"Aujourd’hui, après quatre mois d’emprisonnement, nous avons finalement eu vent des charges à l’encontre de nos amis et compagnons au palais de justice. Les cinq, qui furent arrêtés le 26 avril 2011, sont officiellement accusés d’avoir menés un certain nombre d’attaques incendiaires : Contre le QG de la Nordea bank [1], le commissariat central de Copenhague, l’ambassade de Grèce, une école de police, deux compagnies de fourrure et de nombreuses autres banques à Copenhague. Alors que certaines parties du verdict étaient attendue suite à diverses déclarations de la police, la pire nouvelle c’est que l’affaire est passée de simples incendies à des actes de terrorisme, appuyé par les lois antiterroristes danoises de 2002. Les cinq ont donc été accusés de tenter de déstabiliser l’Etat et la police à travers ces attaques.
Ils seront aussi jugés pour des tentatives d’incendie et d’attaques (qui n’ont supposément jamais été menées - du à leur incarcération) contre le bâtiment du parlement, la garde royale de la reine du Danemark, le palais de justice, et une secte fondamentaliste chrétienne [2]. L’absurdité de ces dernières accusations montre bien le ridicule de toute cette affaire et comment la police a fait d’elle un outil politique.
De récentes enquêtes menées par des groupes antifascistes ont révélés l’existence d’un groupuscule secret d’extrême-droite qui a noué de nombreux liens dans la police, le gouvernement, les partis nazis, ainsi que des groupes fascistes de hooligans. La police a fabriqué ce « groupe terroriste de gauche » pour détourner l’attention de ces récentes découvertes et pour entretenir la peur avant les élections nationales. Les cinq continuent de nier toutes les charges, tout spécialement les dernières allégations les plus ridicules.
En tant qu’anarchistes opposés tant à la prison qu’à l’Etat, nous affirmons notre soutien aux compagnons et amis dans leur lutte contre l’Etat. Parce que nous n’avons pas pu leur parler librement depuis leur incarcération, et parce qu’il leur a été empêché d’écrire des lettres ou des déclarations publiques, nous sommes derrière eux dans leur déni des faits, alors qu’en même temps nous soutenons les actes eux-mêmes comme des moyens valides de résistance. Peu importe donc qu’ils soient innocents ou coupables aux yeux de l’Etat, ils ont été jetés dans ce conflit avec l’Etat et ont décidés de lutter pour leur liberté. Nous appelons à une solidarité internationale directe avec les prisonniers.
A la fin de l’audience, les prisonniers restent en prison pour encore minimum un mois, et possiblement jusqu’à la fin de leurs procès. Leurs noms n’ont pas été rendus publiques à la demande de leurs avocats [3], mais ils sont les amis et compagnons de nombreuses personnes qui luttent à Copenhague. Vous pouvez quand même leur écrire des lettres en les envoyant par mail à solidaritetshilsner@gmail.com. Elles seront imprimées et données à un des cinq. Leurs parloirs sont contrôlés, tout comme le courrier, intégralement lu par la police. Tous parlent bien l’anglais et le danois. Aussi, toute expression de solidarité est la bienvenue.
Personne n’est oublié dans la lutte contre le capitalisme et l’Etat !
Quelques anarchistes de Copenhague
Traduit de l’anglais (et annoté) par nos soins depuis waronsociety.
Notes
[1] Seconde banque du Danemark.
[2] Ndt. Responsable de l’expulsion du squat Ungdomshuset en 2007 à Copenhague.
[3] Ndt. Nous posons la question : est-ce bien à des avocats de décider pour des anarchistes ?"
http://non-fides.fr/?Danemark-cinq-compagnons-en-prison