" Avant toute chose, petite précision quant à la projection du film « Dief ! » ce jeudi 11 mars à 20h. Le film sera en néerlandais SANS sous-titre ; qu’on se le dise ! Sinon, voici l'agenda du local Acrata de mi-mars/début avril avec une petite programmation autour des luttes contre le sexisme et le patriarcat. Vous pouvez vous inscrire sur la mailing-list en envoyant un petit mot à acrata@post.com
(Tout ce qui suit se passe à la bibliothèque anarchiste Acrata : 32, rue de la grande île - 1000 Bruxelles)
DISCUSSION
Samedi 20 mars 15h
Discussion autour des luttes contre le patriarcat et le sexisme(à partir de pistes relevées dans le livre “réflexions sur un tabou – l’infanticide”)
“Ce qui nous rassemble, c’est aussi que nous n’aimons pas ce monde tel qu’il est et que nous voulons agir contre toutes les dominations et les oppressions, et donc entre autres contre le patriarcat”
Le livre duquel nous tirerons quelques pistes de réflexions pour lancer la discussion a été écrit par 8 femmes. 8 femmes qui se sont retrouvées à se mobiliser, à vouloir agir et réfléchir à partir du cas d’un enfanticide (à comprendre comme un avortement post-natal) par une proche de certaines d’entre elles et de sa possible condamnation à plusieurs années de prison.
Dégagées des regards moraux, psy ou judiciaires, les auteures ramènent une lecture politique et sociale des notions d’avortement, de maternité et de l’ensemble des représentations sociales qui touchent à ce sujet dans une société fortement marquée par le patriarcat.
Tout en prenant le temps de rendre compte des oppressions spécifiques vécues par les femmes (le poids de la morale qui leur incombe, la lourdeur et les conséquences que peuvent avoir les visions biologiques, la place qui leur est réservée,…) ce livre met aussi en avant les enjeux économiques, politiques, religieux et identitaires que recouvre le contrôle des naissances par l’Etat.
Nous comprenons la justesse des liens entre les différentes formes de pouvoir évoquées dans ce livre comme le constat qu’on ne peut lutter contre l’oppression patriarcale sans se battre contre un ensemble de mécanismes qui se renforcent les uns les autres.
Nous démarrerons la discussion en prenant appui sur quelques questions qui nous ont été évoquées par la lecture de ce livre et qui font aussi écho tant à nos vécus en tant qu’individus vivant dans cette société qu’à certaines expériences de lutte :
- A quelles formes de sexisme et de patriarcat sommes nous confronté.e.s aujourd’hui ? Comment les appréhender et lutter contre ?
- Le droit à l’avortement et l’accès à la contraception sont souvent présentés comme des victoires arrachées au pouvoir. Pourtant quand on voit comment ça se passe aujourd’hui (cadre législatif restrictif, imposition ou normalisation de certaines pratiques, toute puissance du corps médical et de la science, et … condamnation des “hors-normes”), il est clair qu’on ne saurait s’en satisfaire. Le droit à l’avortement : victoire des luttes ou récupération et/ou adaptation du pouvoir pour garder sous contrôle quelque chose qui pourrait lui échapper?
- La notion de “droit” implique-t-elle nécessairement celle de loi? Si non, qui décide des droits de l’autre ? Si oui, nous savons que les lois ne sont pas neutres, servent des intérêts et créent des laissé.e.s pour compte. Est-ce une impasse que de se battre pour des droits ?
- Les luttes pour l’avortement (mais les luttes partielles en général) portaient-elles en leur sein leur potentielle récupération?
- Ce qui nous est présenté comme des “avancées” rend en effet la situation immédiate plus vivable, mais marque aussi souvent la fin des luttes. Y a-t-il une coexistence à trouver entre des luttes plus “globales” et la nécessité immédiate de faire face à des situations pénibles ?
- Nous ne voulons pas nous battre sur le terrain des lois, néanmoins elles ont quand même un impact sur nos vies. Où trouver de la force à travers nos luttes, les idées et les pratiques que nous voulons faire exister ?
Autant de questions (et bien d’autres) auxquelles nous aimerions réfléchir ensemble.
Des photocopies du livre (20 A4 recto-verso) seront disponibles à Acrata et seront accompagnées de pistes de réflexions plus approfondies. (ces dernières seront aussi disponibles via le mail acrata@post.com)
PROJECTIONS :
Jeudi 18 mars 20h
L’une chante, l’autre pas
“Chassés-croisés de deux destins de femmes à priori fort différents, mais que la vie fait se rencontrer malgré tout.
En 1962, Pauline, une étudiante de dix-sept ans rêvant de quitter sa famille pour devenir chanteuse, rencontre Suzanne, une jeune femme enceinte de son troisième enfant qu’elle ne veut pas garder. Pauline l’aide à trouver l’argent nécessaire pour avorter, puis leurs chemins se séparent et chacune vit son combat de femme. Des années plus tard, elles se retrouvent ...
A travers ces destins parallèles, à une époque marquante de l’évolution des moeurs et de l’histoire de la lutte des femmes, la réalisatrice aborde les thèmes du féminisme apparus au début des années soixante-dix et réussit le portrait chaleureux d’une amitié.
Jeudi 1er avril
Libertarias
Espagne, juillet 1936. Après des décennies de révoltes et de répression, une insurrection éclate pour empêcher le coup d’Etat fasciste. “Le peuple en armes” laisse de côté l’Etat, mets le feu aux églises et aux registres de propriété, occupe les usines et les ateliers. Dans ce contexte d’autres combats, peut-être moins ‘visibles’, sont aussi menés: contre le patriarcat et le jeu des rôles sociaux qui dominent aussi bien la société que le mouvement anarchiste.
Le film raconte l’histoire d’un groupe d’affinité anarchiste qui fait partie de Mujeres Libres, une organisation de femmes libertaires. Elles ne se heurtent pas seulement aux structures très visibles du patriarcat dans la société (les monastères où sont enfermées des milliers de femmes, le rôle de femme de ménage, la prostitution), mais aussi au caractère récalcitrant du mouvement révolutionnaire à leur encontre (les “meneuses” de Mujeres Libres appellent toutes les femmes à ne pas aller combattre au front mais de se consacrer à leur ‘tâche’ à la maison; la militarisation d’une grande partie des milices anarchistes allait de pair avec l’exclusion formelle de toutes les femmes; la médicalisation du corps féminin comme instrument de contrôle...).
Mais le film respire aussi la force propulsive de celles et ceux qui se battent pour tout changer, pour ne plus laisser debout aucune autorité. Et il montre ainsi comment la liberté n’est pas une situation factuelle, mais se trouve dans la révolte et les liens de complicité forgés à l’intérieur de la lutte. "
http://www.cemab.be/news/2010/03/8781.php