"[Le 9 octobre 2008 a débuté à Lecce le procès d’appel contre douze anarchistes accusés -en plus d’une série d’actions contre certaines multinationales qui s’enrichissent sur la guerre et le génocide- du crime d’avoir mené pendant des années une lutte constante et déterminée contre le camp pour immigrés de San Foca (1). La base du procès est encore une fois l’article 270bis sur l’ « association subversive à but terroriste ».
1. Le 12 juillet 2007, quatre de ces compagnons ont été condamnés pour « association de malfaiteurs » de 1 an et dix mois à 5 ans de prison ferme. Trois autres ont reçu des peines de 100 euros à 1 an de prison pour des délits spécifiques et les huit derniers sont acquittés. L’ « association subversive » n’a donc finalement pas été retenue, au profit d’un montage juridique plus complexe.]
Où en est le procès de Lecce ?
Ce 10 février 2010 était prévu le verdict de la cour d’appel du tribunal de Lecce contre plusieurs compagnons accusés d’association subversive, et déjà renvoyé le 18 novembre 2009 dernier.
La Cour a décidé de prendre encore plus de temps et d’accepter la demande du procureur d’intégrer de "nouvelles preuves" au procès, demande qu’il avait fait au début des audiences en Appel.
Le 16 février, un expert sera donc nommé pour effectuer la retranscription d’écoutes téléphoniques concernant des épisodes datant d’il y a plusieurs années. De nouvelles audiences seront ensuite fixées. Ce rebondissement semble destiné à aggraver encore les condamnations rendues en première instance, où quatre compagnons ont été condamnés pour "association de malfaiteurs" et trois autres pour des délits spécifiques, le tout dans le contexte des sales modes d’agir des appareils répressifs, judiciaires, policiers et politiciens qui se sont érigés ces dernières années en protecteurs loyaux et soumis des différents potentats de Lecce.
En effet, le centre de rétention de San Foca, contre lequel les anarchistes ont mené une lutte qui a porté à sa fermeture, était géré par la curie [l’église catholique] de Lecce. Ce qu’ils veulent à présent, c’est imposer le silence sur cette lutte et sur toutes les violences qui se sont déroulées dans ce camp pour étrangers, y compris accomplies par la main même de ses gestionnaires.
A suivre.
Des anarchistes du Salento
traduit de l’italien, reçu par mail Ven 12 février 2010 15:22"
http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=2960