"Lourde sentence pour les terroristes écologistes
Tribunal pénal fédéral | Les trois anarchistes qui voulaient faire exploser un centre de recherche IBM écopent de plus de quarante mois de prison ferme
24h, 22.07.2011 | 21:55
Le Tribunal pénal fédéral (TPF) s’est montré très sévère avec les trois anarchistes italiens jugés depuis mardi à Bellinzone. La Cour a condamné hier à plus de quarante mois de prison ferme le trio qui fomentait, en avril 2010, un attentat à l’explosif contre le centre de recherche IBM à Rüschlikon (ZH). C’est légèrement plus que ce que réclamait le procureur, alors que la défense prônait l’acquittement.
« Socialement dangereux »
Luca B., l’accusé tessinois domicilié en Italie, devra purger trois ans et demi ainsi que vingt-deux jours d’une peine précédente dont le sursis a été révoqué. L’Italien Constantino R. (le meneur) écope de trois ans et huit mois. Son épouse Silvia G. se voit infliger trois ans et quatre mois ferme. Les quinze mois de détention préventive des accusés - purgée dans trois prisons différentes en Suisse alémanique - seront déduits de leur peine.
Pourquoi une telle sévérité ? Le président Walter Wüthrich a évoqué hier un trio « socialement dangereux » et conscient de ses actes, des « touristes du crime » dont la condamnation doit être exemplaire. Tout au long du procès, les accusés n’ont pas pris la parole, excepté à la fin des plaidoiries, mercredi. Silvia G. a lu une déclaration dans laquelle elle a confirmé les idéaux anarchistes du groupe et a accusé les multinationales (dont IBM, visée par la tentative d’attentat) de vouloir détruire la planète et ses habitants.
Nébuleuse internationale
Ce groupuscule condamné hier, appelé Il Silvestre ou Earth Liberation Front (Front de libération de la terre), est lié à une nébuleuse internationale. Les accusés auraient soutenu l’attentat au colis piégé commis contre un cadre de Mühleberg (qui a explosé dans les locaux de Swissnuclear) en mars dernier, ainsi que les attentats contre des ambassades à Rome avant Noël 2010. La Fédération anarchique informelle (FAI) avait revendiqué ces actes. Le réseau d’activistes, dans ses différents mouvements, milite notamment pour la libération de l’extrémiste vert Marco Camenisch, enfermé pour meurtre. Les « extrémistes violents écoanarchistes (...) sont les seuls protagonistes idéologiques qui ont commis des attentats contre l’Etat suisse », notait le rapport 2010 de FedPol (Police fédérale). Les services fédéraux redoutent leur « propension considérable à la violence »."
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