"Un incendie a ravagé les bâtiments et les voitures du SGAP Espérance, un site logistique de la police nationale situé dans le 3e. L'enquête s'oriente sur la piste d'un acte volontaire
Aux confins de Lyon et Villeurbanne, l'établissement est enchâssé entre des immeubles, des petites maisons et des bâtiments industriels, dans un quadrilatère délimité par les rues Antoine-Charial, Paul-Bert, Saint-Eusèbe et de l'Espérance. De l'extérieur, rien n'indique l'ampleur des dégâts provoqués par l'incendie qui a ravagé ce site logistique du Secrétariat général de l'administration de la police (SGAP). Vers trois heures et quart, un riverain a été réveillé par des explosions. « J'ai pensé que c'était dans la rue, j'ai regardé par la fenêtre, il n'y avait rien, mais j'ai vu de la fumée ». C'est de son balcon surplombant le SGAP qu'il prend la mesure de ce qui se passe. Dans la cour où sont stationnés des véhicules administratifs banalisés, il voit deux voitures en flammes. « Le hangar devant lequel se trouvait la Twingo commençait à prendre feu, une voiture brûlait devant l'autre bâtiment, qui commençait à s'enflammer par l'arrière, sans doute à cause d'une troisième voiture que je ne voyais pas », explique ce témoin qui a été frappé par la violence du sinistre. « A un moment, une voiture en feu est sortie du hangar, sans doute que le frein à main n'était pas serré, et elle est partie contre le mur ». Les flammes se propagent à toute allure. Le hangar abrite le bois utilisé par l'atelier de menuiserie, qui alimente les flammes. De l'autre côté, le bâtiment d'un étage est affecté au service de l'habillement, ainsi qu'aux syndicats CGT et CFDT. Les pompiers sont appelés par des riverains, mais leur intervention est compliquée par des difficultés d'accès au site, fermé par un lourd portail métallique. À l'aide de quatre lances, ils vont lutter longtemps contre des flammes. Le vent qui pousse les fumées brûlantes vers la rue de l'Espérance rend nécessaire l'évacuation de vingt personnes. En pleine nuit, les habitants des numéros 22, 24 et 26 de la rue de l'Espérance doivent abandonner leur domicile. Par chance, on ne déplore ni blessés, ni personnes incommodées ou intoxiquées par la fumée. En, revanche, le bilan matériel est lourd. Le hangar et le bâtiment, dont la toiture avait été refaite il y a environ deux ans, selon un habitant du quartier, sont détruits, avec tout ce qui s'y trouvait. Et neuf voitures ont subi le même sort. L'intervention des pompiers s'est prolongée jusqu'à neuf hier matin, du fait des opérations de déblai. Ils ont cédé la place aux techniciens de la police scientifique et aux enquêteurs de la brigade des affaires générales de la Sûreté. Selon les premiers éléments de l'enquête, la piste d'un acte volontaire semble privilégiée, du fait de l'existence de plusieurs départs de feu. Des intrus ont pu pénétrer dans l'enceinte en escaladant le mur d'enceinte et le portail, puis incendier deux ou trois voitures. En espérant que le feu se propage aux constructions ?"
Le Progrès