"Programme du local Acrata novembre/decembre 2011
PROGRAMME ACRATA NOVEMBRE/DECEMBRE 2011
Retour sur la rencontre autour du livre subversif
Jeudi 17 novembre, 18h - Auberge espagnole (amenez a boire et a manger)
Nous voudrions revenir sur la discussion qui avait été mise sur la table à l’occasion de la rencontre du livre subversif en octobre. Il semble que nous soyons arrivés à une époque où l’État social est finalement démantelé, où les États mènent une politique plus répressive à tous les niveaux sociaux (migration, criminalité, rébellions et luttes,...) et où à la fois les révoltes populaires, l’insurrection et les émeutes sont devenues une réalité quotidienne. A la lumière des conditions sociales actuelles, nous voulons explorer les questions d’une pratique insurgée, anarchiste et auti-autoritaire, d’un développement de nouvelles perspectives insurrectionnelles et révolutionnaires. Que pouvons-nous nous approprier pour donner une vie sociale aux questions qui nous tiennent le plus
à coeur : la lutte contre toute autorité et le rêve d’une libre existence pour chacun et chacune? Les contributions écrites en vue de la foire du livre sont disponibles sur : subversive.noblogs.org
====
De prisa, de prisa
Projection de ce film de Carlos Saura, 1981
Jeudi 24 novembre, 20h
Dans les années 80, pendant la transition pactisée de l’État espagnol vers la démocratie et alors qu’une crise économique s’abattait de plein fouet sur la péninsule, des centaines de jeunes –appartenant aux secteurs les plus pauvres de la société et vivant dans les zones périphériques des grandes villes–, se réunissaient dans les terrains vagues de ces nouveaux quartiers d’émigrants hors du contrôle, autant de la famille que de l’État. Des jeunes, garçons et filles, parfois des l’age de 10 ans, ils/elles réalisaient des vols et des braquages en tout genre, qui finissaient fréquemment en affrontements armés avec la police. Des jeunes qui consommaient tout autant qu’ils etaient consommés par la drogue introduite par le système dans une tentative de contrôle et de pacification sociale. Des jeunes qui entraient et sortaient constamment des maisons de correction et, plus tard –à partir de16 ans–, de la prison. Des jeunes
qui préféraient “vivre la vie à fond la caisse, faire ce qu’ils voulaient sans penser aux conséquences, être libres, à leur manière”.
====
Huye, hombre, huye
Presentation du livre de Xosé Tarrío González
Jeudi 1 decembre, 20h
Xosé Tarrío González est né à La Coruña. A ses onze ans, il entre dans un internat, puis passer par plusieurs maisons de correction avant d’être enfermé en prison à 17 ans. Là il s’est impliqué dans la lutte des prisonniers, en participant à l’ Asociación de Presos en Régimen Especial (APRE), qui a effectué de nombreuses tentatives d’évasion, émeutes, prises d’otage des matons et autres révoltes. En 1991, l’État espagnol crée le régime d’isolement FIES pour pacifier les prisons et séparer les prisonniers considérés comme les plus chauds des autres prisonniers. C’est pour cela qu’il construit une prison dans la prison, des cellules d’isolement présentant des conditions inhumaines, où des prisonniers disparaissaient, engloutis par le système carcéral. Avec l’implantation de ce régime, un cycle de luttes collectives dans les prisons est porté à son terme, ne restent donc que les plaintes et les protestations individuelles. À cause de son attitude et de sa lutte énergique contre la prison et les gardiens, Xosé a subi de nombreuses tortures, humiliations et un long enfermement dans ces modules d’isolement. Pendant son incarcération dans ce régime FIES, il a écrit un des témoignages de dénonciation les plus importants du système carcéral espagnol, récit qui souligne aussi la force, la solidarité, et l’esprit de lutte de nombreux prisonniers. Ce livre, avec d’autres
dénonciations du régime FIES, a influencé, dans les années 2000, une nouvelle situation de lutte collective fugace à l’intérieur et en dehors des prisons. Le 2 janvier 2005, après plusieurs aller-retours entre la prison et l’extérieur, Xosé meurt, encore un meurtre de la main de l’institution pénitentiaire et de la société qui la soutient.
====
La prison dans la prison: le QHS de Bruges
Projection d'un court-métrage et discussion
Samedi 3 decembre, 17h
En juin 2008, il y a trois ans, un module d’isolement ouvrait dans la prison de Bruges. C’était la réponse de l’État face aux multiples rébellions, évasions et émeutes qui avaient echauffée bien des coeurs à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison. Le quartier de haute sécurité (QHS) : dix cellules individuelles contenant le strict minimum, deux cachots, une quarantaine de matons et des ‘blouses blanches’ – médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers. Le but : briser les détenus récalcitrants. L’État y impose un régime sévère, utilisant la torture physique et mentale, administrant drogues légales et injections. Les détenus y sont enfermés de quelques mois à un an (voire plus) pour briser tout esprit rebelle, faire avaler les fables du ‘bon chemin’ et de la bonne conduite et éviter les rébellions possiblement contagieuses en écartant les soi-disant meneurs.
Nous voulons rappeler la résistance de l’intérieur que ce lieu infect a connu depuis ses débuts et, à la fois, encourager une lutte contre l’isolement, partie intégrante d’une lutte plus globale contre la prison et les diff érentes formes d’oppression et de privation de liberté. Une lutte qui ne se réduit pas à demander des améliorations du régime pénitentiaire, qui ne demande rien à un État mettant tout en oeuvre pour maintenir les rapports sociaux d’oppression et éteindre les feux de la révolte.
Aujourd’hui, la résistance dans les prisons se situe toujours sur le fil du rasoir. Le désir de liberté ne se laisse pas facilement contrecarrer. Des évasions toujours plus violentes sont la réponse aux mesures de sécurité croissantes, la violence contre les matons répond à l’arrogance de ceux qui se cachent
derrière la toute-puissance de leurs syndicats. Une violence qui se dirige clairement contre l’oppresseur et qui reste, après tout, relative dans le contexte de l’enfermement et des humiliations quotidiennes.
Le court-métrage (20’) esquisse le module d’isolement dans la prison de Bruges, dans le contexte de la révolte à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.
Plusieurs publications autour du thème (tracts, brochures, affiches) seront également présentées.
Les permances (et vive l'archie) du local Acrata (bibliotheque, distro de brochures, livres, tracts etc,...)
chaque mardi de 16h à 19h
chaque jeudi de 17h à 20h
chaque samedi de 14h à 18h
ACRATA
Rue de la grande ile 32
1000 Bruxelles
(pres de la Bourse, au centre-ville)
www.acrata.be
acrata@post.com"
indy bxl