vendredi 27 août 2010

Jura Suisse : le chef de service des expulsions frappé par un sans-papiers

"Un chef de service jurassien a été agressé mardi dans son bureau par un clandestin renvoyé.

Le Matin, 25 août 2010, 20h50

Les deux policiers chargés de l’escorte n’ont rien pu faire : en apprenant son renvoi pour le soir même, un ressortissant serbe a violemment frappé le chef du Service jurassien de la population, Jean-Marie Chèvre. Blessé au visage et aux doigts, ce fonctionnaire de 62 ans n’a pas pris un jour de récupération : il participait hier à la sortie des chefs de service, avec les ministres.

Coup de pied et coup de poing

« Cet incident ne m’affecte pas : ce sont les risques du métier », rapporte Jean-Marie Chèvre, convaincu de pouvoir surmonter cette « petite épreuve ». Coup de pied à la tempe, coup de poing à la mâchoire : l’agression relatée par le Quotidien jurassien était pourtant violente, mardi matin à Delémont.

Les deux policiers qui sont allés chercher le clandestin chez lui au petit matin l’ont ensuite conduit dans le bureau du chef du Service jurassien de la population à Delémont, selon la procédure habituelle. Privé de son statut de requérant depuis qu’il a quitté sa famille pour séjourner en France, ce Serbe savait depuis trois semaines qu’un avion le conduirait à Belgrade, puisque le Tribunal cantonal avait rejeté son recours. Mais, le moment venu, ce mardi à 7 h 30 du matin, il s’est énervé.

« Il s’est levé en faisant mine de partir, et je n’ai rien vu venir », témoigne Jean-Marie Chèvre. Le coup de pied à la tempe, il l’a reçu alors qu’il était assis. Le chef de service a encore souffert quand le forcené s’est agrippé à ses cheveux, pendant que les policiers tentaient de l’extraire du bureau. Dans la mêlée, il s’est tordu un doigt. Des renforts sont intervenus pour conduire le récalcitrant à l’aéroport de Zurich.

Sueurs froides en juillet

Jean-Marie Chèvre exerce-t-il un métier dangereux ? « Non, l’immense majorité des étrangers acceptent leur renvoi et on parvient généralement à calmer ceux qui réagissent mal », dit-il. Il a pourtant déjà eu des sueurs froides le 20 juillet dernier, lorsqu’un requérant irakien a saisi les ciseaux posés sur son bureau, soit pour l’agresser, soit pour se mutiler. Les policiers l’en ont empêché, mais la scène a traumatisé la secrétaire du chef de service.

Après l’incident de mardi, la sécurité sera renforcée."

http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=3405