"Orchestrée par une collaboration entre Ministère de l’Intérieur, ENI [multinationale du l’énergie italienne] et parquet de Bologne, en la personne de Morena Plazzi, et mise en scène par la Digos bolognaise, l’opération répressive déclenchée en avril dernier contre 27 personnes arrive à l’audience de fixation.
A l’aube du 6 avril, les larbins de l’Etat ont envahi nos domiciles à la recherche de preuves et d’expédients pour nous incarcérer et nous diviser, en nous accusant d’ "association de malfaiteurs à finalité subversive". Immédiatement en ont suivi des détentions provisoires et autres mesures de contrôle, ainsi que la mise sous séquestre de l’Espace de documentation Fuoriluogo. Les mois suivants, les keufs et le parquet ont continué de s’en prendre à ceux qui se sont montrés solidaires, en offrant des espaces et du soutien, ceux qui ne se sont pas laissés intimider par la violence de la répression.
Mais de quoi nous accusent-ils ?
Ils nous disent que nos rapports, nos espaces, nos pratiques et nos idées sont les bases d’une association de malfaiteurs. Ils défendent leur château de carte accusatoire sur la base de délits comme rébellion, dégradations, manifestations et rassemblements non autorisés, les chefs d’inculpation classiques qui traînent au-dessus de la tête de ceux qui portent des luttes en avant.
Pourquoi une association de malfaiteurs ?
Parce que l’Etat a besoin de trouver un expédient judiciaire pour contenir la rage de tous, en l’attribuant à quelques uns, créant une séparation entre bons et méchants, et en nous collant sur le dos des catégorisations hiérarchiques qui nous sont étrangères [dans une association de malfaiteurs, l’Etat établit des degrés de responsabilité selon ses propres codes, NdT].
Tous ceux qui veulent jouir intensément de la liberté, réussir à la goûter et à la partager, tous ceux qui veulent continuer à lutter sans compromis contre un monde toujours plus pourri, fait de hiérarchies et d’argent, se trouveront toujours face à un uniforme prêt à les en empêcher, mais ils rencontreront également des rapports d’affinité complice passionnés.
Surtout en une époque de crise comme celle-là, où il est toujours plus évident que le capitalisme n’a vraiment plus rien à offrir, où des explosions de rage se produisent et où les possibilités de révolte redeviennent ici aussi une menace, l’allusion au fait de vouloir jouir pleinement de la liberté devient dangereuse pour ceux qui doivent maintenir leurs privilèges, et passe une fois de plus en procès.
Le 12 décembre 2011, anniversaire du massacre d’Etat de piazza Fontana, l’Etat passe les anarchistes en procès.
Lundi 12 décembre 2011
10h : rassemblement en solidarité avec les accusés, piazza del Nettuno
17h : assemblée publique sur la situation répressive actuelle et le contexte social dans lequel elle s’insère (...)
Traduit de l’italien par nos soins de informa-azione, Mer, 30/11/2011 - 19:13"
http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=4558