mardi 23 novembre 2010

Gelbique : Reprendre la rue, sauvagement, joyeusement



"Tract diffusé à Anderlecht et autour

Reprendre la rue...sauvagement, joyeusement

IL Y A une semaine encore, une 50-aine de personnes ont pris les rues d’Anderlecht
et y ont foutu un beau bordel. Ce sont ces moments, brefs mais joyeux, où sont dépassés
les sentiments d’impuissance face au déroulement de ce monde. Où l’initiative est
de notre côté. Ce sont ces moments que nous pouvons multiplier, partout, avec tous
les moyens que nous avons à notre disposition, la rage au coeur , et l’amour autour.
Une grande banderole annonce la bonne nouvelle: ‘FEU AUX PRISONS’, des fumigènes et des feux
d’artifi ce s’allument, les tracts circulent de main en main, ça résonne autre chose: partir des révoltes
dans les prisons pour les ramener ici, dans nos quartiers, où ça part en cacahouètes contre les
fl ics, où la tension régnante prend le devant de la paix sociale qu’ils essaient de nous vendre. Ça
laisse des traces sur le passage. Les vitres d’une voiture de Carlson Wagonlit sautent, cette foutue
agence de voyage qui organise aussi des expulsions, ainsi que quelques fenêtres des bureaux de la
SNCB, toujours là pour prêter main-forte aux fl ics et aux contrôleurs, pour arrêter ceux qui fuient
la police, avec ou sans papiers. Les journaleux de la télévision nationale, les langues du pouvoir,
accueillent un fumigène sous leur véhicule.


Beaucoup plus qu’un coup d’éclat qui disparaît aussitôt, ces moments font partie d’une tension
sociale, qui, dans certains quartiers, se montre clairement à nous depuis quelque temps.
Ces deux derniers mois, à deux reprises, des commissariats ont été pris d’assaut par de nombreuses
personnes. Dans les Marolles début octobre, les vitrines partent en éclats, leurs voitures sont
abîmées, et deux fl ics essuient des pierres. Au square Albert début novembre, des cocktails sont
jetés aux fl ics, quelques voitures partent en fl ammes. Deux jours plus tard, les bâtiments de la
Police Judiciaire Fédérale sont pris pour cible. Au coeur de leur quartier d’Europe de merde et de ses
institutions. Vitres brisées, façade noire de suie, un engin incendiaire laisse ses traces.


Nous ne voulons pas ici faire l’éloge de la seule violence, elle n’est qu’un moyen parmi bien d’autres
qui exprime que certains ne veulent plus subir les violences de l’État. Patrouilles de flics partout,
arrestations, tabassages, centres fermés, expulsions, licenciements, prisons, flics de quartiers,
autant de raisons pour se révolter,


contre la domination, pour répondre à notre soif de liberté."

https://bxl.indymedia.org/articles/613