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TORONTO — Des militants radicaux ont mis le feu à deux voitures de police et en ont endommagé au moins deux autres samedi à Toronto, en marge d'une vaste manifestation contre le sommet des pays industrialisés et émergents du G20, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les pompiers sont intervenus rapidement pour éteindre les incendies, allumés à quelques centaines de mètres de la clôture de sécurité entourant le Centre des Congrès où les dirigeants du G20 devaient se réunir dans la soirée.
Des policiers portant des masques à gaz ont dispersé les manifestants radicaux et violents du Black Bloc, mais il était impossible de savoir dans l'immédiat s'ils avaient procédé à des interpellations.
Au moins deux petits groupes de manifestants violents se déplaçaient dans le quartier financier de la grande ville canadienne, selon un policier sur place.
Auparavant, dans le cadre d'une marche autorisée et bien ordonnée, quelque dix mille syndicalistes, écologistes, étudiants et défenseurs des droits des femmes ont manifesté sous la pluie pour faire entendre leurs revendications aux dirigeants du G20.
Le mot d'ordre d'unité a été répété avec enthousiasme par tous les orateurs et le gouvernement conservateur du premier ministre canadien Stephen Harper vertement critiqué. Cependant, les slogans et les objectifs ont été très variés, de la défense des plus pauvres à la dénonciation de l'exploitation des sables bitumineux, que le directeur de Greenpeace International, le Sud-Africain Kumi Naidoo, a qualifiée de "désastre du golfe du Mexique au ralenti".
Plusieurs centaines de policiers, à pied, à bicyclette et à cheval, ont entouré la zone du rassemblement dans un grand parc, mais leur dispositif semblait moins lourd et l'ambiance était beaucoup moins tendue que la veille, lors d'une marche de groupes radicaux.
Le nombre de manifestants a été d'au moins dix mille, a indiqué à l'AFP un porte-parole des organisateurs, Dennis Grunding, disant citer des indications venant du gouvernement de l'Ontario.
Leur moyenne d'âge était relativement élevée, s'agissant pour bon nombre d'entre eux de militants syndicaux venus à bord de cars de toute cette province canadienne.
Si Kumi Naidoo a été fortement applaudi lorsqu'il a lancé que "le Canada de Stephen Harper n'est pas le Canada que le monde voudrait voir", certains discours n'auraient peut-être pas déplu à M. Harper, à l'origine de "l'initiative de Muskoka" en faveur de la santé maternelle et infantile. Ainsi, une sage-femme syndicaliste originaire du Malawi, Dorothy Ngoma, a estimé que la communauté internationale n'en faisait pas assez sur ce plan.
"Au Malawi, seize femmes meurent chaque jour à cause de cela", a-t-elle lancé.
Sid Ryan, président de la Fédération du travail de l'Ontario, a affirmé pour sa part que "ce n'étaient pas les travailleurs du monde qui avaient causé la crise financière" et que donc ce n'était pas à eux d'en payer les frais, alors que les manifestants l'acclamaient et levaient au dessus de leurs parapluies des pancartes déclarant "A bas les sommets", "Un monde meilleur est possible" ou carrément "Vive le socialisme".
Il a demandé au gouvernement de venir en aide aux communautés canadiennes encore privées d'eau potable ou de logements décents plutôt que de "dépenser des milliards pour une ville en état de siège", dans une allusion aux frais du dispositif de sécurité, approchant le milliard de dollars.
Une étudiante, Liana Salvador, a dénoncé le coût de l'éducation, soulignant qu'elle a 50.000 de dollars de dettes contractées pour payer ses études.
"Un milliard pour l'éducation, pas pour les fortifications", a-t-elle crié à la foule de manifestants, visiblement réceptifs à toute dénonciation des dépenses consenties par le gouvernement pour la sécurité des sommets et nullement découragés par la pluie."
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