vendredi 4 juin 2010

Un taureau encorne son accompagnateur sur la route de l'abattoir... mais est abattu

"CHARLEVILLE-MÉZÈRES (Ardennes). Échappé de l'abattoir, après avoir encorné son accompagnateur, il a semé la panique le long de la voie ferrée, résistant aux piqûres anesthésiantes.

EVÉNÉMENT tout à fait exceptionnel, hier après-midi, dans les rues de Charleville-Mézières, dans tout le quartier situé derrière la gare, puisque, pendant près de trois heures, on se serait cru à Pampelune, en Espagne, lors de la San Fermin !
Une comparaison qui s'impose d'autant mieux, que l'on déplore, chaque année, lors de cette manifestation, de graves accidents, quand des taureaux, lâchés dans les rues de la ville, encornent les passants qui se trouvent sur le chemin.
Or, hier vers 15 h 30, c'est précisément ce qui s'est passé, lorsqu'un taureau de 900 kg, appartenant à Daniel et Marc Courtaux, de La Ferté-sur-Chiers, s'est brusquement débattu, en arrivant à l'abattoir municipal, son instinct lui ayant sans doute laissé deviner le sort qui l'attendait.
Il a quasiment encorné son accompagnateur, un homme de 67 ans, qui a été sérieusement blessé et, comme un furieux, il s'est alors mis à fuir droit devant lui, de toute sa puissance, dans les rues heureusement quasi désertes de ce secteur de la cité, mais toutes proches des voies ferrées.
Immédiatement un plan d'alerte générale a été déclenché, afin de prévenir tout accident, pompiers et policiers carolos unissant leurs efforts pour ne pas perdre la bête de vue et tenter de la maîtriser, tandis que la SNCF procédait - sans interrompre le trafic - à une régulation, afin de parer à toute éventualité, au cas où le taureau, qui les longeait en courant, aurait pris le vertigo de traverser brusquement les voies au passage d'un train.
Une mission périlleuse
La « corrida » urbaine s'est ainsi poursuivie toute une partie de l'après-midi, la traque étant rendue d'autant plus difficile qu'il fallait aux équipages de secours, à pied et en voiture, contourner sans cesse les ouvrages ferroviaires, sans perdre pour autant de vue leur objectif.
Et laisser ainsi le temps au vétérinaire-commandant Marc Detrez des sapeurs-pompiers, d'arriver sur les lieux, afin de tenter d'endormir le fauve, que chaque approche des hommes en uniforme (bien qu'ils ne fussent pas rouges !) avait pour effet d'exciter davantage, rendant leur mission extrêmement périlleuse.
A un moment donné, le vétérinaire réussit tout de même à atteindre l'animal, par deux fois, avec des flèches et des doses d'un produit anesthésiant massif, proportionnées à son poids énorme. Mais ce fut en pure perte, ces deux ridicules « banderilles » ne réussissant qu'à l'énerver davantage, au lieu de l'ensuquer. Et la folle-poursuite recommença ainsi, de plus belle, en direction de Mézières, notamment dans le secteur de la rue Paul-Laurent, de la rue Voltaire et de la rue d'Alsace, bordées de pavillons d'habitation.


Trois balles de 9 mm
Mais c'est là que, finalement, le piège se referma lorsque les sapeurs-pompiers, une bonne dizaine, sous l'autorité de l'adjudant-chef Alain Cargnelutti, avec les gardiens de la paix du commissariat, réussirent à acculer le taureau, enragé de s'être brisé une corne en traçant tête baissée dans des arbres.
Ils parvinrent à le cerner, en quelque sorte, dans un cul-de-sac, en contrebas des voies, tout au bout de la rue d'Alsace.
C'était toutefois sans compter sur la formidable énergie de cette montagne de chair, complètement affolée, qui tournant brutalement sur elle-même, dans un sursaut désespéré, entreprit de « charger ». Il n'y avait, dès lors, plus une seconde à perdre, faute de quoi il y aurait eu un drame dans les rangs des « toreros ». La seule alternative était donc de l'abattre séance tenante. Ce que décida, d'instinct, le gardien Cédric Pillon, avec son arme de service, logeant comme à l'exercice, avec un rare sang-froid vu la situation, trois balles de 9 mm dans l'animal, dont une, décisive, en pleine tête, au milieu du front !
Le plus dur restait toutefois encore à faire, c'est-à-dire remonter l'immense carcasse jusque dans une bétaillère, amenée sur les lieux par le propriétaire de l'animal. Ce qui demanda un bon petit moment, après qu'un riverain complaisant eut vainement tenté de le faire avec son gros 4 x 4, la corde de traction n'ayant pas été aussi résistante que le câble métallique du maquignon…
G.G.-M."

Source de cet article de merde

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