"Edito
« Il y a ceux qui attendent la pluie pour ne pas pleurer tous seuls, moi, je ne suis pas du même avis. » Ainsi chantait quelqu’un il y a trente ans. Et c’est vrai, il y a tellement de raisons de verser des larmes jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune goutte d’eau dans notre corps. Mais les lamentations et le désespoir sont des mauvais conseillers. Ils nous jettent dans les ténèbres de la résignation ; ils creusent le fossé entre ce qui nous dégoûte et nos capacités de s’y attaquer. C’est ce fossé qui fait que trop de travailleurs acceptent de se laisser utiliser et d’être jeté de bon gré par le patron ; que trop de femmes continuent à respecter leurs maris qui les mettent sous leur joug ; que trop de pauvres restent docilement à faire la queue en attendant qu’une vie meilleure tombe du ciel.
Mais, en effet, tous le savent. Ils essayent peut-être de le nier, d’évacuer la question, mais dans leur cœur, ils le savent. Ça ne dépend que de nous-mêmes, de notre volonté d’agir. De notre choix de ne plus se laisser faire, de riposter, d’attaquer la machine infernale qui nous broie. Les occasions ne manquent pas, l’ennemi est identifiable et pas invulnérable. Ceci est une des sources motivantes de ce petit journal. Partir à la recherche de ces occasions. Souffler fort sur les feux de révolte qui couvent. Ouvrir l’espace pour discuter sur les possibilités de quelque chose de différent, d’une vie sans oppression et sans exploitation.
Dans ce numéro, nous parlerons notamment de quelques unes de ces occasions : le saccage répété des nouveaux portiques installés dans les métros, la lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé pour clandestins à Steenokkerzeel, la révolte qui couve à la prison louée par l’Etat belge aux Pays-Bas ou encore de l’occasion pour attaquer ceux qui viendront prêcher à Bruxelles l’oppression de la femme et l’étranglement de la liberté. Et, comme les frontières sont une construction des puissants pour séparer ceux qui veulent les combattre, nous parlerons aussi de l’occupation militaire de l’Haïti après le tremblement de terre et de l’assassinat par la police grecque du compagnon anarchiste Lambros Fountas.
Vous voulez savoir comment continue la chanson ? « Je vais débusquer les ennemis, qui pour vous sont si distants. Et après les avoir fait sautés, je deviendrai recherché, mais tant que c’est moi qui les cherche, les fuyards, ce sont eux. J’ai choisi une autre école, je suis dynamiteur. »"
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