"Jeudi 2 février à 20h - Discussion
*Petit parcours des syndicats, cette institution méconnue*
Certains disent qu’ils trahissent – ou ont trahi – les travailleurs. D’autres les voient comme le dernier rempart face à un libéralisme forcené. Les critiques disent qu’ils ne sont – et ont toujours été – qu’une courroie de transmission entre la force de travail et le patronat. En regardant dans le passé et à l’aide de données et de documents historiques, nous nous proposons d’essayer de comprendre les syndicats, leurs rôles, leurs fonctions. Nous y verrons, notamment, comment des caisses d’assistance mutuelle auto-organisées par les travailleurs pour faire face au chômage, aux maladies, aux accidents, mais aussi utilisées comme base organisationnelle pour les luttes seront institutionnalisées à la sortie de la première guerre. Véritable naissance du syndicat d’aujourd’hui. Ou encore comment, suite à la deuxième guerre, « les syndicats acceptent de contribuer à l’amélioration de la productivité et reconnaissent l’autorité du capital » (extrait du journal de la CSC "le droit de l’employé" de janvier 2012). Passant une fois pour toutes les possibles luttes sur le plan de la collaboration et de la concertation sociale sous garantie de l’Etat. A travers cet aperçu historique, nous voulons remonter à la source et essayer de comprendre d’où viennent les syndicats, quelle est leur essence et quels sont leurs intérêts. Afin de mieux les cerner aujourd’hui. Eux qui continuent à mener la danse sur bien des fronts malgré leurs perpétuels étouffements des mouvements de grogne les plus prometteurs.
Jeudi 9 février à 20h - Discussion
*Retour sur le mouvement des chômeurs en France (’97 - ’98)*
De novembre ‘97 à avril ‘98, un mouvement dit « des chômeurs » perturbe l’ensemble du territoire de l’Etat français. Ici, ça occupe un siège de parti, là ça prend le train gratuit, ailleurs un huissier se retrouve avec son bureau sur la rue et délesté de quelques dossiers, tandis que des travailleurs d’EDF se retrouvent empêcher de couper l’électricité à des « mauvais payeurs », ... De toutes ces expressions, nous retenons celles qui ont su pousser jusqu’au bout la logique de leurs révoltes contre les conditions de survie qui sont faites aux chômeurs. Celles qui, en partant d’une critique du travail salarié, ont spontanément qu’a été dépassée la politique de « revendication » – c’est-à-dire de mendicité – pour aboutir à l’action directe et à la contestation générale de la société. Comme le disait déjà certain.e.s à l’époque, les assemblées ne servaient pas uniquement à « discuter de la misère de nos conditions d’existence », mais aussi à « agir concrètement pour nous réapproprier nos vies ». Franches rigolades et fines analyses, récupération de la ville comme terrain de jeu et chasse à l’huissier, autoréductions et banquets, blablas sans fins et aiguisement de pratiques,... Tant d’ingrédients pour un mélange détonnant sachant allier joie et offensive. En compagnie de participant.e.s à l’assemblée, nous partirons de cette expérience pour tenter de débroussailler des pistes de réponses à la question de savoir comment faire pour faire face aux mesures d’austérité sans se cantonner dans la défense de l’Etat social ni renforcer la valeur centrale du travail et de l’argent dans nos vies (tant de facteurs qui sont à la source de nos malheurs).
Jeudi 16 février à 20h - Discussion
*Money, money, money*
Nous proposons une petite discussion autour de l’argent, de la place que celui-ci occupe dans nos vies, dans nos relations, dans nos imaginaires, dans notre rapport aux choses, au temps,… Nous désirons simplement nous retrouver et parler ensemble de cet outil de pouvoir. Pas tant pour en faire une étude historique ou une critique abstraite ou conceptuelle. Mais plutôt en partant de ce qu’est l’argent aujourd’hui dans nos sociétés contemporaines et tout ce qu’il charrie avec lui.
Jeudi 23 février à 20h - Projection _ *Caléidoscope des soulèvements en Tunisie, Egypte, Libye, Syrie et ailleurs*
Face aux soulèvements en Tunisie, Egypte, Libye, Syrie,…, la moindre des choses serait certes de sortir de l’ombre les accents libertaires et combatives de là-bas. Car trop souvent, sinon toujours, les combats qui se mènent sont perçus qu’à travers le prisme qu’offre le pouvoir, de hier comme d’aujourd’hui, omettant délibérément par exemple les expériences d’auto-organisation, le combat pour la libération des femmes, la problématique de la militarisation de la lutte, la remise en question de l’autorité religieuse, l’internationalisme… A travers une sélection d’images vidéo, de documentaires et de récits, nous proposons de creuser un peu le sens et les voies, évidemment pleins de contradictions, mais aussi d’espoir, de désir de liberté et de courage, qu’ont pris ces soulèvements. Ce sera également une occasion pour discuter des combats et des révoltes, parfois désespérées mais certes téméraires, qui continuent à menacer les nouveaux ordres mis en place dans ces contrées. Des ordres qui, comme on le sait, n’hésitent pas à baigner dans le sang ceux qui se battent pour la liberté.
Jeudi 1 mars à 20h - Discussion
*Michael Bakounine : La passion de la révolte*
A l’occasion de quelques publications récentes de textes de Bakounine [1], nous voudrions approfondir un certain nombre de concepts qui incitaient ce révolutionnaire anarchiste à se jeter à corps perdu dans la mêlée sociale. Au-delà du temps et de l’espace, on jettera un oeil sur sa conception de la liberté, de la révolte, de la révolution sociale. Bakounine, cet insurgé en corps en en âme, ce batailleur du 19ème siècle, refusait d’adhérer à ceux qui concevaient la révolution sociale comme un effet nécessaire et « automatique » des contradictions dans la société. Ainsi, il n’hésitait pas à déclarer que « la révolution est le déchaînement de ce qu’on appelle aujourd’hui les mauvaises passions, et la destruction de ce qui se nomme dans le même langage ‘l’ordre publique’ ». Il était un de ces combattants virulents qui ne pensaient pas résoudre la question sociale par la voie autoritaire, ni à coups de listes d’adhérents et de recensions du peuple, mais bien en faisant enflammer la passion de l’insurrection dans le coeur des opprimés et des e xploités. Revenir sur quelques écrits de Bakounine et peut-être quelques épisodes de sa vie, a pour nous peu à voir avec une sorte de recherche poussiéreuse « historique » à la façon des académiciens et des professeurs de toute sorte, mais par contre tout avec les significations par lesquelles nous essayons aujourd’hui, au sein de la lutte, de colorier des mots comme liberté, insurrection, révolution, passion, auto-organisation.
*Permanences*
chaque mardi de 16h à 19h
chaque jeudi de 17h à 21h
chaque samedi de 14h à 18h
Rue de la grande île 32
1000 Bruxelles
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