn-Bendit en apprenant la validation des deux décrets d’extradition.

Me Irène Terrel, l’avocate des deux anciens militants des Cellules révolutionnaires, indignée par ces mesures « incompréhensibles », a demandé au Premier ministre la suspension de leur exécution. À Wazemmes, le souvenir de Werner et Lina a pris du plomb dans l’aile. Rue de l’Hôpital-Saint-Roch, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

Deux retraités allemands menacés d’extradition pour des faits vieux de trente ans

Les Inrocks, 22/12/2010 | 10H09

Le Conseil d’État vient de rendre extradables deux Allemands pour des faits de terrorisme remontant à plus de trente ans. Pourtant en 2001, la France avait refusé leur extradition.

Christian Gauger et Sonja Suder ont 69 et 78 ans, et vivent en France depuis trente-deux ans. Elle, plus âgée mais plus en forme, est devenue l’infirmière de son compagnon, terrassé en 1997 par un accident cardiaque aux lourdes séquelles neuropsychiatriques. En 1978, le couple avait fui Francfort en catastrophe pour entamer une vie clandestine à Lille. On était au beau milieu des années de plomb.

Ce qu’on leur reproche ? D’avoir été membres des Cellules révolutionnaires, organisation proche de la Bande à Baader. Et d’avoir, à ce titre, commis deux attentats en 1977 contre des firmes allemandes, ainsi qu’un incendie à Heidelberg en 1978. Les faits n’ont causé que des dégâts matériels.

Une accusation qui repose sur un unique témoignage

Mais, plus grave, Sonja Suder est aussi suspectée d’avoir pris part à l’organisation logistique de la prise d’otage des membres de l’Opep à Vienne, en 1975. Cette accusation repose sur le seul témoignage de Hans-Joachim Klein, tireur de ce même commando, gracié en 2003 après cinq ans derrière les barreaux. Au total, même s’ils nient les faits, Christian Gauger risque entre vingt et trente ans de prison et Sonja Suder, la perpétuité.

Plus de trente ans après les faits, comment est-ce possible ? Pour comprendre, il faut revenir dix ans en arrière. En 2000, à la suite du témoignage de Klein, l’Allemagne fait arrêter le couple Gauger-Suder, qui fait son premier séjour en prison. Mais selon le droit français, il y a prescription, et leur avocate Irène Terrel empêche leur extradition. A leur sortie, ils sont aidés par un réseau d’anciens activistes italiens. Ils emménagent dans un deux pièces à Saint-Denis.

En 2005, l’affaire connaît un rebondissement : ignorée depuis sa signature en 1996, une convention définissant les critères européens en matière d’asile est réactivée. Au sein de cette convention, un accord bilatéral entre la France et l’Allemagne stipule qu’en cas d’extradition, la prescription s’applique non pas dans l’Etat requis (ici, la France), mais dans l’Etat requérant (ici, l’Allemagne, où le délai de prescription peut atteindre quarante ans).

Un détail qui change tout, et une aubaine pour le parquet de Francfort, qui s’empresse de faire valoir cette nouveauté. En 2007, le couple est à nouveau arrêté à son domicile parisien.

Le couple est jugé extradable en dépit du danger de mort encouru par Christian Gauger

"J’étais tellement effarée que j’ai d’abord cru à une erreur", confie leur avocate Me Irène Terrel. Sonja et Christian retournent en prison quelques semaines. En vertu de l’accord bilatéral de 2005, l’Allemagne fait, en 2009, une nouvelle demande d’extradition. Et pour les mêmes faits, la cour d’appel juge cette fois-ci le couple extradable.

Suder et Gauger font alors une requête auprès du Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française. Mais en dépit du danger de mort encouru par Christian Gauger dans le cas d’une séparation d’avec Sonja Suder, le Conseil d’Etat vient d’écarter la requête, avançant entre autres "l’intérêt de l’ordre public" !

"C’est se moquer du sens même des mots", lâche Me Irène Terrel, qui a déjà saisi la Cour européenne des droits de l’homme.

Car dans cette affaire, "de nombreux fondamentaux sont bafoués", poursuit l’avocate. D’abord, "on ne juge pas deux fois un même fait" ; deuxièmement, "on ne s’appuie sur la rétroactivité d’une loi que si elle est favorable à l’accusé, et c’est le contraire qui se passe" ; troisièmement, "c’est la France elle-même qui a émis comme première réserve dans les nouvelles procédures d’extradition celle de l’âge ou de l’état de santé".

Enfin, Irène Terrel se souvient très bien des mots de Nicolas Sarkozy face à l’interminable traque de Roman Polanski : "Ce n’est pas une bonne administration de la justice que de se prononcer trente-deux ans après les faits, alors que l’intéressé est un homme de 76 ans." Ah bon ?"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3802

dimanche 26 décembre 2010

Ecrire à Giannis Dimitrakis

Yiannis Dimitrakis
Filakes Domokou
T.K. 35010 Domokos
Phthiotis
Greece

vendredi 24 décembre 2010

Bologne : actions complices avec la révolte des rues de Rome du 14 décembre

""Dans la nuit du 14, pensant élargir la rage qui a explosé dans les rues de Rome à Bologne, ont été renversés des containers de poubelles au milieu de la rue en plusieurs points de la ville et brisés la vitre et le distributeur de billets de la banque Monte dei paschi, via repubblica. Complicité avec les rebelles"

Traduit de l’italien de informa-azione, Gio, 23/12/2010 - 12:21"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3795

Le ministère de l’Intérieur porte plainte contre Indy Paris

"Brice Hortefeux porte plainte contre un site « anti-flics »

Figaro, 23/12/2010 | 16:54

Le ministre de l’Intérieur satisfait une demande des syndicats de police, inquiets de voir proliférer sur Internet des contenus appelant, selon eux, à la haine, voire à l’agression des policiers.

« Le nombre de sites anti-flics prolifère dangereusement sur la Toile » s’inquiète Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de gardiens de la paix Alliance. Interrogé par Lefigaro.fr, le patron du syndicat estime que ce type de sites Internet existe depuis longtemps, mais qu’ils sont « de plus en plus violents et de plus en plus diffamants ». La découverte, ces derniers jours, du site paris.indymedia.org achève de le convaincre qu’il faut agir : « Sur ce site, de nombreux articles sont illustrés par des clichés photographiques de fonctionnaires de police nettement reconnaissables », écrit le syndicaliste au ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, lundi.

Les internautes sont en effet invités à identifier, photographier et filmer « chaque flic en civil », le tout « pour que l’insécurité gagne leur camp », est-il écrit. « Nous identifierons un à un ces déchets », promet ce site, qui compare la police française à la Milice, en l’estimant « digne des grandes heures de Joseph Darnand ». On peut y voir des photos de policiers en civil, certains avec leur identité, affublées de commentaires. Ainsi une photo de policier avec son nom, son service et une légende assurant que son tee-shirt est une marque « fétiche du néo-nazisme international ».

Le secrétaire général d’Unité-SGP Police, Nicolas Comte, s’est également fendu d’un courrier alarmiste au ministre, lundi : « Les propos tenus sur le site Internet sont insultants pour les policiers et peuvent mettre en danger leur sécurité et celle de leur famille », y écrit-il. Mercredi enfin, le syndicat Synergie Officiers s’est offusqué, par la voix de son reponsable Mohammed Douhane : « L’injure et la diffamation et toutes les atteintes à l’image de l’institution policière doivent être condamnées avec la plus grande fermeté ».

Flou juridique

Le « geste fort pour la défense de l’institution police » réclamé de concert par les syndicats ne s’est pas fait attendre : jeudi, Brice Hortefeux a annoncé qu’il porterait plainte contre paris.indymedia.org. Le ministre s’exprimait en marge d’un déplacement à Grenoble. Il n’a pas précisé dans l’immédiat la base juridique de sa plainte.

Or, pour l’heure, un flou juridique entoure ces questions. Car, comme l’explique l’avocate Anne-Laure Compoint à l’AFP : « Le fait de diffuser des photos de policiers sur la voie publique n’est pas répréhensible ». Seul « le fait de publier les identités et les photos de policiers en civil, et de dénigrer leur fonction les rend passibles de poursuites pour diffamation et atteinte au droit à l’image ». Par ailleurs, certains policiers, par leur fonction - comme ceux appartenant au RAID ou à la DNAT - sont protégés et divulguer leur identité « constitue une infraction pénale », a assuré une source proche de la direction de la Préfecture de Police de Paris.

Tonalité martiale

Le site Internet se présente comme un « collectif d’organismes de médias indépendants » et se « considère comme une sorte d’agence de presse ». Il se défend d’être « anti-flics ». Ce site s’inspire d’un concept né aux Etats-Unis dans les années 1980 afin de lutter contre les violences policières appelé ’copwatch’, où des patrouilles de citoyens filment ou photographient les interventions policières qui sont ensuite diffusés sur Internet.

Dans un communiqué à la tonalité martiale, il lance, à l’adresse des policiers : « Vous nous avez créé, vous allez nous subir. Nous sommes tout, vous n’êtes rien ». Et assume : « Oui, la police nationale est une milice digne de celle de Joseph Darnand. Lorsque celle ci tabasse des lycéens à coup de flashball. Quand la PAF exprime les pires insultes envers des immigrés clandestins comme à Calais ou à l’aéroport de Roissy. Quand la BAC chope des manifestants au hasard pour les cloisonner dans un hall d’entrée. Quand des civils jettent des canettes pour inciter les manifestants à faire de même et interpeller après, afin de faire du chiffre. Quand la police nationale exprime ouvertement son racisme et sa haine envers l’étranger (...) ».

Reste que c’est la réaction des syndicats de police qui a attiré l’attention sur ce site Internet. Mais, selon Jean-Claude Delage, « ne pas en parler aurait été pire que tout »."

"Copwatch : les flics fliqués sur le Net

Les inrocks, 22/12/2010 | 11H34

La guerre est déclarée entre Indymedia Paris, qui a publié des photos de policiers en civils, et le syndicat Alliance police nationale, qui en appelle à son ministre. Une polémique qui illustre le développement en France du copwatch, importé des Etats-Unis.

“Nous filmerons et identifierons les flics parisiens un par un”, promettent les anonymes qui ont posté une dizaine de photos de policiers, avec et sans brassards, sur le site Indymedia Paris (collaboratif, ouvert à tous et surtout utilisé par l’extrême-gauche), le 18 décembre. Le but : désigner au grand public quels policiers en civil sont chargés des manifs “afin que l’insécurité gagne leur camp”.

Indignation le 20 décembre de la part d’Alliance police nationale, second syndicat de gardiens de la paix (classé à droite). Dans un communiqué, Alliance déplore “une prolifération de sites ou autres blogs «anti flics»”. Devant “des propos diffamatoires, des outrages et des menaces”, le syndicat “en appelle au Ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police afin que la justice soit saisie et que de tels sites soient fermés et leurs administrateurs poursuivis”. Le syndicat Unité-SGP Police, majoritaire, s'est joint le lendemain aux protestations.

En réponse, les posteurs d’Indymedia en ont remis une couche en publiant d’autres photos. Ils se réclament du copwatch, cette pratique nord-américaine visant à surveiller les interventions policières pour empêcher ou médiatiser les bavures. En 1991, un vidéaste amateur filme le tabassage de Rodney King, un jeune noir américain. Un procès a lieu. L’acquittement des policiers provoque les émeutes de 1992 à Los Angeles.

Chasse aux sorcières

Depuis, des groupes de citoyens, aux Etats-Unis, au Canada et plus récemment en Europe, s’organisent autour du copwatch. En France, le Raid-H, Résistons ensemble ou Que fait la police développent le concept par la recension des bavures ou l’appel à la vigilance citoyenne.

La démarche des internautes d’Indymedia va bien plus loin et relève d’autres inspirations idéologiques, entre antifascisme, anarchisme et mouvement autonome. “Nous photographierons et filmerons chaque flic en civil que nous diffuserons comme nos camarades le font dans d’autres villes”, écrivent-ils. Puisque la police dispose de fichiers sur les militants, ils inversent le procédé, avec ou sans commentaires sur les fonctionnaires désignés.

En novembre déjà, Indymedia Paris publiait la photo d’un policier accusé de bavure, avec son identité et un extrait de son profil Facebook. Début décembre, un autre policier était épinglé pour ses liens avec l’extrême-droite. L’exemple le plus significatif, dont les Parisiens s’inspirent, vient d’Indymedia Lille. En octobre, le site identifiait plusieurs policiers soupçonnés d’être proches du Bloc Identitaire. Indymedia Lille a également publié des photos de fonctionnaires de la BAC.

Le “copwatch” a donc tourné, pour certains, au procès en fascisme, voire à la dénonciation de simples policiers pour le principe. Comme lors des manifestations contre la réforme des retraites, où des participants ont “outé” des policiers en civil obligés de se réfugier derrière les cordons de leurs collègues.

A quoi ça sert? Un militant libertaire, dans une ville de l’Est, nous explique :

“Je l’ai fait localement en publiant sur mon blog la gueule de flics en manifs. Pour moi ce sont des personnages publics, ils ont fait le choix de représenter le maintien de l’ordre. C’est surtout pour leur montrer qu’on est pas des jambons : dans une petite ville ils ne peuvent pas passer inaperçus déguisés au milieu d’une manif.”

Ce trentenaire n’a jamais eu écho de quelconques représailles contre des policiers ou de poursuites contre ceux qui auraient publié leur photo. Il faut dire que les règles sont claires sur le sujet : sauf pour quelques exceptions dues à un poste "sensible", tout policier peut être photographié et filmé et les images être ensuite diffusées. Si un fonctionnaire veut porter plainte sur le fondement du droit à l’image (article 9 du Code civil), il doit démontrer un préjudice.

“Franck”, militant antifasciste parisien, est plus réservé:

“Que les gens soient au courant, c'est bien, mais il faut avoir les reins assez solides. C’est à double tranchant et assez dangereux.”

En juillet à Paris, un homme avait subi un interrogatoire au sujet de la divulgation de l’identité de policiers dans la brochure anarchiste “Analyse d’un dossier d’instruction antiterroriste”, publiée sur plusieurs blogs. Et en dehors du simple droit à l’image, certaines publications pourraient tomber sous le coup de la diffamation ou de l’outrage.

Mise à jour le 23/12 à 15h : Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé qu'il allait porter plainte contre Indymedia Paris. "

Grèce : Verdict du procès en appel de l’anarchiste Giannis Dimitrakis

« Ni prisonniers sociaux, ni prisonniers politiques
Dynamite et feu à toutes les prisons. »


Dans une lettre commune de Giannis Dimitrakis, Giorgos Voutsis-Vogiatzis et Polikarpos Georgiadis

"Giannis Dimitrakis est un anarchiste qui a été arrêté en janvier 2006 suite à un braquage de banque à Athènes. Pendant son procès, il a précisé ses motivations anarchistes pour cette expropriation. Enfin, il a été condamné à 35 ans de prison (pour le braquage et la fusillade avec les flics). En avril 2007, Giannis a été tabassé par des matons dans la prison de Malandrino, où ensuite a commencé la première mutinerie d’une série de dix dans les prisons grecques.

Aujourd’hui (23/12/10) a été prononcé le verdict de la cour d’appel. La peine finale après la fusion de toutes les condamnations est de 12 ans et 6 mois d’emprisonnement ferme (contre 35 ans en première instance).

Il a été reconnu coupable pour le braquage de la banque nationale de la rue Solonos (7 ans d’emprisonnement), coupable de soutien mental dans la tentative d’homicide du garde de la banque (6 ans d’emprisonnement), coupable d’avoir participé à un gang (4 ans de prison), coupable d’avoir utilisé une arme à feu (2 ans d’emprisonnement). Il n’a pas bénéficié des mesures d’atténuation, mais de la fusion des peines.
Ayant déjà purgé près de 5 ans, il devra encore rester en taule environ 7 ans et 6 mois.

La chambre était pleine de compagnons, qui ont crié des slogans. La présence de la police était discrète, sans EKAM (forces spéciale grecque) et autres cagoulés comme lors des procès précédents.

Le compagnon a été reconduit en taule avec les deux poings levés, et dans les prochains jours, il devrait être conduit à la prison de Domokos depuis celle de Koridallos où il était maintenu temporairement pour le procès.

La passion pour la liberté est plus forte que leurs prisons"

Fra Contadini - Un dialogue entre deux paysans sur l’anarchie



"Ecrit en 1883 et publié en 1884 à Florence, ce dialogue entre paysans fut un véritable succès de propagande anarchiste en Italie d’abord et dans le reste du monde ensuite. Quelques années plus tard, en 1887, c’est Kropotkine qui ouvrira la voie à une multitude de traductions en lui donnant une version française (c’est celle-ci que nous avons choisi de reprendre ici) à laquelle succédera la version espagnole, puis anglaise, allemande, roumaine, néerlandaise, norvégienne, tchèque, hébraïque, arménienne et ainsi de suite. Dans un langage simple, proche du parler populaire italien de l’époque, Malatesta s’attelle à poser des pistes pour des solutions aux divers problèmes sociaux en parlant au cœur comme au cerveau. Ces deux paysans, Jacques et Pierre (Beppe et Giorgio dans la version originale italienne) sont deux personnages dans lesquels tout le monde peut se reconnaître, en particulier Jacques, censé représenter le discours classique et influencé que Pierre, l’anarchiste, essaye de démonter.
Un succès qui peut s’expliquer par sa capacité, par le biais de la forme dialogue, à parler à tous, bien au-delà de la simple paysannerie, en faisant vibrer le mot exploitation chez tous ceux qui la subissent, et liberté chez tous ceux qui la désirent."

http://infokiosques.net/spip.php?article814

mercredi 22 décembre 2010

[antiterrorisme] Paris : arrestation et incarcération de Bruno

"Lundi 20 décembre 2010, Bruno a été arrêté à Paris.

Il est mis en examen dans l’"affaire des fumigènes" depuis janvier 2008 sous enquête antiterroriste, accusé de « transport et détention de produits incendiaires ou explosifs », en l’occurrence des fumigènes, alors qu’il allait à une manifestation devant le Centre de Rétention de Vincennes (voir Mauvaises Intentions).

Il avait été incarcéré pendant 4 mois et demi début 2008, puis avait choisi de soustraire à son contrôle judiciaire depuis juillet 2008. Il était donc sous mandat d’arrêt.

Alors que l’instruction devait être close en cette fin 2010, il a été incarcéré ce mardi 21 décembre à la prison de Fresnes.

Plus d’infos bientôt.

Liberté pour tous !
La solidarité est une arme !

- Dossier "Mauvaises Intentions" : http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
- Quelques notes sur le contrôle judiciaire : http://infokiosques.net/spip.php?article717 "

"Pour mémoire : Pourquoi je me suis fais la malle"

http://nantes.indymedia.org/article/22592

Madrid : 40 banques et 10 agences immobilières sabotées à Carabanchel

"Indy Madrid, Lun, 20/12/2010

La nuit de jeudi 16 à vendredi 17, environ 40 distributeurs de billets de banques et 10 serrures d’agences immobilières du quartier Carabanchel de Madrid ont été mis hors service en réponse à la menace d’expulsion du squat (CSOA) Mercado Puerta Bonita.

Que s’étende la colère........... (-A-)

Traduit de l’espagnol"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3788

dimanche 19 décembre 2010

Rennes : Violents affrontements place de la mairie entre la police et des manifestants

" Cet après-midi, des sympathisants anarchistes se sont mêlés à la manifestation organisée, à Rennes, par le réseau «Logement pour toutes et tous».



Les manifestants opposés à la loi Loppsi 2 qui prévoit l’interdiction de l’habitat léger (tente, yourte, mobil-home…), sont ensuite remontés place de la Mairie où ils ont perturbé le spectacle diffusé sur la façade de l’hôtel de ville en allumant un feu de palettes.



À 18h45, les pompiers, appelés pour éteindre le feu, n’ont pas reçu un bon accueil. Les policiers sont alors intervenus. De violents affrontements ont eu lieu entre les manifestants et la police qui a lancé des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Ouest France, 18 décembre 2010.



Loi Loppsi : une manifestation dégénère place de la mairie [ 19h09]



Une manifestation contre la loi Lopsi a dégénéré à Rennes, ce samedi, place de la mairie.

Section d'intervention et police municipale confondue, une quarantaine de policiers sont toujours sur les lieux, place de la mairie à Rennes. Ils font face à près d'une centaine de manifestants, pour certains membres de l'extrême-gauche.



Ce samedi, dans l'après-midi, en plein rush pour les courses de Noël, une manifestation anti loi Loppsi 2 a dégénéré. Des manifestants avaient allumé un feu de palettes à proximité du petit manège. Ces derniers se sont ensuite opposés aux pompiers venus éteindre les flammes. Les forces de l'ordre sont alors intervenus.



À l'heure où nous écrivons ces lignes, des affrontements ont toujours place de la mairie.



Affrontements en centre-ville après une manifestation [20h55]



Une manifestation a dégénéré à Rennes, ce samedi vers 18h30, place de la mairie. Des affrontements se sont déroulés dans les rues du centre-ville entre la police et une quarantaine de militants.



Tirs de grenades lacrymogènes contre projectiles en tous genres. Depuis 18h40 ce samedi, la police est aux prises avec une petite cinquantaine de militants.



En plein rush de Noël, une manifestation contre la loi de sécurité, Loppsi 2, a dégénéré. Selon les premiers éléments recueillis sur place, des manifestants avaient allumé un feu de palettes «pour se réchauffer» à proximité du petit manège de la place de la mairie, à l'issue de la manifestation. Ils se seraient ensuite opposés à l'intervention des pompiers venus éteindre les flammes. Les forces de l'ordre, stationnées à proximité, ont donc décidé d'évacuer les lieux. C'est à ce moment là que les choses ont dégénéré.



Matraque, lacrymo et insultes



Des affrontements ont eu lieu place de la mairie et alentours. Ils opposent une quarantaine de militants et une cinquantaine de policiers, sous les yeux de chalands médusés. La section d'intervention est mobilisée. Tout comme la police municipale. Plusieurs poubelles ont été incendiées. Les policiers ont essuyés des jets de canettes de bière. Ils ont répondu par des coups de matraque, des tirs de flash ball et des jets de gaz lacrymogène.



Vers 20h, les forces de l'ordre sont rentrées au commissariat non sans essuyer quelques insultes. Il n'y a pas eu d'interpellations.


Le Mensuel de Rennes, 18 décembre."

Source et photos : http://juralibertaire.over-blog.com/article-montpellier-manifestation-pour-le-droit-a-un-habitat-alternatif-18-decembre-63288484.html

Paris - Comme DAB

"Dans la nuit de vendredi 17 à samedi 18/12 à Paris, une dizaine de DAB ont été sabotés à la colle forte (fente + clavier) dans le quartier des grands magasins, la veille du jour où ces derniers réalisent leur plus gros chiffre d’affaire de l’année. Mort au père noël ! Vive l’anarchie !"

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4761

vendredi 17 décembre 2010

Suite à la mort du braqueur à Tubize (Belgique)

"Durant un braquage dans une bijouterie, le jeune Flavien (16 ans), est abattu par le bijoutier. Les braqueurs étaient deux, ils avaient des pistolets d’alarme. Le bijoutier a utilisé son fusil de chasse pour abattre l’un et tenir en garde l’autre, Hassan, jusqu’à l’arrivée de la police. Hassan a été incarcéré à la prison de Nivelles et refuse toute coopération à l’enquête.

Quelques jours plus tard, des amis de Flavien ont appelé à une marche pour le commémorer et marcher vers la bijouterie. Une centaine de jeunes ont repondu à l’appel. La police fédérale et les équipes anti-émeutes avaient bouclé le centre-ville de Tubize. Au début de la marche, des jeunes ont commencé à caillaisser les flics, mais à l’arrivée de la famille, qui a appelé au calme, la marche s’est continué dans le calme. La famille a littéralement dit : "On n’est pas ici pour faire la révolution."

Les jours après la marche, des voitures ont été incendiées dans les régions autour de Tubize et dans la Wallonie :
8/12/2010, Tubize : véhicule incendié dans la "Rue de la Démocratie".
8/12/2010, Charleroi : trois voitures incendiées.
9/12/2010, Jemeppe : cinq voitures incendiées à différentes endroits de la petite ville.
9/12/2010, Ottignies : véhicule incendié sur le parking de la SNCB dans "l’Avenue des Droits de l’Homme".
9/12/2010, Liège : Quatre voitures incendiées à différentes endroits de la ville.

Des commerçants de Tubize ont prévu une marche de soutien au bijoutier le 18 décembre à Tubize.

Voir en ligne : Tranchons ! A propos du braquage à Tubize"

http://non-fides.fr/?+Suite-a-la-mort-du-braqueur-a+

Au fond des choses - Sur l'action directe

"SUR L'ACTION DIRECTE

Qu’est-ce que c’est l’action directe?
Ensemble avec d’autres ou seul, détruire, voler ou saboter des choses. Bloquer le train-train quotidien, attaquer l’infrastructure,… les possibilités vont jusqu’où va notre imagination. L’action directe, c’est donc cette infinité de moyens et de méthodes que nous pouvons utiliser pour exprimer ce qui est dans notre tête ou ce qui tape dans notre estomac. Nous pouvons l’utiliser pour souffler de la vie dans nos sentiment, nos pensées, nos idéaux, nos rêves. L’action directe nous enthousiasme parce que sa simplicité logique contraste violemment avec une société qui semble si complexe et où nous sommes facilement amenés à se sentir petits et impuissants. Nous regardons autour de nous, nous réfléchissons et nous tentons d’intervenir. Qu’est-ce qui se passe lorsque nous décidons d’agir de notre propre gré et de réagir contre quelque chose de petit ou de grand dans cette vie quotidienne qui insulte nos rêves ? Qui nous contrôle, nous rend malade ou nous détruit ? Alors, tout change. Alors change la façon dont nous vivons la vie et regardons ce qui nous entoure. Quand des ouvriers glissent une pièce de plastique dans la machine en sachant qu’ainsi, la chaîne s’arrête et qu’il faut au moins une journée pour la réparer, alors ils peuvent rentrer chez eux, alors à ce moment tout change. D’un côté, ceci montre que les patrons ne sont pas les seuls à pouvoir donner des coups, et qu’il dépend simplement de nous-mêmes de déterminer l’ordre du jour. De l’autre côté, la machinerie, qui d’une première vue semblait peut-être trop forte voire intouchable, est démasquée. Toute personne qui a les yeux ouverts peut alors voir que derrière les grondements intimidants des moteurs, il y a tout un ensemble d’engrenages, tangibles et vulnérables. Au-delà des murs de l’usine, c’est la même chose.


Je suis moi, et je fais ce que je veux

Bien sûr que cette société me laisse de l’espace pour protester. Si je ne suis pas d’accord avec quelque chose, on m’incite même à « faire entendre ma voix ». En rassemblant des signatures, en votant pour tel ou tel parti, en m’affiliant à un syndicat ou une association de jeunes. Le fil rouge entre ces moyens que m’offre amicalement l’Etat, est de dissoudre mon impulsion à agir sainement dans quelque chose plus grand que moi, réduisant souvent ma protestation à une signature ou une carte de membre. Presque subitement, le rapport entre moi-même et contre quoi (ou pour quoi) je me bats devient indirect et circonscrit. Vu que je dois prendre en compte l’organisation et son image, vu que je dois me tenir aux règles que je n’ai jamais décidées et qui existent clairement pour empêcher que la protestation devienne dangereuse, il devient alors impossible de changer ou remettre quelque chose en question fondamentalement. L’action directe flanque tous ces obstacles pénibles et me permet d’écrire ma propre histoire qui me met face-à-face avec mon objectif. Je décide moi-même sur ce que je veux faire et de quelle manière. Je fais des choix et j’en prends la responsabilité. J’entre donc sur un terrain où je détermine mes propres règles de jeu. Un terrain où je laisse derrière beaucoup de certitudes, en route vers une cohérence croissante entre ce que je pense et ce que je fais.

… et je veux ce que je fais.

Car ces deux choses me semblent intrinsèquement liées. Je crois fortement que l’action directe peut exprimer ce qu’on pense à travers ce qu’on fait, que certains actes peuvent parler d’eux-mêmes. Si je vois une prison et je suis conscient du fait de ne pas vouloir vivre dans un monde où existent de telles structures, je ne peux faire que ce qui porte déjà en soi ce rêve. Je peux tenter de bloquer, de saboter ou de détruire le fonctionnement des prisons. Je peux inviter d’autre à faire pareil. Je ne peux pas adresser un courrier à un ministre pour lui demander d’améliorer les conditions dans les prisons (dans le cas où il serait de très bonne humeur ce jour-là) ou de les abolir tout court. Faisant ainsi, je ne ferais que confirmer le pouvoir qu’ils détiennent (et surtout mon impuissance), je délègue mon choix et je me mets hors jeu. L’action directe peut me donner l’occasion pour découvrir ma propre force et l’utiliser. Aussi futile que peut sembler un geste, il aura toujours son sens dans l’affrontement entre mes idées et le monde que je veux changer, ici et maintenant, de manière directe et sans compromis. "

http://journalhorsservice.blogspot.com/2010/12/au-fond-des-choses-sur-laction-directe.html

Hors Service, journal anarchiste numéro 11 est sorti

"Hors Service, petit journal anarchiste

Le numéro 11 de Hors Service, cette petite feuille d'agitation anarchiste, vient de sortir.

Pour aider à sa diffusion, contactez-nous sur hors.service@hotmail.com. Sinon, vous pouvez venir en chercher dans les endroits habituels (infothèques, Acrata, squats, etc.). Et finalement, il est aussi téléchargéable sur http://journalhorsservice.blogspot.com

Voici le sommaire de ce numéro:

* Tranchons !
* 161.844 jours de grève
* Une récompense méritée
* Au théâtre
* Pas de repos dans les prisons
* Manifestation sauvage contre les prisons (Anderlecht)
* La forêt des expropriateurs
* Au fond des choses - Sur l'action directe
* Brèves du désordre 11"

http://bxl.indymedia.org/articles/739

PDF ici : http://horsservice.wikidot.com/local--files/start/horsservice11.pdf

Milan : un supermarché Billa attaqué

"Un supermarché Billa attaqué, grande chaîne d distribution au centre de mobilisations contre ses politiques esclavagistes contre ses salariés, à l’aide de chantages au salaire et au permis de séjour.

"9-12 Milan 4 pierres ont brisé les vitres de Billa via Espinasse. Pour l’instant, compliments au vitrier. Pas de paix pour les exploiteurs. "Les 4 pavés" "

Traduit de l’italien de informa-azione, Lun, 13/12/2010 - 23:54"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3775

Trento (Italie) : peinture contre un Fiat

"Sur le journal local "l’Adige", on peut lire que quelqu’un, il y a deux nuits, a mitraillé d’oeufs de peinture l’entrée d’un concessionnaire Fiat à Trento. sur le mur, un tag : "Contre le régime des patrons, non au chantage Marchionne*"

* Ndt : Sergio Marchionne est le directeur général de Fiat depuis 2004. Il a annoncé récemment sa volonté de réduire la production en Italie et mis en place une nouvelle organisation du temps de travail qui pressure encore plus les salariés au nom de la productivité.

Traduit de l’italien de informa-azione, Lun, 13/12/2010 - 23:05"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3776

jeudi 16 décembre 2010

Buenos Aires : Quatre squatters morts et une situation de tension extrême dans le quartier de Villa Soldati...

La semaine dernière, le 7 décembre 2010, la police argentine prenait d’assaut une partie du quartier Villa Soldati (au sud de Buenos Aires) dans l’intention d’expulser des centaines de squatters qui occupent un parc (el parque indoamericano) dans des tentes ou des maisons auto-construites :
http://squat.net/fr/news/buenos_air...

Les squatters se sont défendus, dressant des barricades sur l’autoroute et caillassant la police jusque tard dans la nuit.
Mais la répression a été féroce, des dizaines de personnes ont été tabassées et deux personnes, toutes deux d’origine étrangère (paraguayenne et bolivienne) sont mortes sous les coups de la répression policière.

L’expulsion a toutefois eté un échec, et tandis que les squatters se réorganisaient niveau habitat, ils se sont fait attaqués à plusieurs reprises par des groupes armés de voisins hostiles. Jeudi 9 décembre, un autre squatter bolivien mourait, cette fois victime des voisins :
http://www.squat.net/fr/news/buenos...

Vendredi soir, le 10 décembre, un jeune squatter de 19 ans mourait à son tour d’une balle dans la tête, portant le nombre de squatters morts à quatre. Et plus de trente blessés ce soir-là...
http://argentina.indymedia.org/news...

Beaucoup plus d'infos, photos, etc. par là : http://grenoble.indymedia.org/2010-12-15-Buenos-Aires-Quatre-squatters

Grèce : la "journée contre l’austérité" tourne à l’émeute

"Jour de chaos à Athènes

Métro, 15-12-2010 23:31

La journée d’action contre l’austérité a tourné à la guérilla urbaine en Grèce. Dans le reste de l’Europe, le mouvement a été moins suivi

Des manifestations contre les mesures de rigueur prises par le pouvoir grec ont dégénéré en de violents incidents à Athènes, ce mercredi. Près du Parlement, au centre de la capitale, des affrontements ont opposé les forces antiémeutes et des groupes de jeunes encagoulés et armés de barres en bois, qui jetaient des cocktails Molotov, au milieu de nuages de gaz lacrymogènes et de jets de morceaux du marbre utilisé pour paver certains trottoirs ou devantures.

Toujours dans la capitale, l’entrée de la Banque centrale a été aspergée de peinture rouge et les panneaux de bois qui barricadaient la plupart des magasins du centre-ville étaient recouverts de graffitis. Neuf personnes ont été arrêtées, selon une source policière.

Le pays était paralysé depuis mardi à minuit dans le cadre d’une grève générale de vingt-quatre heures, qui s’inscrivait dans un appel des syndicats européens à une journée d’action contre l’austérité. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé l’après-midi dans la capitale et à Salonique. La banderole de tête du principal cortège portait l’inscription  : “Ça suffit, on ne supporte plus !” Parmi les slogans, on relevait surtout des attaques contre l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

D’autres visaient des lois tout juste votées au Parlement dans la nuit, qui libéralisent le marché du travail et permettent des réductions de salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques.

A la veille Conseil européen qui se réunit ce jeudi à Bruxelles, des manifestations ont également eu lieu à Paris, à Bruxelles, en Irlande ou en République tchèque pour protester contre la vague de plans de rigueur. Contrairemet à la Grèce, elles sont restées d’ampleur modeste et symbolique.

De jeunes émeutiers affrontent la police dans le centre d’Athènes

AP | 15.12.2010 | 22:16

Le député et ancien ministre conservateur, Costis Hadzidakis, a été molesté par la foule et légèrement blessé hier à Athènes lors de manifestations émaillées d’incidents assez violents. Plusieurs centaines de personnes ont affronté la police anti-émeutes dans le centre, cassant des voitures et jetant des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre dans le cadre d’une journée de manifestation organisée contre la politique d’austérité. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades émettant des flashs éblouissants, alors qu’on enregistrait une intensification des violences devant le Parlement.

Des jeunes portant des masques noirs et des lunettes de ski ont utilisé des marteaux pour démonter des pavés et les jeter sur des policiers. Un début d’incendie s’est produit dans une poste près du Parlement, et les employés ont été se mettre à l’abri. Ces affrontements sont parmi les plus violents depuis le début de la crise financière en Grèce, qui a entraîné des réductions salariales et une hausse du chômage. En mai, trois personnes étaient mortes dans une banque incendiée par des émeutiers.

Les violences d’hier ont débuté à l’issue d’une manif de 20 000 personnes qui ont défilé lors d’une grève générale contre une série de réformes du travail. Les transports urbains, aériens et ferroviaires étaient perturbés. Le travail dans les hôpitaux était affecté, et des entreprises fermées. "

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3778

Et paf ! le député



Costis Hadzidakis, ancien ministre et député de droite.

A propos du Verdict du procès en appel des anarchistes de Lecce

"Comme d’habitude avec la justice du système, les choses ont mal tourné pour les compagnons lors du procès : non seulement certaines des requêtes du procureur ont été acceptées, mais en plus, ceux qui avaient été acquittés en première instance ont également été condamnés Le détail du verdict ici.

L’histoire est maintenant bien connue. L’opération Nottetempo a commencé en mai 2005 lorsque des perquisitions ont été menées dans toute l’Italie et que cinq compagnons de Lecce ont été arrêtés et emprisonnés pendant près de deux ans de préventive. La principale raison de cette opération judiciaire contre les anarchistes, c’est la lutte tenace que les compagnons avaient menée contre le tristement célèbre centre de rétention de Regina Pacis (qui a finalement fermé ses portes notamment grâce à cette lutte), géré par l’Église et situé dans le Salento (à Lecce), la zone la plus méridionale de la région des Pouilles (au sud de l’Italie).

Après une longue série d’audiences au cours desquelles plusieurs témoins sordides de l’accusation donnèrent libre cours à des déclarations délirantes, la thèse selon laquelle les compagnons faisaient partie d’une association subversive à finalité terroriste a été rejetée. Toutefois, en raison de fortes pressions exercées par le puissant clergé local et ses alliés politiques, quatre des douze accusés ont été condamnés pour crime organisé, dont deux pour des crimes spécifiques et les autres ont été acquittés. Insatisfait de ce résultat, qui était fou dans tous les cas, le procureur Lino Giorgio Bruno a fait appel, puisque son intention était de condamner les anarchistes de Lecce pour une association subversive. A vrai dire, c’était la carrière de cet ignominieux fonctionnaire du pouvoir qui était en jeu. Il espérait devenir célèbre en étant le magistrat qui a finalement réussi à condamner des anarchistes en s’appuyant sur l’article 270 bis du code pénal italien (association subversive à visée terroriste), une tâche dans laquelle beaucoup de ses collègues italiens avaient échoué, à de nombreuses reprises.

Par conséquent, après quelques années de reports, la cour d’appel est finalement parvenue à une nouvelle conclusion stupéfiante : les douze anarchistes initialement accusés ont été condamnés selon l’article 270 (sans bis), c’est à dire sans association subversive à visée terroriste. La plus lourde des peines a été infligée aux quatre compagnons condamnés en première instance, l’un d’eux considéré comme fondateur de « l’association », tandis que deux autres accusés ont vu leurs peines augmenter et que les acquittés du premier procès ont été condamnés à des peines allant de un an à un an et huit mois d’emprisonnement. Le tribunal a également décidé que tous les accusés étaient coupables d’avoir poussé les immigrés emprisonnés de Regina Pacis à commettre des crimes, se référant à deux épisodes de révolte durant lesquels certains avaient tenté de s’évader. Il est donc clair que le véritable objectif de cette cour est de condamner la lutte contre Regina Pacis et, dans une plus large mesure, toute autre lutte de ce genre.

En attendant que les compagnons impliqués nous donnent plus de détails, nous pouvons simplement exprimer notre dégoût total pour ce misérable procureur, ses associés répugnant de la scène politique locale et les membres honteux du clergé de Lecce.

Aucun tribunal ni aucun agent du pouvoir ne pourra empêcher les exploités de se révolter.

Feu à toutes les prisons !

Un complice des anarchistes accusés. "

http://non-fides.fr/?A-propos-du-Verdict-du-proces-en

Témoignage de fin de manif à Bordeaux : affrontement avec les flics

"C’est presque par hasard que l’on tombe ce soir sur la fin de la manif anti-Loppsi ; sur la fin d’une activité de réappropriation de l’espace urbain qui nous avait semblé plus ludique qu’une manif.

Sur le cours Victor Hugo, on s’intègre au cortège sauvage, bruyant et sympathique que SUD, la CNT et d’autres avaient préalablement déserté en laissant seule une grosse centaine de personnes encore motivées et un brin éméchées. Un peu plus loin on bloque l’arrêt de tram du Musée d’Aquitaine. Cela ne suffit pas à quelques unEs qui s’empressent de bloquer également la circulation du carrefour Pasteur/Victor Hugo/Cursol.

Les flics les bousculent pour dégager la route, mais les manifestantEs ne se laissent pas faire. Commencent alors des affrontements au corps à corps, poings contre matraques. Le flashball détonne deux ou trois fois. Presqu’à bout portant. Une fille à terre se fait porter à l’abri à l’arrière. Une hampe de drapeau est judicieusement utilisée comme javelot sur un baqueux.

Des bouteilles en verre et des piles fusent sur les porcs. Ils sont un peu surpris d’une telle offensive, et un peu désorganisés apparemment. La gazeuse fait reculer tout le monde, le temps que les robocops se préparent. Au moins une arrestation a eu lieu, peut-être plus. CertainEs foncent toutE seulE sur les flics pour récupérer leurs potes.

D’autres arrestations ont peut-être suivi. Tout cela se passe sous les regards hagards des passagerEs du tramway bloqué. On dirait des poissons rouges dans un bocal high-tech. On se replie sur la place de l’hôtel de ville. Nouveau face-à-face tendu.

On rejoint la rue sainte-Catherine par la rue du Loup. Tentative de barricades avec des cartons, poubelles et barrières qui trainent là. Mais ce n’est pas bien solide. On file par la rue de la Merci jusqu’à la place Camille Julian. Nous voyant courir et crier, des personnes qui attendent leur séance citoyenne de cinéma Utopia demandent ce qu’il se passe : « les flics font la guerre aux pauvres ». Puis la tension baisse, et le rassemblement se délite rapidement tandis que les robocops prennent position sur une place quasiment vide.

Il y aurait un rassemblement demain, jeudi 16, à 15h à l’hôtel de ville."

https://paris.indymedia.org/spip.php?article4718

mardi 14 décembre 2010

Italie: Violentes manifestations après la reconduction du gouvernement Berlusconi

"Il y a eu une cinquantaine de blessés et une quarantaine d'interpellations...

Les manifestations anti-Berlusconi qui avaient débuté ce mardi matin dans le centre de Rome ont pris une tournure violente dans l’après-midi après que la motion de censure à l’encontre du gouvernement a été rejetée par le Parlement italien. Les affrontements ont fait une cinquantaine de blessés, dont plusieurs policiers. il y a eu une quarantaine d'interpellations, en majorité des étudiants qui dénoncent depuis plusieurs semaines la réforme des universités.

De quelques oranges, pétards et bombes de peintures lancés contre des bâtiments publics, on est passé à des barricades enflammées et des affrontements avec la police dans plusieurs endroits de la capitale ainsi que dans d’autres villes du pays (Milan, Palerme), rapportent plusieurs médias étrangers.
Pavés et barres de fer contre bombes lacrymogènes

C’est à Rome que les violences ont été les plus importantes. Des voitures ont été brûlées dans le centre historique de la ville, pourtant bouclé dès ce mardi matin par les forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à tirer des bombes lacrymogènes sur leurs opposants, des étudiants pour la plupart. Ceux-ci ont attaqué les policiers à l’aide de barres de fer et de pavés, parfois en surnombre.

Le Via del Corso, principale avenue du centre historique, a été transformée en champ de bataille avec fumée, gaz lacrymogènes et visages ensanglantés. De la fumée s'élevait de la colline du Pincio, au-dessus des escaliers de la Trinité des Monts, où des manifestants ont incendié des voitures, renversé des poubelles et empêché les pompiers d'intervenir. Des devantures de banque ont été attaquées et des distributeurs de billets détruits.



Des badauds qui ne prenaient pourtant pas part à la manifestation ont également été frappés par les forces de l’ordre. On dénombre plusieurs blessés dans les deux camps, selon le Guardian.

Des étudiants ont également bloqué l'aéroport de Palerme, en Sicile, et brièvement occupé la Bourse de Milan, la capitale lombarde.

En fin d’après-midi, la situation est redevenue plus calme dans le centre historique de la capitale, d’après la Reppublica. Le maire de Rome, Gianni Alemanno, a dénoncé des «violences sans précédent» dans sa ville. «C’est une honte qu’aucune motivation sociale ou politique ne peut justifier», s’est indigné cet ex-ministre de Silvio Berlusconi."

20 minutes & reuters

lundi 13 décembre 2010

Lecce (Italie) : les 12 compagnons condamnés en appel de 1 à plus de 5 ans de prison pour la lutte contre le centre de rétention de San Foca

"Opération Nottetempo (Lecce) : Verdict du procès en appel

Reçu par mail et traduit de l’italien
Les détails de cette lutte de 2001 à 2005 contre le centre de rétention Regina Pacis de San Foca (qui a finalement fermé) et les chronos ont été publiés ici dans Cette Semaine n°88, mars 2006

Le 9 décembre 2010 a été rendu à Lecce le verdict en appel du procès Nottetempo contre de nombreux compagnons. Après douze heures de délibérations, la Cour a en partie inversé le verdict de première instance, condamnant tous les 12 accusés cette fois pour « association subversive simple » (art. 270).

Les peines les plus lourdes ont été infligées aux quatre compagnons qui avaient été condamnés en première instance pour « association de malfaiteurs » et d’autres délits plus spécifiques. Les peines sont à présent contre eux de 5 ans et 4 mois (pour le compagnon considéré comme promoteur de l’association), 2 ans et 8 mois, 2 ans et 7 mois, 1 an et 11 mois. Deux autres compagnons, condamnés en première instance pour des délits spécifiques, ont vu leur peine augmenter jusqu’à 1 an et 7 mois. Tous les autres, acquittés en première instance, ont cette fois été condamnés à des peines de 1 an à 1 an et 8 mois.

De plus, quasi tous ont été condamnés pour les délits spécifiques (alors que beaucoup avaient été acquittés en première instance) et pour instigation au crime, lors de deux rassemblements devant l’ex- centre de rétention Regina Pacis. Rappelons qu’à cette occasion, les immigrés s’étaient révoltés à l’intérieur, et que certains avaient tenté de s’évader. Cette condamnation a été infligée à tous, sauf un, et c’est l’unique délit spécifique infligé à la grande partie des accusés.

La volonté de frapper une lutte contre un centre de rétention est évidente ; une lutte qui, combinée à d’autres facteurs, avait porté à sa fermeture. Tout comme ont été manifestes les pressions exercées durant tout le procès par le sous-secrétaire d’Etat aux affaires intérieures, Mantovano [également sénateur de la région, Ndt].

D’autres détails et réflexions suivront plus tard

Des anarchistes

Ndt : Voilà le détail des peines, selon le journal local
Salvatore Signore (ritenuto a capo dell’organizzazione) a 5 anni e 5 mesi, Saverio Pellegrini a 2 anni e otto mesi ; e Cristian Paladini a 2 anni e 7 mesi ; Alessandro De Mitri a 1 anno e 7 mesi ; Marina Ferrari ad 1 anno e 11 mesi ; Massimo De Carlo a 1 anno e 6 mesi ; Annalisa Capone e Andrea D’Alba a 1 anno e 8 mesi ; Davide Margari, Cinzia Serra e Saverio Alemanno a 1 anno e 4 mesi ; Laura Prontera a 1 anno
."

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3772

A propos de ce qui est arrivé le 12/12 à la fin de la marche contre les prisons, Santiago du Chili

"Le 9 décembre dernier, un incendie s’est déclaré dans la prison de San Miguel à Santiago, capitale du Chili. Au moins 81 détenus sont morts et 14 autres ont été grièvement blessés... les autorités pénitentiaires et ministérielles évoquent une bagarre entre détenus pour se laver les mains les mains de cet assassinat de masse. Peu après l’incendie, de nombreux proches des détenus tués se sont rassemblés devant la prison, attaquant les officiers à l’extérieur de celle-ci avec pierres et bouteilles, blessant notamment le gouverneur métropolitain de Santiago, Fernando Echeverria, à coup d’oeufs et d’autres projectiles. Selon des données de la police carcérale et du syndicat des fonctionnaires pénitentiaires, la prison abritait 1 900 détenus au moment de l’incendie, pour une capacité de 900 personnes. Ci-dessous, un récit traduit de l’anglais, d’une marche anticarcérale quelques jours plus tard, ou plutôt, de ce qui s’est passé ensuite.

Douleur et impuissance suite à la mort de 81 prisonniers dans un centre d’extermination en raison d’un feu propagé par les conditions indignes dans lesquelles l’État conserve sous la punition constante et la torture des milliers d’exploités qui ne rentrent pas dans les paramètres de la société civilisée (obéis / travaille / consomme).

L’État et la gendarmerie sont les véritables responsables de la mort des détenus de la prison de San Miguel et pour toutes les personnes emprisonnées, torturées et tuées derrière ses barreaux.

C’est pour cet horrible massacre de tous les jours qu’aucun policier ne devrait rester impuni, non pas qu’ils devraient être jugés et condamnés, mais plutot qu’ils doivent subir la vengeance des milliers de vies déracinées et des nombreuses vies qu’ils voudraient déraciner.

C’est pour cela, une fois la marche contre la prison terminée pacifiquement, qu’un groupe s’est déplacé vers un autre lieu du centre de Santiago, où des pierres, des bouteilles et des pavés ont attaqué un poste de police mobile, brisant les fenêtres et endommageant la voiture de laquelle un officiel étourdi a tenté, revolver à la main, de rattraper les agresseurs, mais sans succès.

« Les prisons cachent les misères de cette société injuste ... les procureurs, les policiers et les magistrats responsables de ce massacre. »
Les familles à l’extérieur de la prison de San Miguel, le jour de l’incendie.

Du Mexique à la Suisse, de l’Argentine à la Grèce, solidarité avec tous les prisonniers !
Contrevenants pour l’assemblage de bombes dans la rue !
Vengeance contre les exploiteurs et leurs gardiens !"

http://www.non-fides.fr/?A-propos-de-ce-qui-est-arrive-le

Montréal : Sodexo attaquée en solidarité

"news.infoshop.org, Monday, December 13 2010 @ 01:34 AM

Il y a quelques soirs, l’entreprise Sodexo de Montréal (province de Québec) a été attaquée avec des pierres et de la peinture. Sodexo est une compagnie qui fabrique et distribue la nourriture dans les prisons du Canada.

Cet acte est une représailles contre l’industrie et la machine à emprisonner, mais aussi une expression de solidarité avec tous les prisonniers, et en particulier Roger Clement, récemment condamné à 3,5 ans pour une attaque contre la Royal Bank of Canada, John Graham, un prisonnier autochtone contre l’Etat colonial et Giannis Dimitrakis incarcéré en Grèce pour son activité d’anarchiste contre l’Etat, et condamné à 25 ans.

Des anarchistes"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3774

[Paris] Soirée de soutien à Dié, incarcéré à Fleury suite à l'expulsion des Demi Lunes

L’important ce n’est pas de savoir d’où on vient mais de décider où on va

"« Les racines, c’est des cache-misère romantiques pour dire de jolie manière qu’on a suivi les migrations industrielles comme les mouettes le chalutier... Histoire de grappiller les restes. Alors aujourd’hui c’est à la mode d’avoir des racines, de-ci, de-là. Conneries, oui ! Ça nous cloue au sol, ça nous empêche d’avancer. Les racines, c’est bon pour les ficus ! »

Parlons un peu de nous-mêmes, nous les humains. On nous a rangés dans des cases qui sont autant de cages, quand nous ne l’avons pas fait nous-mêmes, on nous a séparés sur des critères qui n’étaient pas les nôtres et en fonction de causes ou d’identités qui n’ont jamais été les nôtres. On nous a compartimentés, classifiés, on a transformé ce qui pourrait être des relations simples entres humains en de sinueux labyrinthes semés de séparations imaginaires rendues réelles et entretenues par une armada de lois, qu’elles soient inscrites dans des codes pénaux ou dans des codes sociaux, moraux et traditionnels. Mais au fond qu’est-ce qui nous différencie vraiment ?

Ce qui peut nous séparer comme nous relier, qui nous différencie vraiment les uns des autres, c’est l’ensemble des choix qui fait de chacun ce qu’il est vraiment, et non pas les diverses étiquettes collées sur notre dos par les autres, à notre naissance, selon la couleur de peau, le milieu social ou les origines, tout cela dans le but de nous uniformiser, nous intégrer, nous formater, nous domestiquer et nous soumettre. C’est parce que nous refusons toute notion de « nature humaine », ou toute nécessité historique et parce que nous pensons que l’individu n’est rien d’autre que la somme de ses choix, de ses désirs et de ses rêves, que nous ne sommes pas solidaires des conditions qui sont faites aux plus opprimés mais de la vigueur et des perspectives avec lesquelles ils résistent et combattent leurs oppressions.

Nous ne reconnaissons pas le statut de « la victime », cette nouvelle catégorie construite par la justice ou la norme et qui pose l’État et les humanitaires charitables comme seul remède, tout comme nous ne reconnaissons aucune généralité qui se place au dessus de l’individu, ni la responsabilité collective qui en découle. Par exemple celle de tous les « blancs » sur tous les « noirs » par rapport à la traite des noirs, de tous les « hommes » sur toutes les « femmes » par rapport au patriarcat, de tous les « hétérosexuels » sur tous les « homosexuels » pour l’homophobie, de tous les « allemands » sur tous les « juifs » pour le nazisme ou de tous les « juifs » sur tous les « arabes » pour les massacres commis par l’Etat d’Israël au Moyen-Orient. Se reconnaître comme « victime » ou « bourreau » pour des actes qu’on n’a pas subi ou commis nous-mêmes, c’est en quelque sorte reconnaître les catégories qui n’ont toujours servi qu’à subordonner l’individu à quelque chose de plus haut, à le sacrifier au nom d’une Raison Supérieure, à recruter des armées pour les guerres entre États. En tant qu’antimilitaristes, par exemple, nous ne sommes pas responsables des massacres commis en Afghanistan par l’État français au nom d’un « peuple de France » imaginaire, unifié et homogène. C’est pour la même raison que nous refusons des slogans tels que « Nous sommes tous des juifs allemands », « Nous sommes tous des palestiniens ». Ainsi, la seule responsabilité que nous reconnaissons est la notre car c’est à nous mêmes que nous répondons de nos actes.

Il est de bon ton, aujourd’hui, de trouver ses racines, de s’interroger sur ses origines, d’aller se ressourcer au bled ; de commander des recherches sur son arbre généalogique, d’être « roots », comme si le sol ou le sang pouvaient apporter une quelconque réponse à nos désirs de liberté ; comme si le rabaissement des autres « identités » était le moyen d’atténuer ses propres souffrances. Chacun a sa petite identité à mettre en concurrence avec celle des autres, chacun a sa petite fierté insipide à mettre en valeur, chacun fait de sa petitesse une force, alors que tout le monde vit dans la même merde, et que toutes ces divisions et fausses-oppositions font le jeu du pouvoir.

A contrario, des individus font quotidiennement le choix de se révolter, dans les prisons, les centres de rétention, les écoles, envoyant chier famille et traditions, armées, frontières et nations. Chaque amant de la liberté n’attend que d’en rencontrer d’autres pour enfin détruire tous les rôles et les catégories sociales qui les empêchent de se retrouver et de vivre enfin ce qui n’a jamais été vécu, en se coupant de toute racine qui nous rattache encore à ce monde de domination.

Attaquons tout ce qui nous détourne de notre liberté.

Des anarchistes.

[Tract distribué à Paris, décembre 2010.]"



http://non-fides.fr/?L-important-ce-n-est-pas-de-savoir

dimanche 12 décembre 2010

L'envolée n°29


l'envolée, pour en finir avec toutes les prisons

http://nantes.indymedia.org/article/22546

Les faux-amis de la commune de Tarnac

" [Tout ce qui est avancé ici, malgré de fortes ressemblances avec de simples vannes bêtes, gratuites et méchantes, est en fait tiré du texte dont nous parlons, d’interviews données au figaro et au journal du dimanche et autres interventions publiques comme sur La Chaine Parlementaire]

Il y a quelques jours, un site prétendument libertaire publiait un appel datant du 1er décembre et signé des « Des Amis de la Commune de Tarnac ». On pourra le lire ici : http://juralibertaire.over-blog.com/article-les-amis-de....html

Nous sommes nombreux chaque jour à venir chercher quelques infos et de l’actualité sur le net a propos de la conflictualité sociale : récits de luttes, de grèves, d’occupations, émeutes dans les rues, les prisons et les centres de rétention, communiqués d’actions, ou bien de la théorie pour enrichir notre analyse. Chacun va y chercher ce dont il a besoin dans ses propres luttes, pour sa propre émancipation, conscients cependant qu’Internet n’est pas un outil neutre.

Seulement, tomber sur une infamie pareille relève de l’agression ; et nous n’en aurions pas fait des tonnes s’il s’agissait d’une publicité pour la fondation abbé pierre. Cet appel à souscription n’apporte rien à nos luttes et nos révoltes, il n’est qu’un appel à des pauvres qui luttent dans leur quotidien (les adresses mails et les sites choisis pour la diffusion de ce texte en témoignent), à mettre leur argent dans la retraite dorée de quelques radicaux résignés à tout bouleversement insurrectionnel effectif et retirés dans la cambrousse. Loin de nous l’idée de condamner celles et ceux qui ne tiennent pas le coup, qui perdent l’espoir et l’énergie d’en découdre physiquement avec ce monde, tant qu’ils ne viennent pas nous mendier quelques sous pour financer leurs vacances militantes qui pourraient au contraire servir au développement de luttes et d’outils pratiques et théoriques comme des brochures, des journaux, des revues, des bulletins, des lieux, des banderoles, des tracts, du matos etc. La question de l’argent est rarement abordée parmi nous... Mais oui, tout cela coute cher, surtout lorsque très peu de gens produisent et que beaucoup en profitent. Et nous n’avons pas tous des « fonds de dotation » avec exonérations d’impôts, beaucoup d’entre nous ne payent généralement pas ou peu d’impôts.

D’abord, l’appel à souscription commence par une phrase qui a le don de nous mettre en colère : « Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lesquels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir. » Encore heureux que vous nous parliez pas de votre stratégie tous-les-moyens-sont-bons de défense, du cynisme qui caractérise vos apparitions médiatiques. Encore heureux que vous ne nous renvoyiez pas à la gueule votre sale attitude de balance, expliquant à Mr le juge antiterroriste que plutôt que de vous arrêter, il aurait fallu explorer « la piste allemande » (menant à des arrestations et interrogatoires en Allemagne). A expliquer à la terre entière que vous n’êtes que de gentils intellectuels et philosophes de salon qui ne font que se questionner sur le monde au coin du feu, des pâquerettes dans les cheveux, clamant votre innocence de partout pendant que des camarades font le pari d’assumer ce qu’ils sont en rejetant le vocable et les catégories imaginaires de l’ennemi, ils croupissaient en même temps que vous au trou. Et nous passons sur votre front médiatique commun avec les députés, sénateurs, maires, magistrats, flics etc. pour racler les fonds de tiroir de la gauche et lui trouver une nouvelle cause républicaine et citoyenne en vos viles personnages. Il est si séduisants en effet, d’imaginer ce costaud à lunettes, en jean et pull-over rouge que l’Etat accuse d’être un dangereux terroriste, mais qui vous sert aujourd’hui un gâteau au chocolat, surtout que plus jeunes nous adorions batman.
« Tout les moyens sont bons pour sortir nos amis de prison », entendait-on, dans ce cas là vous n’aviez qu’à vous dénoncer ou dénoncer vos autres amis pour les actes reprochés.

« Si nous nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. » Vous oubliez de préciser que si vous vous êtes installés à Tarnac, c’est aussi parce que Gerard Coupat, après avoir amassé sa petite fortune dans les laboratoires de mort de l’industrie pharmaceutique, vous a gracieusement offert une propriété et quelques entreprises. Mais Gérard est-il à sec maintenant ?
C’est donc à nous dorénavant de financer votre « bar-épicerie » et ses « repas ouvriers » à 12€ tels que vous les présentiez à vos amis du show business il y a quelques mois de cela. Mais nous savons que vous êtes des « athlètes de l’esprit », que vous trouverez bien une manière de faire avaler tout cela à quelques jeunes en manque de perspectives qui à d’autres époques auraient grossis les rangs d’un Woodstock ou des Krishnas.

« À présent, nous nous lançons dans l’installation d’une scierie et d’un atelier bois afin de construire des habitats à bas coût pour qui vient repeupler le plateau. » Le projet est clair, monter une nouvelle colonie de peuplement sur le mode des communautés rurales post-soixante-huitardes, qui en effet, si on en tire un quelconque bilan, auront vraiment réussies à révolutionner ce monde.

Que les choses soient claires, si vous voulez assurer votre fuite de la guerre sociale (on évitera de classe avec vous) en trayant des vaches, grand bien vous fasse, mais ne venez pas mendier à ceux qui luttent et qui vivent dans la grande majorité des cas dans la précarité.

Braquez les éditions de la Fabrique, allez chercher l’argent où il se trouve, videz le portefeuille des bourgeois qui vous ont soutenus et chez qui votre récit émouvant de teletubbies poujadistes, de commerçants modèles, l’innocence même, persécutés par un pouvoir si injuste que votre petit business eco-humain menaçait de ses griffes de liberté. Et de grâce, en même temps que vous arrêterez de nous racketer (émotionnellement et financièrement), arrêtez d’embarquer avec vous tout ce qui se fait de jeune, naïf et sincère en lui faisant croire qu’il fera la révolution en produisant son propre placo-platre bio.

« Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction. » Nous prierons pour que d’autres circonstances émergent dans lesquelles l’Etat voudra bien financer votre petite colonie de vacance, mais peut être que stratégiquement, faire de l’entrisme à Club Med pourrait vous permettre d’y monter un Club Med Tarnac réservé à la gauche de la gauche. Une stratégie qui permettrait donc de déclencher une insurrection sans avoir à passer par des moyens trop subversifs comme la pétition. Nul doute que votre maitre à penser, Blanqui, si il était encore vivant, viendrait traire des canards à vos cotés.

Ce que l’on peut admirer chez vous, c’est que vous ne faites pas les choses à moitié, avec vous un simple appel au soutien financier devient « une structure », « un fonds de dotation », qui va nous permettre (vraiment, merci) « de donner de l’argent et de déduire les deux tiers de leur don de leurs impôts », faites attention cependant à ne pas trop concurrencer Habitat & Humanisme sur le marché caritatif, qui elle aussi œuvre au pansement des plaies de ce monde et aux exonérations fiscales. « Elle a vocation à recueillir et redistribuer des fonds à des initiatives vivifiantes pour le plateau. » Car oui, nos régions ont du talent !

Camarades ! Si vous avez vraiment de l’argent à jeter, envoyez le plutôt aux caisses de solidarité et aux initiatives locale que vous souhaitez voir vivre. Mais pour les réalistes, ceux qui veulent agir ici et maintenant pour l’insurrection qui vient, il vous suffira de remplir ce formulaire :

http://img20.imageshack.us/img20/4702/61100207.jpg

Antiautoritaires en colère "

http://nantes.indymedia.org/article/22538

samedi 11 décembre 2010

Tranchons ! - à propos du braquage à Tubize

"Hier, ce tract a été distribué au marché des Abattoirs à Anderlecht.

TRANCHONS !

Assez de demi-mots et de bavardages ! Assez de faux débats publics ! Assez des commentaires infâmes des journalistes et d’autres mercenaires de service ! Avant qu’ils absorbent de nouveau tout, avant qu’ils accomplissent leur travail de neutralisation: parlons clairement. Disons ce que nous pensons.

A Tubize, un homme est mort. Un jeune. Exécuté par un bijoutier alors que lui et son complice tentaient de s’emparer de quelques pierres précieuses dans la rue de Mons. Le nom de Tubize nous rappelle quelque chose. Pendant des années, cette commune-là a été empoisonnée par l’industrie sidérurgique des Forges de Clabecq. Cette usine qui a mangé la chair et le sang de tant d’ouvriers du coin, qui a épuisé et mutilé leurs corps, usine aujourd’hui fermée. A sa place, l’énorme prison d’Ittre a été construite. Certains ont peut-être choisi d’accepter de devenir des matons, de gagner leur pain sur l’enfermement, d’autres certainement pas. Le jour du braquage de la bijouterie, on a compris qu’il y avait là deux jeunes qui n’ont pas voulu d’uniforme, qui n’ont pas non plus voulu se résigner à une vie de merde et qui sont allés chercher chez un riche ce qui leur faisait défaut. Le bijoutier, lui, ne sait rien de ces histoires qui sont le tristre privilège d’une autre couche sociale que la sienne. A l’époque, il ne s’est certainement pas trouvé à côté des ouvriers en colère et aujourd’hui, il a confirmé de nouveau l’idée qu’il se fait de la manière dont il faut traiter avec les pauvres: les abattre comme de la vermine.

Nous ne disons pas que ce bijoutier (le nommé Paul Olivet) est particulièrement cruel. Il fait simplement partie de toute cette couche sociale qui suce depuis toujours le sang de nos veines. C’est le copain du patron de l’usine, du banquier, du politicien, du juge. C’est celui qui incite la police à abattre les malfrats, à faire bien leur boulot de protecteurs des riches et des puissants. C’est celui qui a certainement applaudi à chaque fois que ces derniers temps, des braqueurs se sont faits descendre par les flics ou par des bijoutiers.

Comme vous l’avez déjà compris, l’histoire ne commence et ne se termine pas avec ce braquage. Ce n’est qu’un épisode dans la longue histoire de la guerre entre ceux qui se trouvent en haut et ceux qui se trouvent en bas. Et des morts, il y en a, chaque jour, et trop peu de fois du côté des puissants. Comme ces centaines de personnes qui dorment actuellement dans les rues et les gares de Bruxelles, qui se battent contre le froid tandis que d’autres ont des millions sur leurs comptes en banque. Comme chaque jour ces dizaines de gens qui ont des accidents sur les lieux de travail, gaspillant leur vie à obéir et à enrichir un patron en échange d’un salaire. Comme ces milliers des gens plongés dans la détresse et la dépression parce qu’ils ne savent plus payer le loyer, parce qu’ils n’en peuvent plus de vivre comme des rats dans les bas-fonds de la société.

Désespérés, vous dites? Mais nos armes ne sont pas seulement chargées de critiques; chacune de nos balles contient un désir, tous nos désirs. Ce n’est pas seulement le dégoût qui nous incite à livrer la guerre à cette société, à ses représentants, à ses banques et ses supermarchés, à ses usines et ses prisons; c’est surtout le désir de vouloir vivre en hommes libres, sans dieu ni maître. Voilà ce qui fait palpiter nos cœurs, voilà ce qui transforme nos mains en poings, voilà ce qui nous pousse à se révolter, à briser la résignation!

Pas de dialogue, pas de paix, pas d’appels au calme – tranchons.

Quelques ennemis du travail
"



http://bxl.indymedia.org/articles/731

Milan : la Croix-Rouge attaquée contre les violences du centre de rétention

""5/12 : attaqué local croix rouge rue Pucci Milan. tags sur le mur "Croix Rouge assassins" et "complices des tortures à Corelli" et maculés de peinture tous les murs et les fenêtres. en solidarité avec tous les immigrés en lutte.
individualités rebelles"

Traduit de l’italien, de informa-azione, Lun, 06/12/2010 - 10:39"

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3768

Et maintenant ceux de Tarnac nous réclament 180000 euros !

"Un texte signé des Amis de la Commune de Tarnac (rien que ça !) tourne depuis quelques jours sur internet (sites et mails). Il nous expliquent qu’ils ont de grands projets pour vivre le communisme sur le plateau de Mille Vaches, mais que ça leur couterait un peu d’argent (180000 euros), et que ça serait gentil de leur filer rapidement : « C’est un des paradoxes de l’époque qu’il faille de l’argent pour se doter des moyens de s’affranchir de l’argent. Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction. C’est pourquoi nous avons créé une structure qui permet à tous ceux qui souhaitent soutenir notre démarche de donner de l’argent et de déduire les deux tiers de leur don de leurs impôts. »

On pouvait croire à une blague de mauvais goût, mais un certain nombre d’éléments écarte malheureusement l’hypothèse..."

Le texte d’appel à don, et source : https://paris.indymedia.org/spip.php?article4612