lundi 29 mars 2010

Manif anti-carcérale : récit

"15h à Denfert-Rochereau, on peine à trouver la manif, il faut dire qu’il y a plus de monde qui fait la queue pour visiter les catacombes que devant le camion sono, une dizaine de personnes, tout au plus. Finalement on attends près du camion, le temps de se rendre compte que les civils sont déjà bien présents. Une heure plus tard, ça se lance, on descend le boulevard Saint-Jacques quelques mètres puis on stop. La Santé est de l’autre côté du metro aérien. La musique est à fond, quelques slogans sont lancés, mais finalement, vu de l’extérieur, ça semble franchement dérisoire, même pas sûr que les prisonniers entendent. Deux fusées de détresses sont tirés en direction de la prison, dont une qui finit sa course dans un immeuble, peut-être l’un des délit qui servira de prétexte...

Après quelques dizaines de minutes à poireauter là, le cul entre deux chaises, le cortège continue sa route jusqu’au prochaine passage qui permet de passer sous le metro aérien. Les CRS sont déjà présent à l’entrée de la petite rue avec casque bouclier et grille anti-émeute. La sono s’engage et se met face à ce cordon de flics, quelques types mettent des écharpes mais sans plus, de toute manière le rapport de force est inégal, rien que les flics en civils pouvaient foutre tout le monde à terre. S’ensuit un ballet assez émouvant, les cordons de CRS s’installent tranquillement, d’abord derrière, empêchant toute retraite, puis sur les côtés. Incrédules, la plupart des gens ne réagissent pas, la manif est déclarée, rien ne laisse présager une interpellation. Le joyeux bordel continue presque comme si de rien n’était, le concert se poursuit sur le camion, mais rapidement le malaise s’installe, ceux qui veulent sortir sont refoulés et l’encerclement se resserre. Les civils font deux percés pour serrer un organisateur et un autre type qu’ils emmènent dans une camionnette banalisée. Les CRS finissent le boulot, resserrant de plus en plus l’étreinte, ils embarquent les militants un par un dans les cars stationnés non loin.

Il semble évident que ces arrestations avaient été planifiées, vu le déploiement de force de l’ordre, vu les faux prétextes utilisés et le ciblage très précis de ceux qui ont été arrêtés en premiers, ça ne fait aucun doute. Il suffisait d’un petit faux pas pour donner un prétexte quelconque servant de base à ces arrestations. Le faible nombre de personne a sans doute facilité les choses puisqu’il devait y avoir au moins 3 flics par manifestants, voir plus..."

https://paris.indymedia.org/spip.php?article378