"Exceptionnellement encore, nous publions sur ce site des articles des médias. Voila ce qui arrive lorsque la communication publique autour d’une situation répressive frappant des camarades de lutte se cantonne à être inefficace [1], effrayée [2] et hésitante. On finit par apprendre les nouvelles, bonnes ou mauvaises à travers la presse policière et bourgeoise.
Un des quatre camarades incarcérés dans le cadre de l’affaire du saccage de la PJJ de Labège a été libéré il y a quelques jours. Nous ne savons pas si lien de cause à effet il y a, même si nous nous doutons bien que oui, et nous ne savons pas qui en porte la responsabilité, mais de bien sombres arcanes se révèlent au même moment que cette bonne nouvelle. Une députée européenne d’Europe-Ecologie-Les-Verts s’est lancée dans une campagne publicitaire en « soutien » aux camarades incarcérés sous la bannière de la liberté d’expression si chère à la bourgeoisie, avec le vocabulaire habituel de ce genre de crapules citoyennes : dérive, délit d’opinion, droits de l’homme, lettre au Garde des Sceaux etc. Elle n’oublie pas de condamner, « bien entendu », le saccage. On peut se questionner sur le moyen utilisé par cette eurodéputée pour accéder au dossier et pouvoir ainsi l’instrumentaliser pour sa carrière politique. Rappelons qu’un dossier n’est théoriquement accessible qu’à la justice et la police (qui en sont les auteurs) et aux inculpés et leurs avocats (tenus de respecter les choix de leurs clients).
Nous espérons donc, que l’affaire de Labège ne se dirige donc pas, comme s’en inquiètent avec raison les compagnons des Brèves du Désordre, vers un nouveau Tarnac. La balle est maintenant dans le camp des inculpés et de leurs proches soutiens de s’exprimer contre ces faux-amis politiciens, car qui ne dit mot consent, et parce que lorsque des défenseurs de l’existant se métamorphosent opportunément en défenseurs des révolutionnaires réprimés, l’expérience nous a toujours montré qu’il fallait vite couper la tête de l’anguille sous la roche.
Rappelons-nous que la solidarité révolutionnaire s’exprime d’abord contre l’existant et avec la lutte (individuelle ou collective) de ceux qui sont tombés qu’avec les cas individuels de chaque inculpés et en dépit de la question de leur innocence ou de leur culpabilité que nous laissons au pouvoir ; encore moins contre d’hypothétiques mesures d’« exception », car combattre l’exception c’est valider le reste du système judiciaire qui dans toute sa quotidienne banalité ne cessera jamais de broyer, tuer, mutiler et humilier au service de la société.
Solidarité donc avec tous ceux qui luttent contre la prison à l’intérieur et à l’extérieur, et mort au pouvoir !"
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