"Jour de chaos à Athènes
Métro, 15-12-2010 23:31
La journée d’action contre l’austérité a tourné à la guérilla urbaine en Grèce. Dans le reste de l’Europe, le mouvement a été moins suivi
Des manifestations contre les mesures de rigueur prises par le pouvoir grec ont dégénéré en de violents incidents à Athènes, ce mercredi. Près du Parlement, au centre de la capitale, des affrontements ont opposé les forces antiémeutes et des groupes de jeunes encagoulés et armés de barres en bois, qui jetaient des cocktails Molotov, au milieu de nuages de gaz lacrymogènes et de jets de morceaux du marbre utilisé pour paver certains trottoirs ou devantures.
Toujours dans la capitale, l’entrée de la Banque centrale a été aspergée de peinture rouge et les panneaux de bois qui barricadaient la plupart des magasins du centre-ville étaient recouverts de graffitis. Neuf personnes ont été arrêtées, selon une source policière.
Le pays était paralysé depuis mardi à minuit dans le cadre d’une grève générale de vingt-quatre heures, qui s’inscrivait dans un appel des syndicats européens à une journée d’action contre l’austérité. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé l’après-midi dans la capitale et à Salonique. La banderole de tête du principal cortège portait l’inscription : “Ça suffit, on ne supporte plus !” Parmi les slogans, on relevait surtout des attaques contre l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
D’autres visaient des lois tout juste votées au Parlement dans la nuit, qui libéralisent le marché du travail et permettent des réductions de salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques.
A la veille Conseil européen qui se réunit ce jeudi à Bruxelles, des manifestations ont également eu lieu à Paris, à Bruxelles, en Irlande ou en République tchèque pour protester contre la vague de plans de rigueur. Contrairemet à la Grèce, elles sont restées d’ampleur modeste et symbolique.
De jeunes émeutiers affrontent la police dans le centre d’Athènes
AP | 15.12.2010 | 22:16
Le député et ancien ministre conservateur, Costis Hadzidakis, a été molesté par la foule et légèrement blessé hier à Athènes lors de manifestations émaillées d’incidents assez violents. Plusieurs centaines de personnes ont affronté la police anti-émeutes dans le centre, cassant des voitures et jetant des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre dans le cadre d’une journée de manifestation organisée contre la politique d’austérité. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades émettant des flashs éblouissants, alors qu’on enregistrait une intensification des violences devant le Parlement.
Des jeunes portant des masques noirs et des lunettes de ski ont utilisé des marteaux pour démonter des pavés et les jeter sur des policiers. Un début d’incendie s’est produit dans une poste près du Parlement, et les employés ont été se mettre à l’abri. Ces affrontements sont parmi les plus violents depuis le début de la crise financière en Grèce, qui a entraîné des réductions salariales et une hausse du chômage. En mai, trois personnes étaient mortes dans une banque incendiée par des émeutiers.
Les violences d’hier ont débuté à l’issue d’une manif de 20 000 personnes qui ont défilé lors d’une grève générale contre une série de réformes du travail. Les transports urbains, aériens et ferroviaires étaient perturbés. Le travail dans les hôpitaux était affecté, et des entreprises fermées. "
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