Dans différents pays du monde, la Croix Rouge participe au tri, à
l'enfermement et à l'expulsion des personnes décrétées indésirables par
les États. Que ce soit en relevant les empreintes des Rroms pour les
fichiers en Italie, en gérant des centres de rétention dans différents
pays du monde, en participant à des charters qui déportent des dizaines
de sans-papiers, les exemples de cette collaboration aux politiques de
contrôle des personnes sont nombreux.
Cette collaboration, la Croix Rouge n'aime pas qu'elle soit dévoilée au
grand jour, et, dès que son image est quelque peu bousculée, elle porte
plainte contre celles et ceux qui osent égratigner son vernis humanitaire.
Du journal militant CQFD à l'association « Survivre au Sida », de la
journaliste qui a écrit « Bienvenue en France », un livre où est évoqué
le rôle de la Croix Rouge dans la zone d'attente de Roissy , à un usager
mécontent distribuant un tract contre un centre de santé géré par la
Croix Rouge, beaucoup de gens ont été la cible des velléités justicières
de l'organisme humanitaire.
En juin dernier, plusieurs personnes qui, pendant la semaine de quête
nationale, diffusaient tracts et affiches informant les passants et
passantes des activités moins connues de la Croix Rouge ont ainsi été
pourchassées et filmées par des membres de l'antenne de la rue Albert
Thomas dans le 10e arrondissement.
Après une véritable traque au cours de laquelle une voiture de la Croix
Rouge aidera la police à pister les quelques grains de sable qui
s'étaient invités dans sa campagne de dons, 4 personnes sont
interpellées. Elles passent 24h en garde à vue et héritent d'un rappel à
la loi sur plainte de la Croix Rouge et de la mairie socialiste du 10e
arrondissement et d'une convocation au tribunal pour refus de
prélèvement ADN et de signalétique.
Le mardi 11 janvier à la Rôtisserie un repas de solidarité sera organisé
pour contribuer aux frais engagés pour ce procès*.
Au-delà de ces quelques péripéties et de la nécessité de s'opposer au
fichage ADN et autres en refusant de s'y soumettre, il s'agit bel et
bien de continuer à lutter contre la machine à trier, enfermer et
expulser les êtres humains et de dénoncer celles et ceux qui y
participent en lui servant de caution humanitaire.
Ni papiers ni frontières, liberté de circulation et d'installation pour
toutes et tous !
Mardi 11 janvier : Venez nombreux à la Rôtisserie, à partir de 19h, 4 rue Sainte-Marthe (M°
Belleville ou Goncourt)!
*Procès Prévu vendredi 14 janvier 2011 à 13h30, TGI de Paris, 10e chambre 2.