dimanche 24 janvier 2010

Une vieille enquête sur des sabotages SNCF pendant le mouvement anti-CPE passe en antiterrorisme

"Une vieille enquête sur des sabotages SNCF pendant le mouvement anti-CPE passe en
antiterrorisme ; un réquisitoire vise une personne déjà mise en cause par l'Etat
dans l'affaire de la dépanneuse de police lors des émeutes qui ont suivies les
élections présidentielles de mai 2007.*

Fin août 2009, le juge d'instruction antiterroriste Brunaud, qui s'occupe de
l'affaire de janvier 2008 (fumigènes, dépanneuse… pour rappel, voir le lien
(http://infokiosques.net/mauvaises_intentions)), décide de commencer à clore cette
enquête. S'ensuit alors, comme habituellement, une période de quelques mois pendant
laquelle les différentes parties (inculpés et procureur) peuvent faire des
observations et demander de nouveaux actes d'enquête. Cette période est censée durer
trois mois mais, lorsque personne n'est en prison, les juges ne respectent pas les
délais.
Récemment, nous avons appris que le procureur avait demandé un « réquisitoire
supplétif ». L'enquête est donc toujours ouverte : l'instruction n'a finalement pas
été close.

Ainsi, le 10 décembre 2009, le procureur a demandé à ce que soient effectués de
nouveaux actes d'enquête, dont le contenu vient d'être connu. Le procureur met en
avant différents éléments.
En septembre 2009, un rapport indique que l'ADN de Juan (inculpé pour l'histoire de
la dépanneuse) aurait été prélevé sur une paire de gants en latex qui aurait été
trouvée non loin des lieux d'une tentative d'incendie contre la SNCF, datant du 12
avril 2006, à Paris 19ème.
Le procureur relève contre Juan, et contre « tous autres », des « présomptions
graves » de détention et transport d'éléments incendiaires, de tentative de
dégradation, de dégradation et d'association de malfaiteurs ; le tout en relation
avec une entreprise terroriste.
Cette enquête sur le 12 avril s'inscrit dans le cadre d'une enquête plus large
concernant des dégradations contre la SNCF en bande organisée (concrètement, des
incendies sur des installations électriques gérant le trafic des trains). L'enquête
comprend différents faits, tous s'inscrivant dans le mouvement anti-CPE :
- le 29 mars 2006 à Alfortville, Orly, Villemoison sur Orge et Champlan
- le 6 avril 2006 à Wissous, Sarcelles, Epinay sous Sénart et Bobigny
- le 12 avril 2006 à Paris
L'enquête qui regroupe tous ces faits était ouverte depuis 2006. Fin novembre 2009,
elle bascule en antiterrorisme, et est donc aujourd'hui gérée par un juge
antiterroriste à Paris.

Mettant en avant ces arguments, le procureur demande au juge de :
- faire de nouvelles analyses téléphoniques
- comparer les modes opératoires utilisés en mars avril 2006 et celui du 2 mai 2007
(affaire de la dépanneuse de police)
- comparer ces modes de fabrication à ceux décrits dans les livres saisis dans la
voiture lors de l'arrestation d'Isa en janvier 2008
- effectuer des comparaisons ADN concernant Juan
- procéder à des expertises psychiatriques sur Isa, Juan et Damien (les 3 personnes
déjà accusées pour l'histoire de la dépanneuse).

Une commission rogatoire est en cours : les flics sont en train d'enquêter. A ce
jour, il n'y a pas encore de retour. Plus d'infos bientôt sans doute.

*Solidarité !*

D'autres textes sur http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
(http://infokiosques.net/mauvaises_intentions)"
Contact : solidaritesinculpes@riseup.net (mailto:solidaritesinculpes@riseup.net)