"Lundi soir, le procureur de la République ne cachait pas sa ferme volonté d'apporter une réponse judiciaire rapide aux événements du week-end à Châtellerault.
L'incendiaire supposé de plusieurs véhicules dans la nuit de samedi à dimanche semblait devoir faire les frais d'une comparution immédiate. Las ! Les éléments à charge n'ont pas suffi à étayer l'accusation et l'individu a retrouvé la liberté dans l'attente d'éventuelles nouvelles preuves à charge. Mais le parquet, fidèle à sa stratégie initiale, s'est rabattu sur un des quatre interpellés de la nuit suivante.
Pour aider un copain
Et il est vrai que les faits reprochés à Damien C., 20 ans, sont relativement graves. Absent ce Châtellerault lors de la première nuit agitée, Damien, étudiant en BTS commercial à Poitiers mais qui réside sur la plaine d'Ozon, s'est retrouvé au milieu des échauffourées la nuit suivante.
Apercevant un de ses amis aux prises avec une quinzaine de CRS qui s'apprêtaient à l'interpeller, Damien décide, assez sottement, d'intervenir. Le capitaine qui commande la CRS 19 s'interpose et essuie un coup de poing, heureusement peu appuyé, au visage.
Damien prend la fuite et commet la seconde bévue de sa soirée. Lui qui est absolument inconnu de la police et devrait donc se terrer chez lui en attendant que tout se tasse, continue de traîner dans le même quartier.
Un étudiant sans problème
Deux heures plus tard, il est interpellé par une patrouille de police. Les quatre policiers sont formels : le jeune homme, décrit par sa petite taille et sa tenue vestimentaire voyante, faisait partie d'un groupe de trois qui a caillassé la voiture de police.
Hier à la barre, Damien a confirmé le coup de poing et renouvelé ses excuses mais persisté à nier le jet de pierres. En dépit de sa personnalité plutôt à son avantage, le procureur Éric Virbel, prononce des réquisitions particulièrement sévères : huit mois de prison dont trois ferme.
« Le parquet veut faire un exemple », s'insurge Me Émilie Hay, quiassure la défense de Damien. Le tribunal ramène finalement la peine à de plus justes proportions. L'étudiant est reconnu coupable de l'ensemble des faits qui lui sont reprochés mais n'écope que de six mois de prison avec sursis, ainsi que de 210 heures de travail d'intérêt général.
Le capitaine des CRS se voit octroyer 500 € de dommages-intérêts et les policiers caillassés 100 € chacun. "
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