"« J’écris ces lignes en pleine période électorale. Les murs sont barbouillés d’affiches de toutes les couleurs ou on s’en dit de toutes les couleurs, sans jeu de mots. Qui n’a pas son parti – son programme – sa profession de foi ? Qui n’est pas socialiste ou radical ou progressiste ou libéral ou « proportionnaliste » – le dernier cri du jour ? C’est la grande maladie du siècle, cette abnégation du moi. On est d’une association, d’un syndicat, d’un parti ; on partage l’opinion, les convictions, la règle de conduite d’autrui. On est le mené, le suiveur, le disciple, l’esclave, jamais soi-même. »
Extrait de L’Ère Nouvelle, n°46, mi-avril 1910"
http://infokiosques.net/spip.php?article932