"Progrès, 06.12.2010 02h01
Hier matin, deux départs de feu distincts ont provoqué la destruction de voitures stationnées au dépôt TCL du 8 e arrondissement. Une personne a été placée en garde à vue
« Ce n’est que du matériel. Il n’y a pas eu de blessés et c’est le principal », note Karim, contrôleur TCL, en regardant les deux fonctionnaires de la police scientifique s’affairer autour des dix voitures calcinées.
Dimanche peu avant 4 heures, les pompiers sont appelés pour un incendie au dépôt TCL, rue Audibert et Lavirotte dans le 8 e arrondissement de Lyon.
A cette heure-ci, aucun des 500 employés (conducteurs, agents de maintenance, contrôleurs) ne se trouve sur le site. Pas plus que les agents de sécurité qui effectuent des rondes auprès de plusieurs entreprises. La rue est déserte, cernée par des sociétés et le cimetière de la Guillotière. Le dépôt, quant à lui, est fermé par un grand portail bleu mais un muret d’à peine 1,20 mètre de hauteur permet à quiconque d’y pénétrer.
Une quinzaine de soldats du feu et dix engins, dont quatre lances, sont mobilisés pour circonscrire un incendie qui risque de se propager aux locaux de la « Direction de la sécurité » tout proche.
Le pire est évité pour le bâtiment qui s’en sort avec des vitres cassées et une façade noircie. En revanche, les dix véhicules utilisés par les contrôleurs TCL, très majoritairement des Renault Kangoo, sont complètement carbonisés. « Un triste spectacle », s’est désolé Bernard Rivalta, le président du Sytral, qui s’était rendu hier matin sur place. Les bus, garés dans un hangar situé à plusieurs mètres du parking, n’ont pas été touchés.
Selon les premiers éléments de l’enquête, deux départs de feu distincts ont été constatés, confirmant ainsi la thèse de l’incendie volontaire. Le vent et la proximité entre les voitures, stationnées sur deux rangées, ont concouru à une propagation rapide du feu. Peu de temps après les faits, les policiers ont interpellé un individu non loin du sinistre. Il a été placé en garde à vue, le temps de procéder à des vérifications, notamment sur son emploi du temps. « Il n’y a pas, pour le moment, d’éléments déterminants permettant de dire que c‘est lui », confie une source judiciaire. Des prélèvements sur ses mains ont été réalisés hier. Les résultats sont attendus aujourd’hui.
Aucun lien avec les 29 bus qui ont brûlé au dépôt TCL de Perrache en septembre 2009
L’incendie qui s’est produit hier dans le 8 e arrondissement de Lyon rappelle tout de suite celui qui avait détruit 1 000 m 2 de surface et carbonisé 29 bus, le 30 septembre 2009, au dépôt TCL de Perrache, cours Suchet (Lyon 2 e). Mais aucun élément ne permet de faire, pour l’heure, de rapprochements entre les deux incendies. L’année dernière, le feu également d’origine criminelle est survenu dans un contexte de conflit social et de grève dans les transports en commun. L’incendie avait provoqué l’évacuation de 25 riverains, la mobilisation de 70 sapeurs-pompiers, la destruction de 29 bus. Le préjudice pour la perte des véhicules avait été estimé à 12 millions d’euros. A ce jour, le ou les auteurs n’ont toujours pas été identifiés."